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 ~ Red

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Red

~Perfect Paradox ~

~Perfect Paradox ~
Red

Messages : 114


~ Red Vide
MessageSujet: ~ Red   ~ Red EmptyMar 14 Juin - 19:28

₪ MON IDENTITÉ ₪


° Prénom : Rian, mais très peu de gens connaissent son prénom. C’est généralement pour l’engueuler qu’on l’appelle Rian parce que tout le monde l’appelle par son surnom.
° Surnom : Red, sale con, suceur de pochettes ... mais il vaut mieux éviter de le provoquer sur ça et la taille de ses canines.

° Date de naissance : le 14 août
° Age Apparent : Il a été transformé alors qu’il avait vingt-un ans et cela fait un peu plus de quinze ans qu’il a perdu son humanité.

° Métier : Rebelle à plein temps
° Caste : Paria

° Sexualité : Bisexuel, il est plus particulièrement attire par les filles, qui plus est par les jolies filles. Mais à vivre dans les souterrains, il n’a jamais eu un vaste choix. Au final, il ne sait pas vraiment ce qu’il veut : fille ou garçon, il n’a jamais choisi. Généralement, cela se fait plutôt au feeling. Mais Polie reste sa partenaire de prédilection … Elliot aussi, mais c’est un peu tendu avec lui.


₪ MA PHOTOGÉNIE ₪


° Corpulence : Toujours dans la moyenne, Red n’a rien d’une montagne mais il a su tirer son épingle du jeu. Il mesure un mètre quatre-vingt et il est sec comme un coucou. Il n’est ni maigre ni squelettique, mais on ne peut pas vraiment le qualifier de masse non plutôt.

° Allure :
En grandissant aux côtés d’Elliot, Rian a toujours plus ou moins l’impression d’être une demi-portion. Il est pourtant dans les normes, mais il est vrai que la vie difficile dans les sous-sols ne lui a pas permis de devenir une véritable force de la nature. Il s’est musclé progressivement au cours de leurs jeux d’enfant, puis au fur et à mesure de leur vie dans la ligne de ceinture.
Mais au final, ce n’était pas son corps sec qui attirait l’attention de ceux qui le croisaient, il s’agissait plutôt de ses yeux rouges. Petite particularité qui pouvait le rendre effrayant surtout lorsqu’il s’en amusait et qu’il fixait les gens avec un sourire en coin.
A vivre dans les sous-sols, il a hérité d’une peau pâle qui s’est à peine éclaircie après sa transformation. Même avant qu’il ne se fasse mordre, certains le taquinaient en lui disant qu’il ressemblait à un vampire … blague plus ou moins aimable puisque l’ennemi des rebelles était bel et bien les vampires.
Néanmoins malgré ces caractéristiques, malgré la rudesse de leur vie, il restait un assez beau jeune homme au visage fin encadré de mèches brunes, au corps musclé et à l’attitude assez hautaine. Il n’avait pas forcément de mal à se trouver une belle fille lorsqu’il remontait exceptionnellement à la surface … mais il a longtemps jeté son dévolu sur celle qui ne voulait pas de lui.

Comme la plupart des rebelles, son corps a été marqué par de nombreuses cicatrices dues aux affrontements avec la Milice ou avec les créatures des sous-sols. Mais ces dernières ont presque totalement disparues de son corps avec sa transformation. Une seule se devine encore difficilement au niveau d’un de ses bras : souvenir laissé par un dévoreur le jour où ses parents ont été tués. Son passage du côté des créatures des ténèbres, comme il se plaisait à les appeler, a teinté ses cheveux du même rouge sang qui colorait déjà ses pupilles … seul véritable changement après sa « mort ».

° Goûts vestimentaires :
Que ce soit de son vivant ou après, Red n’a jamais vraiment fait attention à ce qu’il portait. Il changeait ce qu’il avait sur le dos lorsque ces derniers étaient en trop mauvais état et lorsqu’il parvenait à dénicher quelque chose lors de leurs sorties à l’air libre.
S’il n’était pas difficile, il a néanmoins toujours privilégié les couleurs sombres, afin de ne pas être repéré dans cette obscurité ambiante qui l’accompagne la plupart du temps. Et lorsqu’il en a l’occasion, il se pare de vêtements qui mettent en avant les muscles secs de son corps … principalement lorsqu’il a quelques envies à assouvir.
La seule fantaisie qu’il s’est octroyé se présente sous la forme de divers bijoux plus ou moins de valeurs qui parent certains de ses doigts et ses poignets.



₪ RAPPORT DE PSYCHOLOGIE ₪


° Généralité :
D’une manière générale, on peut dire que Rian est assez difficile à cerner.
Si ce n’est pas par les muscles qu’il s’est fait sa place parmi les rebelles, ce fut grâce à son intelligence qu’il parvint à se démarquer des autres. Ce fut parce qu’il réfléchissait rapidement qu’il était parvenu à survivre dans les sous-sols d’Albstraum … mais aussi parce qu’il était généralement bien accompagné. C’était parce qu’il trouvait rapidement une solution aux problèmes qui lui étaient posés qu’il était toujours parvenu à filer entre les doigts de la Milice échappant ainsi à Aanor.

Son intelligence aurait pu faire de lui un garçon attrayant, dont on recherchait la présence, mais d’autres aspects de son caractère rentraient en compte et finalement les personnes vraiment proches de lui peuvent se compter sur les doigts d’une main. En effet, s’il est plutôt sociable, s’il a tendance à aller parfois vers les autres, il est capable de rapidement se mettre les gens à dos à cause de son côté séducteur, de son caractère impulsif et de son arrogance. Malgré tout ce qu’il a vécu et malgré son esprit vif, il lui arrive régulièrement d’être assez immature et de faire ou de dire des conneries plus grosses que lui. Ajouté à ça, le fait qu’il est plutôt bagarreur et qu’il frappera rapidement si ce qu’on lui dit ne lui plait pas … autant dire qu’il ne se fait pas toujours des amis.

Et pourtant une fois qu’il a confiance en quelqu’un, qu’il apprécie cette personne et qu’il s’entend relativement bien avec, il devient une personne loyale et digne de confiance. Certes, il agit toujours comme un sale con par moment, mais l’amitié est pour lui quelque chose de sacré dont il prendra soin … à sa manière.

Dernière caractéristique concernant Rian : sa transformation en vampire. Elle est relativement récente et il a très mal pris le fait d’avoir été transformé en l’une de ces sangsues qu’il haït depuis son plus jeune âge. Même si ça fait quelques années maintenant qu’il est transformé, même s’il cherche à étouffer sa nouvelle nature en restant aux côtés des rebelles, il vit parfois encore mal cette transformation.
Surtout lorsqu’il fait face à son meilleur ami, à Elliot … un prophète.


° Aime / Déteste :
Malgré le fait qu’il soit également un vampire aujourd’hui, il continue à les détester au plus haut point. Les mauvaises habitudes ont la vie dure, il reste un rebelle à part entière. Il déteste d’ailleurs ceux qui le remettent en cause et qui se méfient de lui maintenant qu’il a des canines plus longues que la normale.
Si le soleil ne lui a jamais manqué de son vivant et qu’il lui manque encore moins aujourd’hui, il apprécie tout de même de pouvoir remonter à la surface, ne serait-ce que pour respirer un air moins nauséabond que sous terre. Il aime pouvoir remonter à l’air libre de temps en temps. Et concernant Polie et Elliot, il les aime beaucoup mais en même temps, il éprouve des sentiments ambigus à leur égard surtout qu’il était amoureux de Polie depuis de nombreuses années. Il a du mal à se décider lorsqu’il est confronté à eux deux.

° Sociabilité :
D’une manière générale, on peut donc dire que Rian n’est pas le plus sociable des rebelles. D’une part parce qu’aujourd’hui, on craint un peu sa nature vampirique et d’autre part, parce qu’il lui arrive d’être un sale con de temps en temps. Il est impulsif et ceux qui lui font face ont rarement le droit à l’erreur. Et pourtant malgré tout, les rebelles restent sa famille et quelque-soit les animosités qui peuvent l’animer parfois, il protégera les membres de son clan autant que faire se peut.


₪ IL ÉTAIT UNE FOIS... ₪


° Passé :

Né rebelle

La vie d’un rebelle n’est jamais de tout repos.
Il faut se méfier de tout : des miliciens, des vampires errants, des monstres, des créatures … du moindre bruit ou de la moindre odeur suspecte.
Et pourtant certains choisissent cette vie en connaissance de cause. Parce que c’est de cette façon qu’ils peuvent lutter contre le pouvoir en place. Contre ces sept fous qui se prennent pour des marionnettistes.

Rian, quant à lui, est né rebelle.
Il aurait pu choisir de gagner la surface lorsqu’il fut en âge de penser par lui-même, mais cette idée ne lui effleura jamais l’esprit : les rebelles étaient sa famille, les anciens et leurs chiens étaient l’ennemi à abattre. C’était son monde.
Un monde où progressivement chacun oublia son véritable prénom pour ne retenir que son surnom : Red. Parce que même lorsqu’il était enfant, ses pupilles rouges faisaient frissonner ceux sur lesquelles elles se posaient.

Il fut l’un des rares enfants survivants du clan. Peut-être parce qu’il était un battant depuis sa naissance, peut-être parce que ses parents avaient toujours tout fait de leur vivant pour le protéger, peut-être parce qu’il avait grandi aux côtés d’une force de la nature : Elliot, son compagnon d’aventures.
De quelques heures son aîné, ils furent fourrés ensemble dès leur plus jeune âge. Les souterrains étaient certainement l’un des pires endroits pour grandir et les adultes étaient tellement occupés par lers activités à leur charge que les gamins qu’ils étaient durent apprendre à se débrouiller par eux-mêmes.

Ils grandirent rapidement. Certainement trop rapidement en évoluant dans ce monde violent qui était le leur et qui leur fit voir les pires horreurs dès leur plus jeune âge.
Certes, leurs rires retentissaient parfois entre les parois humides des souterrains, mais ils apprirent rapidement à se taire pour ne pas se faire repérer par les vampires ou les créatures.
Certes, ils jouaient comme des enfants, mais ils jouaient généralement à la guerre. Jeu au combien cruel durant lequel ils s’entrainaient à la survie en imaginant qu’il volait la vie d’un autre.

Red n’a certainement jamais eu la même façon de penser qu’un enfant élevé ne serait-ce qu’à la surface d’Albstraum. La vie sous terre n’était que guerre et survie, rien d’autres.
Aujourd’hui encore, il possède une conception particulière du Bien et du Mal. Si tuer quelqu’un semble être un acte contre nature pour certains, Red au contraire prendra un plaisir malsain à abattre la personne ou la créature qui se dressera devant lui.

Il ne vit que pour la rébellion.
L’ennemi ne mérite pas de vivre.
Parce que c’était bien à cause de lui qu’ils vivaient avec les rats.


Le troisième mousquetaire

Cette façon de penser s’est inscrite en lui le jour où il perdit ce qui lui restait d’innocence. Le jour où ses parents lui furent retirés. Il avait alors tout juste huit ans. La Milice leur était tombée dessus … et ne leur avait laissé aucune chance. Seulement trois de leurs hommes étaient revenus vivants de cette expédition et lorsqu’ils racontèrent ce qui s’était passé, Rian vit rouge.
Jusqu’à lors il avait haï la Milice parce que les autres les détestaient, parce que certains des rebelles disparaissaient par leur faute … mais cette fois, il fut directement touché. Et sa haine éclata.

Ce fut donc sans réfléchir, lui qui pourtant pensait chaque chose avait de le faire, qu’il fila là où était caché les armes. Il prit la plus grosse qu’il pouvait porter et sans prévenir qui que ce soit, sans penser une seule seconde à l’absurdité de son geste, il quitta le camp et se mit à courir comme un dératé dans les souterrains pour retrouver ceux qui avaient tué ses parents.
Il ne savait même pas de qui il s’agissait. Il savait juste que la Milice était responsable de la mort de ses parents, ceux qui l’avaient toujours chéri malgré leurs conditions de vie difficiles. Alors qu’il courait, aveuglé par la rage qui l’animait, il ne réfléchissait pas à un plan, il ne faisait pas attention de courir de manière à ne pas se faire entendre des créatures … il voulait juste regagner la surface.
Et une fois sur place, il tuerait le premier uniforme qui aurait le malheur de croiser son chemin.

Même s’il n’était qu’un enfant, cette expédition suicidaire lui arrivait certainement coûté la vie si Elliot ne l’avait pas suivi. Durant l’espace d’un instant, alors que son ami s’interposait entre lui et son but, il se mit également à le haïr.
Parce qu’il l’empêchait de venger ceux qui lui étaient cher.
Alors il l’avait frappé, pour se débarrasser de lui. Il avait frappé celui qui était à ses côtés depuis pratiquement le jour de sa naissance. Derrière ses yeux rouges, son ami de toujours prenait la place de l’ennemi et ce ne fut que lorsque ses coups lui furent retournés, que ses pensées semblèrent enfin se remettre dans l’ordre.

L’inquiétude d’Elliot le frappa et se rendit enfin compte de la situation.
Et une partie de sa haine fit place à la tristesse.
Il redevint l’enfant qu’il aurait du être à cet âge et se mit à pleurer avec son compagnon.

Et ce fut comme si le destin avait décidé qu’il n’avait pas été confronté à assez de problèmes ce jour-là. Puisqu’ils se relevaient tout juste du sol humide sur lequel ils étaient tombés, lorsque le cri d’une créature se fit entendre. Un gémisseur.
Ça faisait déjà longtemps qu’ils savaient identifier une créature au bruit qu’elle faisait.

Ils auraient certainement pour y passer tous les deux, ou tout du moins, lui aurait pu rejoindre ses parents là où ils étaient partis si Elle n’était pas intervenue.
Ce jour-là, il récolta sa plus profonde cicatrice. Sa blessure mit d’ailleurs deux semaines à guérir.
Mais ce jour-là, ils récoltèrent un nouveau compagnon.
Une gamine. Polie. Pas plus vieille qu’eux.

Et à cette époque, Rian ne savait pas encore à quel point, la fillette deviendrait importante à ses yeux.


Elle

Et pour cause, ils grandirent ensembles. Tous les trois.
Il aurait du considérer Polie de la même façon qu’il voyait Elliot. Et pourtant il n’en fut jamais vraiment capable. Non pas parce qu’elle lui avait sauvé la vie, ce genre de choses arrivaient régulièrement sous terre.
Mais parce que Polie était une fille.

Elles étaient pourtant considérées pratiquement comme des hommes dans les sous-sols d’Albstraum, parce que si elles étaient incapables de se défendre, elles ne pouvaient survivre. Elles devaient jouer des coudes pour se faire une place et pour ne pas être jetées en pâture aux créatures.
Pourtant, sans qu’il ne le souhaite vraiment, il considéra Polie autrement.
Elle en faisait autant qu’eux, elle était même meilleure qu’eux lorsqu’il s’agissait de viser correctement. Mais il frissonnait lorsque leurs peaux se tournèrent malencontreusement. Elle était celle qui troublait ses pensées pourtant si ordonnées. Elle le troublait.

Ils grandirent et passèrent de l’enfance qu’ils n’avaient jamais vraiment eue à l’adolescence. Trois enfants sur trois qui atteignaient cet âge … ça relevait presque du miracle. C’était peut-être parce qu’ils étaient si proches les uns des autres. Parce qu’ils se complétaient et qu’un lien fort les usait.
Et pourtant, par moment, Rian vint à se blâmer lui-même en ressentant de la jalousie envers son meilleur ami. Lorsque Polie le touchait à sa place. Lorsqu’elle lui souriait. Lorsqu’elle s’approchait de lui, qu’elle posait sa main sur son avant-bras … et qu’elle persistait à l’ignorer Lui !

Ce trouble aurait pu passer.
Il aurait pu essayer de trouver une autre jeune fille d’un autre clan pour expérimenter ses envies d’adolescent. Il aurait pu demander à remonter à la surface, mais aucune de ces solutions n’étaient véritablement envisageable. Dans chacun des cas, il risquait de mettre leur troupe en danger.
Et les choses allèrent de mal en pis, lorsque finalement Polie leur donna la preuve de sa féminité en ayant ses règles pour la première fois devant eux, manquant de ce fait de les faire tuer tous les trois.
Ce jour-là, Red eut la preuve véritable que Polie n’était pas comme Elliot.
Elle n’était pas un garçon.
Elle était une jeune fille, peu importe le comportement qu’elle pouvait avoir envers eux, elle restait cette étrange créature qui parvenait à brouiller ses pensées en s’approchant trop près de lui.

Et à partir de cette nuit-là, une pensée s’imposa dans son esprit.
Il la voulait.


Bête adolescence

Ainsi dès le lendemain, il fit tout son possible pour l’avoir.
Son comportement à son égard ne changea pas vraiment du tout au tout, mais il se mit à la courtiser. A sa manière.
Il devint un peu plus protecteur, il la taquinait plus souvent, parfois certainement un peu méchamment au point de l’énerver et de lui donner des envies de le gifler … mais peu importe. Il était celui qu’il était, il s’y prenait certainement comme un manche parfois, mais il la faisait réagir. Il existait à ses yeux. Il persévérait. Il se mettait en danger pour lui ramener quelques denrées rares, il alla même jusqu’à remonter à la surface pour essayer d’obtenir ce qu’il souhaitait.
Bête adolescent qui cherchait juste à se faire valoir à côté de la menace que représentait Elliot.

Et ce fut de cette manière qu’il trouva sa place au sein du clan.
Il se débrouillait bien lorsqu’il se retrouvait à la surface d’Albstraum, il réfléchissait rapidement et il ne se faisait que très rarement surprendre. Alors on l’incorpora à la troupe qui était chargée d’attaquer les convois.
Et ça lui convint. Il ne broncha pas vraiment, ne rechignant que lorsqu’on lui donnait un peu trop d’ordres à son goût. Il n’avait pas peur de s’exposer de cette façon, bien au contraire, il se pensait grand, fort et puissant avec de telles responsabilités. Parce qu’il faisait parti de cette troupe qui se chargeait de faire vivre les leurs, restés sous terre. Il apprécia de pouvoir prendre l’air, d’échapper quelques instants aux odeurs nauséabondes des entrailles d’Albstraum.
Mais il aimait toujours revenir auprès des siens. Auprès d’Elliot, lui qui devenait si grand et si fort qu’il se sentait presque petit à ses côtés. Et auprès de celle qu’il aimait, elle qui prenait aussi tellement de risques en tenant les créatures loin de leur camp.

C’était bête mais ce fut comme si toutes ses pensées ne tournaient plus qu’autour d’une seule : il voulait que Polie soit sienne.
Il continua de graviter autour d’elle, de se chamailler gentiment avec Elliot étouffant sa bête jalousie en se disant que son ami ne lui prendrait jamais ce qu’il souhaitait le plus au monde. Pour se rassurer à force des incessants refus de Polie, il avait voir ailleurs. Il essayait de la rendre jalouse en gravitant autour d’autres femmes mais une fois de plus sa fierté en prit un coup lorsqu’il se rendit compte que certes son physique attirait la gente féminine … mais c’était bien tout. On lui disait qu’il réfléchissait trop, qu’il se la racontait trop … on le traitait de gamin.
Il aurait pu tout de même assouvir ses envies les plus primaires, mais il se retint.

Parce qu’il voulait Polie.
Il lui monterait à quel point il était déterminé en résistant à la tentation.


Erreurs de jeunesse

Et finalement il y eut ce jour.
Ce jour où le monde sembla s’écrouler sous ses pieds.
Le jour où il fut poignardé dans le dos par son meilleur ami. Par celui qu’il considérait comme son frère.

Certes, il avait senti le coup venir. Il observait trop souvent Polie pour ne pas avoir remarqué son petit manège. Ça lui avait fait mal de la voir s’intéresser à Elliot plutôt qu’à lui, mais il s’était rassuré : parce qu’il savait que son ami ne le trahirait jamais.
Et pourtant, il resta sur le qui-vive. Dès qu’il rentrait au camp, il gardait un œil sur eux et ce fut comme ça qu’un soir, il tomba sur ce spectacle qui lui souleva le cœur : Polie a demi-nue sur Elliot. Le gémissement de la jeune femme fut un ultime poignard qui vint se figer dans son cœur avant que celui qu’il considérait comme son ami l’aperçoive.

Et lui choisit ce moment pour fuir. Chose qu’il ne faisait pourtant jamais.
Mais ce spectacle lui avait été insupportable, parce que cette fois il avait la certitude que la fille qu’il aimait ne l’appréciait vraiment pas. Cette nouvelle aurait pu être supportable s’il avait pu aller se plaindre aux côtés d’Elliot, le seul devant lequel il s’ouvrait, devant qui il devenait moins con, plus naturel.
Et pourtant, c’était bien ce grand dadais qui était en train d’enlacer celle qu’il aimait tant à cet instant.

Des émotions les plus destructrices que les autres se mêlèrent en lui : haine, douleur, dégoût … et tristesse. Cette tristesse, cette blessure si sournoise, qu’elle parvint à lui faire monter les larmes aux yeux. Lui qui était pourtant si fier. Lui qui n’avait pleuré que pour la mort de ses parents.
Et Elliot eut le culot de le rattraper, le forçant à lui faire face et exposant alors la preuve de sa faiblesse au grand jour. Il le vit là devant lui, le pantalon encore ouvert … et elle, non loin qui se rhabillait tant bien que mal.
Et il eut envie de vomir, de le frapper de toutes ses forces, de lui faire aussi mal. Mais à la place, il contenta simplement de lui cracher sa haine au visage et il s’enfuit de nouveau. Il lui fallait absolument faire disparaître ses larmes.

Sa vie prit un nouveau tournant et au cours des semaines qui suivirent, il devint plus amer, encore moins aimable … encore plus con.
Les deux seules personnes en qui il avait confiance l’avaient poignardé dans le dos et il goûta amèrement à la solitude pour la première fois de sa vie. Il remonta à la surface. Pour quitter quelques jours ce camp au sein duquel il étouffait. Il alla à se consoler dans des bras qui n’étaient pas ceux de la fille qu’il aimait traitant sa puis ses partenaires d’une bien mauvaise façon. Mais peu lui importait … elles n’étaient rien pour lui. Rien d’autre qu’un moyen d’évacuer un peu ce trop-plein d’émotions qui lui tordait les entrailles.

Mais comme toujours, il fut bien incapable de rester trop longtemps à la surface et il réintégra les rangs plus ou moins docilement. Seulement son changement de caractère n’était pas passé inaperçu et ses chefs avaient nullement apprécié qu’il prenne des risques inutiles en se rendant à la surface pour son propre plaisir.
Alors il fut puni. Comme un gamin.
On le retira de la prochaine expédition et on choisit de le remplacer par Elliot.
Il protesta. A grands cris. Il piqua une crise digne d’un gamin de cinq ans, mis à part qu’il était plus fort qu’un enfant et qu’il fit des dégâts autour de lui … jusqu’à ce qu’on le remette brutalement à sa place.

Sa colère envers Elliot ne fit alors que s’accroître. Et ce fut la joue et le corps encore marqués par la correction qu’il avait reçu qu’il alla faire face à celui qu’il avait évité comme la peste ces dernières semaines.
De nouveau, il vint pour lui cracher sa haine au visage. Ses paroles dépassèrent certainement sa pensée, mais il le détestait tellement à cet instant qu’il ne souhaitait qu’une chose : lui faire autant de mal qu’il lui en avait fait. Il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait en venant le provoquer de la sorte.
Peut-être parce qu’il avait besoin d’évacuer un peu de cette douleur qui lui bouffait les entrailles.
Peut-être parce que son meilleur ami lui manquait. Tout simplement.

Quoi qu’il en soit, Elliot fut encore une fois fidèle à lui-même en essayant de ne pas s’énerver.
Il répliqua à peine et Red le poussa à bout espérant ainsi le faire sortir de ses gongs. Mais il n’obtint pas la réaction qu’il souhaitait.
Non. Il ne s’était pas attendu à ce qu’Elliot le fasse taire en l’embrassant. Parce qu’il ne l’avait jamais considéré de cette façon. Il était un garçon. Il était son meilleur ami, quasiment son frère.
Et lui n’aimait toujours eu d’yeux que pour Polie.

Alors sous l’effet de la surprise, il réagit de la façon dont il avait l’habitude : il frappa.
Son poing serré rencontra les abdos d’Elliot et il s’enfuit le plus rapidement qu’il put.
Peut-être parce qu’il était dégouté.
Surtout parce qu’il l’avait pris par surprise.


Lorsque la colère laisse place aux regrets

A son tour, Elliot était parvenu à mettre ses pensées sans dessus dessous.
Il aurait du être dégouté par le geste de son ami. Il aurait du. Puisque même s’il n’avait rien contre les gays, lui ne l’était pas. Il était attiré par les filles … par Polie.
Mais alors pourquoi ne pouvait-il pas s’empêcher d’être troublé plus que de raison en repensant à la sensation des lèvres sèches de son imbécile d’ami sur les siennes ?

Une question parmi d’autres qui lui empoisonnaient l’esprit et qui le faisait tourner comme un fauve entre les tentes de leur campement. C’était avec impatience qu’il attendait le retour de ceux qui étaient parti. Son retour.
Polie était momentanément oubliée. La colère qui l’animait en permanence la maintenait éloignée de lui et malgré lui, sa colère se changea progressivement en inquiétude.
Parce qu’au final, il s’agissait bel et bien de la première mission d’Elliot à l’extérieur.

Et s’il ne put s’empêcher de craindre le pire, ce fut ce qui arriva. Lorsque les siens regagnèrent le campement, plusieurs de leurs hommes manquaient à l’appel … et Elliot en faisait parti.
Les survivants leur narrèrent l’expédition, les miliciens qui leur étaient tombés dessus, l’explosion et la chute d’Elliot. Abasourdi, Red ne fit même pas attention à Polie qui se mit à trembler à ses côtés et alors qu’elle tombait à genoux par terre témoignant de l’une de ses faiblesses pour la première fois devant lui, il s’éloigna d’elle. Il aurait pu saisir sa chance. La consoler. Prendre cette place qu’il avait toujours voulu occuper.

Mais il était trop blessé.
Et refusant d’admettre le récit qui venait de leur être fait, il quitta le camp au pas de course malgré la voix brisée de Polie qui cria son nom dans son dos. Une fois de plus, il passait outre les mesures de sécurité en vigueur dans leur clan, il fuyait sans prendre de précautions risquant sa vie et mettant les siens en danger.
Il remonta à la surface, là où la mission avait tourné au drame une journée plus tôt. La Milice patrouillait encore, veillant à ce que tout soit remis en ordre organisant déjà la réparation du pont. Et Red prit sur lui pour ne pas foncer dans le tas, son regard restant principalement braqué en contrebas. Sur ce bassin dans lequel Elliot était tombé.

Alors lorsque la Milice s’en alla, il y descendit à toute vitesse manquant de se rompre le cou à plusieurs reprises. Mais peu lui importait.
Il passa trois jours entiers à arpenter les berges du bassin, à y plonger, à parcourir les ouvertures dans la roche les plus proches. Mais il ne trouva rien, à peine quelques indices qui ne lui apprenaient rien. La Milice était certainement passée avant lui pour repêcher le corps … ça aurait faire désordre de le laisser pourrir ici.

Il passa une journée puis deux à rester prostré sur lui-même masqué à la vue d’éventuels passants dans le creux d’une roche. Il aurait certainement pu rester entre longtemps, peut-être que son odeur aurait fini par attirer une créature hors des sous-sols et ce ne fut finalement que lorsqu’un membre de leur clan vint le trouver qu’il accepta de repartir.
Il n’accepta pas tout de suite et ce fut finalement lorsque l’homme lui parla de la mère d’Elliot qu’il cessa de s’apitoyer sur lui-même. Parce que cette femme qui l’avait adopté dès la mort de ses parents, venait de perdre son fils et son mari en même temps et il était de son devoir d’être à ses côtés pour l’aider à surmonter sa peine.

Rian eut beaucoup de mal à se remettre de cette perte.
Parce qu’il semblait avoir perdu ses repères maintenant qu’Elliot n’était plus là.
Parce qu’il se sentait plus seul que jamais. Il rejeta violemment Polie lorsqu’elle vint le trouver. Il lui en voulait. Il la rendait responsable de la mort de leur ami. Parce que si elle n’avait pas été là, il ne se serait jamais fâché avec Elliot et ça aurait été lui qui aurait participé à l’attaque du wagon.

Il regretta qu’ils aient été en froid au cours de leurs dernières semaines ensemble.
Il aurait eu tellement de questions à lui poser.
Tellement de choses à lui dire.

Mais la vie continuait et il fut obligé de se ressaisir bien rapidement pour ne pas perdre sa place au sein du clan. Les pertes étaient fréquentes lorsqu’on avait une vie comme la leur, il ne fallait pas s’attarder sur les morts et continuer d’aller de l’avant.
Parce qu’ils lutteraient jusqu’au dernier.
Il reprit sa vie là où il l’avait arrêtée à une exception près : il cessa complètement de courir après Polie. Pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, il fut vraiment méchant avec elle, il ne mâcha pas ses mots et il la fit s’éloigner de lui. Parce qu’elle était celle qui lui avait perdre son meilleur ami. Parce qu’il était blessé et qu’il était trop fier pour l’accepter à ses côtés dans un tel moment.
Bête jeune homme qui agissait encore comme un gamin. Il aurait pourtant pu profiter de l’occasion pour obtenir ce qu’il souhaitait.


Nouvelles découvertes

Ce fut quelques semaines, voir quelques mois plus tard, alors qu’il avait abandonné tout espoir qu’il entendit son prénom s’élever dans le camp. Instinctivement, il tendit l’oreille, son cœur se mit à battre un tout petit peu plus vite et il pesta mentalement contre ceux qui étaient bien incapable de laisser les morts en paix.
Et pourtant, lorsque le prénom fut répété par une autre voix, puis par une troisième, lorsqu’il aperçut brièvement Polie courir entre deux tentes les larmes aux yeux, sa poitrine l’opprima. Il lâcha les vivres dont il s’occupait et ce fut presque d’un pas hésitant qu’il se rapprocha du brouhaha.
Et ce fut à ce moment qu’il le vit.

Il était revenu. En vie.
Moins musclé, les cheveux plus clairs, le regard marqué d’une lueur qu’il ne lui connaissait pas … mais il était là.
Ses mains l’ont démangé, un frisson lui a remonté le long du dos et ce fut avec quelques difficultés qu’il parvint à se maîtriser et qu’il n’alla pas serrer à son tour son meilleur ami dans ses bras.
La haine qu’il ressentait à son égard avait disparu.
Il n’y avait plus que du soulagement et cette joie, discrète, qui éclairait son regard alors qu’il le saluait de loin d’un simple signe de tête.

Et les interrogations vinrent lui brouiller l’esprit une nouvelle fois.
Le baiser lui revint en mémoire … avec de nouvelles émotions, de nouvelles questions. Des envies qu’il n’avait jamais eues.

Ce fut pour cela qu’il alla les déranger ce soir-là.
Il savait bien pourtant que Polie allait profiter du retour d’Elliot pour obtenir ce qu’elle souhaitait. Il savait ce qu’il allait voir en écartant les pans de la tente de son meilleur ami.
Et pourtant il y avait quand même été.
Non pas par jalousie. Même si Polie restait son premier amour, même si elle restait celle qui l’attirait, Elliot était un nouveau paramètre à prendre en compte … parce qu’il ne se rappelait que trop bien la sensation de ses lèvres sur les siennes. Et il savait que ses doutes ne disparaitraient pas tant qu’il n’aurait pas mis certaines choses au clair.

Et il ne voulait pas être laissé à part … tout bêtement.

Ce soir-là, son corps lui échappa.
Pour une fois, il cessa de réfléchir et il se laissa simplement guider pour ses pulsions. Ses envies.
Ce soir-là, ce fut entre les cuisses de Polie qu’il prit son pied. Rêve d’adolescent qui réalisait.
Mais ce fut également sous les doigts et sous les lèvres d’Elliot qui se tendit, qu’il frémit et qu’il se rendit compte d’une chose : il les désirait autant l’un que l’autre.

Il aurait pu paniquer par la suite, se braquer et se mettre à regretter cette nuit qu’ils avaient passée ensemble. Mais il n’en fut rien.
Peut-être parce que même s’il en avait longtemps voulu à Polie, il avait toujours continué à l’aimer.
Peut-être parce que cette graine, qu’Elliot avait planté en lui sous la forme d’un baiser avant de disparaitre, avait poussé et faire naître en lui des émotions qu’il n’aurait jamais pensé ressentir envers son meilleur ami.


Elliot réintégra leur clan et ils reprirent le cours de leur existence.
On parla un peu sur leur dos, il fallait dire qu’ils n’étaient pas spécialement discrets lorsqu’ils se retrouvaient le soir tous les trois dans l’une de leurs tentes. Mais leur étrange relation se mit en place, chacun garda son caractère, les gestes tendres n’étaient autorisés que sous leurs tentes et ils continuèrent à lutter pour leur liberté.
Les liens qui s’étaient tissés entre eux se renforcèrent et la vie dans les sous-sols d’Albstraum leur sembla bien agréable d’un seul coup.

Certes, certains problèmes demeuraient.
Ils risquaient toujours leurs vies pour la cause qu’ils défendaient.
Elliot avait changé au cours de son absence : un étrange dessin avait fait son apparition sur sa peau et ses cheveux s’éclaircissaient. Mais il ne parlait pas de … ça.
Mais ils continuèrent à survivre. Ensemble.

Et bientôt, l’attention de tous les membres du clan se concentra sur un seul et même sujet : le choix de leur nouveau chef de clan. Cela faisait déjà plusieurs semaines que leur chef, le père d’Elliot, s’était fait tué et si sa mère avait très bien pris le relais en attendant, il était temps qu’ils élisent leur prochain leader.
Comme à son habitude, Red pestait aux côtés d’Elliot jugeant qu’ils perdaient bien trop de temps en attendant que quelques courageux se décident. Et ce fut alors que son ami lança cette idée folle : il pouvait se présenter lui.

Si cette idée eut d’abord pour effet de l’étonner, ça ne le choqua pas non plus. Il mentirait s’il disait ne jamais y avoir pensé, après tout c’était dans son caractère. Il n’aimait pas recevoir d’ordres, il était vif d’esprit et il avait déjà dirigé avec succès quelques expéditions de plus ou moins grandes envergures.
Certes il était jeune. Il avait tout juste vingt ans, mais il était un rebelle à part entière. Il l’avait toujours été. Il connaissait le système, les habitudes de leur clanc, les bonnes décisions à prendre au bon moment. Alors finalement après un bref moment de réflexion, soutenu par le regard d’Elliot, il finit par se lever.
Et il alla se présenter.

A partir de ce moment, sa vie sembla changer. De grandes opportunités s’offraient à lui et à l’issue d’un voyage au Quartier Général de la rébellion, il saurait s’il était digne ou pas de prendre la tête de leur clan.
C’était une énorme responsabilité, mais il ne pouvait s’empêcher de se gonfler d’orgueil en recevant les encouragements de plusieurs personnes de leur clan alors qu’ils partaient en direction du QG. Bien sûr, cette petite explosion de son égo ne plut absolument pas à Polie qui se renfrogna un peu alors qu’ils se mettaient en route. Mais cela ne fit qu’augmenter la bonne humeur de Red qui entreprit de la déridé en la taquinant. Encore à sa façon. Et même si elle finissait par se réfugier aux côtés d’Elliot pour échapper à ses mesquineries, ce fut un grand sourire qui continua à peindre les lèvres du jeune rebelle qu’il était.

L’avenir s’annonçait radieux.


C’est en faisant des erreurs que l’on apprend

Et pourtant, une fois de plus, le destin s’en mêla et ce furent une vingtaine de jeunes vampires peu expérimenté mais puissants de nature qui leur tombèrent dessus en chemin.
Même s’il savait la partie perdue d’avance, ils se battirent comme des beaux diables ne s’arrêtant pas alors que leurs amis tombaient les uns après les autres autour d’eux. Les vampires avaient beau être inexpérimentés, ils étaient en surnombre et ils n’avaient pas de quoi les tuer : ces créatures ne craignaient que le soleil, le feu et les explosifs. Or ils en avaient très peu avec eux.
Alors il se battit à sa façon : en fonçant intelligemment dans le tas. Il essayait de les saigner à blanc, de les rendre fou avec l’odeur du sang, de les affaiblir autant qu’il pouvait dans la mesure où il ne pouvait leur ôter la vie.

Et progressivement, ils se retrouvèrent acculés.
Ils se retrouvèrent tous les trois avec l’un de leurs compagnons dos à dos. Le reste de la troupe s’était fait décimer. A ce moment, Red fit l’erreur de s’écarter pour parer l’attaque d’un vampire qui allait se jeter sur Polie alors que cette dernière rechargeait frénétiquement son arme.
Cette erreur manqua de lui coûter la vie parce qu’une autre créature en profita pour lui sauter à la gorge. Il vacilla sous le poids de son assaillant et il chuta lorsque son genou se tordit douloureusement. Il ne put rien faire et lorsqu’il sentit les canines s’enfoncer profondément dans la chair de son cou, il lui sembla que plus rien ne pouvait décrocher la créature de sa prise. De lui, pauvre marionnette qui se faisait vider de son sang à une vitesse remarquable.

Et ce fut alors qu’il le vit. Cet immense renard qui prit la place de son meilleur ami et qui vint les défendre. L’instant lui parut surréaliste et il pensa durant quelques secondes qu’il était déjà mort. Et qu’il rêvait.
Pourtant, le moment était bien réel et ce fut lorsque Polie le traina en arrière puis le força à se mettre debout qu’il reprit plus ou moins pied avec la réalité. A cause de la douleur. Sa jambe ne semblait plus vouloir le porter et les souterrains tournaient sous ses yeux.
Il avait perdu trop de sang.

Il le regarda se battre comme un beau diable pour les protéger. Ployant sous le nombre de ses attaquants, faisant tout son possible pour qu’Eux soient en sécurité.
Et finalement, de loin, il le fit reprendre forme humaine parmi les débris de ses adversaires qui allaient finir par se rematérialiser si les parties de leurs corps n’étaient brûlées. Il hurla son prénom en se libérant de la prise de Polie et força son corps affaibli à lui obéir afin de pouvoir le rejoindre. Mais déjà, il pouvait entendre au loin les renforts qui arrivaient. Pas de course bien trop rapide pour appartenir à des humains.
Il cria une nouvelle fois son nom rencontrant son regard qui lui disait de fuir et de le laisser. Mais il était bien trop têtu, il tenait bien trop à lui pour l’abandonner à son sort. Et finalement, ce fut Lok, l’un de leurs membres qui avaient survécu, qui s’interposa. Sans grandes difficultés, l’attrapa pour le forcer à faire demi-tour. Lui chercha à lutter et l’homme dut l’assommer pour le porter sur son épaule et tirer Polie à sa suite.

Red ne rouvrit les yeux qu’une journée plus tard, le temps que son corps récupère du sang qu’il avait perdu. Il était au QG, à l’infirmerie là où son genou avait été soigné et placé dans une attelle. Polie dormait, la tête posée sur le matelas, sa main fermée autour de ses doigts. Il regarda autour de lui cherchant désespérément une trace de leur ami, mais aucun des autres lits n’étaient occupé.
Ce fut lorsqu’il se redressa que Polie se réveilla et lorsqu’il vit les larmes faire leur apparition dans les yeux de son amie, il comprit qu’Elliot avait été laissé derrière.


Ils ne restèrent pas très longtemps au QG parce que le choix de leur futur de clan fut rapidement fait. Il n’était plus que trois en course : lui, Lok et la mère d’Elliot, restée avec les autres pour le déménagement de leur camp.
Et ce fut Lok qui fut choisi.
Choix contre lequel Red ne s’opposa même pas, la tête ailleurs, le cœur bien moins au travail alors qu’Elliot manquait de nouveau à ses côtés. Il était déstabilisé sans lui et même si Polie était toujours à ses côtés, même s’ils se rassuraient l’un l’autre ce n’était pas pareil. Son ami n’était pas là.
On lui avait retiré son pilier.

Ils s’apprêtaient à repartir vers le nouvel emplacement de leur camp lorsqu’un éclaireur vint en courant. Il avait pisté et traqué de loin la troupe de vampire qui les avait attaqués puis les renforts qui étaient arrivés. Et il revenait aux nouvelles.
Il leur apprit qu’Elliot n’avait pas été tué, que les renforts ne l’avaient pas achevé mais qu’ils avaient plutôt fait le choix d’envoyer leur ami à Aanor. Un frisson remonta dans le dos de Red à l’évocation de la prison et ses doigts se resserrèrent autour de ceux de Polie.

Ils avaient entendu beaucoup d’histoires sur l’île. Certaines étaient pratiquement des légendes et rares étaient les rebelles qui réintégrait leurs rangs à la sortie de la prison. Au final, ils ne savaient pas grand-chose d’Aanor.
Alors une nouvelle fois, alors qu’ils étaient en route vers leur nouveau campement, il abandonna Polie. Ils s’étaient arrêtés dormir dans une canalisation en chemin et lorsque la jeune femme se réveilla au bout de quelques heures, c’était contre le blouson de Rian que sa tête reposait et non plus sur le bras du jeune homme. A l’intérieur, d’une des poches il y avait une note avec quelques mots griffonnés à la va-vite dessus.

Je le ramènerais

Une promesse qu’il lui faisait en même temps qu’il se la faisait.
Red n’était pas spécialement fier d’avoir laissé le clan derrière lui alors qu’ils avaient toujours besoin d’une paire de bras supplémentaires. Mais il n’avait pas pu faire autrement. Elliot passait avant le reste. Ça avait toujours été comme ça.
Il n’avait pas voulu emmener Polie avec lui. Peut-être parce qu’il avait eu peur qu’elle refuse s’il lui avait proposé. Peut-être parce qu’il avait besoin de faire ça tout seul.

Il remonta à la surface et pendant plusieurs mois, il traqua les anciens détenus d’Aanor pour en apprendre plus sur la prison. Ce ne fut pas simple, chacun restait très discret concernant leur passage sur l’île. Beaucoup revenaient changé, certains n’avaient plus toute leur tête et il s’attira plusieurs fois des ennuis au cours de ses recherches. Il lui fallait rester discret en même temps parce qu’il ne pouvait pas se faire attraper la Milice, il était possible que son visage soit connu à cause des nombreuses attaques auxquelles il avait participé.

Et finalement après ces longs mois d’effort, il dut se rendre compte d’une chose : il était pratiquement impossible de s’échapper d’Aanor.
Pourtant, il n’abandonna ses recherches. Parce qu’un de ses contacts lui avait appris qu’Elliot avait pris une peine de treize ans et même s’il le savait capable de revenir vivant d’Aanor, il voulait faire tout son possible pour l’en sortir bien avant.
Il s’allia à des personnes peu recommandables, mais en tant que rebelle pouvait-il vraiment dire que sa présence à lui était recommandable ?

Il alla même jusqu’à passer outre cette haine profonde qu’il ressentait envers les vampires et se rapprocha de l’un d’eux. Parce qu’il avait passé plusieurs années à Aanor et qu’il semblait bien déterminé à prendre sa revanche. Et puis, Rian n’était pas bête, tout du moins il se plaisait à le croire, il savait qu’un vampire, télépathe de surcroit, pouvait lui être utile … même si les créatures qui gardaient la prison annihilait les pouvoirs des vampires.

Dévoré par son envie de faire sortir son ami de prison, il ne prit pas assez de précautions, il abaissa tout rapidement sa garde.
Parce qu’en vérité, le vampire n’avait aucune envie de s’attaquer à Aanor. Il n’y avait bien que Rian pour avoir des idées aussi folles. Mais s’il avait fait croire au jeune rebelle qu’il le souhaitait afin de pouvoir tromper sa surveillance, pour pouvoir l’approcher de plus près sans risquer de se faire exploser. Parce que Rian gardait toujours des explosifs sur lui en présence de vampire.
Le caractère du rebelle lui avait plu, il avait aimé son esprit vif, son regard rouge sang dans lequel brûlait toujours une lueur déterminée … alors pour le garder à ses côtés, il fit de lui son Infant. Il le prit par surprise et il se délecta de la lueur qui passa dans son regard lorsqu’il lui raconta ce qu’il allait lui faire. Il savait à quelque point le jeune homme haïssait les vampires et il se faisait une joie de le transformer en l’une de ses créatures qu’il détestait du profond de son être.

En temps normal, il ne se serait jamais mis dans une telle position. Il n’aurait jamais pris un tel risque. Certes il était impulsif.
Certes, il se mettait régulièrement dans des situations dangereuses, parce qu’il n’avait peur de rien et qu’il aimait l’adrénaline.
Mais il agissait toujours de manière réfléchie, il mesurait les risques. Pourtant cette fois, il avait fait fi des risques. Il avait sous-estimé son adversaire, il ne l’avait pas assez évalué. Ne dit-on pas « A situation désespérée, mesures désespérées » ?

Son manque de jugement lui coûta son humanité.


Une nouvelle vie

Haniel, son père vampirique, s’était attendu à de la haine de la part de son Infant, une colère sans bornes, mais il avait confiance en ses propres pouvoirs et il savait qu’il pourrait le contrôler quelque soit la situation.
Ce à quoi il ne s’attendait pas néanmoins, ce fut au fait que dès que Rian comprit ce qu’il était devenu … il tenta de mettre fin à ses jours. Parce qu’il préférait la mort à une vie dans la peau d’une de ces créatures qu’il haïssait tant.

Il s’en fallut de peu plusieurs fois pour qu’il atteigne son but, mais Haniel était bien décidé à ne pas le laisser disparaître. Il l’énerva, il le fit sortir plusieurs fois de ses gongs pour pouvoir le faire réagir, pour le rendre plus vivant.
Il fit découvrir ses nouveaux instincts, cette soif nouvelle qui lui faisait perdre si souvent la tête.
Il le força à développer sa nouvelle force, ses sens plus accrus … ses nouveaux pouvoirs.
Progressivement, il lui fit voir le positif de sa nouvelle situation, les avantages que lui prodiguait son nouveau corps.

Rian resta aux côtés d’Haniel cinq années.
Cinq longues années durant lesquelles le vampire garda son Infant sous son emprise en brouillant ses pensées grâce à ses pouvoirs, lui faisant oublier Elliot : la raison première pour laquelle il était remonté à la surface, lui faisait oublier Polie : la raison pour laquelle il voulait retourner sous terre. Il l’obligea à voir autrement les vampires, à non plus étendre sa haine sur tous mais à concentrer plutôt ce sentiment destructeur sur la Milice, les Anciens … ceux qui contribuaient au maintien de la société actuelle.
Rares étaient ses moments de conscience et inlassablement, Haniel revenait à la charge pour tout lui faire oublier, pour le garder sous son emprise.

Et tout ceci prit fin, le jour où Haniel s’attira des ennuis et se fit attaquer.
Il revint mal en point là où ils vivaient et son emprise sur son Infant se fit alors moins forte. Alors, ce fut en faignant de le soigner que Rian entreprit de l’achever. Avant que le vampire n’ait le temps de comprendre ce qu’il se passait, le jeune vampire l’avait mis en pièces avant de méticuleusement faire exploser chaque partie de son corps.
Il ne s’agissait que d’un concours de circonstances.
Mais Rian avait su en tirer profit.

On ne le privait pas de sa liberté et de son juge arbitre impunément.


Réadaptation

S’il avait pensé regagner son ancien clan directement, il n’en fit rien.
Parce que rapidement il se rendit compte que sans Haniel à ses côtés pour le contrôler, il ne parvenait pas à étouffer ses nouveaux instincts. Il lui fallut plus d’une année pour parvenir à s’adapter. Son père vampirique avait au moins eu le mérite de lui avoir fait passer ses envies de suicide, il lui avait permis de développer ses pouvoirs et d’utiliser ses sens.

Cette année fut particulièrement difficile.
Parce qu’il lui fallait continuellement lutter contre ce qu’il était devenu, pour ne pas attirer l’attention sur lui, pour ne pas tuer le moindre humain qui passait sous son nez, pour parvenir à remettre de l’ordre dans ses pensées.
Rapidement il trouva refuge dans la ligne de ceinture.
Et progressivement, il se rapprocha de ses anciens compagnons.

Ce ne fut qu’une fois qu’il fut sûr de contrôler sa soif qu’il refit son apparition devant eux. Il n’avait pas vraiment changé, sa transformation l’avait juste rendu un peu plus pâle. La seule différence notable se trouvait être ses cheveux qui avaient pris la même couleur que ses yeux.
Son surnom lui saillait mieux que jamais à présent.
Polie fut la première à essayer de le tuer. Et pour cause, elle était devenue depuis peu la chef de leur ancien clan. Mais lorsqu’elle le reconnut enfin, elle retint ses hommes.

Il fallut un mois supplémentaire pour qu’ils lui permettent de remettre les pieds dans le camp. Occasionnellement.
Neuf mois avant qu’il puisse aider au camp.
Un an et demi avant qu’on l’intègre à une mission et qu’on le laisse dormir non loin d’eux.
Deux ans et dix mois pour que Polie le laisse poser la main sur elle. Parce qu’elle l’avait finalement pardonné pour avoir pris la fuite.

Chaque jour, il continua à penser à Elliot mais il ne chercha pas à quitter le clan une nouvelle fois. Il s’était fait une idée et il prenait son mal en patience.
C’était particulièrement difficile, parce que son équilibre ne serait véritablement rétabli que lorsque son ami serait de nouveau à ses côtés.
Les années avaient beau passer, ce vide au creux de sa poitrine ne parvenait pas à être combler. Au final, il restait celui qu’il avait été. Il avait conservé son sale caractère, son manque de maturité dans certaines situations, son impulsivité … mais maintenant il était bien obligé de se contrôler un minimum. Et pour cause, un jour, ce fut en s’énervant pour une raison relativement futile qu’il fit exploser non loin de lui une partie de leurs provisions.
Polie lui a passé un tel savon ce jour-là qu’il s’en rappelle encore.

Mis à part l’absence d’Elliot, les choses revinrent plus ou moins à la normale.
Il restait assez con mais il leur était d’autant plus utile maintenant qu’il était devenu un explosif à lui tout seul. Certes, certains membres de leur clan continuaient à l’avoir à l’œil parce qu’il était un vampire, mais il s’y habituait. Il ignora les remarques venimeuses, mais une fois qu’il était sûr que Polie était loin il réglait généralement ce genre de différent par les poings … il l’avait fait beaucoup moins discrètement la première fois et Polie lui avait interdit l’accès à sa couche pendant un mois complet. « Parce qu’il n’y avait que comme ça qu’il comprenait »
Alors oui effectivement Red avait compris : il réglait ses différents discrètement à présent.


Et finalement arriva le moment qu’ils avaient tant attendu : la remise en liberté d’Elliot.
Ils avaient résisté à leur envie d’aller l’accueillir directement lors que de son arrivée à Albstraum, parce qu’ils savaient que la Milice grouillerait et que ça ne servait à rien de se jeter dans la gueule du loup. Alors ils avaient attendu patiemment en vaquant à leurs occupations sachant qu’Elliot saurait tromper la surveillance dont il devait faire l’objet à son arrivée et qu’il parviendrait à les retourner.

Durant cette attente, Red se montra bien plus stressé qu’à l’accoutumé. Plus les heures passaient, plus il se posait de questions et plus ses pensées se bousculaient dans sa tête.
Avait-il changé au cours de ces treize années ?
Étaient-ils parvenus à le briser ?
Allait-il revenir à leurs côtés ?
… Comment allait-il réagir en voyant qu’il était devenu un vampire ?

Et c’était bien cette dernière question, cette inquiétude qui lui tordait les boyaux. Encore une fois, il s’empoisonna tellement l’esprit qu’il fit exploser une caisse alors qu’il cherchait juste à s’occuper les mains.
Il n’en fallut pas plus à Polie pour que sa colère éclate et ce fut alors qu’ils se disputaient qu’Elliot fit son apparition. Son rire rauque résonna un instant les faisant se taire instantanément.

Il était revenu.

Ses cheveux s’étaient totalement éclaircis, il semblait avoir encore gagné en muscle et les traits de son visage étaient devenus plus durs.
Mais il restait Elliot. Celui qui était si important à leurs yeux.

Polie fut la première à se jeter dans ses bras alors que lui restait un peu en retrait continuant d’examiner soigneusement leur ami. Il ne semblait pas avoir trop souffert d’Aanor, tout du moins pas physiquement et il continuait à le détailler lorsqu’Elliot se rapprocha finalement de lui.
Un léger frisson lui remonta le long du dos alors qu’il avait le droit à un léger sourire.

Mais ce fut à ce moment qu’il comprit que quelque chose clochait.
Lorsqu’Elliot ne fut plus qu’à deux pas de lui, il ressentit des fourmillements désagréables lui parcoururent le corps et ce fut finalement lorsque ses bras se refermèrent autour de lui que la douleur se déclencha.
Elle venait du plus profond de son être, comme si son corps tout entier rejetait le contact avec le corps de son compagnon. Il se tendit, ses doigts se crispèrent un instant sur les vêtements de son ami et une nouvelle explosion retentit. Il fit exploser ce qu’il y avait autour d’eux à une limite d’une quinzaine de centimètres, heureusement il n’y avait pas grand-chose et il ne fit que creuser un petit cratère.

Il s’échappa alors de l’étreinte d’Elliot et recula en se passant une main sur le visage se forçant alors de faire disparaître le trouble qui devait marquer ses traits. Il lâcha alors un rire nerveux et releva les yeux sur le visage de son ami en évitant que leurs regards se croisent.

« Désolé, j’ai encore quelques difficultés à me maîtriser … je suis content de te revoir »

Et cette fois, Polie lui vint en aide en lui criant dessus se plaignant un peu plus fort de l’imbécile qu’il était maintenant qu’elle avait un témoin sous la forme d’Elliot.
Cela lui permit de se reprendre véritablement ses esprits et faire disparaitre son trouble.
Il lui fallait oublier ça pour le moment … l’heure était aux retrouvailles.


Le temps nous affecte tous

Progressivement, ils reprirent leurs habitudes.
Ils apprirent à nouveau s’apprivoiser les uns les autres et en même temps, ils eurent pas mal de boulot au campement. En effet, avec l’arrivée de Polie à la tête du clan, les activités de ce dernier avaient progressivement changé et maintenant qu’elle avait Red avec ses pouvoirs et Elliot avec ses étranges capacités, elle fit le choix d’arrêter leurs activités de ravitaillement. Et ils se concentrèrent sur la défense … contre la Milice et contre les créatures des sous-sols. Et régulièrement, la défense passa par l’attaque.

Beaucoup de personnes de leur clan partirent et d’autres vinrent prendre leur place.
Bientôt le campement fut le regroupement des rebelles ayant la plus importante soif de vengeance et les membres de leur clan furent appelés les Slayers.


Pourtant si tout se passait d’un point de vue extérieur, si leur clan avait de bons résultats, cela se passait moins bien au sein du trio infernal … comme on les appelait.
Et pour cause, chacun d’eux avait changé.

Avec ses nouvelles responsabilités, Polie avait pris plus d’importance. Elle s’était endurcie et c’était d’une poigne de fer qu’elle dirigeait leur clan.
Red, quant à lui, était devenu vampire et même s’il avait été soulagé lorsqu’il l’avait tout raconté à Elliot et que ce dernier avait bien réagi, il restait troublé. Parce qu’il n’était pas toujours facile pour lui de maîtriser ses nouveaux instincts et particulièrement sa soif de sang. Mais c’était principalement Elliot qui le déstabilisait. A cause de ce qu’il ressentait en sa présence : la gêne était toujours là, il avait appris à s’y faire, à calmer la douleur lorsqu’il le touchait … et les choses auraient certainement été plus facile si Elliot n’avait pas été celui qui avait le plus changé.

Les craintes de Red avaient été justifiées et Elliot leur revint … différent d’Aanor. Il n’était plus totalement celui qu’il avait été.
Il était devenu plus sombre, plus colérique et à présent, ils étaient deux à s’énerver facilement.
Il était plus bourru, plus brusque et plusieurs fois Red l’avait bousculé pour le remettre à sa place. Parce qu’il était le seul maintenant qui pouvait le concurrencer physiquement.

Et puis les changements n’étaient pas que caractériels, mais également physiques.
Certes il avait naturellement pris en muscles en s’entraînant en prison, Polie était d’ailleurs ravi de ce changement, il fallait dire aussi que même s’il avait de la force Rian faisait pratiquement maigre à côté de leur amant.
Mais plus que tout, ce fut la longue queue qui était apparu dans le creux de ses reins, les griffes qu’il le voyait faire apparaître lors de leurs attaques et ces étranges fleurs qui était apparues sur sa peau, qui le poussait à poser des questions. Les griffes lui valurent d’ailleurs le surnom de Claw … mais Red ne l’a jamais appelé de cete façon.
Elliot leur avait dit que ce n’était rien, que c’était juste « apparu » et Rian sentait bien qu’il leur cachait quelque chose et que ce quelque chose était certainement en lien avec cette étrange sensation qui le prenait à son contact.

Et les choses s’envenimèrent entre eux.
Parce que Rian n’acceptait pas que leur ami leur cache des choses, il supportait difficilement de le voir plus « sombre » et leurs relations se dégradèrent.
Ça commença intiment lorsque Red refusa qu’Elliot le domine durant les ébats. Il avait toujours été celui qui dominait à chaque fois qu’il avait été avec une femme ou même avec un homme, et il n’avait pas assez confiance en ce nouveau Elliot pour le laisser l’avoir de cette façon. Il le sentait trop tendu, trop brusque et progressivement, il se montra non seulement bestial au cours de leurs missions mais également lors de leurs ébats. Si lui pouvait concurrencer un peu la force d’Elliot, ce n’était pas le cas de Polie et il vint à craindre pour sa sécurité.

Les disputes se firent alors de plus en plus fréquentes et les choses ne s’arrangèrent pas lorsqu’Elliot décida d’aller voir ailleurs.
Ils l’entendirent prendre du plaisir avec une autre voir un autre et la colère monta progressivement en Red. Il sentait qu’Elliot leur échappait totalement et il détestait ça. Il détestait l’idée que leur ami soit incapable de s’ouvrir à eux, de leur parler.
Et bientôt, ils ne firent que se crier dessus. Lui était trop impulsif, Elliot était trop sur les nerfs et ils vinrent plusieurs fois aux mains. Vampire contre bête.

Leur dernière dispute fut tellement violente que Red se retrouva sérieusement blessé et qu’il en vint à lui cracher sa haine au visage. Il l’accusa d’avoir changé, d’être différent, de ne pas s’ouvrir à eux, qu’il était idiot de refuser leur aide. Et alors qu’il essayait d’arrêter le saignement d’une de ses plaies, il lui dit froidement qu’il était devenu un danger pour eux. Pour Polie.
Qu’il n’avait plus sa place à leurs côtés.

Et le lendemain, Elliot avait quitté leur camp.


Dernière édition par Red le Mar 14 Juin - 19:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ~ Red   ~ Red EmptyMar 14 Juin - 19:30

On a tous besoin de temps pour guérir

Même s’il s’en voulut de s’être emporté, même si Polie l’accusa d’avoir éloigné Elliot une nouvelle fois d’eux, Rian ne regretta pas plus que ça sa réaction.
Ils avaient tous deux accumulés beaucoup trop de tensions et il avait été normal que ça finisse par dégénérer. Il regrettait néanmoins le fait qu’il n’ait pu été capable de faire parler son ami. Il aurait tant aimé qu’il s’ouvre à eux.

Il lui fallut quelques jours pour guérir de ses blessures et la vie reprit son cours.
Certes, Elliot leur manquait, mais l’ambiance au sein du clan s’améliora maintenant que lui et Red n’étaient plus incessablement en train de se chercher des noises. Ils apprirent à le remplacer durant leurs missions, mais au fur et à mesure des semaines Rian se mit à le chercher de plus en plus.
Et s’il ne revenait jamais ?

Au bout de quelques mois, dès qu’il avait un temps de libre, il se mit à sa recherche.
Il remonta à la surface pour obtenir des informations, pour découvrir par lui-même pourquoi Elliot avait tant changé. Il n’apprit pas grand-chose, mais il récolta tout de même quelques informations intéressantes. Il apprit qu’Elliot n’était pas le seul à des capacités étonnantes. On lui parla d’une femme capable de faire apparaître du feu comme par magie, d’un homme dont la peau se couvrait d’écailles … drôles de transformations qui n’avait rien à voir avec les vampires.
Et il entendit parler de cette légende : de Gaia. De cet étrange jardin souterrain d’où l’on ne revenait pas.

Il lui fallut un an pour récolter toutes ces informations.
Sans Elliot à leurs côtés, lui et Polie se déchirèrent. Certes ils pouvaient travailler ensemble, vivre non loin l’un de l’autre, mais ils ne parvenaient plus à être aussi proches qui avaient pu l’être. Alors dès que les missions se terminaient, Rian quittait à leur campement.
Encore une fois, il partit à sa recherche.

Il mit plus d’une année pour trouver ce qu’il cherchait et ce fut lorsqu’il sentit la douleur augmenter en lui qu’il comprit qu’il avait finalement trouvé ce qu’il cherchait.
Il s’agissait de la même sensation qu’il avait ressentie la première fois qu’Elliot l’avait enlacé à son retour. Sauf que dès qu’il s’avançait, dès qu’il se rapprochait, la douleur s’amplifiait. Il ne comprit pas totalement ce qu’il se passait mais son instinct lui criait de se méfier.
Il avait finalement trouvé ce qu’il cherchait.


Voilà maintenant plusieurs mois qu’il pense avoir trouvé cette légende dont on lui a parlé.
Il est pratiquement certain qu’il s’agit de l’endroit où Elliot se trouve alors inlassablement il tourne autour de cet endroit. Il n’en a pas parlé à Polie, ils ne se parlent plus beaucoup de toute manière. Il n’en a parlé à personne … parce qu’il veut être celui qui ramènera Elliot à leur côté.

Il rôde autour de cet endroit en espérant tomber sur quelqu’un.
Il laisse quelques indices de son passage, pour Elliot, rien de bien particulier. Quelques vivres dont raffole Elliot, quelques souvenirs sous la forme d’un morceau de tissu. Pour lui faire comprendre qu’il sait qu’il est là et qu’il ne va pas le lâcher tant qu’il ne viendrait pas le voir.

Il attend.
Il L’attend.



° Famille :
* Ses parents ont été tués par la Milice alors qu’il avait huit ans. Ce sont les parents d’Elliot qui l’ont recueilli à leur mort et il considère Nivee comme sa seconde mère.
* Elliot, son meilleur ami. Ils sont nés le même jour et il l’a longuement considéré comme étant son frère. Aujourd’hui, les choses sont un peu plus compliquées entre eux.
* Polie, sa meilleure amie. Ça a toujours été conflictuel entre eux à cause de leurs caractères, mais aussi parce qu’il s’est mis à la courtiser dès leur adolescence et qu’Elliot a toujours été entre eux.


† POUVOIRS †


° Votre Pouvoir : Bomberman il contrôle et peut créer des explosions
- - -Utilisation force Minimale : Il peut faire exploser ce qu’il touche à condition qu’il ne s’agisse pas de quelque chose d’énorme tel un bâtiment. Sa puissance dépend de son entraînement et de sa fatigue.
- - -Utilisation force Moyenne : Il peut faire exploser quelque chose à distance. Sa puissance et sa précision varieront selon son énergie et son expérience au combat.
- - -Utilisation force Maximale : Son propre corps se transforme en bombe et tout ce qui se trouve autour de lui est rasé. En touchant quelqu’un à ce moment, il pourra faire le choix de l’épargner … ou de concentrer l’explosion sur cette personne en particulier. La surface de l’explosion dépendra de ses émotions, de sa force à ce moment.


₪ DERRIÈRE L'ÉCRAN ₪


Voir Vadim, Léandre et Gunther
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Leiro Cantarelli

~ Bee, Bee. I'm the Black Sheep.
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Leiro Cantarelli

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~ Red Vide
MessageSujet: Re: ~ Red   ~ Red EmptyDim 19 Juin - 16:17

Encore une excellente fiche !
Super histoire d'un trio atypique.

Je valide donc avec grand plaisir.


Ton total de points de Sang au démarrage : 50 pts.

Citation :
Coûts en Points de sang du pouvoir :

Utilisation force Minimale : 20 pts de Sang.
Utilisation force Moyenne : 50 pts de Sang.
Utilisation force Optimale : 110 pts de Sang.
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~ Red Vide
MessageSujet: Re: ~ Red   ~ Red Empty

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~ Red

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