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 ° Claw

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Claw

° White Fox
°  White Fox
Claw

Messages : 155
Race : Prophète
Caste : Adepte
Métier : Chef de la Résistance / Menuisier


° Claw Vide
MessageSujet: ° Claw   ° Claw EmptyMar 14 Juin - 19:25

₪ MON IDENTITÉ ₪


° Nom : Inconnu
° Prénom : Elliot
° Surnom : Elli, ‘Liot, ‘li, sa réputation lui à valu le surnom de Claw qui veut dire « Griffe »

° Date de naissance : le 13 août
° Age : 34 ans

° Statut : Menuisier et Gardien de Last Eden quand on a besoin de lui. Futur Chef de la Résistance qui s’ignore

° Sexualité : Le choix du sexe de son partenaire semble sans importance pour lui.

₪ MA PHOTOGÉNIE ₪


° Corpulence : Grand, immense, musclé, fort, bref à peu prés tout les qualificatifs que l’on peut trouver pour décrire un homme de sa carrure. Il en impose et quand il est à côté de quelqu’un, il noie celui-ci dans son ombre gigantesque.

° Allure : Un air peu aimable sur le visage, il possède de long cheveux devenues d’un joli crème, couleur praliné, virant par endroit vers le blanc le plus immaculé. Surtout à l’approche de l’hiver, quand son animal totem change de couleur. De larges épaules, et de très grandes mains, calleuses et usées, de long bras, plus que la moyenne, un torse proéminant habitué à porter de lourdes planches et des outils massifs. Son grain de peau est abîmé et des cicatrices sillonnent son corps, marques intemporelles de sa vie de labeur.
De longues jambes, musclées, où chaque muscle roule tranquillement, des genoux assez épais, et de grands pieds qui commencent à se transformer en pattes. Des griffes commencent à y apparaître, et la plante de ses pieds se creuse pour laisser apparaître des coussinets, cela lui donne d’ailleurs une démarche un peu ringarde et peu assurée, mais ce n’est qu’une question d’habitude.
Son visage est buriné, et le pli de sa bouche tire vers la mauvaise humeur, ses yeux sont d’une couleur caramel, doré, et pour l’instant ses sourcils sont encore bruns, mais ce n’est qu’une question de temps.
Sa longue chevelure, lui tombe sur les épaules, et cache un peu son visage.
On ne peut pas dire que Elliot soit beau, mais il possède un charme certain, coincé entre le viking et l’arbre centenaire.
Derrière sa nuque se trouve une tatouage, un code barre, avec une série de chiffre, symbole de son enfermement à Aanor.

° Goûts vestimentaires : Préférant de loin les couleurs sombres, Elliot ne porte que de larges vêtements, souvent émaillés, où usé jusqu’à l’outrance. Il ne cherche pas à être à la mode, et quand l’ont vit dans la nature, mieux vaut ne pas trop accorder d’importance aux trous dans ses vêtements.
Le noir est sa couleur favorite, enfin pour lui, sur des pulls à col très large, élimé, de larges pantalons, de vieux jeans presque brun. Il n’apprécie pas les choses moulantes et qui montrent trop les fleurs sur son corps. Pour les grandes ocrassions, cérémonies et autres festivités, il porte un long kimono noir avec une ceinture en tissus blanche.
Il ne porte aucun bijou, accordant peu d’importance aux choses matérielles, et ne porte que ce qu’on lui offre.
Même quand une jeune femme, pour le courtiser, lui offre un bracelet tressé, il le porte pour faire plaisir, mais si il tombe, il ne le ramassera pas.
La plupart du temps pied nu, ses pieds commencent à se creuser et des coussinets commencent à apparaître. Il supporte de moins en moins les chaussures et ne porte que des sandales en paille, où des chaussures militaires pour les grandes escapades à Ablstraum.

° Mutations : Sa colonne vertébrale se poursuit au niveau de ses reins, pour former une épaisse queue de renard beige, touffue dont la pointe est légèrement brune. En regardant bien, on remarque à la naissance des reins une deuxième queue qui pousse à la base de la première.
Ses oreilles humaines ont disparues pour laisser place à celle de son animal totémique, le renard. Souple et d’une couleur crème, elles sont poilus et s’agitent dans tout les sens à l’affût du moindre bruit.
Sur son corps s’imprime des motifs rouges vifs, au départ il ne s’agissait que d’une simple tige qui partait de ses reins pour grimper sur l’épaule, mais une autre branche à poussé sur les côtes pour faire éclore ses fleurs sur le ventre et le pectoraux gauche. Les motifs sont en réalités d’immenses fleurs aux couleurs carmines, qui bourgeonnent sur sa peau, éclosent, s’épanouissent et se fanent comme de véritable plante. L’on peut retrouver des pétales sillonnant et se balançant sur son corps, pour s’effacer avec discrétion. La branche s’enroule autour de sa queue, entrecroisant ses racines pour laisser quelques sillons rougeâtre dans les poils crème.
Aussi étrange que cela puisse paraître, les fleurs vivent sur sa peau, et sont le reflet de son état de santé, elles subissent les caprices du vent et le moindre souffle sur sa peau peut les faire s’agiter comme une feuille accroché à un arbre.

₪ RAPPORT DE PSYCHOLOGIE ₪


° Généralité : Aussi étrange que cela puisse paraître, Elliot est doux comme un agneau. Malgré sa carrure imposante, il n’est ni brusque, ni impulsif, il est même plutôt du genre minutieux, à admirer les toutes petites choses. Toujours prêt à rendre service, il donne beaucoup de son temps pour la communauté, et travaille même bénévolement, attendant juste en retour quelque chose à manger, où quelques vêtements.
Se contentant de sa vie simple, il est soulagé de voir la vie passé avec une certaines sérénité, bien qu’elle soit souvent perturbé par ce qui se passe en surface. Gentil, il respecte la nature, et quand il taille un arbre pour en faire un superbe meuble, il écoute la nature et laisse celle-ci décider de la forme.
Glouton, il mange comme quatre, et est un bon vivant, franc de nature, il ne cache pas ce qu’il pense, et préfère dire la vérité plutôt que de mentir et torturer la personne à qui il cache les choses.
Il à tendance à être un peu maladroit avec les affaires des autres, sans doute un complexe dû à sa grande taille et sa force. Il préfère passer un agréable moment en compagnie d’amis à pique niquer dans l’herbe, que de fréquenter les boîtes de nuit d’Ablstraum rempli de vampire et d’une jeunesse décadente.
Plutôt solitaire, on le voit souvent traîné seul, à être assis sur le sol pour écouter le vent chanter. Elliot fait beaucoup de méditation pour renflouer ses sentiments de haine envers les vampires.

° Aime / Déteste : Manger, plus tôt deux fois qu’une. Il raffole de la nourriture, et picore à longueur de journée. Il haït les vampires, et adore par dessus tout ses amis.

° Sociabilité : Depuis qu'il est arrivé à Last Eden, il est devenu très sociable et n'hésite pas à rire de bon coeur

₪ POUVOIRS ₪


° Votre Pouvoir : Métamorphose
- - - Utilisation force Minimale : Des griffes apparaissent au bout de ses mains et de ses pieds. Ses bras se couvrent de fourure, et ses pieds se tordent pour prendre la forme de pattes acérés. Il devient plus rapide, et ses griffes peuvent trancher la chair avec une facilité déconcertante.

- - -Utilisation force Moyenne : Claw devient mi homme, mi bête, sa tête se transforme en gueule, et ses crocs de véritables armes. La pression entre ses mâchoires est tellement énorme qu’il peut broyer un crâne comme un biscuit.

- - -Utilisation force Maximale : Son corps entier se métamorphose en un énorme renard blanc. Sa queue se démultiplie jusqu’à en faire pousser neuf. Chacune de ses queues representes ses vies, et lorsque Claw est mortellement blessé, une queue tombe. Claw perd le contrôle de lui même sous cette forme et à dû mal à se contrôler, toutefois, il possède une force dévastatrice.

₪ DERRIÈRE L'ÉCRAN ₪


* Votre présence sur le forum sera : Hebdomadaire
* Votre avis sur le forum : *_*
* Autre forum fréquenté : Belmonte
* Niveau de jeu : Pas trop mal je pense

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Claw

° White Fox
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Claw

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° Claw Vide
MessageSujet: Re: ° Claw   ° Claw EmptyMar 14 Juin - 19:56

₪ IL ÉTAIT UNE FOIS... ₪


° Passé :

Peut être en avez-vous entendu parler, comme une rumeur lointaine, un vague bruit de couloir auquel vous n’avez jamais prêté attention. Mais cette petite chose qui vous taquine l’esprit existe belle et bien.
Sous vos pieds, là, invisible, fourmille quelques survivants. Des résistants oppressés, traqué comme des bêtes, clandestins aux grands cœurs.

C’est dû moins ce qui se laisse entendre.

Vous qui marcher sur nos têtes, vous qui vivez sans craindre notre courroux, vous qui ne possédez pas de cœur. Vous dont le sang donne la mort. Vous dont la force peut éclater une âme d’un seul doigt. Vous qui ne rêver plus. Vous dont l’espoir à déserter vos mémoires.
Oui, vous, profitez en bien, vivez vos derniers instants, riez si vous le pouvez encore, massacrer et tuer si cela vous chante. Car bientôt, très bientôt, le monde va baculer

Oui vampires. Ecoutez notre chant, écouter le battement de nos cœur, écouter le souffle qui sort de notre bouche. C’est ce que l’on appelle la vie. Nous allons remonter des entrailles de la terre, nous jailliront sur votre route, à chaque croisement nous serons là, derrière chaque visage familier il n’y aura notre présence.

Préparez vous.

Car nous sommes la Résistance.



]Sans enfance.

Je suis né dans un de ces camps de réfugiés, dans une des galeries souterraine, où était implantée l’infirmerie de fortune. Entre la crasse et le sordide, j’ai vu le jour dans les ténèbres.
Le taux de natalité en ce lieu est très bas, voir quasiment impossible et quand naisse les enfants, très peu survive. Alors autant vous dire que l’on n’a pas été nombreux. A vrai dire, nous étions trois, trois enfant, d’à peu prés du même âge.
Ce qu’il faut savoir, c’est que dans les sous-sols, la survie s’organise. Il existe environ, cing ou six communautés différentes, le nombre n’est pas vraiment précis, et chaque petit groupe à son propre chef. Et au dessus de cela, il existe un Chef.

Je suis le fils de Nier, le Chef du groupe de ravitaillement, chaque groupe se ravitaille, mais celui de mon père était le plus efficace et celui qui ramenait le plus souvent le plus de vivres, mais c’était aussi celui qui perdait le plus d’hommes et de femmes. On nous a d’ailleurs surnommé « Les Voleurs de Vie », car nous volions de quoi vivre, et nous volions la vie de nos camarades.

Mon père était un homme rude, sans peur, bourré de cicatrice et de blessure de guerre, sa jambe était une jambe mécanique, rafistolé avec les moyens du bord. L’on aurait dit une espèce de gorille, immense, et ses mains étaient tellement grandes et fortes qu’il aurait pu vous fracasser le crâne avec seulement deux doigts. Ma mère, Nivee, était l’infirmière en chef. C’était une femme au physique quelque conque mais qui dégageait une fureur de vivre suffisamment importante pour vous faire baisser les yeux quand vous pensiez à la mort.
La nuit où je suis né, naquit aussi dans notre communauté : Rian, que l’on surnommait Red à cause de la couleur de ses yeux.
Nous avons grandit dans ce paysage désolé, où la puanteur devient habituelle, où la lumière n’existe pas. Il n’y a que cette lumière artificielle qui vous bousille les yeux, les flashs des bombes artisanales lancés pour se protéger.
Nous changeons d’endroit très souvent, sans laisser de trace. Nos jouets étaient des conserves, des armes à feu déchargés avec lesquelles nous nous amusions à tuer des vampires invisibles. Car, ici la bête la plus féroce est sans nul doute le vampire. Vil créature de vice, qui esclavage, mutile et tue sans remord. Comment pouvez-vous exister alors que vous êtes mort depuis si longtemps.

Avec Red, nous courions avec nos armes factices pour s’entretuez. Ici point de chat, mais un vampire, et c’est un sort funeste qui l’attendait.
Dans les souterrains, l’on grandit vite, l’innocence s’estompe aux sons des combats et quand l’on voit des cadavres où des gens disparaître aux tournants de tuyaux, l’on devient vite très réaliste.
A quatre ans nous savions déjà reconnaître le cadavre d’un rat et savoir si il était encore mangeable ou pas, tout ça juste à l’odeur. Nous savions rechargés des armes à feu alors que d’autres suce encore leur tétine.
Red était mon meilleur ami, et j’étais le sien, nous étions fourré ensemble, tout le temps, comme des frères. Et lorsque ses parents ont succombé lors d’attaque d’un train de marchandises, il est venu vivre avec nous.
Je revois encore ses larmes de rage sur ses joues de gamin, sa bouche enfantine se torde dans une grimace de douleur, son nez coulait, et l’arme qu’il avait dans les bras était bien trop grande pour lui.

Il courait avec ses petites jambes d’enfant de huit ans, un fusil mitrailleur accroché dans le dos. J’ai échappé à l’étreinte de ma mère, et je lui ai courut après.
Il faisait sombre, et Red à courut sans savoir où il allait, slalomant dans les souterrains jusqu’à rejoindre les égouts.
Les cris de notre communauté se sont estompées, et il n’y eu plus que le silence pesant du clapotis de l’eau salle.
Je l’ai rattrapé, la main sur l’épaule :

« Red » ai-je dit d’une voix essoufflé. « Il est trop tard, tu ne pourras plus rien faire… »

Il s’est retourné vers moi et m’a giflé, son visage exprimait tellement de douleur et de détresse, que j’ai pleuré aussi.

« Red….c’est trop tard. »

Je me suis jeté sur lui pour lui arraché son arme des mains, et il a hurlé.

« Elliot, laisse moi, laisse moi les venger…Laisse moi tuer tous ces bâtards de vampire »

Je l’ai frappé, durement, et sous la crasse qui nous couvrait, une légère trace rouge à pointer sur sa joue. Je l’ai secoué pour lui faire reprendre ses esprits.

« Et alors quoi, tu vas courir pour te venger, et ils te crèveront comme ils ont tué des parents, rien à foutre qu’tu sois un gamin de huit ans, rien à foutre que ton cœur batte, t’es que la nourriture à leur yeux, une putain tranche de steack…. »

Les larmes coulaient sur mon visage alors que je hurlais pour qu’il reste à mes côtés. Et Red à finit par se calmer, il a lâché l’arme qu’il tenait dans la main, et s’est redressé pour m’enlacer. Nous avons pleuré ensemble dans la pénombre à peine éclairé par un néon clignotant d’issus de secours.

« On les vengera Red, quand on sera grand, grand et fort, on leur en fera tellement bavé qu’ils périront tous, et jusqu’au fin fond de l’histoire, on se souviendra de notr’putain de prénom… »

Riant, je l’ai serré fort dans mes bras, et je l’ai aidé à se relever. C’est à ce moment qu’on lointain gémissement s’est fait entendre. Nous nous sommes regardés, et nous nous sommes mis à courir. C’était un dévoreur, immonde créature qui traque ses proies pour leur bouffer la moelle épinière. Nous avions beau connaître les souterrains, le chemin semblait se dérober et nous envoyer droit dans les méandres des Abysses.
Et la créature nous à rattraper, elle s’est jeté furieuse sur Red et lui a mordu le bras avec sauvagerie, Red est tombé au sol en criant, et j’ai ramassé l’arme, je l’ai pointé sur le Dévoreur, mais il bougeait trop.
J’ai eu peur, peur d’appuyer sur la gâchette alors que mon ami, mon frère se débattait pour sa vie. Puis, tout à coup, une détonation à retentit, et la créature s’est affalée, vidant tripes et boyaux sur Red. Il a poussé un cri d’écœurement, et s’est vite redressé pour s’épousseter.

Je n’ai pas compris, car je n’avais pas tiré.
Alors des ténèbres elle est sortie, Polie, gamine des souterrains, avec ses longs cheveux blonds et bouclés, dans sa main se tenait un neuf millimètre encore fumant.
Elle semblait à peine plus âgée que nous, et ses fringues étaient couvertes de sang, une partie de son visage était légèrement brûlé. Nous l’avons regardés avec des yeux ronds, et elle s’est évanouit, tombant rudement sur le sol.
Nous nous sommes précipités vers elle, et nous l’avons issé sur mon dos.

« Elle vient d’où celle-là ? » m’a demandé Red alors que nous marchions pour retrouver le chemin du camp.

« J’sais pas, sûr’ment d’un autre clan..Où bien de tout là haut…. »

C’est finalement une petite faction de notre communauté qui nous à retrouvé, et nous avons accueilli Polie qui semblait visiblement avoir oublié ce qui lui était arrivé.

Polie est restée avec nous, un couple du clan, à bien voulu s’occuper d’elle. Elle vivait à peine à deux tentes de la notre, et nous étions devenus comme larron en foire.
Nous avons ris ensemble, pleurer, hurler, crier, bagarrer, jouer, prier, manger, dormir, nous faisions toujours tout à trois.
Comme nous n’étions que des enfants, nous ne faisions que de menus tâches, simples et sans danger. Mais cela ne nous plaisait pas, nous avions beau avoir douze ans, nous ne voulions pas être inutile, nous voulions nous battre, tuer du vampire, voler de la nourriture.
Alors quand on avait finit nos tâches respectives, nous « empruntions » les armes de nos parents, et nous entraînions dans les bas fonds des souterrains.
A trois nous n’avions peur de rien.

« A toi Elliot, vise le rat là-bas…. »

Polie me tendait son arme, et Red ricanait derrière.

« Il y arrivera jamais, il est beaucoup trop loin… »

J’ai esquissé un sourire, et j’ai enlevé le cran de sécurité, j’ai pointé mon arme et j’ai tiré. Le rat s’est enfui sous le bruit, intact.
Pestant, j’ai soupiré alors que Red riait en se foutant de ma gueule. Polie à secoué la tête, et s’est avancé vers moi, et m’a entouré de ses bras pour tendre mon bras où je tenais l’arme. Je me suis senti étrange à ce contact, et j’ai détourné les yeux alors que Red se faisait soudainement bien silencieux.

« Pointe ton arme, et ne ferme pas les yeux, regarde là où tu tires… »

Elle a bougé mon bras, et m’a forcé à appuyer sur la détente. Le coup est parti et un couinement s’est fait entendre.
Le rat venait de périr.

« Pas mal » ai-je dit en me dégageant de son étreinte pour aller ramasser le rat et l’accrocher à ma ceinture. « Tu manques jamais ta cible Po ‘ »
Elle a rit, et Red à grogner alors que je le fixais sans comprendre, puis nous avons fait marche arrière. La lumière tamisé d’un des tunnels à sauté et nous nous sommes retrouvés dans le noir. Un sifflement s’est fait entendre, et la lumière à tressautée, alors au loin, nous l’avons reconnu. Cette silhouette de vampire, que faisait-il là ?
Certains vampires vivent dans les égouts aussi, et tout comme nous, il est très difficile pour eux de trouver de la nourriture.
Il a courut vers nous, et nous avons détalé comme des lapins. Il semblait faible, sa peau était cireuse et tombante, mais même dans cet état, il restait un adversaire redoutable.
Nous avons couru, connaissant les lieux, nous l’avons éloigné du clan, courant comme des dératés. Pendant plus d’une heure, nous l’avons semé, puis nous nous sommes cachés dans un recoin presque invisible.
Nous avons entendu, et soudainement il nous sauté dessus, enfin il sauté sur Polie, et elle s’est débattue comme elle à pu. Sa langue était sortie ainsi que ses crocs, et il lui bavait du sang dessus. Red à été le plus vif, il ramassé un des débris d’escaliers en fer qui traînaient là et lui à planté dans le dos.
Le vampire s’est désintégré, et Polie à reprit son souffle, se redressant non sans mal.

« Comment a-t-il fait pour nous retrouver, les égouts puent tellement que c’est presque impossible de suivre quelque chose à la trace… ?? » Ai-je demandé.

J’ai fixé mon meilleur ami sans comprendre et l’on s’est tourné vers Polie qui bégayait.

« Je..je suis désolée…je..J’ai mes règles… »

Et effectivement, du sang maculait ses cuisses, traçant un sillon jusqu’à sa cheville.

« C’est…C’est ma première fois….Je… »

Et c’est à cet instant que Red à changer de comportement vis-à-vis d’elle.



Bête adolescence.

Ce qu’il faut savoir, c’est que Red est un garçon assez grand, assez sec, mais avec des muscles développés. Métisse, sa peau est légèrement mat, et ses yeux sont rouges, et il porte des cheveux court d’un noir jais. Red est plutôt beau gosse, il à un charme fou, et est d’une intelligence incroyable. Il arrive toujours à trouver des solutions à tout. Red est vraiment épatant comme gars.
Polie, elle, elle est plutôt petite, pas ronde pour un sous, parce qu’après tout on ne peut pas tellement manger à nos faim. Ses yeux son brun, et ses longs cheveux sont blonds et bouclés. Et elle sacrément jolie. Quand vous l’emmener en combat avec vous, vous pouvez être sûr qu’elle ne manquera jamais sa cible. Certains on des dons comme ça…Red la surnomme planche à pains, parce qu’elle n’a quasiment pas de poitrine.
Quand à moi, à cet âge, environ dix huit ans, j’étais déjà aussi carré qu’une armoire à glace, et je portais mes cheveux court brun. Je ressemblais beaucoup à mon père, et quand on nous croisait l’on aurait pu croiser des vikings que cela n’aurait pas été différent. Sauf que je ne porte pas de barbe mais bon…Je ne suis pas idiot, mais je ne suis certainement pas aussi intelligent que Red. Ca c’est sûr !!

Red n’a cessé de tourner autour de Polie pendant toute son adolescence, il l’a voulait pour lui, puis à vrai dire c’était la seule jeune fille de notre âge. Mais bon…Il s’est mis à la courtiser, à lui ramener de la bouffe qu’on trouvait très difficilement, il se glissait même hors des souterrains pour lui prouver son courage.
Et moi, je restais là, ne voulant pas quitter cet endroit, je n’avais jamais vu le ciel, ni même un nuage. Depuis que nous avions grandit, nous avions chacun des tâches différentes au sein du groupe, Polie faisait partie de l’équipe de chasse, ils traquaient les créatures, et tout ce qui était susceptible d’être mangé, Red convoyait vers la surface pour voler dans les magasins, il soutirait de l’argent, évitant les vampires du mieux qu’il pouvait, et ces périodes d’absences m’inquiétaient toujours. Mais il revenait, les bras chargés de conserve.
Quant à moi, je faisais un peu de tout, je réparais les armes, je rafistolais les tentes, je déblayais les chemins, soulevant des tonnes de déchets à bout de bras. Je suis très vite devenu baraqué, et alors que les femmes fuyaient l’intelligence de Red, elles se sentaient rassuré par mon imposante carure. Et même celles âgées qui m’avaient élevé comme leur fils commençaient à me tourner autour.

Alors que je soulevais un convoi de bidon d’eau potable dans un recoin du clan, Polie m’a rejoins, me tendant un paquet de gâteau miraculeusement immaculé.

« Tiens Elli’, fais une pause… »

Riant, j’me suis assis à ses côtés, et j’ai mangé les gâteaux avec gourmandise.

« On a chopé un nid de Dévoreur, on y a mit le feu, mais quelqu’un ont survécu, j’pense que cette nuit va être un peu agitée » dit-elle en balançant ses jambes alors qu’elle s’asseyait sur une poutre en fer. Mâchant un chewing-gum, elle tourna la tête vers moi.

« Tu te souviens de comment est-ce qu’on s’est rencontré ? »

Je lui ai souris.

« Pour sûr que jm’en souviens, tu nous à sauvé la vie. On a une dette envers toi. Une dette éternelle… »

Ses yeux chocolat se sont braqués sur moi, et elle à sauté avec souplesse à terre, pour se planter devant moi.

« J’ai un moyen de te la faire rembourser ta dette »
« Ah oui ? »

Elle s’est avancée avec une démarche que je ne lui connaissais pas et s’est penché vers moi pour m’embrasser. Ses lèvres étaient fraîches et douces. Je suis resté les yeux grands ouverts et elle à chuchoté :

« Sois mon premier homme »

Mon visage s’est empourpré, et j’ai bégayé :

« Mais et Red ? Il est fou de toi !! »

Se redressant, elle à eu l’air tout d’un coup visiblement irrité.

« Red n’est qu’un égoïste. J’veux pas de lui pour ma première fois »

Je l’ai regardé sans vraiment comprendre, que pouvais-je lui apporter de plus que Red. Elle m’a de nouveau embrassé.

« Je sais que toi, tu seras doux »

Puis elle s’est évaporée, et je me suis sentit bien idiot.

A vrai dire, je ne savais même pas quoi à propos de ça. J’aimais beaucoup Polie, elle était jolie, sympa, rigolote, absolument adorable, et une véritable guerrière, mais je me sentais mal vis-à-vis de Red. Je savais ce qu’il éprouvait pour elle, alors j’ai passé de longs jours, mais je voyais le regard insistant qu’elle me lançait. Alors, je lui ai dit de me retrouver dans ma tente, le soir même.

J’étais si anxieux, que j’ai été incapable de soulever quoi que se soit de la journée, et quand le moment est arrivé, j’étais assis sur ma couverture, torse nu, à me demander si ce que je faisais était une bonne idée.
Mais Polie est arrivée, elle s’est glissé dans ma tente et m’a rejoint sur la couverture, j’ai posé ma main sur son épaule, plus vraiment sûr de moi, et sa peau était brûlante.
Ses lèvres ont capturées les miennes et je lui ai rendu son étreinte, sentant déjà mon pantalon se resserrer d’un coup.
Polie sentait bon, ses cheveux étaient propre, et j’ai soudainement eu honte de sentir un peu la sueur, et d’avoir des tâches de crasse sur la peau. Mais elle à balayé toutes mes pensées, se collant contre moi, ses mains minaudant sur mon ventre.
Je lui ai dévoré les lèvres avec ardeur, soudant mon bassin au sien, puis j’ai fermé les yeux, laissant l’odeur de propre qu’elle diffusait m’embaumer. J’ai glissé mes mains dans son dos pour la serrer contre moi, et j’ai empoigné une de ses seins. Elle à pousser un petit gémissement qui m’a fait ouvrir les yeux, et là, dans l’embrasure de la porte j’ai vu Red qui nous regardait, de la fureur déformant ses traits.
J’ai relâché Polie à une vitesse impressionnante, et malgré la gêne entre mes jambes, je lui ai couru après.
Tout le camp était plongé dans la pénombre, seul brillait dans le lointain le feu qui servait aux gardiens de nuit.

« Red, attends… » ai-je crié alors qu’il s’éloignait. Je l’ai rattrapé, et je l’ai retourné de force. J’ai vu, les larmes sur son visage et il m’a frappé.

« Je croyais que tu étais mon ami ‘Liot, mais t’es rien d’autre qu’un beau salaud…. »

Je l’ai regardé sans rien dire, et je l’ai laissé m’échapper.

Polie m’a rejoins et à posé sa main sur mon épaule, je me suis dégagé d’un mouvement bourru, et je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.
Les jours qui ont suivit ont été long, j’ai été un acharné du travail, et j’ai fusillé Polie du regard à chaque fois qu’elle essayait de s’approcher.

Puis après de longues semaines, mon père est venu me demander de participer à la prochaine attaque de convoi.
Un train de marchandise en direction du Palais des Anciens devait passer demain dans la nuit. Bien entendu, attaquer de nuit était totalement suicidaire car les vampires seraient là, mais les rations du clan se raréfiaient, et il devenait dur de se nourrir.
J’ai acquiescé, fier de savoir que je serais de la prochaine sortie.

Red m’a rejoint dans ma tente cette nuit là. Il avait l’air encore plus furieux.

« Alors, on propose à ceux qui trahisse leur amis de participer aux attaques des convois ? Ttsss… »
Il semblait visiblement très énervé, et je n’ai pas su quoi répondre que de baisser les yeux.

« J’suis désolé », fut la seule chose que j’ai pu dire.

« J’en ai rien à foutre de tes excuses, tu m’as trahis, alors que tu savais que j’étais fou d’elle, tu me trahis et on t’emmène tué du vampire. Et moi, on me laisse sur le carreau comme un con… »Cria t-il hors de lui. « T’es même pas foutu de lacé tes chaussures correctement et c’est toi qu’on emmène..Putain.. »

Mon cœur s’est serré, et je suis resté prostré.

« T’es qu’un lâche Elliot, un putain de gros lâche, t’as que du muscle, et rien dans la cervelle. »

J’ai redressé la tête pour le fusiller du regard.

« Et alors, ça t’as jamais posé de problème avant… »

Inspirant, je me suis levé et je lui ai saisit le poignet.

« C’est vrai que je réfléchi pas beaucoup, et que je préfère les choses manuelles, c’est vrai que j’suis qu’un idiot…Mais j’te jure que je ne voulais pas te blesser…Je… »

Puis, soudain, je me suis penché et je l’ai embrassé. J’ai posé mes lèvres sur celle de Red, et j’ai agrippé sa mâchoire pour l’empêcher de s’enfuir. Mais son poing s’est abattu dans mon ventre et j’ai grondé. Il m’a dévisagé et à quitté la tente.


Un homme tu deviendras.

Le lendemain, j’ai rejoins mon père, l’œil visiblement fatigué, mais le corps impatient. J’avais enfilé un pantalon teint en noir, ainsi qu’un pull à manche longue, tout aussi sombre. A mes chaussures montantes, j’ai accroché un poignard, puis j’ai pris une arme, j’ai suivis le groupe.

Red était appuyé contre une des colonnes qui soutenait le souterain, et me fixait d’un air sombre. Polie, se tenait à quelques mètres de là, et se tordait les mains, ses yeux faisant des vas et viens entre Red et moi.

Je leur ai jeté un dernier regard, et j’ai emboîté le pas au groupe. Nous avons marché, de longues heures. Puis un frémissement à parcourut le groupe.
Nous étions arrivés.

Là, à la sortie d’une grotte, s’étendait une immense caverne, de lourdes colonnes de roches soutenait le socle qui permettait au bâtiment des Anciens de tenir. Une myriade de rail naviguait, et des trains, entrant et sortant par plein de grottes différentes pénétrait le palais pour y déservir leur précieuse cargaisons.

Mon père m’a montré une rail, un peu plus haut, et nous avons grimpé, nous nous sommes engouffrés là, et sur un geste, simple, chacun à vérifier ses explosifs, poignard, et le peu d’armes à feu que nous avions.
Dans le lointain, un train s’est fait entendre. Le vent s’est soulevé, et la rame est passée à quelques centimètres de nous. Chacun a lancé son grappin, et nous avons escaladé le train comme nous avons pu.

Les gars se sont engouffrés dans le wagon à une vitesse ahurissante, je l’ai ait rejoins comme j’ai pu, peu habitué à devoir crapahuter sur des choses en mouvement.
Le wagon regorgeait de conserves en tout genre, de fruits frais, de gourmandises, biscuits secs, barres chocolatées, thé, café, sucreries, pâtes d’amande, guimauves, et surtout quelques rares morceaux de viandes. Il y avait aussi des trousses de secours empaquetées dans des caisses en bois, des vêtements chauds, et des uniformes de la milice.

Mon père et moi nous nous sommes regardés, et nous avons commencé à remplir nos sacs le plus rapidement possible. Il était impossible de tout prendre, les caisses étaient bien trop grandes.
Et le train ralentissait dans un bruit d’enfer.
J’ai fourré des tonnes de barres énergisantes dans mon sac, des trousses de premiers soins, des médicaments, de la farine, quelques conserves et un peu plus loin, sur le sol, j’ai vu le petit paquet de chewing gum dont raffolait Red.
Mon père m’a hurlé de quitter le wagon, alors qu’il remontait déjà sur le toit pour quitter le navire en marche.
J’ai couru vers le paquet et je l’ai saisi très rapidement, je l’ai fourré dans ma poche et je suis remonté par l’échelle au bout.
Malheureusement, je me suis retrouvé pris entre deux feux, des miliciens vampires avaient surgit et s’avançaient vers notre groupe qui se retrouvaient acculé sur le dernier wagon.

J’ai tourné la tête pour fixer les vampires alors que mes cheveux blonds collaient à mon visage par la sueur.
Mon souffle a ralentit légèrement, et comme si tout se passait au ralentit, j’ai vu la locomotive exploser. Les vampires se sont retournés et le groupe a sauté à terre, se retrouvant sur les rails, suspendu à des centaines de mètres au-dessus du vide.

Mon père a hurlé pour que je saute, et j’ai regardé par-dessus mon épaule. Un vampire m’a sauté dessus et m’a projeté au sol, j’ai hurlé alors que mes bras tentaient de se rattraper. Le vampire a basculé avec moi, et je lui ai enfoncé mon pied dans le ventre. Du sang a jailli de sa bouche alors que ses crocs essayaient de me mordre. Sa force était sans commune mesure avec la mienne. J’ai vu mon père courir vers moi, j’ai vu le vampire se redresser avec l’air féroce, j’ai vu sa main se tendre et rougeoyer.

J’ai hurlé à plein poumon, et je me suis jeté sur le vampire. Nous avons basculé tout les deux dans le vide, et les rails ont explosé.

J’ai chuté, pendant un temps infini, pendant ce qui semblerait être une éternité. Je suis tombé, agrippé à ce corps qui se débattait.
Puis il y a eu du froid, les ténèbres m’ont engloutit et de l’eau a envahi ma bouche. J’ai avalé de grandes gorgées sans m’en rendre compte, et puis soudain j’ai compris, qu’un bassin se trouvait au pied des immenses colonnes.

J’ai pataugé comme j’ai pu, et quand mes poumons allaient s’emplir d’air, j’ai senti une main se refermer sur ma cheville.
Mon cœur battant à tout rompre, j’ai secoué mon pied, mais il n’a pas voulu me lâcher. J’ai retiré de ma ceinture mon couteau, et je lui ai tailladé la main. Il a hurlé, et le son a été englouti par le silence marin.
Ma tête a surgi hors de l’eau, et j’ai toussé, aspirant l’air comme la chose la plus précieuse dans la vie. J’ai rampé sur la berge, m’agrippant aux rochers pour me hisser.
J’étais si fatigué, comme si toute mes forces m’avaient abandonné, mais il ne fallait pas traîner, déjà l’eau virait au rouge explosif. Le vampire n’allait pas tarder à revenir à la charge. J’ai ramassé mes affaires trempées comme j’ai pu, et j’ai relevé la tête pour voir au dessus de moi, à des centaines et des centaines de mètres, les lumières clignotantes des trains.
Me faufilant par une large fissure dans la roche, j’ai rejoins les tunnels souterrains, avançant à l’aveuglette dans le noir le plus total.
Rien ne m’était reconnaissable, les parois étaient poisseuses et une odeur de renfermé planait dans les souterrains.
Il fallait remonter, et à chaque embranchement je passais plus de quelques minutes à devoir choisir, je faisais demi-tour quand le chemin descendait. Il était impossible de sortir d’ici. Chaque bruit me faisait sursauter, et il y avait de nombreux chemins que je ne pouvais emprunter à cause de ma carrure.

J’ai vagabondé, mangeant un peu les réserves que j’avais fais. Des conserves froides, et je me gardais bien de jeter sur le sol mes déchets, et j’ai somnolé quand je le pouvais, mais le moindre son me réveillait.
Alors que j’avais la terrible sensation de tourner en rond, il m’est tombé dessus, assoiffé de sang frais. Ses paumes m’ont brûlé le visage, alors qu’il se jetait sur moi pour me plaquer au sol, et son poing s’est écrasé sur ma cage thoracique. J’ai entendu les os se broyer dans un craquement net, et du sang a envahi ma bouche.
Un grognement sourd est sortit de ma gorge alors que je tendais mes doigts pour saisir une des armes à feu que j’avais à la ceinture.
L’air me manquait de nouveau, tout est devenu flou et ma conscience a perdu le rythme. Je me souviens juste de l’étrange sensation que j’ai ressenti quand le corps du vampire s’est affaissé sur moi.
Et dans le lointain, j’ai cru qu’un ours était venu me chercher….Mais je n’étais pas bien sûr, car je n’avais jamais vu d’ours…



Tu ne nous chercheras point


Quand j’ai ouvert les yeux, la lumière du soleil m’a ébloui, c’était un rayon de soleil clair et chaud, et je me sentais étrangement bien. Dû moins si l’on peut se considérer bien quand sa poitrine a implosé. J’ai grimacé avant de remarquer que j’étais installé dans un joli lit en bois sculpté, dans une maison faite de rondin, où les branches d’un arbre s’enroulaient sur les étagères pour soutenir des livres, et toutes sortes d’objets que je n’avais jamais vu.

Je me suis redressé d’un coup, et la douleur de ma blessure m’a ramené à la réalité. J’ai fixé la lumière du soleil qui traversait la fenêtre en face du lit, j’ai constaté que j’étais nu, et que mes armes avaient disparu.

Voulant sortir du lit, j’ai glissé et je me suis retrouvé sur le matelas. Un rire rauque m’a fait relever les yeux, et j’ai aperçu un solide gaillard qui me fixait par l’encadrement d’une porte en bois massif.

« Vas y doucement mon gars, t’es encore dans un sale état. Ode a fait ce qu’il a pu, mais ce n’était pas joli joli à voir… »

J’ai dû le regarder avec de grands yeux incompréhensif car il a ri de nouveau et s’est avancé vers moi.

« Marshall, c’est mon nom, mais ici on m’appelle Bear… »

J’ai regardé sa main tendu d’un air dubitatif, et je l’ai serré. Il m’a broyé les doigts avec une force colossale et j’ai couiné.
A côté de lui je paraissais presque gracile comme une pucelle, et pourtant, niveau carrure et musculature j’étais loin d’être le dernier.
Il s’est assis sur le lit, et j’ai alors remarqué, qu’une petite queue toute ronde, brune ornait ses reins, et que d’immenses tatouages d’un noir agressif saillaient chacun de ses muscles, comme s'ils glissaient et roulaient sur le rythme de son corps.
Ses yeux étaient jaunes, et ses cheveux bruns, une barbe bien fournie ornait son menton et de la fourrure jaillissait de son t-shirt.

Je l’ai fixé, un peu incrédule, et j’ai demandé :

« [color=#ffe192]Où sommes-nous ?(/color] »

Je me ne souvenais pas d’avoir vu un lieu aussi paisible et aussi ensoleillé de toute ma vie.

« A Last Eden mon gars, le dernier bastion de l’humanité, enfin si on peut encore parler d’humanité.. » dit-il avec sa voix rauque qui semblait rire à chacun de ses mots.

« Last Eden » ai-je répété sans trop y croire. Beaucoup avaient entendu cette rumeur, ces mots qui glissaient d’oreilles en oreilles pour murmurer qu’une terre promise existait belle et bien, et que les humains y seraient en sécurité.

Je me suis levé, avec difficulté, j’ai inspiré l’air qui se trouvait là, et Bear m’a aidé, il m’a soutenu et m’a aidé à marcher jusqu’à la fenêtre.
Et quand j’ai ouvert les paupières, j’ai vu le plus beau monde qu’il m’était donné de voir. C’était là, un arbre, immense, dont la ramure caressait les parois d’une grotte à la couleur claire. Des sphères de lumières voguaient dans un léger vent, et le bruit des feuilles semblait chanter.
La maison prenait place dans une alcôve de l’arbre, et un sentier de planche de bois, permettait de rejoindre un escalier qui naviguait avec un naturel déconcertant sur le tronc de l’arbre.
Quelques dizaines de maisons étaient là, flottant, suspendues, ou bien incrustées dans le tronc, des lampions de couleurs se balançaient doucement sous la brise. De l’herbe s’étendait à perte de vue, des champs de céréales, des animaux couraient en compagnie d’humain, et chacun semblait ici avoir une particularité qui le rendait unique.

« Las Eden » ai-je répété encore une fois, trop abasourdi… «[color=#ffe192] Comment ? Comment suis-je arrivé ici ? (/color]»

Bear a sourit et m’a invité à retourner au lit.

« T’as d’la chance, c’était mon tour de garde prés de l’entrée du Jardin, je t’ai entendu hurler, alors je suis allé voir pour achever le monstre qui traînait dans les parages. Mais ce n’était que toi en lutte avec un vampire…. » Une grimace de dégoût s’est peint sur son visage au mot vampire. « Comme t’avais l’air plus humain que lui, je l’ai envoyé rejoindre les ombres, et je t’ai porté jusqu’ici, Ode, l’apothicaire m’a aidé à te soigner. Tu dors depuis bientôt deux semaines, ça n’a pas été une mince affaire de faire manger, mais une décoction du vieux tigre t’as aidé à revenir parmi nous… »

Posant sa lourde main sur la mienne, il a eu l’air compatissant.

Le reste est un peu flou, je me suis rendormi, sachant enfin que j’étais en sécurité. Le temps a semblé plus long ici, je suis resté, quelques mois, pour me remettre de ma blessure. J’ai bien essayé de m’enfuir pour retrouver les miens, mais Bear m’a attaché au lit pendant plus d’une semaine pour que m’enlèver cette idée de la tête.

« Tant que tu ne seras pas guéris, tu es sous ma responsabilité, tu ne bougeras pas d’ici… »

Rester ici a été une véritable torture, le cadre avait beau être paisible, je ne pensais qu’à mes compagnons. A Red qui devait m’en vouloir, à Polie qui devait être si inquiète, à mon père, au clan…

Un matin, je me suis réveillé, je me sentais étrangement bien, j’ai remué mes doigts de pieds, mes doigts, et aucune douleur ne m’a traversé. Je me suis levé, j’ai pris une douche avec de l’eau récupérée de l’étang, j’ai regardé mon corps dans la glace. J’avais repris du poids, mais mes muscles avaient fondus. Puis quelque chose m’a intrigué, quelque chose qui m’a fait froncer les sourcils.

Je me suis rapproché de la glace, et là, au creux de mes reins un bourgeon avait poussé, incrusté dans ma peau, comme un dessin fait à l’encre. C’était un petit bouton, une corolle rouge, repliée sur elle-même, elle semblait minuscule, et quand je l’ai touché, il n’y a eu que le contact de ma peau sous mes doigts.
Enfilant un large pantalon brun, je suis allé voir Bear pour lui montrer.

Un large sourire s’est peint sur son visage et il m’a tapé dans le dos.

« Bienvenue parmi nous Elliot, tu auras toujours ta place parmi nous…. »
Je l’ai regardé sans comprendre, et il m’a montré ses tatouages, et ses pieds qui n’étaient plus que d’énormes pattes d’ours…

« Quand tu restes ici, ton corps se transforme, il se joint à la nature pour que tu lies à jamais avec elle. Chacun à sa propre transformation souvent animal, ou élémentaire, tout dépend…. »

« Mais je dois partir…. »

« Oh cela ne t’empêche pas de partir, mais dorénavant, tu voudras revenir ici, car ta maison est ici à présent, et tu seras toujours le bienvenu. Ton corps va changer, tu vas développer des capacités extraordinaires, mais plus tu es loin du Jardin, plus cela mettra de temps… »

« Je dois partir…»ai-je répété.

Bear a acquiescé, il a sortit d’un placard le sac avec lequel j’étais arrivé. J’ai remis, mes chaussures, et mon débardeur noir. J’ai noué mes cheveux bruns qui avait poussé, et qui s’éclaircissaient étrangement.

« Je vais t’emmener aussi loin que je le peux, mais il m’est impossible de trop m’éloigner du Jardin… »

Le fixant avec une gratitude infini, il m’a souri, et a fourré de la nourriture dans mon sac.

« Si je veux revenir..Comment vais-je retrouver ma route…. ? »

Bear m’a fixé avec un sourire paternel.

« Un prophète ne se perd jamais quand il veut rentrer chez lui… Tu sauras, ne t’inquiète pas et je sais, que tu reviendras… L’on revient toujours à Last Eden »

Je l’ai suivi, j’ai descendu l’Arbre mère, j’ai salué tous ceux qui j’avais rencontré, j’ai frotté la tête des enfants, et j’ai quitté Last Eden, marchant dans les pas de Bear, nous avons traversé la Forêt des Brumes éternelles, j’y ai découvert des animaux volants, et Bear a grimpé sur un des arbres pour saisir un des cristaux lumineux.

« Il durera encore quelques heures après avoir quitté le Jardin… »

Je l’ai pris, et sa chaleur m’a fait du bien. Nous sommes descendus le long du chemin escarpé du Passage aux milles sources, nous avons rempli nos gourdes, et mon cœur s’est serré alors que je m’éloignais du Jardin.
Bear a eu du mal à quitter l’endroit, mais finalement nous avons rejoins les tunnels des bas-fonds de la Terre. Il a suffit d’à peine d’une heure pour que la puanteur de la ville nous torde les boyaux. Étrangement, nous n’avons été attaqué par aucun monstre, peut être que la présence de Bear y était pour quelque chose.
Nous sommes repassés par le bassin dans lequel j’étais tombé, et nous sommes remontés, grimpant à même la roche, pour finalement rejoindre une des rails suspendues. Nous l’avons longé un bon moment, sans croiser un seul train. Puis, il y eut un croisement, une voie s’étendait à droite, et une autre à gauche, et au milieu de ce croisement, un vieux lampadaire clignotait d’une lueur bleutée.

Bear s’est tourné vers moi, et m’a indiqué la voie de gauche.

« Les tiens se trouvent à quelques kilomètres par là, prends toujours à gauche et tu les trouveras »

Il s’est avancé, et après une seconde d’hésitation m’a serré dans ses bras.

Je l’ai étreint, pour le remercier de ce qu’il avait fait pour moi, et il m’a chuchoté dans le silence angoissant des sous terrain.

« Ne parle jamais de Last Eden, à qui que se soit…Si tu croises l’un des notre, tu le reconnaîtras, mais n’en parle jamais… »

Je lui ai promis, et j’ai bifurqué à gauche, j’ai jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule, et un grondement féroce a retenti.
M’enfonçant dans les artères, j’ai marché, prenant toujours à gauche, j’ai marché pendant de longs jours.
Puis comme une flamme d’espoir, un feu s’est mit à briller dans le lointain. J’ai couru, j’ai couru en levant les mains pour indiquer ma présence.
Les gardes de mon clan, m’ont à peine reconnu, et la surprise s’est peinte sur leur visage, puis le bonheur de m’avoir retrouvé.
Je suis tombé dans leurs bras, les serrant contre moi de tout mon saoul, et la nouvelle de mon retour a très vite enflé.
C’est une tête blonde bien connue qui s’est jeté dans mes bras en pleurant. J’ai bercé Polie, la tenant contre mon torse pour la rassurer. J’ai embrassé son crâne, lui susurrant des « Je suis là, je suis de retour…. »

J’ai relevé la tête, et j’ai vu Red, qui me fixait de loin, il a semblé hésiter entre se jeter contre moi ou se retenir, et il m’a simplement salué d’un geste d’un menton.
Je lui ai souris, et un sourire discret a traversé son visage.

J’ai cherché mon père des yeux, mais je ne l’ai trouvé nulle part. Ma mère nous a rejoins, et elle m’a enlacé, fière, puis elle m’a apprit que mon père était mort pendant l’explosion des rails.
Nous avons rejoins ma tente, et nous avons discuté, toute la nuit ma mère et moi, nous avons parlé des décisions qui s’imposaient, du nouveau leader qu’il allait falloir trouver..de tant de choses. Mais je n’ai pas pu, je n’ai pas pu parler de ce que j’avais vécu…Non. Je n’en avais pas le droit, et ma mère a acquiescé, comprenant.

J’ai rejoins ma tente, et je me suis allongé, j’ai fixé la toile, étrangement serein. J’étais parmi les miens, mais Eden me manquait, c’était comme si quelque chose était resté là-bas. Je sentais encore l’écorce de l’Arbre mère sous mes doigts, je sentais son cœur battre là, sous ma paume.
J’ai inspiré l’air vicié, et un bruit m’a fait entrouvrir les yeux.
Polie était là, accroupie devant ma couche. Elle a posé ses mains sur mes chaussures et m’a déchaussé. Elle a tiré une bassine d’eau et une petite serviette, et à nettoyer chaque parcelle de peau de mes pieds. Elle a glissé son torchon entre mes orteils, et je me suis détendu, j’ai soupiré de bonheur, et j’ai fermé les paupières.
Quand elle m’a fait ôté mon t-shirt, je me suis exécuté, l’eau fraîche a coulé sur mon torse, mes épaules, doux massage, sur la nuque, mon visage, j’ai senti ses lèvres sur les miennes et je n’ai rien fait pour la repousser. Polie m’attirait, comme un petit papillon dansant devant une flamme, je ne pouvais le nier, elle était si désirable. Savoir qu’une femme aussi forte pouvait se soumettre, et partager une telle intimité était terriblement attirant.
J’ai tremblé quand elle a nettoyé le petit bourgeon de mon dos. Elle n’a posé aucune question, se contentant de retirer la boucle de mon pantalon. Remontant le long du mollet, elle a caressé ma cuisse, et s’est glissé entre mes jambes. Elle a ôté le short qu’elle portait, ainsi que son débardeur pour ne rester qu’en sous vêtement.
J’ai retenu un peu mon souffle, et elle a prit ma main pour la poser sur ses hanches. Sa peau était douce, et je me suis redressé pour enfouir mon visage dans son cou, j’ai humé son parfum si familier, j’ai senti ses longs cheveux glisser sur mes joues.
Elle était si douce.
Nous nous sommes embrassés, longtemps, nos peaux se sont touchées, brûlantes et avides, nos corps se sont soudés, et je l’ai renversé.
J’ai tracé de longs baisers le long de ses seins, et j’ai retiré le tissu gênant. Ses ongles ont agrippé mes épaules alors que je glissais entre ses chairs. Sa tête s’est rejetée en arrière, et j’ai poussé un grognement de bête.
Dans le clan, il ne fallait pas être trop pudique. Nous vivions les un sur les autres, et il n’était pas rare d’entendre un couple se donner du plaisir pendant une bonne partie de la nuit.
J’ai posé mon front contre ses clavicules, et le souffle erratique, j’ai essayé de reprendre mon souffle. Du sang a légèrement coulé, et je n’ai éprouvé aucune fierté à avoir pris la virginité de Polie. La nourriture était trop rare, alors ne parlons pas de préservatifs, ici les maladies étaient la deuxième cause de mortalité des hommes.
Polie a haleté alors qu’elle remuait les hanches, ses jambes se refermant sur mon dos. J’ai pris appui sur mes avant bras et j’ai poussé, je me suis enfoncé en grondant de plaisir, puis Polie s’est crispée d’un coup. Ses bras m’ont enserré, et je l’ai regardé, alors qu’elle fixait quelque chose par-dessus mon épaule.
Je me suis retourné, et j’ai vu Red qui se tenait là.

Polie a semblé songeuse pendant un moment, et j’ai plongé mes yeux bleus dans ceux de mon amie. Puis je lui ai susurré quelques mots. Elle a eu l’air un peu choquée, mais finalement a acquiescé. Nos regards se sont tournés vers Red, et Polie lui a tendu la main, je me suis écarté de ses cuisses, m’accroupissant à côté, pour attirer Red parmi nous.
J’ai retiré son t-shirt, déposant des baisers sur ses épaules, ses mains ont couru sur sa ceinture, et il a retiré son pantalon. Je l’ai fixé dans sa nudité, et j’ai souris. Il m’a sourit légèrement, et est venu de lui-même m’embrasser. Ses lèvres étaient un peu sèches, mais un parfum de menthe rendait le baiser enivrant. Polie a glissé ses mains sur son torse et l’a attiré dans son giron alors que je me glissais sur son dos.

Nous sommes resté tous les trois, toutes la nuit, et comme chaque chose de la vie, nous avons apprit l’amour à trois, toujours ensemble. Nous avons apprit beaucoup de chose sur la chair, le plaisir, et n’aller par croire que Polie restait inactive. Sa bouche a un goût exquis, surtout quand elle vous enserre avec, et ce regard mutin, rieur et pétillant de vie. Les reins de Red sont la chose la plus sexy que je n’ai jamais vu, cambré sous mes doigts, arqué sous le plaisir, violent quand il prend profondément Polie.
Cela été difficile de faire tente à part après cette nuit, et les rumeurs de notre concubinages sont allées bon train. Mais cela n’a fait que renforcer nos liens, notre complicité et nous a uni un peu plus.





Dernière édition par Claw le Mar 14 Juin - 19:59, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: ° Claw   ° Claw EmptyMar 14 Juin - 19:57

Les temps changent

J’ai repris mon travail au sein du clan alors que les discussions sur le nouveau chef prenaient de l’ampleur. Les bruits de couloirs évoquaient ma mère, d’autres parlaient de Lok, notre stratège en chef. Quelques semaines sont passées, et mon corps m’a de nouveau appartenu, mes muscles fondus sont ré-apparus, au plus grand bonheur de Polie.

Assit par terre à trier et inventorier les vivres, Red me parlait tranquillement, alors que je fabriquais le combustible pour les cocktails-molotofs.

« C’est quand même bizarre qu’ils foutent autant de temps pour se décider…On’va pas stagner ici, les monstres se regroupent, et nous sommes trop proches de la surface… » Pesta Red qui envoya bouler une conserve de sardine.

« Je sais que c’est long Red, mais c’est un choix qui est difficile, comprends-les… » Ai-je ajouté en me levant pour aller chercher la barquette de sardine.

« Si personne ne se décide, je vais m’autoproclamer Chef, et comme ça, il n’y aura plus de soucis… »

Je l’ai fixé, l’idée ne me paraissait pas idiote, et je lui ai tapé dans le dos.

« [color=#ffe192]Bah vas-y mon gars, personne te retient(/color] »

Il n’y avait pas de gestes tendres entre nous, pas en dehors de la tente en tout cas. J’ai ri, et j’ai vissé les bouchons aux bouteilles de verre.

« Mouais… » a-t-il grogner avant de se lever et de partir.

« Ehh tu vas où ?? T’as même pas fini… » Ai-je crié.

« Je vais me présenter en tant que Chef.. » a-t-il répondu un large sourire aux lèvres, puis j’ai haussé les épaules en me disant qu’il n’aurait jamais les couilles de le faire.

Quelques jours plus tard, la rumeur que Red serait choisit enfla progressivement, mais avant d’être élu Chef de Clan, il fallait rejoindre le Chef des Chefs, c’est lui qui jugerait parmi la liste de prétendants serait le plus aptes à diriger le clan. Surtout que notre Clan, était le clan le plus important, le plus agressif et le plus performant.

Le clan s’est divisé en deux, il avait été décidé d’un commun accord, qu’une partie chercherait le prochain endroit où l’on pourrait rester pour quelques jours, alors que l’autre rallierait le QG du Chef pour que la décision soit prise.
A vrai dire, nous étions un des seuls clans à être nomade, tous les autres vivaient au QG de la résistance.
Polie s’est jointe à notre petite troupe, et nous nous retrouvions donc à être un petit groupe de huit guerriers. Polie, Red, Lok qui était aussi prétendant à la succession. Matt le ferailleur, Bop, qui était le gars avec le nombre de mort de créature à son actif le plus élevé, Sally qui était l’assistante médecin, Gwern, notre éclaireur, et moi-même.

Nous nous sommes mis en route, et Red se fichait de la façon dont Polie marchait, celle-ci fulminait dans son coin, et j’essayais d’apaiser les tensions. Cela avait toujours été comme cela entre nous, Red taquinait Polie qui démarrait au quart de tour et finissait par pleurer dans mes bras. Mais nous étions soudés, nos vingt ans approchaient et nous étions encore ensemble. Rien ne nous faisait peur, nous étions invincibles, jeunesse qui n’a peur de rien, décadente et courageuse, naïve et trop téméraire. Mais nous étions heureux, dû moins c’est ce que j’ai cru déceler dans leurs pupilles.

Nous rions, tous les jours, complices d’une même vie. La Mort ne nous effrayait pas. Non…

Notre groupe a marché pendant quelques jours, campant dans les tunnels calfeutrés, nous nous sommes fait discret, mais cela n’a pas suffit.
Car ils nous attendaient, bande de bâtard de vampires, visqueux et assoiffés, ils nous attendaient là, en rang d’oignon, sabre à la ceinture et pouvoir déchaîné.
Que vouliez vous que nous fassions face à cette dizaine de miliciens tout jeune, à peine métamorphosé, sortant tout juste des crocs de leur mère, que vouliez-vous que nous fassions ?

Gwern est tombé le premier, sa tête a roulé dans l’eau sale, sa petite tête de gamin de seize ans. Nous nous sommes battus, Polie a mitraillé tout ce qu’elle trouvait sur son chemin, Red, son long poignard à la main, s’est glissé entre eux pour les décapiter, pour arracher leur cœur, mais ils étaient trop forts. Véritablement trop fort.
Tous nos équipiers sont tombés mis à part Lok, et l’on s’est retrouvé encerclés, le sang dégoulinait de nos vêtements, maculant nos visage, figeant nos expressions en une haine sordide. J’ai serré mon poing sur l’arme que j’avais à la main, une longue barre de fer où des clous étaient enfoncés dedans, et je me suis préparé au choc.
Ils avançaient, refermant le cercle, et nous restions là, dos à dos. J’ai entendu leurs souffles s'accélérer, j’ai senti la peur les écarteler. Ils allaient mourir si je ne faisais rien. J’ai hurlé pour dissuader les vampires d’avancer. Un léger murmure a traversé leur rang, et l’un d’eux a plongé sur Red, il l’a plaqué au sol, et a mordu sa gorge comme un assoiffé. Un grondement rauque est sortit de ma gorge et ma vision a basculé, sans que je m’en rende compte mon corps s’est transformé. Ma main transformée en une énorme patte pourvue de griffes acérées s’est abattu sur le crâne du vampire et je l’ai broyé comme une simple chip.
J’ai hurlé, hurlé à la mort, et ma bouche n’avait plus rien d’humain, c’était une gueule, pleine de crocs, la langue râpeuse. Neufs queues se balançaient accrochés à mes reins, fouettant l’air avec une telle vivacité. J’ai senti mes vêtements se déchirer alors que mes cuisses se transformaient en flanc velu, d’un poil crème et blanc.
Je me suis mis au dessus de Red pour le protéger et j’ai tiré Polie entre mes jambes. Ce fut la dernière pensée cohérente que j’ai eu.

J’ai déchiqueté tout ce qui passait entre mes crocs, et mon pelage blanc a viré au rouge. Mes pattes ont enfoncé des cages thoraciques, et pourtant mon corps était encore celui d’un homme. Essoufflé, j’ai bondis sur un groupe de vampire pour attirer leur attention et les éloignés de Red et Polie. Mon amie a comprit et a soulevé Red du mieux qu’elle le pouvait, puis, elle s’est éloigné, me jetant des regards désespérés en coin.
Je l’ai regardé partir un court instant, et j’ai de nouveau hurlé, avant de ployer sous le nombre de vampires. J’ai hurlé, hurlé de douleur, hurlé en sentant la mort me prendre. J’ai lancé les cocktails que j’avais à la ceinture, et le tunnel s’est éclairé sous l’assourdissant vacarme de l’explosion. Des membres ont volé dans toute la pièce, j’ai percuté le sol avec rudesse, et quand j’ai rouvert les yeux, j’étais nu dans la boue, avec plus aucune âme qui vive autour de moi.
Je me suis relevé, péniblement, des traces de morsures sillonnaient mon corps. J’ai vu Polie faire demi tour pour revenir me chercher, Red s’est redressé et a clopiné vers moi, j’ai avancé aussi, mais déjà des vampires arrivaient à la rescousse. J’ai hurlé de nouveau :

« Fuyez, fuyez »

J’ai fixé mes amis, je leur ai murmuré combien je les aimais, combien ils comptaient pour moi. J’ai prié Dieu, que je n’avais jamais invoqué pour qu’ils s’en sortent, j’ai imploré le seigneur, loué soit lui, priez pour nous pauvre pêcheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
Mes pupilles ont suivi chacun de leurs mouvements, alors avec les maigres forces qu’il me restait, j’ai tenté d’arrêter ceux qui se lançaient à leur poursuite, mais j’ai perdu connaissance au milieu de tout ce vacarme.

Peut être étais-je mort ? Peut être pas…Dans tous les cas, je flottais, brinqueballé sur les flots du Styx. Je traversais la mer éternelle, flot impétueux de colère.
Quand j’ai entrouvert mes paupières, j’ai su que je me trouvais dans une embarcation. A côté de moi se trouvait un vampire, et un plus jeune humain l’air visiblement désespéré. Le vampire ne bougeait pas stoïque.
Mes poignets étaient entravés par de lourdes menottes, et la pièce n’avait qu’une toute petite ouverture laissant filtrer un peu de lumière.
J’ai grondé, une douleur sourde pointant dans mon crâne. Les événements me revenaient en mémoire, l’attaque, la transformation, la fuite, puis plus rien.
J’ai voulu toucher le bas de mon dos, mais je n’ai pas pu.

« Où sommes-nous ? » ai-je lâché d’une voix morne.

Le vampire m’a fixé et a détourné la tête, le gamin lui a bafouillé :

« On va droit à Aanor…. »



Edge of the Hearts

Aanor, prison hostile, où l’on en ressortait plus mort que vivant. Souvent doublement mort même. Pourquoi, pourquoi ne m’avait-il pas tué ? Pourquoi m’envoyait-il pourrir là-bas ?

Je n’ai pas eu le temps de réfléchir plus, que le bateau accostait. On nous a traîné dehors, et le vent soufflait des rafales. J’ai fixé au loin Ablstraum la magnifique, dire que n’y avait même jamais mis les pieds. Puis j’ai vu la sphère, elle semblait si proche de l’île qu’en tendant la main j’aurais pu la toucher.
Les Miliciens nous ont poussé à l’intérieur de l’immense bâtisse, sombre, crade, silencieuse. L’on aurait dit un château fort construit de bric et de broc, énorme et impénétrable.
On nous a poussé dans une salle, un humain m’a agrippé pour m’asseoir de force. L’on m’a rasé le crâne, et l’on m’a fait courber l’échine. La marque d’Aanor a pénétré ma chair, et le tatouage avec mon numéro, remplaçant mon nom, effaçant mon existence d’être d’humain.

On nous a donné un uniforme, et nous sommes passés dans une autre salle. J’ai attendu mon tour, l’humain avant moi avait pénétré la pièce.
La porte s’est ouverte, et un vieux vampire trônait là, devant un ordinateur. La faible lumière éclairait la pièce. Je me suis assis sur le tabouret, et j’ai attendu.

La voix du vieillard a déclaré :

« Vous êtes accusé de complot contre la race des vampires, de participation à une rébellion, et du meurtre du Général Quinn, milicien vampire…Votre peine est donc de….13 ans de prison ferme, dans les quartiers les plus sécurisés d’Aanor… »

Son sourire s’est accentué et il m’a fixé par-dessus ses lunettes : « Bienvenu en enfer »

Treize ans, je suis resté enfermé là, treize longues années sans nouvelles des miens, de ceux que j’aimais, treize ans sans savoir, treize ans de torture mentale, treize ans de torture physique, treize ans à devoir plier les genoux pour se faire le plus discret possible.
Les premières années ont été les plus dures, si tu ne rejoins pas un clan, il t’est très difficile de survivre. Les vampires déchus s’en prennent aux humains, et moi, coincé entre les deux, j’ai fait mon trou. J’en ai cassé des gueules, humaines comme vampiriques. J’me suis fais latter la face à de nombreuses reprises. Mon visage s’est endurcit, des cicatrices se sont ajoutées aux autres, et l’envie de sourire et rire m’a quitté.
J’y ai rencontré de nombreuses personnes, un travesti un peu bizarre, Nicklaus, digne héritier d’une famille de mafieuse, mais ils n’ont fait que passer.
Chaque putain de jour j’me suis demandé s'ils étaient encore vie, si Red allait bien, si Polie avait pu courir assez vite pour s’enfuir. Je pensais à ma mère. Et eux, savait-il que j’étais là, vivant, où me pensait-il mort…
Penser à eux devenait vite insoutenable, alors je les ai mis de côté, pendant un temps, pour oublier, pour me concentrer sur ce que je vivais, sur ma survie au sein de cet univers carcéral. Il fallait que je vive, oui il le fallait.
Mon imposante carrure en a découragé plus d’un, et n’ayant rien d’autre à faire, j’ai fais de l’exercice, beaucoup beaucoup d’exercice. Chaque muscle de mon corps était devenu visible à l’œil nu. J’ai appris à jouer aux échecs avec les plus anciens, j’ai appris à lire aussi, à compter, j’ai joué à des jeux stupides où il fallait se brûler la main le plus longtemps possible. J’ai gagné, et j’ai perdu, quand un caïd partait, un autre prenait sa place. La loi du plus fort dominait tout, et si quotidiennement tu ne faisais pas étalage de ta force, tu finissais à te faire tourner dans les douches pour ne pas mourir dans ton lit.
J’en ai pris des culs qui s’offraient, pour oublier, pour se défouler, j’ai pris sans dire merci, car il n’y a pas de peine à avoir. Chacun survit comme il peut.
J’ai eu la chance d’avoir ma cellule pour moi tout seul. Pendant de longues nuits, j’ai regardé mes mains, à essayer de les faire se transformer, de voir apparaître des griffes au bout. J’ai essayé de longues années, et au bout d’un moment, j’y suis parvenu.
Je fermais les yeux, et je pensais à Eden, à l’arbre mère, à Bear, je pensais à l’herbe sous mes pieds, et tout devenait plus simple. Mon sang semblait frémir, et mon corps se voûtait, mes mains se transformaient en pattes. Par mégarde et par manque d’entraînement, je finissais toujours par complètement devenir ce renard à neuf queues qui semblait être mon totem. Il est beaucoup plus dur de ne transformer qu’une partie de son corps plutôt que tout en entier.
Vers les dernières années d’incarcération, une longue queue blanche avait poussé dans mes reins, et les marques sur mon corps avaient écloses, libérant trois fleurs de couleur sang le long de ma colonne vertébrale. Et j’y suis parvenu, après prés de dix d’entraînement, à ne faire apparaître que des griffes à la place de mes ongles, à ne transformer que la plante de mes pieds pour courir plus vite. Acéré, j’ai tranché du fer, du verre, j’ai même appris à ôter les menottes que l’on me faisait porter quand nous sortions de notre cellule.
Des vampires ont craint pour leur sécurité, ont craint pour leur place au sein d’Aanor. Ils m’ont coincé un soir, quatre qu’ils étaient, des parias qui haïssaient les Anciens, qui haïssaient les humains.

« Alors Claw, tu fomentes une rébellion contre nous » a craché un des vampires.

Plaqué contre le mur, leur silhouettes m’enveloppant, je l’ai fixé sans sourire, mes yeux se sont rétrécit, et j’ai répondu amer :

« Se rebeller contre vous est trop facile, rien d’amusant à vous faire tourner en bourrique »

J’ai ri, mais j’ai vite déchanté. J’ai senti leurs poings massacrer mon visage, leurs crocs déchirer ma chair. Je n’ai dû mon salut qu’à des miliciens qui prenaient leur boulot au sérieux. J’ai morflé cette nuit là, mais ils ont pris aussi sévère que moi. Et les griffures que je leur ai infligé ont dû mettre des jours à guérir.
Pendant les trois dernières années d’emprisonnement, j’ai fais profil bas. Pas question de voir ma peine s’allonger.
J’ai même pris sous mon aile un gamin qui se retrouvait là car il volait pour se nourrir dans les villas de vampires. A peine âgé de seize ans et déjà marqué par le sceau d’Aanor. On a partagé ma cellule, on a partagé nos repas, on a partagé nos couchettes pour oublier.
‘Lex qu’il s’appelle, par certains côtés il m’a fait penser à Red. Même obstination, même courage, et pourtant ‘Lex est un peu trop tête brûlée, il fonce sans réfléchir et subit des conséquences plus que désastreuses.
Penser à Red me faisait mal, c’était un simili de son nom que je crachais quand le cul serré de mes partenaires se refermait sur moi. J’espérais le voir, pendant treize ans, j’ai espéré qu’il ferait une connerie et me rejoindrait ici.
Mais il n’a pas été assez bête pour faire ça. Dieu soit loué.
J’ai pensé à Polie, qui devait vivre le mauvais caractère de Red à longueur de journée, mais la connaissant, elle a dû l’envoyer bouler un bon nombre de fois.
Parfois je riais tout seul quand je repensais à tout ça.

Et sans que je m’en rende vraiment compte, un matin, on est venu me chercher. On m’a emmené, et ’Lex a suivit des yeux ma silhouette. J’ai promis de venir le chercher quand il sortirait, et j’ai quitté Aanor.

On m’a rendu mes fringues, on m’ a donné un peu d’argent, et j’ai quitté la prison. Sa lointaine silhouette dans mon dos s’est rapetissée, et le soleil m’a presque ébloui. Le clapotis de l’eau m’a bercé, et quand je suis arrivé sur le ponton, je ne pas sût quoi faire.
Les miliciens ont regardé ma queue avec un air assez étrange, et j’en ai profité pour l’enrouler autour de la taille, et réajuster mon t-shirt.
Mes fringues étaient trop petites comparées à la masse de muscles que j’étais devenu. J’ai regardé la petite liasse de billet, et j’ai déambulé dans Albstraum. J’ai visité le quartier sordide des humains, et j’me suis dis que finalement, ils étaient aussi mal lotis que nous.
Je me suis arrêté dans un bar, j’ai bu, un peu, beaucoup. J’me suis acheté des fringues dans une friperie, des trucs plus larges, et même une parue de pompes militaires que j’ai lassé avec plaisir. J’ai fourré ma queue autour de ma taille, et les poils soyeux m’ont fait repenser à Bear. Je lui avais promis de retourner là-bas, je lui avais promis.
J’ai dérivé pendant toute la journée, puis je me suis glissé dans le métro. J’ai croisé mon reflet dans les vitrines des magasins, mes cheveux avaient poussé, ils étaient blond, d’un blond crème et mes yeux avaient viré au doré. J’étais une véritable montagne de muscle, et je prenais bien deux sièges à moi tout seul dans la rame de métro.
Je suis resté dedans, jusqu’au terminus, et même après. Quand le métro a fait demi-tour, j’ai brisé une vitre, et j’ai sauté sur le sol, j’ai roulé, et je me suis relevé avec souplesse, et j’ai remarqué que rien n’avait changé.
La puanteur me prit le nez, et j’ai presque sourit devant cette odeur familière. J’ai jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule et j’ai regagné la ligne de ceinture. Mon nouveau statut de bête a fait reculer les monstres, et je n’ai croisé âme qui vive. Le chemin m’a semblé si familier, c’était un peu comme si je n’étais pas partis.
J’ai tourné, retourné, j’ai marché dans l’eau croupie, escalader les tas d’immondices, et j’ai vu, au loin la lumière du clan. Je les ai retrouvés. Mon cœur s’est emballé, j’ai entendu des éclats de voix, et j’ai reconnu ma famille. J’ai un peu couru, et je les ai vu, tous les deux. Les mêmes en différent. J’ai ris, ris de bon cœur, j’ai sentit mon cœur se soulever quand ils se sont tournés vers moi, et mes bras se sont refermés sur Polie, je l’ai serré contre moi, respirant l’odeur de ses cheveux, elle avait grandit, et était devenu une vraie femme avec tout ce qu’il fallait là où il fallait. Je l’ai serré si fort qu’elle a couiné. J’ai rit, et je me suis tourné vers Red. Il avait changé, plus pâle, quelque chose avait changé, ses cheveux ? Oui, mais autre chose.
Je l’ai fixé et j’ai tendu les bras, je me suis avancé, lui souriant, et à son tour je l’ai serré contre moi. J’ai embrassé son front, j’ai frôlé sa joue, et j’ai reculé alors qu’il avait l’air un peu choqué. Quelques chose a explosé dans mon dos et j’ai sursauté. Tout avait explosé, et de la fumée nous fit tousser. Je n’ai pas compris, j’ai fixé Polie qui a baissé les yeux et j’ai croisé le regard de Red, puis j’ai souris, légèrement.
Red avait viré du côté obscur. Je n’ai rien dit, il n’y avait de toute façon rien à dire. Sa présence ici signifiait qu’il restait fidèle à notre cause, et je ne parvenais à me faire à l’idée que Red puisse aimer les vampires.

J’ai repris ma vie au sein du groupe, ce clan qui n’avait tant fait défaut pendant mes longues années d’enfermements. J’ai toutefois eu beaucoup de mal à me refaire à la vie de groupe, à devoir partager les repas, à ne plus raser les murs, ni même à vivre en communauté.
Cela a été dur, toutefois les nouvelles activités du clan me permettaient de me défouler, et ma venue en a enchanté plus d’un.
Ma mère avait rejoint un autre clan, toujours axé sur le ravitaillement. Mais maintenant, nous ne faisions que tuer. Tuer tout ces vampires, tuer tous les monstres que l’on croisait. Les capacités de Red ont vite été utiles, et la fureur que j’avais acquise au court de ces treize années d’enfermement a explosé. J’ai hurlé à la lune pendant mon premier combat, j’ai refusé d’écouter les ordres de Polie, et j’ai fondu sur les deux miliciens en vadrouilles. Ma gueule de Renard s’est refermée sur leurs gorges et le sang dans ma bouche m’a fait japper de plaisir. D’un coup souple de la mâchoire j’ai envoyé la carcasse du vampire se fracasser contre un mur, et j’ai bondi sur le deuxième. Mes dents se sont enfoncées dans sa chair pourrie, et je l’ai dévoré sans honte.
Dans ces moments là, il devient difficile pour moi de retrouver mon apparence humain.

Polie a couru vers moi, Red sur ses talons.

« Elliot, putain mais qu’est ce que tu fous ? » a-t-elle hurlé, hors d’elle.

Alors que mon corps reprenait forme humaine, je l’ai fixé sans comprendre.

« Le but c’est de les tuer non ? » j’ai poussé un petit rire goguenard, et j’ai haussé les épaules avant de faire les poches aux miliciens. Polie a soupiré et s’est détournée pour ramasser ce qu’il restait de l’autre, et enfouir les cadavres dans l’eau profonde d’un bassin.

Quand nous sommes rentrés au campement, Red m’a prit à part pour me faire la morale :

« J’peux savoir à quoi tu joues là ? »

Je l’ai fixé sans comprendre, ne répondant rien pour ne pas m’énerver.

« T’es plus en prison, t’as des gens à protéger, tes conneries vont nous faire tuer si tu continues comme ça »

Mon sang n’a fait qu’un tour, et je me suis redressé de toute ma hauteur. Red m’a alors apparu si petit et si fragile.

« T’es qu’un putain de vampire, tu ne peux pas crever aussi facilement »

Red m’a fusillé du regard.

« Et Polie tu y as pensé à Polie. Depuis que t’es revenu, tu fous tout le monde sur les nerfs, t’es toujours là à chercher la bagarre, à vouloir tuer du vampire, tu ne penses même pas aux autres. Tu penses même pas à Polie qui dit rien, et qui subit tes assauts furieux parce qu’elle est gentille et qu’elle t’a toujours aimé plus qu’elle ne le devrait. T’es devenu un stupide crétin Elliot, t’étais pas très brillant avant, mais au moins t’étais gentil. »

Mon poing est partit tout seul. J’ai frappé Red, aussi fort que je le pouvais, j’ai enfoncé mes griffes dans sa chair et j’ai hurlé de fureur. De quel droit jugeait-il qui j’étais ? Qu’il vienne vivre à Aanor.

« Tu ne sais pas quoi tu parles, tu ne peux même pas comprendre » ai-je râler, alors que je reculais, l’écume de rage aux lèvres. « TU NE SAIS PAS CE QUE J’AI VECU, ALORS FERME LA » ai-je hurlé de plus belle.
Red s’est jeté sur moi, j’ai senti mon bras chauffer, et je l’ai projeté en arrière. L’explosion a eut lieu juste derrière moi. Haletant, j’ai sentis mes griffes poussé hors de mes doigts, j’ai sentis ma queue battre le vent dans mon dos.

« Pense ce que tu veux Red, mais plus jamais tu pourras me comprendre… »

Des bagarres comme celle-ci, il y en a eu d’autres, beaucoup d’autres. Nous nous hurlions dessus, et même les pleurs de Polie ne nous arrêtaient plus.
Il n’y en qu’en combat que nous arrivions à nous entendre, la fureur qui nous animait nous a valu bien des surnoms. Nous n’en avons retenu qu’un « Slayers ».
Même le sexe est devenu orageux chez nous. Red a refusé de plier, et il a refusé que je fasse quoi que se soit avec Polie par peur que je lui fasse du mal.
Je l’ai hait, pendant un temps. J’ai été voir ailleurs, et je ne m’en suis pas caché. La distance, la froideur, la rancœur, tout cela a fait explosé notre clan en morceaux.

Et un soir, alors que nous rentrions de combat après une sévère défaite, Red s’en ait de nouveau pris à moi.

« T’es qu’un sale égoïste Elliot, un putain d’égoïste »

J’ai braqué mon regard sur lui, et j’ai essayé de ne pas m’énerver, mais quand son poing a percuté ma joue, j’ai grondé, je l’ai poussé contre un des murs et il a percuté une caisse. J’ai bondit lui et j’ai crié.

« Qu’est ce que tu vas dire Red, hein, tu vas souhaiter que je ne sois jamais revenu… ?? »

Sa force de vampire m’a écrasé, et il a susurré.

« Oui, j’aurais souhaité que tu ne remettes jamais les pieds ici….Surtout pas pour faire du mal à ceux que tu aimes. »

Je l’ai fixé, j’ai cligné des yeux, et je l’ai repoussé avant de m’enfuir dans ma tente. J’ai repensé à tout ce que j’étais devenu. La bête qui vivait en moi, j’avais les mains qui tremblaient, et j’avais envie de pleurer.
Il n’y avait qu’un seul moyen, un seul moyen de redevenir celui que j’étais avant.

Bear. Il saurait m’expliquer.

Ce soir là, j’ai fais mon sac, et je suis parti.

Un ailleurs hors du temps.

J’ai retrouvé le chemin, sans peine, comme si j’étais parti hier. Je retraçais ce que j’avais quitté, et dans les lointaines brumes j’ai vu l’arbre maison s’étendre. Immense. Le vent a soufflé, balayant mes longs cheveux comme pour me souhaiter la bienvenu.
Bear m’attendait au pied de l’arbre, il m’a sourit et m’a serré dans ses bras, comme si nous nous étions quitté hier.
Je l’ai suivit, et j’ai retrouvé avec plaisir cette odeur d’herbe fraîche, cette vie paisible et calme.

Bear a fait de moi son Novice, il m’a enseigné les us et usages de Last Eden. Nous avons longuement parlé de Gaïa, du port des armes. De l’existence des vampires. Nous n’étions pas d’accord sur certains points, et je me suis emporté, encore.
Bear a souris et le lendemain nous sommes partit direction le passage aux milles sources. Nous avons méditer sous l’eau, les chutes martelant nos épaules et effaçant mes mauvaises pensées. J’ai mangé à ma faim, des choses qui avaient tellement de goût que le reste paraissait soudainement fade.
Nous sommes resté un long moment dans les sources.
J’ai appris à me maitriser, à canaliser ces émotions de fureur que j’avais eu à Aanor. J’ai appris à dompter la bête qui était en moi.
Mais malgré mes bonnes intentions, il suffisait de pas grand chose pour me faire replonger. J’ai eu une longue période d’abstinence, cela m’a fait du bien, de ne pas éprouver d’envies charnelles, de ne penser à rien d’autre qu’à moi, à ne préoccuper de rien d’autre que de mes émotions.
Le calme olympien qui m’habitait d’ordinaire m’est revenu. J’ai appris à sculpter le bois, faire des meubles me permettait d’apprendre la patience, je me suis occupé d’enfants, j’ai ri à la taverne, j’ai chanté en cœur avec tous lors de banquet.
J’ai accédé au rang d’Adepte, même si toutefois ma foi restait encore sceptique. Mais je partageais leurs valeurs, leurs sentiments, leur haine des vampires.

Des fleurs ont poussé dans mon dos, éclosant sur mes omoplates, puis sur mon torse. Mes oreilles se sont transformées peu à peu. Elles se sont allongées, couvert de poils blonds, elles s’agitaient aux moindres sons. Mes pieds se sont transformés en pattes, des coussinets sont apparus. Je devenais animal, de plus en plus, et pourtant, étrangement, je me sentais en accord avec moi même.
Je suis resté peut être, un, deux ou trois ans à Last Eden.

J’ai oublié le Clan, j’ai oublié les vampires. J’ai oublié Red et Polie.

Mais malheureusement, eux, ne m’avaient pas oublié.


Si vous avez envie de jouer Polie : Rendez-vous ici
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Leiro Cantarelli

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Leiro Cantarelli

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Métier : Membre du Conseil


° Claw Vide
MessageSujet: Re: ° Claw   ° Claw EmptyDim 19 Juin - 16:20

Tout comme pour Red, super fiche, vraiment classe !
J'adore le concept !


Validée donc =D

Ton total de points de Magie au démarrage : 100 pts.

Citation :
Coûts en Points de magie du pouvoir :

Utilisation force Minimale : 20 pts de Magie.
Utilisation force Moyenne : 50 pts de Magie.
Utilisation force Optimale : 110 pts de Magie.
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° Claw Vide
MessageSujet: Re: ° Claw   ° Claw Empty

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° Claw

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