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 | Luyana, la tombée de pluie |

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Luyana

~ Tombée de Pluie.
~ Tombée de Pluie.
Luyana

Messages : 112
Race : Vampire
Caste : Sans caste
Métier : Dessinatrice / Auteur de bandes-dessinées


| Luyana, la tombée de pluie | Vide
MessageSujet: | Luyana, la tombée de pluie |   | Luyana, la tombée de pluie | EmptyMar 13 Sep - 16:12

† MON IDENTITE †

 
° Nom : Dasay.
° Prénom : Mary , Lisay, Nahithi.
° Surnom : Luyana, Tombée de Pluie.

° Date de naissance : Année 2148.
° Age Apparent : 17 ans (387 ans réel).

° Métier : Dessinatrice / Auteur de bandes-dessinées.
° Caste : Sans Caste.

° Sexualité : Les vivants, qu’ils soient vampires ou humains, n’ont aucune sorte d’importance pour elle.

† MA PHOTOGÉNIE †


° Corpulence : 1m57 pour 46 kg.
° Allure :
Une présence à peine perceptible, des regards baissés ou détournés. Une voix à peine plus haute qu’un murmure, un visage caché derrière des mèches épaisses. Une vampire au contraire de la plupart de ses congénères, une créature discrète et silencieuse. Petite et fragile, toute en grâce et subtilité, Luyana marque peu l’esprit des autres. On la trouvera assise sur des marches à fixer le vide, ses long cheveux coulant dans son dos frêle et cachant sa silhouette menue. Elle sera appuyée dans l’angle d’une pièce, fixant le plafond ou ses pieds, contemplative d’une autre réalité. Pourtant belle et en courbes, Luyana préfère le silence et l’écoute aux discussions animées. Préférant les coulisses au devant de la scène, elle est comme la pluie douce après un temps orageux. Elle est la continuité d’une chose, la fin d’un moment éprouvant.
Sa discrétion n’a d’égale que la douceur de ses gestes. Marchant dans un monde divisé entre réalité et rêve, la vampire semble craindre de tout casser. Aérienne et gracieuse, elle ressemble à une ballerine de papier dansant dans un monde de cristal. Suivant la ligne imaginaire de ses pensées, sa démarche est parfois chancelante, souvent aléatoire. La tête baissée sur ses pas, sous les mèches de miel, se cache un visage à jamais pris dans la rondeur de l’adolescence, aux lèvres pleines et aux traits délicats. De grands yeux en amandes renferment des prunelles d’un noir profond et sans age. Ourlés de long cils, ils ont la douceur du velours et la tendresse d’une étreinte. Le sourires sont rares dans ce visage poupin, mais lorsqu’ils apparaissent, ils sont comme l’éclat de l’aube sur un champs de rosée ; timides mais à l’éclat étincelant d’une beauté sans artifice. Ainsi est Luyana, simple et sans cesse au naturel.

° Goûts vestimentaires :
Simplicité et féminité sont les maîtres mots de sa garde robe. Il y a des vêtements principalement blancs, des hauts laissant la gorge et les épaules nues. Manches longues ou courtes, quelques jets de rubans et de dentelles, des lacets sur les manches ou la taille. Ici et là quelques couleurs pastelles, des jeux de lumières sur les sous-vêtements discrets et pourtant de femme. Des jupes à volants, encore plus de dentelles délicates sur le bas des robes à bretelles. Des ombrelles attendent d’être déployées alors que sommeillent les blousons de toile et les pantalons thaï. Quelques gants et surtout des écharpes légères à nouer autour d’une gorge pâle. Il y a quelques collants, des chaussettes montantes, une ou deux jarretières... les chaussures sont à lacets, les semelles plates et les boucles d’argents.

° Signe distinctif : /

† RAPPORT DE PSYCHOLOGIE †


° Généralité :
Il est difficile de cerner l’esprit de la vampire. Pris dans le tourbillon des milliers de vies qu’elle a écouté sans se plaindre, Luyana possède une personnalité effacée et contemplative. Telle l’eau tombant sur les feuilles d’un immense arbre, elle s’égouttera jusqu’au sol et se laissera absorber sans se plaindre. Sa volonté oscille entre la fermeté et la faiblesse, dirigée par sa seule envie d’apprendre de nouvelles choses. Ce qui l’entour n’a que peu d’importance si elle en a déjà connaissance. L’éveil de la nouveauté est la seule chose pouvant faire briller le velours de son regard. Sans cela, la distance qu’elle s’impose avec le reste est flagrant, car si elle est docile et compréhensive, elle semble néanmoins ailleurs et inaccessible. Combien déjà ont tenté d’avoir son attention ? Combien furent les amitié éphémères et les discutions abrégées ? Égarées entre les vivants et les morts, elle oscille et se noie entre deux populations, deux vies.
Dans les rares moments d’affolement, elle cherchera à retranscrire par des dessins ce qui la perturbe, elle cherchera des yeux quelqu’un ou quelque chose... sans jamais le trouver. Des larmes de sang peuvent perler à ses yeux, souillant les courbes de ses cils d’éclats sanguins. La tristesse marquera ses traits plus que la peur. Les menaces ne l’affectent pas, car elle ne comprendra pas le besoin de lui faire du mal, celui irrépressible d’obtenir une chose par la force. Ses rares sourires se dessineront alors, emplit de pitié et de tristesse. Un seul mot pourra franchir ses lèvres, une question enfantine, un « Pourquoi ? » innocent. Car âgé dans le temps, elle n’en reste pas moins une adolescente, presque une enfant même. Son histoire ne s’est pas écrite au fil des siècles, écrasée par les milliers d’autres. Sa vie s’est arrêté à sa mort, alors que celles des défunts qui lui murmurent sans cesse, continuent encore et encore au travers de ses œuvres.


° Aime / Déteste :
Avez vous déjà sentit l’odeur de la pluie ou le bruit qu’elle fait en tombant ? Avez-vous pris seulement le temps de le faire ? Non, sûrement que non. Il n’y a pas de honte à avoir, car qui se soucis d’une tombée de pluie ? Personne... enfin, presque personne. Luyana, elle, s’y attarde toujours pour l’écouter et la sentir. Que ce soit les gouttes timides d’une petite averse, ou le rugissement d’une tempête. Que ce soit l’odeur discrète d’une bruine sur le bitume brûlant ou le vent chargé de l’humidité d’une pluie assidue... elle aime ça. Certains pensent que la pluie est déprimante, mais elle lui permet de voir le vrai du faux. Le mort du vivant. Si vous ne comprenez pas, c’est normal mais peut-être que Luyana prendra le temps de vous l’expliquer.
Les cris. Qui a-t-il de plus horrible que les hurlements nés d’émotions fortes ? Rien, si on écoute l’avis de la vampire. Les gorges déployées qui vomissent des absurdités, les émotions qui dominent les mots et que l’on regrette ensuite. Que ce soit par la jubilation, la haine, le désespoir ou la joie intense, les cris sont néfastes. Ils agressent autant les oreilles que le cœur. Ils camouflent les autres bruits, s’approprient l’attention générale. Pourquoi hurler ? La logique échappe à Luyana. Si les chants sont tolérés, les cris et autres explosions de voix ne feront que reculer la vampire et elle s’enfuira vers un lieux plus tranquil.

° Sociabilité :
Parce qu’elle voit des choses que nombre de personnes ne peuvent qu’à peine imaginer, Luyana s’est reculée du monde actif, s’enfermant dans ses rêveries et ses histoires. Guère hostile envers les autres, elle apprécie la compagnie des vivants autant que des morts. Timide malgré son age, elle hésitera à aborder des inconnus, bafouillant au premier abord et n’osant le regarder en face. Puis, lorsqu’on prend la peine de l’apprivoiser un peu, la biche s’épanouit déjà un peu plus au contact des autres. Il suffit juste d’un peu de patience et de douceur pour pouvoir écouter les milliers d’histoires qu’elle possède... d’entendre le timbre doux et chuchotant de sa voix.

† POUVOIRS †


° Votre Pouvoir : Médium spectral.
Depuis le premier regard qu’elle jeta sur le monde dès que son cœur cessa de battre, le voile séparant les deux réalités se déchira. Capable de voir les défunts, Luyana ne cesse de chanceler entre réalité et rêve, se perdant dans les méandres de souvenirs emportés par la faucheuse, elle s’accroche à la réalité grâce à son travail et ses rares contacts vivants.
- - - Utilisation force Minimale : Bruissement d’averse. Actif.
Ce n’est que lorsque tombe la pluie, qu’elle soit bruine ou averse, que Luyana possède la pleine capacité de distinguer les morts des vivants. Autrement, l’un comme l’autre se mélangent dans la masse active de la ville. Ceux dont la ligne de vie n’a pas encore été tranchée, se perdent sous la grisaille de la pluie, ne devenant que des silhouettes incertaines. Seul les morts, perdu entre les deux mondes, apparaissent inchangés. L’eau ne les touche pas, le gris du paysage ne les altère pas. A ce moment, Luyana peut s’approcher d’eux et prendre contact pour chercher à les guider vers le repos éternel. Si elle n'active pas son pouvoir, les paroles des morts ne sont qu'un grésillement, comme une radio déréglée. Mais dès que la force s'active, la vampire peut comprendre les esprits.
- - - Utilisation force Moyenne : Pluie de connaissance. Actif.
Parce que les âmes errantes sont coincées par des remords, ils gardent avec eux les souvenirs de leur vie passée. De ce fait, ils représentent toute l’expérience qu’ils ont pu obtenir jusqu’à leur mort. Luyana peut, avec l’accord de l’esprit, acquérir ce savoir pendant un court moment. L’esprit possède partiellement la vampire, voyant et vivant à travers elle alors qu’il l’aide à accomplir son objectif. Dès que ce dernier est fait, l’esprit quitte le corps et retourne captif des deux réalités. Parfois, le mort peut trouver la paix et il disparaîtra... mais pour la majorité, l’expiation doit venir de soi-même.
[Pouvoir :
- Le temps de la possession est d’une scène ; jusqu’à ce que la compétence acquise soit utilisée ou que l’objet soit créé.
- Si Luyana perd connaissance, l’esprit est automatiquement rejeté du corps.
- Il faut autant de jours de repos que de jours de possession, avant de pouvoir à nouveau utiliser cette force.]
- - - Utilisation force Maximale : Embrasement de la rosée. Actif.
La vampire est capable d’offrir une grande part de son énergie vitale pour permettre à un esprit de se matérialiser dans le monde des vivants. Dès lors, il est capable d’être touché, vu et entendu par n’importe qui, lui permettant généralement d’accomplir ses dernières volontés et d’apaiser son âme tourmentée.
[Pouvoir :
- Le don accordé à l’esprit est actif pendant 24 heures.
- L’esprit ne devient pas « vivant » et il lui est donc impossible de chercher à procréer (dans le cas d’un homme) ou de faire un don d’organes.
- Cette force utilise 50% des points de vie maximum de Luyana.
- Si Luyana, par l’utilisation de ce don, passe en dessous de la barre des 0 points de vie, elle tombe en torpeur pour 1 jours/10 points de vie en dessous des 0.]


Dernière édition par Luyana le Jeu 15 Sep - 10:33, édité 2 fois
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| Luyana, la tombée de pluie | Vide
MessageSujet: Re: | Luyana, la tombée de pluie |   | Luyana, la tombée de pluie | EmptyMer 14 Sep - 17:27

† MON HISTOIRE †


° Passé :
« - D’aussi loin que remonte mes souvenirs, j’ai toujours aimé écouter les histoires que l’on me racontait. Ceux qui m’entouraient, ils souhaitaient me voir sourire et ils désiraient m’entendre rire. Je suis née dans une époque troublée, à peine deux ans avant la Grande Émeute mais je ne garde aucun souvenir de cet événement. Je crois pourtant que j’ai des peurs enfouies, car lors de certaines nuits, je cauchemardais. Des flammes et des êtres au crocs démesurés voulaient avaler ma maison. A chaque fois je me réveillais en pleurs et ma mère arrivait pour me raconter ses histoires fabuleuses. Elle cherchait à me faire oublier mes peurs, elle voulait elle aussi oublier ses terreurs. Alors, pendant de longues veillées, je l’écoutais me conter les merveilles d’une terre oubliée. Elle me montrait toujours le même livre, l’un des derniers à montrer les photos d’un rêve détruit. Je croyais à cette époque qu’il ne s’agissait que d’une fable merveilleuse. Comment une enfant pourrait-elle savoir que sur ces images se peignaient les anciens paysages de son propre monde détruit ? Comment pouvait-elle concevoir que ses ancêtres avaient pu, par leur égoïsme, la condamner à une telle misère ?
Par les efforts de ma mère et par le sacrifice de mon père, je pu avoir une enfance relativement paisible. Je passais mes après-midi à dessiner sur les feuilles volantes d’un classeur. Je gaspillai mes crayons de couleurs pour tenter de recopier les paysages de mon livre d’image. Je ne voulais pas regarder dehors, je ne voulais pas voir la réalité car elle était trop vilaine. Mes yeux d’enfants remplis d’étoiles et de grands prés fleuris refusaient de contempler les rues sordides de mon quartier. Ma mère n’était pratiquement jamais à la maison car elle devait travailler pour pouvoir nous nourrir toutes les deux. Une de ses amies restait souvent moi, ou plutôt elle s’appropriait quelques heures la maison pour recevoir d’autre enfants et leur apprendre à lire et à écrire. Mais moi je refusais ses cours, je m’enfermais et je m’isolais. Je restais dans ma chambre, assise devant le portrait de mon père. Plus tôt, je parlais de son sacrifice, une bien belle façon de résumer sa mort. Je n’avais que cinq ans et à peine la fin de la Grande Émeute arrivée, il fut remercié de ses efforts par une lame dans le ventre. Les Rebelles étaient toujours là et ils traquaient ceux qui avaient aidés les Sept. Je me souviendrais toujours du goût amer qu’à alors pris mon sorbet au citron, lorsque j’ai vu mon père tomber à genoux et serrer les mains sur son ventre. J’ai pu voir une fleur magnifique s’épanouir sur sa chemise et le sourire qu’il m’offrit alors n’allait pas du tout avec la douleur dans son regard.
« Tout va bien, Mary. Tout va bien se passer... n’ait pas peur. N’ait pas peur ma chérie. »
A ce moment, je ne comprenais pas pourquoi il me disait ça. Pourquoi tombait-il au sol ? S’était-il fait mal quelque part ? Pourquoi ne bougeait-il plus ? Pourquoi... ne répondait-il plus à mes appels ? Pourquoi la fleur continuait-elle à grandir sur le carrelage du centre commercial ? Ce n’est que lors de l’incinération que j’ai compris ses paroles. Devant les grandes flammes du four, j’ai eut peur. Devant le portrait souriant de mon père dans cette chambre vide, j’avais peur. Pourtant, je restais là alors qu’à côté se passait des leçons et que des enfants de mon age vivaient et riaient. Je voulais tellement demander à mon père, pourquoi il m’avait menti. Je voulais tellement savoir pourquoi il m’avait emporter avec lui ce jour là ? Encore aujourd’hui, il m’arrive de me poser la question. Pourquoi ? »

Le silence retomba dans la chambre. Quelques bougies éclairaient chichement les lieux, envoyant danser les ombres déformées des meubles sur les murs. Au dehors, la pluie tombait avec force, elle fouettait les carreaux de la fenêtre en un bruissement continu. La tête penchée sur le côté, ses cheveux couvraient une partie de son visage ainsi que de sa gorge. Dos aux quelques sources de lumière, il ne restait sur son profil que l’étincelle terne de son regard. Ses lèvres frémirent, s’arquant dans un sourire triste et quelques larmes sombres perlèrent à ses yeux. Décroisant les bras de sa poitrine, elle posa une main sur la vitre glacée et suivit des doigts le jeu des gouttes d’eau.

« - Tu sais... en y réfléchissant bien, je crois que je n’ai commencé à vivre qu’une fois morte. Je veux dire, après la mort de mon père, alors que tous les autres enfants allaient avec leur mère ou avec n’importe quel adulte pour apprendre un métier, je restais à la maison. Maman disait aux autres que j’avais une santé fragile et que je ne pouvais sortir sans prendre le risque de tomber malade. C’était en partie vrai, mais je crois surtout qu’elle mentait pour me protéger. Je restais passive dans cette grande maison vide et humide, observant les tâches se répandre sur le papier peints des pièces. Je ne faisais même pas la cuisine pour le retour de ma mère, tard le soir. Je ne me levais pas avant elle pour préparer son petit-déjeuner. Elle et moi n’étions plus que des inconnues, c’est à peine si je me souviens de son visage. N’est-ce pas idiot ? J’avais perdu l’un de mes parents à cause d’idéaux et de moi-même je portais le deuil du dernier membre de ma famille. Ces années là de ma vie ne sont pas intéressantes. Il ne s’y passe rien, à part peut-être l’accumulation des feuilles gribouillées dans un coin de ma chambre à coucher. Je dessinais tout et n’importe quoi, j’entassais mes œuvres sans plus vraiment m’en préoccuper. Mes mains sentaient toujours la gouache ou le fusain. Mes doigts étaient toujours noircis de carbone et mes joues étaient souvent mouillées de larmes comme de peinture. Je grandissais sans même m’en rendre compte, m’ignorant autant que j’ignorais les autres.
Ma vie n’a commencé que lorsque j’ai rencontré mon nouveau père. Un moment de ma vie que je n’oublierais jamais, qu’importe le temps qui passera. C’était un jour de pluie, un des rares moment où j’osais sortir de ma chambre. J’aimais regarder les vagues immenses s’écraser sur le dessus du dôme et la pluie, par magie, seule chose à venir abreuver mon visage émerveillé. Trempée jusqu’aux os, ma silhouette se dessinait à peine dans le brouillard de cette averse miraculeuse. Je n’entendis pas les premiers bruits de pas, prenant conscience de l’homme à mes côtés que lorsque son parapluie me couvrit de la pluie. J’ai alors levé les yeux sur lui et j’ai croisé le plus beau regard de toute ma jeune existence. Des yeux inhumains, sans âge... Un quelque chose de nébuleux et d’absolu, un sensation qui vous rappel cruellement votre condition de simple mortel. Pourtant, cet homme a sourit. Il a offert un merveilleux éclat de soleil dans la vie d’une enfant sale et maigrichonne. Je n’avais pas encore quinze à cette époque lointaine, mes cheveux restaient courts sur mes épaules et les vêtements trop grands cachaient l’amorce de mes courbes de jeune femme. »

Elle sourit, plissant des yeux et laissant couler sur ses joues velouté quelques larmes de sang trop longtemps retenues. Ses dents blanches, telles des perles,vinrent mordre en douceur la lèvre inférieure, étouffant un vague sanglot. Après quelques secondes à fixer une goutte d’eau sur la fenêtre, elle reprit doucement la parole :

« - Des années plus tard, je lui ai demandé ce qu’il lui avait plu en moi. Qu’est-ce qui avait bien pu intéresser un vampire aussi âgé dans le portrait pitoyable d’une gamine des quartiers pauvres. Il m’a répondu que dans la grisaille de cette méchante pluie, la vue d’une enfant souriant à la tempête qui sévissait au delà du dôme avait été un spectacle qui l’avait ému. Je l’ai traité d’idiot et de menteur et lui, il s’est contenté de me sourire. Encore et toujours, ses sourires me plongeaient dans un grand désarrois. Maintenant, je sais parfaitement ce que j’éprouvais et ce que j’éprouve pour lui. Mais il est trop tard, il est partit il y a longtemps et je n’aurais jamais plus l’occasion de lui dire combien... combien je l’aime. Je serais incapable de dire ce qui a fait que mon cœur soit à ce point captif. Il y a eut ses sourires, ses regards tendres pour moi. Ses mots gentils et peut-être aussi sa patience. Après cette rencontre au cœur de la tempête, il ne m’est réapparu que des mois plus tard. Venant directement à la maison, il a prit le temps de parler à ma mère. Caché derrière la porte du salon, j’ai tenté d’écouter ce qu’ils se disaient, mais je n’ai pu avoir que quelques brides décousues d’une conversation chuchotée.
Le soir même, maman est entrée dans ma chambre. Elle m’a pris la main sans m’accorder le moindre regard. Après un long silence gêné où je la laissais organiser ses pensées, elle prit la parole d’une voix tremblante d’émotions. Elle m’avoua qu’elle avait accepté de me vendre à cet homme. Elle recevrait une pension tout les mois, contre quoi ce vampire allait m’adopter et me donner une vie meilleure que ce que j’aurais jamais eut dans ces quartiers délabrés. Ses arguments avaient un quelque de désespéré, qui tentait-elle vraiment de convaincre ? Sans répondre, sans même chercher à la consoler, je dégageais lentement ma main de la sienne et j’allais faire ma maigre valise. Je n’ai jamais revu ma mère après cette soirée. A mon réveil, elle était déjà parti travailler et en milieu de matinée une voiture noire m’attendait. Ce fut dans le courant de mes quinze ans, que je fus emporté loin de mon foyer. Alors que le quartier pauvre, grouillant d’humains et de misère, s’éloignait de moi je voyais venir le quartier vampirique. Ma nouvelle maison était un immense appartement en haut d’un building de soixante étages. J’avais une chambre magnifique, un lit double et des rideaux aux fenêtres. J’avais une commode qui débordait de vêtements uniquement pour moi... j’avais l’impression d’être une princesse. »

Elle détourna la tête de la fenêtre, essuyant les larmes de ses joues, barbouillant d’un sang pâle le contour de ses yeux. Son sourire s’était éteint, comme la flamme tremblotante d’une des bougies. La pièce fut rongée par les ténèbres, l’homme sur le canapé n’était plus qu’une ombre à peine discernable, mais elle posa aussitôt le regard sur lui et elle s’en approcha. Tendant les mains, elle caressa les joues avant de s’asseoir sur ses genoux et de poser la tête sur son épaule. L’homme eut un sourire et doucement il l’étreignit sans un mot, se contentant de caresser l’arrière de sa tête avec tendresse.

« - J’ai passé deux très belles années, mais malgré les efforts de mon nouveau père, je ne vivais toujours pas. J’étais absente de sa vie la plupart du temps et il n’a jamais cherché à m’obliger sa compagnie. Il attendait avec son sourire que je fasse le premier pas, m’observant parfois depuis la porte de ma chambre. Silencieux et attentif, il me regardait dessiner et ouvrir en grand la fenêtre lorsque tombait la pluie. Sais-tu que chaque quartier possède une pluie différente ? La pluie ne fait que rehausser l’âme d’un quartier. Ma préférée est celle qui tombe dans le quartier des loisirs. Si pétillante et lumineuse... Enfin, pendant deux ans je fus plus ou moins forcée d’apprendre à lire et à écrire. J’avais beaucoup de retard, mais le professeur qui m’enseignait savait être patient, sûrement que le salaire qu’il recevait l’obligeait un peu ! Mais lorsque je fut capable de lire un livre sans butter sur chaque mot, lorsque je fus capable d’avoir une note supérieure à quinze dans une dictée, le professeur ne se montra plus. Père m’annonça que le savoir devait désormais s’acquérir par soit-même. Qu’il était de mon choix de rester inculte, comme il était de mon choix de décider d’apprendre davantage sur le monde qui m’entourait.
La bibliothèque devint une sorte d’annexe à ma chambre. J’y installais rapidement un tas de couvertures et de coussins, formant mon nid comme un oiseau dans son arbre. Les livres faisaient office de feuillage, les étagères étaient le branches. Moi, petit moineau, je sautillais ici et là et j’arrachais un feuille pour la dévorer afin d’apaiser ma faim de connaissance. C’est dans cette même bibliothèque que je suis morte. Père est entré tard un soir et il est resté, comme à son habitude, à m’observer lire. Finalement, il s’est approché pour s’asseoir à mes côtés à même le sol. J’ai pu sentir l’odeur de tabac et de cognac qui se dégageait toujours de lui. Ses costumes trois pièces allaient parfaitement à son allure, renforçant son aura de puissance. J’ai levé les yeux sur lui et je n’ai vu que son magnifique sourire. Il a alors levé une main pour me caresser les cheveux. Il m’a demandé si je souhaitais vivre ici pour toujours. J’ai répondu oui. Il m’a demandé si je souhaitais continuer à étendre mon savoir. J’ai répondu oui. Il m’a demandé si j’avais peur de lui, si j’avais confiance en lui. Au deux, j’ai répondu oui. Il s’est mis à rire et la caresser dans mes cheveux s’est stoppé, la main sur ma nuque... »

L’homme arrêta alors ses caresses, arrachant un faible sourire à la jeune fille. Elle leva les yeux sur lui puis laissa glisser son regard jusqu’à l’horloge murale. Une minute s’égraina dans le silence le plus total. La dernière bougie venait de noyer sa flamme dans une flaque de cire miroitante, le grésillement de la braise puis le volute de fumée chancelant qui s’élèvait pour disparaître.

« - Il ne nous reste plus qu’une heure...le temps est traître. Je ne le vois jamais passer lorsqu’il faudrait qu’il s’arrête. C’est comme lorsque je suis morte et que je suis revenu sur ce monde en tant que vampire. Dès lors je n’ai vu le temps passer. Déjà de mon vivant, je n’étais pas très terre à terre. Le soleil qui se levait et qui partait se couchait, n’avait aucune signification à mes yeux. Alors lorsque je me suis éveillée à une existence immortelle, je dois bien avouer qu’il fallait me tirer hors de la bibliothèque pour que je pense à me nourrir et à vivre. Père s’en occupa. Il cessa d’être aussi patient avec moi. Plusieurs fois nous nous sommes battu et à chaque fois je finissais dans la cabine de douche à me prendre le jet d’eau glacée pour me calmer. Combien j’ai pu lui en vouloir à cette époque. Maintenant je ne peux qu’en rire avec un pincement au cœur. Lorsque je n’étais pas autorisé à rester dans la bibliothèque, je me devais de passer du temps à l’extérieur. Ma condition ne m’autorisait qu’à fouler un monde de ténèbres. Je marchais dans les rues d’Albstraum avec comme seul éclairage les lampadaires, les feux de circulations et la lune, à peine visible. J’aimais m’asseoir sur le bord d’un pont, sous une bretelle d’autoroute. Je voyais alors le flot continu des voitures, à droite il s’agissait d’une rivière pourpre alors qu’à gauche j’avais le courant paisible d’un fleuve d’or.
C’est une nuit de pluie, alors que je traînais sur l’un des ponts du quartier des affaires, que je pris conscience de mon pouvoir. Père m’en avait parlé, il m’avait averti que le Don que j’avais reçu à ma mort pouvait être tout et n’importe quoi. Ainsi donc, alors que la pluie battait sur le parapluie qui me protégeait, je vis un homme marchant de long en large sur le rebord du pont. La pluie ne semblait pas l’atteindre. Ses cheveux volaient sous le vent, mais il n’étaient pas assombrit par l’eau que le ciel nous vomissait dessus. Il allait et venait comme si le vent de la tempête ne le bousculait pas. Un pas puis un autre et il était toujours là à faire le funambule. Je m’approchais timidement de lui, intimidé par cette aura irréelle qui émanait de sa silhouette. Silencieuse, je restais là à l’observer à la fois fascinée et incroyablement triste. Que veux-tu, me demanda-t-il. Souhaitez-vous sauter dans le vide, lui répondis-je. Il sembla alors surpris et il sauta au bas du rebord pour se tenir devant moi. Peux-tu me voir, murmura-t-il. Bien sur, ne devrais-je pas, fut ma seule réponse. Il se mit à rire et il désigna les deux fleuves en répondant : j’ai déjà sauté il y a de nombreuses années, mais j’aime revenir ici pour contempler mon erreur. Je le laissais là et je m’avançais dans le quartier des affaires, voyant de plus en plus de ces personnes qui ne ployaient pas sous la pluie battante. Les humains comme les vampires disparaissaient sous la brume alors que les esprits semblaient avancer en toute quiétude. Fasciné, je laissais tomber au sol mon parapluie et je me mis à danser. Mes pas frappaient le pavé et les flaques, les éclaboussures me faisaient rire et mes bras étendus cinglaient la pluie au même rythme que mes cheveux détachés.
Je pouvais voir les morts, leur parler et les écouter. A partir de là, le temps s’accéléra d’autant plus. Imagines-tu ? Je pouvais avoir accès à des milliers et des milliers d’histoires. Il me suffisait d’approcher d’un mort et de lui demander de me raconter sa vie. Pour ces créatures ignorées de la masse, avoir quelqu’un à qui se confier était une aubaine. Je sortais les jours de pluie, pour mieux les voir et pour qu’ils me remarquent. Au bout de quelques années, il me suffisait de mettre un pieds dehors, de laisser la pluie me recouvrir de son châle glacée, pour que les esprits défunts m’approchent. Je m’asseyais dans des escaliers, sur des bancs ou même sur la marche d’une vitrine et ils venaient à moi, silencieux et furtifs. Pour certains leur histoire ne durait que quelques heures, mais pour d’autres il me fallait plusieurs jours. Les livres de notre bibliothèque n’avaient plus vraiment de secrets, et je n’avais pas le goût d’aller sur l’internet pour trouver de nouvelles fables. Mon père se montra agréablement surpris par mon Don et il m’encouragea à rendre hommage aux morts. Puisque j’aimais tellement dessiner, pourquoi ne pas refaire vivre au travers de mes œuvres, les vies passées et oubliées de ces pauvres créatures ? »

(Première partie, fin)
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| Luyana, la tombée de pluie | Vide
MessageSujet: Re: | Luyana, la tombée de pluie |   | Luyana, la tombée de pluie | EmptyMer 14 Sep - 22:24

« - Sais tu pourquoi l’on me nomme Luyana ? C’est vraiment un raison idiote, mais j’ai finis pas l’adopter. Pour écrire mes histoires, je sortais pendant les jours de pluies. C’est tellement plus facile comme ça. Je peux directement voir qui est vivant de qui est mort. Peut-être que j’agis pas fainéantise, mais c’était vraiment plus facile... Je ne risquais pas de me tromper et d’avoir de faux espoirs. Je ne voulais pas répéter la même erreur. Je ne voulais pas m’attacher à quelqu’un qui n’avait plus de vie devant lui. Alors sans aucune surprise, j’écoutais les histoires que les morts me racontaient. Je rentrais ensuite chez moi et je dessinais. Une bande dessinée par histoire. Une œuvre pour chaque vie. Rien de plus, il fallait me dire les moments les plus importants ou me laisser les choisir. Cela fait deux siècles que j’ai commencé à dessiner l’histoire des morts. Je dois avoir près d’une centaine d’œuvres. Une tout les deux ans. Je m’appliquais, je m’efforçais de rendre au mieux les émotions ressenties dans chacune de ces vies. Je ne sais même pas si je suis ou non célèbre. Mais je sais qu’au début mon nom d’auteur n’étais pas Luyana. Il m’est venu petit à petit, années après années, décennies après décennies. Luyana... tombée de pluie. Parce que les gens ne me voyaient que lorsqu’il pleuvait, certains sont venu à se dire qu’il ne pleuvait que lorsque je sortais. Je suis devenu la pluie et la pluie m’est revenu. Encore et toujours, le murmure de l’eau s’écrasant autour de moi et sur moi. La pluie qui me permet de voir le vrai du faux. Luyana. Au fond, c’est vraiment moi.
Mais écrire les histoires des défunts que j’écoutais ne suffisait plus, n’est-ce pas ? Il fallait davantage. Certains qui ne cessaient de tourner en rond, comme cet homme qui ne pouvait s’empêcher de revenir sur le pont duquel il s’était suicidé. Mon don ne pouvait pas s’arrêter à la contemplation des vies passées et perdues. Je pouvais faire tellement plus, non ? Oui... je me suis rendu compte que je pouvais donner davantage. Je suis revenu te voir et tu étais toujours là, regardant passer les voitures sur l’autoroute. Combien de temps s’était-il écoulé ? Cent, deux cents ans ? Mais tu étais encore là, le merveilleux funambule. Je me souviendrais de ce jour, celui où je t’ai pris la main et que je t’ai fais descendre. Celui où tu m’as offert ton plus beau sourire avant de me caresser les cheveux. J’ai cherché à t’éloigner de ce pont, je voulais que tu cesses de revivre ta mort. Ne me demande pas pourquoi, Damien. »

L’homme posa les mains sur la taille de sa compagne, il la fit s’asseoir sur le canapé et il couvrit ses épaules de la couverture. Il se leva et observa la chambre d’un regard doux et paisible. Son visage semblait calme alors qu’il se penchait pour voler un baiser papillon à la vampire. La laissant surprise et rougissante, il s’en écarta à contrecœur. Il contourna le canapé et il se dirigea vers une fenêtre. Elle, elle resta assise sur ses talons. Une main levée vint effleurer la courbe de ses lèvres, et un sourire timide vint les étirer. Enserrant la couverture, elle la remonta jusqu’à son nez, les yeux plissés de joie et de timidité. Après un bref silence, elle reprit d’une voix douce :

« - Je ne sais pas pourquoi c’est toi que je suis revenu voir, alors que je connaissais tellement de morts prisonniers de leurs regrets. Je sais juste que c’est toi qui m’a offert la pleine appréciation de mes pouvoirs. Encore et toujours. Celui qui m’a appris que je pouvais voir les morts, c’était toi. Celui qui m’a donné sa maîtrise de la poterie, c’était toi. Ma première fusion, mon premier vase. Je sentais couler en moi ton essence, tes murmures à mon oreille et tes mains dans les miennes qui me guidaient sur la glaise et l’eau. J’ai découverts grâce à cette nouvelle maîtrise de mon pouvoir, des milliers de nouvelles expériences. Je pouvais être tout ce que je souhaitais. Musicienne, cuisinière, pâtissière, chanteuse, barmaid... les histoires que j’écrivais, je pouvais les vivre. Bien plus qu’une comédienne, je me glissais dans la peau des défunts. Je vivais leur histoire, et eux ils gouttaient à nouveau au plaisir d’exister. Il n’y avait pratiquement aucune limite, seulement le repos qu’il m’était nécessaire entre deux costumes. Mais ne t’inquiète pas, il n’y a qu’avec toi que j’appréciais le plus cet acte. Je souhaitais tellement t’éloigner de ce pont, je voulais vivre non pas à travers toi, mais avec toi. Le mort et la vampire. Certains se moquaient de moi, mais il me suffisait de ton sourire pour les oublier. Parce que... tu sais... Moi, je...
- Hey...
- O-Oui ?
- Vas-tu me détester ?
- Pourquoi poses-tu une telle question, Damien ?
- Je vais encore partir.
- Non... Nous serons toujours ensemble, même lorsque tu redeviendras un esprit.
- Mary ?
- Mh ?
- M’aimes-tu ?
- P-Pourquoi... poses-tu une telle question ?
- Moi je... »

Le silence. Ouvrant les yeux, elle se redressa sur les genoux et elle regarda en direction de la fenêtre. Personne. Clignant des yeux, elle repoussa les quelques mèches qui chatouillaient son nez. Elle sourit en repensant qu’il avait toujours aimé ce petit geste. La couverture glissa de ses épaules, elle se leva et elle s’approcha à son tour de la fenêtre, regardant au dehors les vagues immenses s’écraser sur le dôme. Son front touchait la surface glacée, ses yeux se fermèrent alors qu’elle entendait les cloches d’une vieille église sonner les douze coups de minuit. Au derniers glas, elle se tourna vers la chambre.

« - Damien ? »

Elle tourna lentement sur elle-même, fouillant la pièce du regard. La peur commença à la saisir. Ce fut d’abord une vague impression au creux du ventre qui lentement s’accentua jusqu’à remonter à la gorge. La peur l’enserra, l’étouffa et petit à petit les larmes commencèrent à brûler les yeux. Sa vision se brouilla de rouge, ses lèvres se mirent à trembler. Sa gorge nouée ne laissa filtrer qu’un sanglot. Son expression se fondit dans un masque de désarrois, la pauvre poupée appela encore et encore son ami... mais il n’y avait que la pluie pour répondre. Un grattement furtif et continu à la fenêtre, les gouttes qui toquaient dans l’espoir d’entrer. Mais la vampire avait fermé son cœur aussi bien que sa fenêtre. Elle comprit que jamais plus elle ne verrait son adorable sourire. Que plus jamais il ne murmurerait son nom. Que plus... jamais elle pourrait lui dire combien elle l’aimait.

« - Damien... je te déteste. »

Elle se souvient. Il regrettait tellement de n’avoir pas pu passer le dernier jour de sa vie en compagnie de la femme qu’il aimait. Elle posa une main sur ses lèvres, étouffant d’autres sanglots. Un bras se replia sur son ventre alors qu’elle se penchait en avant, fermant les yeux de toutes ses forces. Ce ne pouvait pas être vrai, il ne s’agissait que d’un mauvais rêve. Mais alors que les minutes filaient, le silence s’imposait. Enfin elle s’approcha du canapé et s’y allongea, s’enroulant dans la couverture qui portait encore son odeur.

« - Tu as dis un jour que tu t’étais suicidé, car la femme que tu aimais était morte avant que tu es pu lui dire à quelque point elle t’était importante. Quel idiot, cette fois-ci encore tu es parti avant de pouvoir le lui dire. Avant même de l’entendre te le dire. Tu sais, je ne voulais pas tomber amoureuse de toi. Père m’avait prévenu qu’aimer un esprit n’apporterait rien de bon. Mais il y avait tes sourires et ta façon de m’appeler qui me faisaient toujours céder. Je t’ai pris la main cette nuit là pour t’écarter du pont et plus jamais je n’ai pu la lâcher. Combien de nuits avons nous passé sous la pluie ? Combien de décennies à attendre l’un en face de l’autre. Combien de fois ai-je regretté de ne pas pouvoir être serrée dans tes bras ? Damien... mon tendre Damien. Pourquoi faut-il que ce soit l’unique jour où l’on pouvait enfin s’étreindre, que tu m’as demandé de raconter ma vie ? Vois à quel point elle était vide. Ma vie n’est dessinée qu’à travers des autres. Ma vie ne valait pas ces dernières heures gaspillées à m’écouter. Je croyais qu’en t’offrant cette journée parmi les vivants, tu chercherais à retrouver les plaisirs de la vie. Des jeux, des repas, des sensations. Mais tu t’es contenté de me prendre la main. Nos doigts entrelacés, nos épaules qui s’effleuraient. Ton souffle à mon oreille et tes tendres baisers. Nous nous sommes contentés de marcher, d’être vu par tous et d’en rire. Tu m’as parlé de cette vie dont j’ignorais tout. Le seul esprit qui ne m’avait jamais parlé de l’avant sa mort. Je t’ai écouté, je dessinerais ta vie. Je dessinerais aussi ta non-vie. Je te le promets. »

(Deuxième et dernière partie, fin)

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- Son Père : Vampire sans Caste, Écrivain à ses temps perdus mais surtout rentier.


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- Woua... ah wé, quand même !!! Il est magnifique !
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- Haaan !!! Y’a des onglets pour les catégories !!! Mais c’est la première fois que j’vois ça ! Ma c’est maaagique !!!
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- Rhoooo, mais c’est trop bien écris !!! J’adoooore le contexte !!!
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- Bon, où qu’il est le bouton pour s’enregistrer ?
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Leiro Cantarelli

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MessageSujet: Re: | Luyana, la tombée de pluie |   | Luyana, la tombée de pluie | EmptyJeu 15 Sep - 8:01

Moi foi, je ne regrette pas du tout d'avoir validé ce curieux pouvoir. La fiche est très bien écrite, poétique, sensible, sans pathos derrière. Un petit bijou de justesse et de simplicité. Le personnage est très attachant.
Je ne peux que valider avec mention !

Ton total de points de Sang au démarrage : 100 pts.

Citation :
Coûts en Points de sang du pouvoir :

Utilisation force Minimale : 15 pts de Sang.
Utilisation force Moyenne : 35 pts de Sang.
Utilisation force Optimale : 80 pts de Sang.
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Luyana

~ Tombée de Pluie.
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MessageSujet: Re: | Luyana, la tombée de pluie |   | Luyana, la tombée de pluie | EmptyJeu 15 Sep - 8:11

Merci merci merci !!!

alien
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MessageSujet: Re: | Luyana, la tombée de pluie |   | Luyana, la tombée de pluie | Empty

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