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 Luciole Sardoni

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Luciole Sardoni

Faible Lueur

Faible Lueur
Luciole Sardoni

Messages : 52
Race : Humain
Caste : Sans
Métier : Femme de Ménage/Patineuse


Luciole Sardoni Vide
MessageSujet: Luciole Sardoni   Luciole Sardoni EmptyDim 3 Juil - 21:49

Spoiler:

▲ MON IDENTITE ▼


° Nom : Sardoni
° Prénom : Luciole
° Surnom : Il fut un temps o´on l'appellait Luce

° Date de naissance : 18 décembre
° Age : 26 ans

° Métier : Femme de ménage du complexe sportif
° Caste : Aucune

° Sexualité : Bi-sexuelle par la force des choses. Elle a fini par néanmoins plus apprécier les femmes, trouvant la pénétration par un sexe d'homme plus ou moins agréable.

▲ MA PHOTOGÉNIE ▼


° Corpulence : Plusieurs choses captent le regard quand on observe luciole. D'abord sa petite taille, la jeune femme n'est pas très grande et mesure tout juste un mètre soixante pour quelques centimètres et millimètres de plus. Puis il y a sa peau, sombre et semblant douce au toucher. Ce n'est qu'une illusion, Luciole à en réalité la peau assez sèche et rugueuse, elle ne fait d'ailleurs pas trop d'effort pour l'entretenir, c'est bien au delà de ses moyens. Puis il y a ses cheveux, noirs comme le charbon, ondulés, un peu frisés, un peu crépus... un peu tout et n'importe quoi en fait, même la coupe du reste. Elle se coupe elle-même les cheveux et ça se voit. Finalement, il y a ses yeux, des yeux d'un bleu clair et un peu brillant à la fois. Sans doute la plus belle chose chez elle, sans doute la seule chose qu'elle aime chez elle.
Le reste de son apparence est somme toute assez banal pour une humaine de son genre. Maigre, les côtes saillantes, les poignets facilement entourable par une main... une petite poitrine ferme et des fesses rebondies. Ses jambes sont élancées et finalement sa silhouette assez plaisante à regarder.

° Allure : Malgrés la banalité de son apparence, Luciole est une jeune femme grâcieuse... quand elle ne se la joue pas racaille en salopette avec les épaules voûtés, les mains dans les poches et une tête de trente six pieds de longs. A vrai dire, dans la vie de tous les jours Luciole est plutôt du genre très discrète et à faire profil bas. Elle ne parle pas beaucoup et jamais très fort même si ses yeux parlent pour elle la plupart du temps. En règle générale les choses et les événnements ont plutòt tendance à avoir l'air de glisser sur elle comme de l'eau.
Quand elle est sur la glace cependant, qu'elle a retirée son immense salopette, elle deviens tout de suite beaucoup plus attirante et distante à ka fois. Hors de portée, grâcieuse et légère...

° Goûts vestimentaires : T-shirt, débardeurs, vieux jeans et salopettes trop grande pour sa fine silhouette mal nourrie. Luciole à toujours l'air de flotter dans ses vêtements. Là non plus elle ne fait aucun effort. La seule chose féminine qu'elle porte est la vieille tenue de patinage qu'elle tiens de sa mère ainsi qu'un pendentif orné d'une petite bille de couleure jaune.

° Signe distinctif : Un regard perçant... mais surtout un tatouage équivoque sur la nuque, témoignage de son passage à Aanor ainsi que quelques cicatrices obtenue là-bass.

▲ RAPPORT DE PSYCHOLOGIE ▼


° Généralité : D'un tempérament assez calme, Luciole n'est pas une grande bavarde. Plutòt du genre contemplative elle a apprit à ses dépends que sa parole ne valait pas grand choses de toutes façons alors elle a décidé de ne pas se battre contre des moulins à vents même si elle ne sait pas à quoi peuvent ressembler des moulins à vent. Le caractère acharné et combattif d'autrefois a disparu pour laisser place à une jeune femme un peu désabusée. Cependant mieux vaut se méfier de l'eau qui dort, Luciole n'as pas une intelligence hors du commun, loin de là, mais elle n'est pas bête et encore moins naïve. Méfiante, elle ne fait confiance à personne, et si elle ne parle pas beaucoup, elle n'en pense pas moins. De ce fait, la jeune femme est très pensive voir bien souvent dans la lune.
A côté de ça, malgrés son passé de criminel et son détachement présent, Luciole est une jeune femme douce qui ne cherche qu'à aimer et être au moins appréciée. Et même si son visage reste calme, elle n'en est pas moins facilement blessée par les paroles des autres. Pas vraiment pleurnicheuse, elle a des pèriodes où elle peut passer des heures à tourner en rond en se demandant ce qu'elle a pu faire de mal dans sa vie pour mériter tout ça. Sa vie n'est qu'un champ de ruine et elle ne cesse d'hésiter entre laisser aller et se débattre un peu plus contre le courant...

° Aime / Déteste : Luciole a une passion et c'est le patinage. Sentir la glace sous ses vieux patins usés, sentir l'air frais pénétrer dans sa bouche lorsqu'elle saute et qu'elle tourne, l'impression que plus rien ne compte, que plus rien ne peut l'atteindre...
Sinon, la jeune femme aime beaucoup les enfants. Il fut un temps où elle leur enseignait ce qu'elle savait et elle adorait cela. A présent... la plupart des parents seraient prêt à appeller la milice s'il la voyait en compagnie d'un de leurs enfants. Qui irait confier l'éducation de son enfant à un ancien détenu après tout ? Elle déteste ça. Elle déteste que sa parole ne vale rien, que personne ne veuille croire à son innocence, que sa vie ne soit plus qu'une lutte sans fin contre la survie... Et elle déteste par dessus tout sa faiblesse et sa lâcheté.

° Sociabilité : Pas vraiment sociable, Luciole parle peu. Pourtant sa voix est douce et lorsqu'elle ouvre la bouche ce qui en sort n'est pas dénué d'intelligence et de raisons. Elle n'a plus d'amis et c'est tout juste si ses collègues acceptent de la croiser dans les couloirs. Alors qu'elle n'aspire qu'à avoir une vie normale de nouveau.

▲ IL ÉTAIT UNE FOIS... ▼


° Passé :

Les lumières d'Albstraum sont vivides et livides à la fois. Depuis la basse cité, depuis la décharge où je me trouve je ne peux que lever les yeux et observer les lumière de la ville qui étincellent comme des étoiles. Depuis ma fange je ne peux que les observer. Les mains dans les poches, je me demande encore une fois pourquoi je me lève, pourquoi je sors de la cage à lapin dans laquelle je vis, un trou dont personne ne veux. N'est-ce pas une place parfaite pour quelqu'un dont personne ne veux ? Quelqu'un comme moi. Parfois je me demande pourquoi est-ce que je continue à me débattre. Pourquoi je continue à désespérément passer par mon ancien quartier et sentir les regards inquiets et haineux qui autrefois me souriaient. Je suis une paria parmis ces humains qui croient que je suis un monstre. Sans doute ont-ils plus peur de moi que des vampires. Mais moi... je sais ce que c'est que la peur, comparé à eux, je sais ce que c'est que d'avoir peur. Encore aujourd'hui je fait des cauchemars, des sombres rêves qui me rappellent par bribes ces années d'enfer où j'ai vainement tenté de survivre.

Qui suis-je ? Où vais-je ? D'où viens-je ?

Sardoni. Autrefois un nom respecté dans le quartier où je vivais. Fille de Marco et Elysia Sardoni. J'ai hérité du teint sombre de ma mère, des cheveux noirs de mon père et de ses yeux. Il paraît que je lui ressemble. Il doit avoir honte. Il fut une époque où les gens me faisaient confiance, me confiaient leurs enfants et j'étais aux anges de pouvoir les aider. Autant de les garder pendant que les parents travaillaient que de leur enseigner le peu que moi-même je savais. J'aime les enfants, j'aimerais en avoir un jour... mais cet espoir s'est enfuit, qui voudrais de moi après tout ? Et pourtant j'étais heureuse. SI heureuse dans ma vie. Je ne mangeais pas toujours à ma faim, je n'avais pas toujours chaud l'hiver... mais j'étais heureuse.

Le matin j'acceuillais les enfants, je laissait jouer les plus jeunes dans la petite court derrière l'immeuble pendant que j'apprenais à lire et à écrire au plux grands. Parfois nous allions nous promener tous ensemble en ville et je leur parlais de tout et de rien, leur enseignant tout ce que je pouvais. J'étais une commodité et un avantage pour le quartier. J'ai l'orgueil de penser que les enfants m'aimaient et qu'ils ont dû être tristes lorsque je suis partie. Au fond de moi... j'espère aussi qu'ils m'ont tous manqué et qu'ils ont eu du mal à se remettre de mon absence, autant les parents que les enfants. Mais c'est de l'impudence, car ils ont été bien rapide à me jeter des pierres et à m'accuser. Mon existence déjà ne valait pas grand chose visiblement. Le soir, ils retournaient chez leur parents en m'embrassant pourtant, attendant le lendemain pour que je leur raconte de nouvelles histoires.

La lumière du soir baigne les quartiers pauvres d'une lueur sordides. Et moi, tâche sombre au milieu de la rue je me demande pourquoi. Pourquoi moi ? Je ne cesse de me dire que je devrais être en train de dire au revoir aux enfants, sans doute prête à me préparer pour faire la cuisine à un mari quelconque... même si dans mon rêve ce n'est pas n'importe qui. Mais non, je marche dans la rue, les épaules voûtées en me rendant à ce semblant de travail que l'on a bien voulu me donner. J'ai beau me dire que dans mon malheur j'ai de la chance, je ne le pense pas. Ma vie est un champ de ruine et rien ne pourra la ramener. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j'ai sourit. A quoi bon. Peut-être ai-je trop sourit à l'époque. Je souriais tous le temps, j'étais heureuse. Je ne le pensais peut-être pas, j'étais sûrement fatiguée... mais maintenant je me dis que c'était ça le vrai bonheur.

Mon sourire à disparut cette nuit là. Un des enfants avait disparu dans la journée et j'avais renvoyé les autres chez eux pour que je puisse le retrouver. J'étais paniquée. Il y avait eu des disparitions depuis quelques temps, des corps retrouvés mutilés... Quel était son nom déjà ? Rien que d'y repenser j'en ai l'estomac qui se retourne. Thomas. Oui, Thomas Lou. Je l'ai cherché toute la fin d'après-midi, je n'ai pas demandé d'aide. Parce que j'avais honte, honte d'avoir perdu un enfant qui était à ma charge. Aujourd'hui je me dis que je n'étais pas tout à fait dans mon assiette non plus. J'étais comme dans un brouillard alors que je parcourais les ruelles où il aurait pu se cacher. Il n'avait que sept ans.

Je me souviens du soleil se couchant, je me souviens de la lueur. Et je me souviens de son corps. Si petit, si fragile... cassé, brisé... je me souviens m'être précipitée, avoir arraché le couteau qui transperçait sa gorge. J'étais tellement choquée que je ne pouvais même pas hurler à l'aide. Les larmes coulaient d'elles-même et je ne pouvais produire le moindre son. Je l'ai serré contre mon coeur, espérant sans doute veinement qu'il se réveillerait. Mais rien. Il ne bougeait pas et j'étais couverte de sang.

Quand j'ai repris mes esprits j'étais maintenue au sol par deux membres de la milice. J'entendais des bruits de toutes part dont je ne comprenait pas le sens. J'avais mal partout, mes bras furent menottés dans le dos et ma tête était toujours maintenu contre la pierre sale de la rue. Je me suis mise à pleurer, à supplier, à demander que l'on m'explique. Puis il y eut un hurlement et je réussit vainement à relever la tête pour apercevoir la silhouette de la mère de Thomas en train de tenir son fils mutilé contre elle. C'est sans doute à ce moment là que j'ai réalisé, lorsque j'ai été relevée de force, lorsque j'ai pu embrassé de mon regard paniqué la foule meurtrie et traumatisée. Ils croyaient que c'était moi. J'ai secoué la tête, mais aucun son ne sortait de ma bouche.

La suite n'a été, je l'ai bien vite compris, qu'une parodie de justice. Enfermée dans une cellule sombre, isolée, sans à boire ni à manger, sans même de cabinet pour me soulager... ils faisaient semblant de mener une enquête, tous persuadés que j'avais tué l'enfant. Et j'eu beau hurler, clamer mon innoncence... le verdict semblait déjà être donné. Coupable. Ce fut à peine si l'on me posa des questions... par contre ils firent de leur mieux pour me faire avouer. Mais jusqu'à preuve du contraire... je suis une tête de mule. Et ils eurent beau me battre, me privé de tout confort... je ne cessais de clamer mon innocence, pensant naïvement que quelqu'un me défendrais. Mais il n'y eut personne. Même mon père ne s'éleva pas entre moi et les miliciens. Je ne le vis pas. On m'a dit qu'il ne voulait pas me voir... j'appris plus tard qu'on l'avait empêché... Tout cela pour me forcer à avouer, n'écoutant même pas mes explications, ne voulant même pas les entendres, me frappant pour me faire taire.

Je ne sais pas combien de temps j'ai tenu... car j'ai rapidement perdu la notion du temps dans cette cellule sans fenêtre où le peu que je recevais était à intervalles irréguliers. Ils me déboussolait pour me forcer à parler. Ils réussirent. Enchaînée et prostrée sur le sol froid de la cellule, entourée par mes propres déjections je ne put que me résigner. J'ai avoué tout ce qu'il voulait. Je n'en pouvais tout simplement plus.

Je ne sais toujours pas ce qui a pu se passer à l'époque. Pourquoi voulaient-ils tellement me forcer à avouer ? Je me dis aujourd'hui que sans doute ils savaient très bien qui était le meurtrier... coupable parfaite ? A moins qu'ils aient simplement voulu appaiser la foule. En tout cas, tout le monde était et est persuadé de ma culpabilité. Peut-être que si j'avais été jugée innocente tout serait redevenu comme avant mais je me dis que ça n'aurait pas été le cas. Il y aurait toujours ce soupçon et ce doute à mon égard. Mais au moins aurais-je pu m'en relever.

Je fus traîné devant le conseil. On me laissa me laver pour l'occasion. Je fut maintenu au pied des membres du conseil pendant que l'officier en charge de mon dossier faisait son rapport, lisant à haute-voix ma pseudo déposition. La seule chose véridique dedans était ma signature. Je ne pouvais pas parler, je ne pouvais même pas bouger, j'étais dans un brouillard... je ne me souviens pas très bien de mon procès. Mis à part les regards. Les regards effrayants de ces vampires pour certains millénaires. Mis à part la voix du porte-parole du conseil qui laissa imprimé dans mon esprit pour toujours la sentence...

"Sept années de réclusions à Aanoor,"

Je me souviendrais toujours de l'horreur qui m'a remplie. Ils ne pouvaient pas, non, ils ne pouvaient pas m'envoyer là-bas. Bien que mon visage soit sombre, je pense que ce jour là il en a perdu toutes ses couleurs. J'ai tenté de supplier, mais aucun son ne sorti de mes lèvres et seules mes larmes purent exprimer mon désarroi et ma peur. Je n'avais que dix huit ans, ils ne pouvaient pas me faire ça !

J'ai été ensuite traîné, encore et encore... j'étais terrifiée, je ne voulais pas y aller. J'avais entendu tellement d'horreur à ce sujet. Ils durent se mettre à deux pour me maintenir alors qu'ils m'apposaient mon tatouage. Signe d'infamie qui aujourd'hui encore m'empêche de vivre. Je me souviens de la douleur tellement l'aiguille s'est enfoncée dans la peau tendre de mon coup. Marquant ma peau de façon définitive.

Puis j'ai été quasiment jeté dans le bateau qui scellerait ma destinée en compagnie d'autres prisonnier. Je tremblais comme une feuille et mon seul réconfort fut que les miliciens me laissèrent tranquille durant le voyage, bien trop occupés par le vampire qui se trouvait parmis nous et qui faisait de son mieux pour échapper à son sort.

De ce que je me souviens... du peu que je me souviens... il n'a pas fait le malin bien longtemps. La dernière fois que je l'ai vu... il était l'animal de compagnie d'un des leaders de la prison. Je crois. Ma mémoire de mon séjour à Aanor est assez floue. De toutes façons je n'ai pas envie d'y penser. Sept années de ma vie et pourtant j'ai l'impression d'avoir fait un rêve éveillé. J'ai perdu foi en l'humanité et en la vie en générale là-bas. J'ai perdu l'envie de vivre. J'ai tout perdu, définitivement.

Et pourtant je me défendais comme je le pouvais. Même si bien souvent j'ai perdu et ai du me laisser monter. Je déteste les hommes... ou plutôt je déteste leur sexe. Trop gros, trop douloureux. J'ai pourtant réussi à filer doux, à me faire discrète, à me cacher derrière une vampire qui faisait de son mieux pour garder les femmes de son côté. Mais tout cela est toujours aussi flou. Je ne me souviens même pas correctement de son visage ou de son nom... Je me souviens avoir pleuré par contre. Qui ne pleurerais pas dans ce gouffre de l'enfer ? Même les plus brave finissaient par pleurer à un moment donné.

Le temps n'avait plus d'emprise sur moi et j'ai vécut ces septs années comme si elles avaient été sept millénaires et septs jours à la fois. Je n'avais plus d'espoirs de liberté depuis bien longtemps quand les gardiens de la prison sont venus me chercher. Ils me faisaient peur, je n'aimaient pas quand ils s'approchaient de moi... mais personne ne contre dis les gardiens. Personne. Alors je les aient suivis jusqu'aux quais. Et même là, je n'ai pas compris. Il a fallu que je débarque à Albstraum, que je sois éblouie par les lumières de la ville, pour comprendre que j'étais libre, que ma peine était terminée.

A moins qu'elle ne fasse que commencer. il s'est avéré rapidement que bien ayant purgée ma sentence, je ne doive encore recevoir le châtiment du peuple. Sept années ont passées mais personne ne semblaient avoir oublié. A moins que s'ils aient oubliés, ma présence ne leur ai rappellé. Seule, perdue, j'ai tenté de retourner chez moi. Naturellement mon appartement n'était plus à moi depuis bien longtemps. Le regard bas je pouvais entendre les chuchottements de habitants du quartier alors que je me rendais chez mon père. Espérant que lui au moins me recoive, car je voyais bien que ce ne seraient pas les autres.

Mais je n'eut même pas le temps de frapper à la porte qu'un voisin m'interrompit depuis l'entre baillement de sa porte.

"C'est pas la peine d'essayer ! Ton père est mort de chagrin ! Sors d'ici avant que j'appelle la milice ! Et ne t'avise pas de t'approcher de mon fils ! Sinon ce n'est pas à la milice que tu va avoir à faire !"

Je n'ai pas la bienvenue... au moins c'était clair. Je restait néanmoins devant la porte, regardant le vieux bois moulu. On venait de me cracher à la figure que mon père était mort et qu'en plus ce serait de ma faute. Je ne pouvais plus bouger. Je ne savais pas quoi faire, j'étais totalement perdue. Ma tête sortait à peine d'un brouillard sans fin et la réalité s'abattait sur moi. Ce furent des miliciens qui me sortirent de l'immeuble et me jetèrent presque dehors. J'eu beau regarder autour de moi, tous les regards se détournaient et me montrait un dégoût profond. Mais je ne me suis pas battue, parce que je n'en voyais plus l'interêt, que je n'en vois toujours pas. Les choses sont comme elles sont. Mon existence n'est rien aux yeux du monde.

Personne ne me ferait la charité, personne ne le fera. Alors je décidait de trouver un travail. Je ne pouvait plus être enseignante... cela je le savais bien. Personne ne voudrais confier ses enfants à une ancienne détenue convaincue du meurtre d'un de ses élèves. Mais je me rendis rapidement compte que pour le reste aussi... personne ne voulait d'un rescapé d'Aanoor. Et la milice n'aidait en rien. Obligée d'aller les voir une fois par semaine, pour leur montrer que je ne faisait rien de louche, que je ne faisait rien tout simplement. Ils se fichaient bien que je n'ai pas quasiment pas mangé depuis ma sortie, que je me nourrissait dans les poubelles et buvait de l'eau qui me paraissant insalubre.

Finalement mes pas m'ont menées vers le centre sportif. Sans doute par automatisme à la fin de la journée. J'ai levé les yeux et j'ai eu envie de pleurer. Les souvenirs étaient tous encore bien présent. Je me souviens de ma mère m'emmenant pour la première voir mon père travailler. Je me souviens avoir été avec lui sur sa machine pour lisser la glace de la patinoire. Je me souviens de la première fois où ma mère m'a fait mettre des patins pour essayer la glace pendant les quelques heures de fermeture entre la journée et le soir.

J'ai toujours aimé la glace. J'ai toujours aimé patiner. Lorsque ma mère est morte, mon père m'y a emmené tous les soirs pour que je puisse me sentir mieux et penser à elle. Je portais ces vieux patins usés qu'il avait trouvé dans une des poubelles de la patinoire, je portais cette tenue que ma mère m'avait faite... je ne m'étais jamais sentie aussi bien que sur la glace. Mais je ne pourrais sans doute plus jamais patiner.

"Luciole... ?" la voix hésitante me fit sursauter et je rentrais immédiatement la tête entre mes épaules. "Luciole Sardoni ?" fit à nouveau la voix et je me tournais vers l'entrée de service où se tenait un homme aux traits émaciés.

"Monsieur Engel..." murmurais-je seulement en reconnaissant un ancien collègue de mon père.

Il ne s'approcha pas et je baissait les yeux en me rappelant qu'il fut une époque où il me prenait dans ses bras et me soulevait pour me faire voler. Il me regarda simplement un long moment, comme pour se remettre du choc de ma présence. Il ne bougeait pas et décidait qu'il n'osait pas. Alors je choisis de partir.

"Attend ! Luce !" le surnom me fit sursauter et je me retournais de surprise, perdue. Personne ne m'avais plus appeller comme ça depuis tellement longtemps. J'en avais presque les larmes aux yeux. Peut-être... peut-être que... "Tu as l'air pittoyable," me lança-t-il froidement et je senti mes os se glacer un peu plus à la remarque.

Pourquoi devrais-je me faire de faux espoirs... ? C'était absurde. Je ne répondis rien et gardait simplement les yeux sur le sol. Honteuse de mon apparence. Je sentais mauvais, je le savais.

"Ton père aurais honte de te voir comme ça," continua-t-il et je serrais les dents pour ne pas me mettre à pleurer. "C'était un ami... il n'a plus jamais été le même après..." il n'osa pas terminer sa phrase et je serrais les poings en sachant pertinnement ce qu'il pensait.

"Je n'ai rien fait..." murmurais-je pour la première fois depuis sept ans. Une brise, un souffle... loin des cris et des suppliques. Et pourtant ces mots me brûlaient la gorge.

"Si ça avait été le cas..." je me mordis les lèvres et fronçait les sourcils en ne voulant pas entendre la suite. Il ne le fit pas mais je ne me détendit pas pour autant.

"Marco était un ami..." répéta-t-il encore une fois, "Il m'en voudrait si je ne t'offrait pas au moins une douche et un café... tu pue," fit Engel en ouvrant la porte de service.

Je crut une fois de plus que j'allais pleurer. Il ne me tendis pas la main et c'était presque par obligation... mais pour la première fois en trois semaines, quelqu'un m'offrait quelque chose. Je le suivis, le regard toujours baissé et mes cheveux sales tombant devant mes yeux. Il n'y avait que le personnel de ménage, la patinoire fermée jusqu'à l'ouverture nocturne pour les vampires. Il me laissa utiliser les douches du complexe et je me senti propre pour la première fois depuis bien longtemps. Il me donna une vieille salopette pour m'habiller et m'offrit un café dans un coin du couloir. Je compris tout naturellement qu'il ne fallait pas pousser le bouchon et que je ne risquais pas de pouvoir aller dans la salle de repos où devaient se trouver d'autres gens.

"J'aimais bien ton père, et il t'adorais..." me raconta Engel en me surveillant, restant à quelques pas de moi. "Il me disait toujours : Ma petite Lueur ne ferait de mal à personne, c'est impossible," je me tendis et fermais les yeux, cachant mon visage derrière mes cheveux noirs. "Ca l'a rendu malade... mais il l'a répété jusqu'au bout... il a essayé d'y croire comme un forcené," je serrais les dents et la tasse entre mes mains. "Il n'a cessé de garder tes patins et ta tenue en disant que tu en aurais besoin en sortant de... là-bas," je me mis à trembler, pour essayer de ne pas penser à la prison. "Viens," fit l'homme en remontant le couloir.

Docilement, je le suivis, me demandant ce qu'il voulait. Je ne le compris que lorsqu'il ouvrit l'ancien casier de mon père. En fait, je me rendis compte qu'il y avait toujours son nom écrit dessus. Il sorti mon juste corps et je ne put qu'ouvrir grand les yeux lorsqu'il me le lança et posa mes vieux patins sur le sol.

"Je dois nettoyer la glace dans un quart d'heure... c'est tout ce que je te donne, en souvenir de ton père," lança Engel en quittant la pièce.

Je me mis à pleurer cette fois en serrant ma tenue contre mon corps. L'odeur qui monta à mes narines était si douce, pleine de souvenirs. Je l'enfilais rapidement, avec l'étrange impression d'être dans un rêve. Je me dépéchait de peur qu'Engel ne change d'avis. Je me ruais en chaussette avec mes patins à la main jusque vers la patinoire, croisant des femmes de ménages qui me regardèrent simplement avec surprise, ne sachant pas encore qui et ce que j'étais. Le froid et l'odeur de la glace me saisit. Un froid bien différent de celui d'Aanoor, loin de celui des nuits d'Albstraum dans mon carton. Un foid doux et réconfortant. Essuyant mes yeux j'enfilait mes patins avant de me diriger vers la glace.

Si douce en apparence. J'osais à peine poser mon pied dessus et la peur me saisit. Et si j'avais tout oublié ? Et si je tombais ? Je me souvenait de ma première fois, ma mère me tenant les mains pour me faire avancer sous le regard de mon père. Tout ces moments privilégiés où j'avais l'impression que la glace ne m'appartenait qu'à moi seule. Je me tint à la rembarde et fit quelques pas hésitants. Je devais retrouver mon équilibre, retrouver cette aisance qui m'avait quittée. Sept longues années sans pouvoir toucher à la glace...

Je me mit à glisser doucement et rapidement, le vide s'empara de moi. Ce vide si doux à mon esprit alors que tout s'enfuyait. Tout ces souvenirs, toutes ces choses douloureuses qui me blessaient et me tourmentaient. Je tournais simplement en rond au départ, mes pieds et mes jambes tentant de se rappeller progressivement comment se tenir. Puis je décidais de partir en arrière, tendans légèrement les bras pour garder pour équilibre sur mes jambes encore tremblantes. Fermant les yeux je me laissais aller, oubliant tout...

Je crois que je me suis mise à pleurer de joie, cette joie que je n'avais plus ressentie en sept ans. sentir la glace crisser sous mes patins usés, sentir l'air froid contre ma peau sombre, le vent dans mes cheveux encore humides. Je me suis mise à aller de plus en plus vite, me laissant entraîner par un rythme existant seulement dans mon esprit. Une vieille chorégraphie atteignit mes jambes et je me mit à danser sur la glace en chantonnant entre mes dents. Je me sentais bien, tellement bien... pour la première fois depuis sept ans. Pouvais-je sauter ? Soudain la peur m'envahit. Et si je ne pouvais plus ? Mes pieds étaient encore en train de se souvenirs de leur tenue, mon corps de se positionner... Mais j'avais envie de sauter, j'avais encore de ne pas seulement tourner sur moi-même, je voulais sauter, m'envoler... alors je pris mon courage à deux mains et pris mon élan. Les souvenirs affluèrent et je respirait profondément. D'un battement de cil je vis quelques membre de l'équipe de nettoyage me regarder et décidait de lever la jambes en arrière pour faire la planche. Ma jambe tremblait, je n'était pas droite, ce ne devait pas être beau à voir... je reposais mon pied au sol et repris un peu plus d'élan avant de finalement m'élancer. Un tour seulement, je ne me voyais pas en faire plus. Mes pieds prirent leurs appuis, je ramenais mes bras contre mon corps et sautait, le plus haut possible. L'adrénaline me saisit et je me senti sourire. Suspendue dans les airs quelques brèves secondes qui me semblaient des heures. Mes pieds se reposèrent sur la glace et je vascillait. Ma jambes plia sous mon poid et je du me rattrapper avec mes mains. Mauvais réception, très mauvais réception... au moins je n'étais pas tombée. Je continuais cependant, me laissant aller, oubliant ce monde injuste, oubliant la difficulté de la vie...

Ce fut lorsque j'aperçus l'horloge contre le mur que je me rendis compte que cela faisait près d'une demi-heure que je patinais. Le rouge me monta aux joues et je me précipita vers les gradins, persuadée de me faire disputer. Je faisait vraiment tout de travers. Je vis Engel assis sur un banc et me mordit la lèvre en baissant les yeux.

"Je suis désolée," murmurais-je en serrant les poings.

Il allait me jeter dehors. L'excitation retomba et je me dirigeait déjà vers les vestiaires pour me changer lorsque la main d'Engel saisit mon bras. Je sursautais et me retournais, à la fois effrayée et surprise. Et ce qu'il me dit, me fit à nouveau pleurer, de soulagement cette fois. Je n'aurais jamais crut que la compassion puisse encore exister dans ce monde. Il ne me prit pas dans ses bras et ce seul contact fut le seul qu'il me donna, mais il m'offrit bien plus que cela en me proposant de parler à son patron.

Au final... j'eu un travail... payé moins que les autres, bien moins que les autres, sans doute même pas déclarée vu que j'ai le droit à du liquide. Juste de quoi me nourrir un peu... mais au moins ai-je l'occasion de ne plus me servir dans des poubelles... pas tout le temps en tout cas. Je vis toujours dans un trou, je me lave au complexe... je travaille deux fois plus que les autres qui m'évitent comme la peste... mais au moins ai-je l'occasion de retourner sur la glace... ma chère glace.

La seule lueur d'espoir dans ma vie, la seule chose qui m'empêche d'en finir... car ma vie n'est rien de plus qu'un champ de ruine...


° Famille : Luciole est seule... Sa mère est morte quand elle était jeune et son père quand elle était en prison. Elle n'a personne sur qui compter.

▲ DERRIÈRE L'ÉCRAN ▼


* Votre présence sur le forum sera : Autant que possible
* Votre avis sur le forum : Bien
* Autre forum fréquenté : Belmonte
* Niveau de jeu : Moyen


Dernière édition par Luciole Sardoni le Lun 18 Juil - 17:11, édité 1 fois
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Luciole Sardoni

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Luciole Sardoni Vide
MessageSujet: Re: Luciole Sardoni   Luciole Sardoni EmptyLun 18 Juil - 17:10

Enfin terminé !

^^
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Leiro Cantarelli

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Luciole Sardoni Vide
MessageSujet: Re: Luciole Sardoni   Luciole Sardoni EmptyMar 19 Juil - 19:10

Et une fiche validée, une !

Très sympa comme toujours, amuses toi bien avec ce nouveau personnage.

Suite au nouveau système de jeu pour les Humains, voici ton dû :
Citation :

30 Pts d'Armes gagnés.
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Luciole Sardoni Vide
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Luciole Sardoni

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