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 Paloma Heribeth

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AuteurMessage
Paloma Heribeth

~ Freedom is overrated ~
~ Freedom is overrated ~
Paloma Heribeth

Messages : 8
Race : Prophète
Caste : /
Métier : Assistante d'apothicaire


Paloma Heribeth  Vide
MessageSujet: Paloma Heribeth    Paloma Heribeth  EmptySam 1 Oct - 18:49

₪ MON IDENTITÉ ₪


° Nom : Heribeth
° Prénom : Paloma
° Surnom : /

° Date de naissance : 21 janvier 2514
° Age : 21 ans

° Statut : Novice.
Paloma n'a connu que récemment de légers changements en rapport avec sa race de prophète. Elle les explique par des troubles de la perception et se considère toujours comme une humaine. Selon elle, les prophètes ne sont que légendes urbaines, racontars de commères, délires de vieux fous.
Elle exerce la profession d'assistante d'apothicaire dans une zone humaine marchande de l'Albstraum.

° Sexualité : Hétérosexuelle, mais elle n'accorde pas son attention à ce genre d'affaires.

₪ MA PHOTOGÉNIE ₪


° Corpulence : Paloma Herideth est une jeune femme que l'enfance n'a pas complètement abandonnée. A la vingtaine déjà sonnée, son corps ne semble pas vouloir atteindre le mètre soixante-cinq, ni même s'arrondir de formes voluptueuses. Paloma possède une taille svelte, des muscles fins et plutôt longs. Sa silhouette n'est que délicates ondulations.

° Allure : Son visage lisse, d'une blancheur presque candide, porte sur les joues le reflet rosé de la joie. Son nez monte en une pointe discrète d'insolence ingénue. Ses lèvres charnues ressemblent à celles colorées d'un garnement qui se serait mordu pour retenir une explosion de rires. Cependant, ces dernières s'étirent rarement en un sourire. Neutres, ses traits n'expriment souvent aucune émotion si ce n'est le voile de tristesse qu'inspirent ses yeux anthracites. Des cheveux ébènes, raides mais relativement souples et volumineux, encadrent son visage avant de rouler sur ses épaules. Paloma ne cherche pas à se faire remarquer que ce soit par ses paroles ou ses gestes. Sa voix prend quelques fois des accents rauques et perçants, mais ce n'est que le temps d'un juron, sinon, elle s'exprime sur une timbre plutôt monotone, comme un automne fataliste devant l'arrivée de la neige. Son attitude, ni trop décontractée ni trop stricte, peut la rendre terne, ou méprisante si on l'interprète comme de l'indifférence. Quand elle marche, c'est d'un rythme plutôt cadencé, le menton un tantinet baissé, le regard un peu ailleurs comme s'il ne fallait pas la déranger dans ses pensées.

° Goûts vestimentaires : Ses vêtements sombres, dans les nuances de bleu, de marron et de noir, contrastent avec sa peau blafarde. Ce sont souvent des tuniques et des pantalons souples, unisexes, suffisamment amples pour cacher ses formes. Paloma préfère toujours le confort à l'élégance. D'ailleurs, sa situation économique ne lui permet pas de telles aisances. Lors des temps froids, elle ne quitte pas sa parka doublée, tombant à mi-cuisse, légèrement cintrée à la taille, originellement noire mais déteinte par le temps et les intempéries.

° Mutations : Les effets de la Poussière du Jardin viennent à peine d'apparaître. Les mutations sont donc infimes. Ses cheveux ont légèrement foncé. Ils étaient déjà d'un châtain virant vers le noir. S'ajoutent quelques reflets bleutés et violets à peine visibles. Ses pupilles s' élargissent et s'assombrissent avec parcimonie. Ses ongles sont plus solides et presque coupant. Par moment, ses mouvements paraissent plus lestes et rapides mais cela ne dure qu'une à deux secondes.
Quand elles constatent des différences physiques, elle met en cause la lumière ou tout simplement la fatigue. Pour ce qui est de ses mouvements, elle se réfère à son travail qui la rend plus forte et plus à l'aise avec son corps.

₪ RAPPORT DE PSYCHOLOGIE ₪


° Généralité : Paloma est, à première vue, une personne de nature réservée, introvertie, solitaire. Son mutisme ne se doit pas à sa timidité mais plutôt à la conviction que les mots et les actes ne servent pas à des ambitions ennuyeuses et inutiles et qu'il ne faut pas en abuser. De plus, le silence l'apaise. Elle passerait des heures, la nuit, à se bercer dans les bras de la quiétude et les ténèbres. Cependant, ces instants sont aussi fréquents que les années à treize lunes. Paloma est quelqu'un de pragmatique, de réfléchi, qui garde au fond de soi ses plaisirs esseulés, ses songes de chérubins, comme un trésor inestimable. Elle essaie toujours d'avoir sa propre opinion sur les choses, de faire sa propre expérience et préfère avoir tort plutôt que de suivre naïvement une idée qui n'est pas la sienne. Elle s'implique énormément dans son métier auprès de l'apothicaire, et dans tout ce qu'elle fait de manière générale. Les envieux parlent de perfectionnisme ; Paloma leur réplique souvent qu'il vaut mieux ne rien faire si c'est pour le faire à moitié.
Aucun n'a réussi à lire complètement en elle à ce jour. Tout simplement parce qu'il n'y a rien à lire, dirait-elle avec l'ombre d'un sourire. Sa répartie frise parfois le sarcasme mais elle ne se veut pas mauvaise pour autant. Friande de l'humour noir, Paloma préfère rire du malheur plutôt que de désespérer. Elle tente toujours de tirer avantages d'une situation, plus par la ruse que par la force.
Cela dit, même si la jeune femme semble désirer tout maîtriser, y compris ses propres émotions, il lui arrive parfois d'éprouver irrépressiblement quelques pulsions violentes, comme si on libérait une bête hurlante de sa cage. Des élans de colère et de passion font d'elle un être imprévisible, voire terrorisant. Ayant vécu dans un milieu défavorisé, elle ne s'offusque plus devant l'injustice et la violence, la première lui est intolérable mais commune et la seconde est désagréable mais intrigante. La vue de la chair et du sang, ces ingrédients mystérieux qui peuvent porter la vie comme la mort, la fascine de plus en plus, sans qu'elle ne puisse expliquer pourquoi .

° Aime / Déteste : Les opinions de la jeune femme ne sont jamais tranchées et durables. Elle n'aime ni ne déteste, bien qu'elle fasse plus rapidement confiance aux humains qu'aux vampires effrayants par leurs aptitudes et leur Histoire. Ceci dit, elle garde à l'esprit qu'un être, quelque soit sa race, reste imprévisible et est capable du meilleur comme du pire. Elle ne croit pas en l'existence des prophètes. Elle perçoit ceux qui se revendiquent comme tels comme des charlatans.

° Sociabilité : Paloma paraît peu sociable. Méfiante au début, elle semblerait presque hautaine et antipathique. Par ailleurs, elle n'engagera pas la conversation si elle n'en voit pas l'utilité. Néanmoins, elle est ouverte et accueillante dans la boutique de l'apothicaire mais n'est véritablement détendue que lorsqu'elle se retrouve seule chez elle ou auprès de sa famille.

₪ IL ÉTAIT UNE FOIS... ₪


° Passé :

Le souvenir de l'enfance ou l'histoire de la colombe

" On dit qu'il y a très longtemps, bien avant la Troisième Guerre Mondiale, il y avait toutes sortes d'oiseaux qui volaient dans le ciel, comme des paillettes dans l'azur. Ils volaient et ils communiquaient en chantant. Ils se saluaient poliment en des cris distincts mais aimables. Ils se disaient des secrets par de petits piaillements aigus derrière les feuilles des arbres verdoyants. Ils déclaraient leurs amours dans quelques sérénades romantiques. Ils vivaient en harmonie au milieu du ciel et de la nature sereine. Parmi ces oiseaux, il existait une race toute blanche, pleine de grâce et de poésie. Elle avait pour nom " colombe ". Dans certains pays du Sud où les gens passaient leur temps à rire, à chanter et danser, on appelait cet oiseau Paloma ... oui, comme toi, ma chérie ... Paloma, comme pour annoncer les premières notes d'un refrain avant que l'air nous emporte dans une extrême gaieté. La colombe symbolisait la paix. Des millions d'hommes se sont pris à rêver de cet animal immaculé sans jamais pouvoir atteindre le bout de ses ailes. Mais, nous, nous avons été plus intelligents qu'eux et nous pouvons tenir notre Paloma et la serrer fort dans nos bras. Nous avons trouvé notre petit bout de joie, notre liberté. Et, je peux t'assurer, ma chérie, que l'on n'est pas prêt de te lâcher. Aussi longtemps que tes parents vivront, aussi longtemps que que ma vieille carcasse me supportera, nous prendrons bien soin de toi. Tu ne manqueras de rien. Nous t'offrirons tout l'amour que tu réclameras. Mais tes réclamations n'épuiseront jamais nos coeurs, ma petite Paloma. Ma toute petite... "

23 février 2518, Ingrid Herideth, grand-mère de Paloma


La tentative d'envol

" On dit qu'y a plus d'espoir, mais c'matin, je m'sens d'humeur à sourire. J'sais pas si ça va durer bien longtemps alors autant qu'j'en profite. Ca d'vint plus en plus rare d'nos jours... En v'nant chercher ma boustifaille, j'suis passé par le parc,ou c'qu'i' en reste, comme d'habitude. Puis, j'ai vu un truc que j'croyais que ça existait plus. J'vois une petite à la peau toute blanche qui patale comme une dératée. Et elle riait ! Faut dire qu'à c't'âge-là, on est encore assez innocent pour rire pour un rien... Y'avait un p'tit aux cheveux tout noir qui la suivait en criant : " Attention, j'vais te manger ! J'vais te manger ! J'vais te dévorer d'bisous baveux ! " Les m'naces des enfants, j'vous jure ... Et elle courrait, courrait p'is forcément, à un moment, elle s'est vautrée dans les graviers. Alors elle a braillé avec des grosses larmes de crocodiles. Le garçon est venu et a tenté de la faire rigoler avec des grimaces mais ça marchait pas. P'is, sa mère est apparue comme un ange. Elle a pris la p'tiote dans ses bras, lui a dit quelques mots que j'ai pas compris qu'j'étais trop loin pour entendre. La gamine a arrêté de chouiner et elle a souri dans les bras de sa maman, alors qu'elle avait les genoux en sang ... En y r'pensant , j'm'dis qu'on est pas complètement foutu. "

23 février 2519, un client discutant avec son marchand


De blanc à noir.

On dit qu'il faut bien grandir un jour ...
Pour Paloma, ce jour-là fut le 29 mai 2525.

Dans le centre de la cité, au dessus des grondements des moteurs de voitures volantes, des milliers de voix résonnantes, des bousculades cahotiques, un discours dynamique semble surmonter la cohue et se diffuser via des enceintes implantées un peu partout dans tout l'Albstraum. Dans les quartiers les plus riches, d'immenses écrans géants affichent l'homme en pleine déclaration.

" Aujourd'hui, un incendie a eu lieu dans les quartiers pauvres. C'est la zone résidentielle humaine qui a été le plus particulièrement touché. La propagation du feu était trop rapide pour que les pompiers puissent limiter les dégâts matériels. Une dizaine d'immeubles et trois boutiques ont été réduits en cendres. Cela dit, on ne compte aucun mort ou blessé à cette heure. Les familles qui se retrouvent sans foyer sont déjà pris en charge par des centres d'aides pour leur attribuer un nouveau logement. On ignore encore quelle est l'origine du feu bien que les enquêteurs penchent pour la thèse de l'incendie criminel mais aucune preuve n'est à disposition à ce jour. Rappelons, néanmoins, que c'est la quatrième fois en un mois que... "

Paloma avait alors onze ans quand elle comprit ce qu'était la misère, à quel point les choses étaient fragiles et précieuses. C'était son appartement, sa chambre, son placard à biscuit qu'elle trouvait toujours trop vide, la chambre de ses parents, ses photos, ses souvenirs qui avaient brûlé. Elle n'avait rien fait de mal, lui avait assuré sa mère. C'était des choses qui arrivaient. L'important, c'était qu'ils étaient tous en vie. Elle, elle ne disait rien. Elle n'avait jamais eu tout ce qu'elle voulait mais cela ne l'avait pas empêché d'être heureuse. Elle n'avait pas obtenu toutes les robes de princesse, et encore moins les considérations que cela engendrait. Elle n'avait pas les plus jolies chaussures, celles avec une fleur sur le dessus. Elle n'était jamais allée au parc d'attraction. Cependant, ce qu'elle avait, même si c'était peu, la rendait heureuse. Sa famille tenait sa promesse et prenait soin d'elle, la choyant de tout leur coeur. Elle leur en était reconnaissante mais tout le monde ne semblait pas se soucier d'elle. Bien sûr, elle savait qu'elle ne devait pas forcer les autres à l'aimer – l'école lui avait enseigné l'adversité - mais devant les ruines de son immeuble, une idée émergea dans son esprit, une idée bien plus sombre que celles des méchants dans les contes que lui narrait sa grand-mère. On lui retirait le peu de biens qu'elle possédait, cela même si elle n'avait rien fait pour et c'était des choses qui arrivaient. C'était normal. C'était comme cela que l'on expliquait les crimes. Les paroles de sa mère s'inscrivirent à jamais dans la mémoire de Paloma. C'était ainsi que tout se justifiait " Ce sont des choses qui arrivent".
Toute son adolescence fut mêlé du confort cossu que lui offrait ses parents, de la gaieté de quelques amis et de l'amertume qu'elle éprouvait face aux découvertes de l'Albstraum. Elle apprit l'existence des drogues , le métier de ces femmes qui erraient dans les rues, le rôle de cet homme qui se tenait dans l'ombre, le sens des euphémismes tels que " Une dame doit avoir perdu son sac. " ou " Il avait à faire dans un quartier riche. " Peu à peu, son amertume s'effaça pour de la lassitude puis de l'indifférence. Ce n'était pas cela qui devait nous arrêter de vivre.
Sa mère avait raison après tout, c'était des choses qui arrivaient ...


Dans les profondeurs

On dit que cette terre recèle des tas de mystères, des secrets datant d'avant l'Albstraum, des confessions d'un monde perdu. J'ai entendu parler des êtres étranges, qui n'étaient ni vampires, ni humains. Ils disaient qu'il existait une autre vie, plus belle, plus lumineuse, plus naturelle... J'ai envie d'y croire et j'ai envie d'y faire croire à Paloma. Juste le temps d'un sourire, même si c'est pour se moquer de ma naïveté. Juste le temps d'un rêve, et oublier quelques secondes la réalité. Je sais que Paloma et moi avons bien grandi, même si j'ai l'impression que c'était hier qu'on jouait dans le parc. Je vois bien que nous ne sommes plus des enfants, que nous perdons lentement notre désinvolture, notre innocence. On joue beaucoup moins. Et Paloma sourit beaucoup moins aussi. Je ne peux pas vraiment dire qu'elle est triste. C'est juste qu'elle ne sourit plus. Alors s'il existe un monde, un ailleurs qui puisse l'égayer, je l'emmènerai là-bas.

6 juin 2534, Journal de Cuervo Arctis


la Poussière du Jardin : la lueur venue des ténèbres

On dit qu'à deux, c'est mieux.

Deux âmes se faufilèrent, discrètes, dans les galeries souterraines de l'Albstraum. Elle étaient à l'affût du moindre bruit, du moindre écho, se cachant, se recroquevillant lorsqu'elles sentaient le danger approcher. A ce rythme-là, elles ne survivraient pas longtemps. L'âme en tête tira l'autre dans une galerie secondaire dans laquelle il ne semblait y avoir aucune créature.
L'être qui gérait l'opération se redressa et repoussa un peu sa capuche pour que l'on puisse distinguer son visage dans la pénombre. On découvrit les traits jeunes quoique soucieux de Cuervo Arctis. Il planta ses iris émeraudes dans le regard de Paloma en face de lui. La jeune femme tenta de fuir en fixant un point au loin ; elle savait pertinemment ce qu'il allait avancer et ne voulait pas l'entendre. Il la saisit alors par les épaules fermement ; ce mouvement pouvait aussi bien être interprété comme de la panique.

" Ne t'inquiète pas, nous allons bientôt arriver. En suivant le plan que le prophète m'a donné... "

" Mais arriver où ? Coupa Paloma. Cuervo, je te savais intrépide mais là, c'est de la folie. Et puis, quel prophète ? C'est quoi encore cette histoire ? Tu m'avais dit que tu m'expliquerais plus tard. Je crois que plus tard, c'est maintenant."

La jeune femme avait murmuré ses mots mais ils tombèrent comme des hurlements dans l'oreille de Cuervo. Ce dernier baissa les yeux, lâcha les épaules de son amie et chercha une feuille pliée dans sa poche pour la lui tendre. Cette feuille contenait un soit-disant plan qui menait vers l'Eden. Paloma replia le papier aussi rapidement qu'elle l'avait ouvert.

" Ne me dis pas que tu crois à ces sottises ? "

Il leva la tête vers elle d'un air désespéré :

" Je ne sais pas si j'y crois mais j'ai envie d'y croire... "

Il allait dire autre chose mais il se retint et reprit une humeur plus sereine, presque doucereuse :

" Je sais que nous sommes en danger mais je veux savoir si ce genre de lieu existe vraiment. Et je sais que si je ne vérifie pas cette théorie, je le regretterai toute ma vie. Imagine un peu que les rumeurs aient raison ... Imagine autre chose que l'Albstraum. ..."

"Et si tu savais, comme je regrette déjà ce que je vais dire, soupira-t-elle. On cherche encore pendant cinq minutes et si on ne trouve rien, on s'en va. Cinq minutes pas plus."

Les lèvres de Cuervo s'étendirent. Il réajusta sa capuche et entraîna Paloma avec lui encore un peu plus profondément dans les galeries.


Le retour des ténèbres

"On dit qu'il faut se perdre pour se trouver. "

" On dit que les gens qui n'ont plus de dents ne peuvent plus articuler. "

Paloma et Cuervo se tenaient dans l'ombre, à quelques dizaines de mètres de deux gardes lourdement armés qui surveillaient une entrée de galerie plutôt extraordinaire. Aucun des deux acolytes ne devinaient où mener cette galerie. Cuervo se mit à rêver de l'Eden. Il croyait que les petites particules lumineuses étaient comme des petits lampions qui servaient de guide pour accéder au fameux Jardin. Paloma ne voyait qu'une galerie qui mènerait sûrement à d'autres galeries, peut-être des lieux riches appartenant à la mafia, ce qui expliquait l'apparat des parois et la présence des deux gardes. Cependant, les deux amis restèrent dubitatifs, l'un accordant le bénéfice du doute à la thèse de l'autre et aux surprises que réservait l'étrangeté de la région.
Malgré la présence de personnes armées, les deux compagnons ne cédèrent pas à la terreur. Ils sentaient la peur au fond d'eux mais quelque chose dans l'air les apaisait. La poussière flottante donnait un air féerique à l'endroit lugubre. Cuervo voyait comme des étoiles dans les yeux de Paloma et il ne put s'empêcher de les admirer pendant un moment. Lorsqu'elle le surprit, Paloma lui adressa un regard interrogateur.

" Attention, j'vais te manger, répliqua-t-il en se penchant sur elle.

Elle eut un léger sourire en coin, nostalgique, et repoussa son visage de la main avec une tendresse enfantine. Ce n'était pas le moment de s'amuser. Un garde crut percevoir une présence intruse. Il fit quelques pas vers Paloma et Cuervo. Il se serrèrent dans l'obscurité, l'un contre l'autre si bien que Cuervo respirait l'odeur des cheveux de Paloma ainsi que la poussière qui s'y était déposée. Le garde inspecta la zone rapidement et revint à sa place. Il sortit un siège pliable d'une cavité et s'installa.

" Va encore falloir dératiser le coin. Ras le bol de ses rongeurs. "

"Du calme avec les rongeurs, rétorqua l'autre."

Pendant que les deux gardes se querellaient, les jeunes gens en profitèrent pour réunir le peu de courage qu'il leur restait et s'enfuirent.


Le croassement imprévu

On dit qu'il n'y a pas vraiment de surprises, juste des conséquences que l'on ne veut pas affronter.

Un mois plus tard, après l'excursion.

Des claquements de talons s'entendirent dans le couloir. Madame Imra, psychiatre de son métier, marchait d'un pas décidé vers le bureau dans lequel elle prenait les consultations. Sa démarche était franche mais un peu languissante. Elle semblait lasse ; mais qui ne le serait pas après avoir déambulé dans ce même couloir pendant plus de deux cents dix ans ? La vampire avait déjà rencontré tous les cas et pouvait connaître son patient avant même qu'il ait parlé. Certains sujets étaient similaires et d'un ennui mortuaire.

* Encore un qui se prend pour un vampire, se dit-elle. *

Madame Imra ouvrit la porte de son cabinet et se dirigea vers le siège de son bureau sans prêter aucune attention à sa patiente. Elle vérifia le nom du dossier. Paloma Heribeth.

" Vous savez pourquoi vous êtes ici, déclara froidement la psychiatre. "

La jeune fille considéra son interlocutrice et visa un des cadres qui affichaient des diplômes .

" J'ai beau le répéter vous ne croyez toujours pas. "

La vampire changea de position, appuya ses coudes contre son bureau et croisa les doigts. Ce geste superflu pour un vampire la rendait plus vivante et ainsi plus humaine et abordable.

" Vous savez que vous pouvez tout me dire : je ne suis pas là pour vous juger. Voyant que l'humaine ne réagissait pas, Madame Imra résuma ce qu'elle savait de la situation. Vous avez dit qu'un corbeau était venu vous voir pour mourir après avoir été attaqué par un chat tigré et avoir volé atrophié sur trois pâtés de maisons. Vous avez voulu ausculter et soigner l'animal mais il était déjà mort."

"C'est à peu près ça, affirma Paloma plus ou moins convaincue."

"Et le sang que vous portiez à votre bouche, quand les policiers vous ont découvert, c'était pour l'ausculter, j'imagine ?"

"Ah ! Non ! S'offusqua-t-elle. C'est juste que ..."

Juste qu'elle voulait le sentir et savoir quelle consistance il avait entre ses doigts.

"Je sais très bien que ce vous imaginez mais je ne suis pas tarée ! "

"Ne vous énervez pas, fit Madame Imra d'un air faussement amical. Nous sommes là pour dialoguer. "

Paloma soupira. C'était peine perdue.

"Comment savez-vous que le corbeau ait été attaqué par un chat ? Par un chat tigré, qui plus est... Est-ce que c'est l'oiseau qui vous l'a dit ? Ou est-ce que c'est vous qui avait organisé un tel affrontement ? "

"Vous avez beaucoup d'imagination."

"Vous fuyez les questions."

"Vous ne croyez pas en mes réponses."

Ainsi s'acheva la bataille d'arguments. Les deux femme butées ne s'échangèrent plus rien pendant l'heure. Ce n'est qu'à la fin que Mme Imra se prononça.

"Faites ce que vous voulez. Disséquez des corbeaux, des rats, des chats mais évitez de vous faire prendre pour ces expériences malsaines, je n'ai pas de temps à perdre. "


Le signe de l'apothicaire

On dit que tant que la journée n'est pas finie, on ne sait pas ce qu'il peut nous arriver.
Paloma ressortit dépitée du bureau de Madame Imra. Encore une journée de gâché à tenter de communiquer. Elle désirait appeler un taxi et rapidement rentrer chez elle mais elle n'avait plus un sous en poche et préférait méditer sur les derniers évènements en marchant. Elle avait l'impression d'avoir mieux compris le corbeau que la psychiatre l'avait comprise. Étrange, absurde même. Et puis, tout le monde aurait pu déduire comment le corbeau s'était blessé. Il n'y avait pas dix mille façons. Et suivant la profondeur de sa blessure, on pouvait calculer sa capacité à voler et à survivre. Pour ce qui est de la description du chat, elle s'était laissée emporter par son imagination, voilà tout.
Sans s'en rendre compte, Paloma était arrivée aux quartiers des humains dans une zone marchande. Elle n'avait pas déjeuné le midi et son ventre se crispait sous les crampes. Elle s'était naturellement dirigée vers les échoppes de plats à emporter puis elle se rappela qu'elle n'avait plus d'argent.
Ce jour-là faisait définitivement partie des jours " sans ".
Un corbeau atterrit à côté d'elle comme pour la narguer, ramassa avec son large bec un bout de nourriture méconnaissable qui avait dû être piétiné une bonne vingtaine de fois et l'avala tout rond. A la guerre comme à la guerre, se dit Paloma. Après avoir scruté le sol pour un autre morceau afin de remplir son estomac, l'oiseau s'envola, fit un tour complet dans le ciel, au dessus de Paloma, et partit sur la droite. Le charognard n'était plus qu'un point noir quand Paloma reprit conscience de la vie autour. Elle entendit des geignements, des lamentations venant de sa droite. Un homme d'une soixante d'années gémissait seul sur son sort dans un langage incompréhensible. C'était l'apothicaire Melcord. Il se tenait un peu voûté, les cheveux hirsutes, dans un manteau long violacé qui grisonnait, le visage marqué de rides expressives qui lui donnaient un air à la fois sympathique et cliniquement dérangé. Il avait l'allure et les gestes amples d'un savant mais jurait comme un charretier. Il clopinait vers l'entrée de sa boutique afin de caler une pancarte sur laquelle on pouvait lire. " REMISE SUR TOUTES LES RACINES ( sauf mandragore et manioc). VENTES D'ANTI-COAGULANT. RECHERCHE ASSISTANT. Pour ce que vous savez, c'est la porte de droite. "
Intriguée, Paloma s'approcha de l'homme affairé qui ne la remarqua qu'à quelques mètres.

" Ah ! Jeune fille, par ma chandelle verte, tu tombes bien. Va chercher la cale vers le cellier à gauche. Ce bout de bois ne veut pas tenir correctement mais il ne va pas faire le récalcitrant bien longtemps... Allez ! "

La novice fut légèrement prise au dépourvu mais elle ne ressentait aucune menace émanant de lui et décida donc d'entrer dans la boutique. Elle se dirigea sur la gauche et n'aperçut rien de ce que l'apothicaire lui avait indiqué mais une multitude de pots d'herbes plus ou moins bien entretenus.

" L'autre gauche ! "

Elle se retourna alors dépassa le bureau de comptes qui était alors sur sa gauche et la table qui servait d'étal de bricoles en tout genre sur sa droite. En face d'elle, un cellier poussiéreux pleins de cristaux, fioles et potions s'imposait considérablement même si des rideaux verdâtres épais tendaient à adoucir cet effet. Paloma écarta le rideau le plus à droite et trouva une bûche en forme de parallélépipède entourée de toiles d'araignées. Elle l'attrapa sans trop prêter attention à la saleté et sortit la porter à l'apothicaire. Au même moment, un client se présentait dans un costume usé, un peu gauche. Il entrait dans la boutique quand il bouscula Paloma dont la bûche glissa des doigts, prête à écraser les pieds du client. Melcord observait la scène.

" Ma tante, la boiteuse ! "

Le bois filant de ses mains, la novice fut prise d'un réflexe extrêmement vif. Les os de sa main droite se durcirent et ses ongles poussèrent et devinrent si solides qu'ils plongèrent sans difficulté aucune dans la bûche et retinrent brusquement sa chute. Elle bloqua, ensuite, la bûche entre sa poitrine et son bras disposés de telle façon que ni elle, ni le client, ni l'apothicaire ne constatèrent la transformation qui s'était produite. Son membre reprit une forme normale. Le marchand installa finalement sa pancarte, le client fut servi et Paloma embauchée. Quand elle demanda à son patron pourquoi, il lui répondit qu'autant de maladresse et de dextérité étaient remarquables et que tout ce qui est remarquable était bon pour son business.


Du gris

On dit qu'une fois qu'une fois que le moteur est mis en route, on ne peut plus l'arrêter.
Depuis qu'elle est engagée chez Melcord, les jours de Paloma sont routiniers entre travail, famille et ... maison. Elle n'a pas de nouvelles de Cuervo. Il paraît qu'il voyage. Ce sont des choses qui arrivent. Elle aurait aimé qu'il prévienne mais elle le comprend. Elle espère qu'il reviendra un jour. En attendant, la vie continue.


A travers la nuit

"On dit beaucoup de choses, et on ne dit rien. Et même si on dit quelque chose, ce soir, je n'ai pas envie de l'entendre. Je n'ai pas envie d'écouter. Je crois que j'ai eu ma dose de blabla pour la journée. Repassez demain, il fera jour. Non, pas demain, j'ai un inventaire. Après demain, comme ça, vous pourrez réfléchir, si ça a de l'importance ou pas. Sur le moment, on croit que ça vaut la peine, et puis, ce n'est qu'après qu'on réfléchit. On dit beaucoup de choses. Hier, on a dit qu'il allait pleuvoir aujourd'hui. Il ne pleut pas. Comme quoi ..."

Paloma Herideth, 8 septembre 2535


° Famille : Paloma fréquente encore assez souvent sa famille et ses proches. Elle leur rend visite environ une fois par semaine, quand l'envie ou le besoin s'en fait sentir.

₪ POUVOIRS ₪


° Votre Pouvoir : Paloma a des pouvoirs associés au corbeau.
- - - Utilisation force Minimale : La demoiselle peut comprendre le langage des oiseaux et plus particulièrement celui des corbeaux.
- - -Utilisation force Moyenne : Ses sens s'aiguisent. Elle est plus agile, plus souple, comme si la gravité était de moindre effet sur elle. Certaines parties de son corps se transforment : des griffes noires sortent drues de ses ongles, ses yeux noircissent, des plumes tendent à percer son échine. Son comportement devient bestial et par extension, dangereux.
- - -Utilisation force Maximale : C'est une transformation complète en un immense corbeau de quatre mètres d'envergure, largement plus rapide et puissant qu'un corbeau ordinaire.

₪ DERRIÈRE L'ÉCRAN ₪


* Votre présence sur le forum sera : Autant que faire se peut.
* Votre avis sur le forum : J'adore le concept, l'univers. Le forum en lui-même est clair, bien présenté. Quand je l'ai découvert, j'avais presque des étoiles dans les yeux. Et puis, votre accueil, votre gentillesse m' ont touchée.
* Autre forum fréquenté : Les Cendres d'Alésia, mais je participe très peu.
* Niveau de jeu : Je n'ai aucune estime de moi ... Je ferai de mon mieux !


Dernière édition par Paloma Heribeth le Dim 2 Oct - 6:59, édité 1 fois
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Leiro Cantarelli

~ Bee, Bee. I'm the Black Sheep.
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Leiro Cantarelli

Messages : 1174
Race : Vampire
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Paloma Heribeth  Vide
MessageSujet: Re: Paloma Heribeth    Paloma Heribeth  EmptySam 1 Oct - 19:23

Ha-ha ! Voilà une fiche que j'étais bien curieuse de lire et que j'ai beaucoup appréciée. J'aime beaucoup le personnage, simple mais attachant.
Niveau contexte tout est bien assimilé, et le pouvoir colle tout à fait. Bravo !

Validée donc avec une mention !

Ton total de points de Magie au démarrage : 50 pts.

Citation :
Coûts en Points de Magie du pouvoir :

Utilisation force Minimale : 10 pts de Magie.
Utilisation force Moyenne : 25 pts de Magie.
Utilisation force Optimale : 60 pts de Magie.

Bon jeu parmi nous ; )
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Paloma Heribeth

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