₪ IL ÉTAIT UNE FOIS... ₪
° Passé :Peut être en avez-vous entendu parler, comme une rumeur lointaine, un vague bruit de couloir auquel vous n’avez jamais prêté attention. Mais cette petite chose qui vous taquine l’esprit existe belle et bien.
Sous vos pieds, là, invisible, fourmille quelques survivants. Des résistants oppressés, traqué comme des bêtes, clandestins aux grands cœurs.
C’est dû moins ce qui se laisse entendre.
Vous qui marcher sur nos têtes, vous qui vivez sans craindre notre courroux, vous qui ne possédez pas de cœur. Vous dont le sang donne la mort. Vous dont la force peut éclater une âme d’un seul doigt. Vous qui ne rêver plus. Vous dont l’espoir à déserter vos mémoires.
Oui, vous, profitez en bien, vivez vos derniers instants, riez si vous le pouvez encore, massacrer et tuer si cela vous chante. Car bientôt, très bientôt, le monde va baculer
Oui vampires. Ecoutez notre chant, écouter le battement de nos cœur, écouter le souffle qui sort de notre bouche. C’est ce que l’on appelle la vie. Nous allons remonter des entrailles de la terre, nous jailliront sur votre route, à chaque croisement nous serons là, derrière chaque visage familier il n’y aura notre présence.
Préparez vous.
Car nous sommes la Résistance.]Sans enfance.Je suis né dans un de ces camps de réfugiés, dans une des galeries souterraine, où était implantée l’infirmerie de fortune. Entre la crasse et le sordide, j’ai vu le jour dans les ténèbres.
Le taux de natalité en ce lieu est très bas, voir quasiment impossible et quand naisse les enfants, très peu survive. Alors autant vous dire que l’on n’a pas été nombreux. A vrai dire, nous étions trois, trois enfant, d’à peu prés du même âge.
Ce qu’il faut savoir, c’est que dans les sous-sols, la survie s’organise. Il existe environ, cing ou six communautés différentes, le nombre n’est pas vraiment précis, et chaque petit groupe à son propre chef. Et au dessus de cela, il existe un Chef.
Je suis le fils de Nier, le Chef du groupe de ravitaillement, chaque groupe se ravitaille, mais celui de mon père était le plus efficace et celui qui ramenait le plus souvent le plus de vivres, mais c’était aussi celui qui perdait le plus d’hommes et de femmes. On nous a d’ailleurs surnommé « Les Voleurs de Vie », car nous volions de quoi vivre, et nous volions la vie de nos camarades.
Mon père était un homme rude, sans peur, bourré de cicatrice et de blessure de guerre, sa jambe était une jambe mécanique, rafistolé avec les moyens du bord. L’on aurait dit une espèce de gorille, immense, et ses mains étaient tellement grandes et fortes qu’il aurait pu vous fracasser le crâne avec seulement deux doigts. Ma mère, Nivee, était l’infirmière en chef. C’était une femme au physique quelque conque mais qui dégageait une fureur de vivre suffisamment importante pour vous faire baisser les yeux quand vous pensiez à la mort.
La nuit où je suis né, naquit aussi dans notre communauté : Rian, que l’on surnommait Red à cause de la couleur de ses yeux.
Nous avons grandit dans ce paysage désolé, où la puanteur devient habituelle, où la lumière n’existe pas. Il n’y a que cette lumière artificielle qui vous bousille les yeux, les flashs des bombes artisanales lancés pour se protéger.
Nous changeons d’endroit très souvent, sans laisser de trace. Nos jouets étaient des conserves, des armes à feu déchargés avec lesquelles nous nous amusions à tuer des vampires invisibles. Car, ici la bête la plus féroce est sans nul doute le vampire. Vil créature de vice, qui esclavage, mutile et tue sans remord. Comment pouvez-vous exister alors que vous êtes mort depuis si longtemps.
Avec Red, nous courions avec nos armes factices pour s’entretuez. Ici point de chat, mais un vampire, et c’est un sort funeste qui l’attendait.
Dans les souterrains, l’on grandit vite, l’innocence s’estompe aux sons des combats et quand l’on voit des cadavres où des gens disparaître aux tournants de tuyaux, l’on devient vite très réaliste.
A quatre ans nous savions déjà reconnaître le cadavre d’un rat et savoir si il était encore mangeable ou pas, tout ça juste à l’odeur. Nous savions rechargés des armes à feu alors que d’autres suce encore leur tétine.
Red était mon meilleur ami, et j’étais le sien, nous étions fourré ensemble, tout le temps, comme des frères. Et lorsque ses parents ont succombé lors d’attaque d’un train de marchandises, il est venu vivre avec nous.
Je revois encore ses larmes de rage sur ses joues de gamin, sa bouche enfantine se torde dans une grimace de douleur, son nez coulait, et l’arme qu’il avait dans les bras était bien trop grande pour lui.
Il courait avec ses petites jambes d’enfant de huit ans, un fusil mitrailleur accroché dans le dos. J’ai échappé à l’étreinte de ma mère, et je lui ai courut après.
Il faisait sombre, et Red à courut sans savoir où il allait, slalomant dans les souterrains jusqu’à rejoindre les égouts.
Les cris de notre communauté se sont estompées, et il n’y eu plus que le silence pesant du clapotis de l’eau salle.
Je l’ai rattrapé, la main sur l’épaule :
«
Red » ai-je dit d’une voix essoufflé. «
Il est trop tard, tu ne pourras plus rien faire… »
Il s’est retourné vers moi et m’a giflé, son visage exprimait tellement de douleur et de détresse, que j’ai pleuré aussi.
«
Red….c’est trop tard. »
Je me suis jeté sur lui pour lui arraché son arme des mains, et il a hurlé.
«
Elliot, laisse moi, laisse moi les venger…Laisse moi tuer tous ces bâtards de vampire »
Je l’ai frappé, durement, et sous la crasse qui nous couvrait, une légère trace rouge à pointer sur sa joue. Je l’ai secoué pour lui faire reprendre ses esprits.
«
Et alors quoi, tu vas courir pour te venger, et ils te crèveront comme ils ont tué des parents, rien à foutre qu’tu sois un gamin de huit ans, rien à foutre que ton cœur batte, t’es que la nourriture à leur yeux, une putain tranche de steack…. »
Les larmes coulaient sur mon visage alors que je hurlais pour qu’il reste à mes côtés. Et Red à finit par se calmer, il a lâché l’arme qu’il tenait dans la main, et s’est redressé pour m’enlacer. Nous avons pleuré ensemble dans la pénombre à peine éclairé par un néon clignotant d’issus de secours.
«
On les vengera Red, quand on sera grand, grand et fort, on leur en fera tellement bavé qu’ils périront tous, et jusqu’au fin fond de l’histoire, on se souviendra de notr’putain de prénom… »
Riant, je l’ai serré fort dans mes bras, et je l’ai aidé à se relever. C’est à ce moment qu’on lointain gémissement s’est fait entendre. Nous nous sommes regardés, et nous nous sommes mis à courir. C’était un dévoreur, immonde créature qui traque ses proies pour leur bouffer la moelle épinière. Nous avions beau connaître les souterrains, le chemin semblait se dérober et nous envoyer droit dans les méandres des Abysses.
Et la créature nous à rattraper, elle s’est jeté furieuse sur Red et lui a mordu le bras avec sauvagerie, Red est tombé au sol en criant, et j’ai ramassé l’arme, je l’ai pointé sur le Dévoreur, mais il bougeait trop.
J’ai eu peur, peur d’appuyer sur la gâchette alors que mon ami, mon frère se débattait pour sa vie. Puis, tout à coup, une détonation à retentit, et la créature s’est affalée, vidant tripes et boyaux sur Red. Il a poussé un cri d’écœurement, et s’est vite redressé pour s’épousseter.
Je n’ai pas compris, car je n’avais pas tiré.
Alors des ténèbres elle est sortie, Polie, gamine des souterrains, avec ses longs cheveux blonds et bouclés, dans sa main se tenait un neuf millimètre encore fumant.
Elle semblait à peine plus âgée que nous, et ses fringues étaient couvertes de sang, une partie de son visage était légèrement brûlé. Nous l’avons regardés avec des yeux ronds, et elle s’est évanouit, tombant rudement sur le sol.
Nous nous sommes précipités vers elle, et nous l’avons issé sur mon dos.
«
Elle vient d’où celle-là ? » m’a demandé Red alors que nous marchions pour retrouver le chemin du camp.
«
J’sais pas, sûr’ment d’un autre clan..Où bien de tout là haut…. »
C’est finalement une petite faction de notre communauté qui nous à retrouvé, et nous avons accueilli Polie qui semblait visiblement avoir oublié ce qui lui était arrivé.
Polie est restée avec nous, un couple du clan, à bien voulu s’occuper d’elle. Elle vivait à peine à deux tentes de la notre, et nous étions devenus comme larron en foire.
Nous avons ris ensemble, pleurer, hurler, crier, bagarrer, jouer, prier, manger, dormir, nous faisions toujours tout à trois.
Comme nous n’étions que des enfants, nous ne faisions que de menus tâches, simples et sans danger. Mais cela ne nous plaisait pas, nous avions beau avoir douze ans, nous ne voulions pas être inutile, nous voulions nous battre, tuer du vampire, voler de la nourriture.
Alors quand on avait finit nos tâches respectives, nous « empruntions » les armes de nos parents, et nous entraînions dans les bas fonds des souterrains.
A trois nous n’avions peur de rien.
«
A toi Elliot, vise le rat là-bas…. »
Polie me tendait son arme, et Red ricanait derrière.
«
Il y arrivera jamais, il est beaucoup trop loin… »
J’ai esquissé un sourire, et j’ai enlevé le cran de sécurité, j’ai pointé mon arme et j’ai tiré. Le rat s’est enfui sous le bruit, intact.
Pestant, j’ai soupiré alors que Red riait en se foutant de ma gueule. Polie à secoué la tête, et s’est avancé vers moi, et m’a entouré de ses bras pour tendre mon bras où je tenais l’arme. Je me suis senti étrange à ce contact, et j’ai détourné les yeux alors que Red se faisait soudainement bien silencieux.
«
Pointe ton arme, et ne ferme pas les yeux, regarde là où tu tires… »
Elle a bougé mon bras, et m’a forcé à appuyer sur la détente. Le coup est parti et un couinement s’est fait entendre.
Le rat venait de périr.
«
Pas mal » ai-je dit en me dégageant de son étreinte pour aller ramasser le rat et l’accrocher à ma ceinture. «
Tu manques jamais ta cible Po ‘ »
Elle a rit, et Red à grogner alors que je le fixais sans comprendre, puis nous avons fait marche arrière. La lumière tamisé d’un des tunnels à sauté et nous nous sommes retrouvés dans le noir. Un sifflement s’est fait entendre, et la lumière à tressautée, alors au loin, nous l’avons reconnu. Cette silhouette de vampire, que faisait-il là ?
Certains vampires vivent dans les égouts aussi, et tout comme nous, il est très difficile pour eux de trouver de la nourriture.
Il a courut vers nous, et nous avons détalé comme des lapins. Il semblait faible, sa peau était cireuse et tombante, mais même dans cet état, il restait un adversaire redoutable.
Nous avons couru, connaissant les lieux, nous l’avons éloigné du clan, courant comme des dératés. Pendant plus d’une heure, nous l’avons semé, puis nous nous sommes cachés dans un recoin presque invisible.
Nous avons entendu, et soudainement il nous sauté dessus, enfin il sauté sur Polie, et elle s’est débattue comme elle à pu. Sa langue était sortie ainsi que ses crocs, et il lui bavait du sang dessus. Red à été le plus vif, il ramassé un des débris d’escaliers en fer qui traînaient là et lui à planté dans le dos.
Le vampire s’est désintégré, et Polie à reprit son souffle, se redressant non sans mal.
«
Comment a-t-il fait pour nous retrouver, les égouts puent tellement que c’est presque impossible de suivre quelque chose à la trace… ?? » Ai-je demandé.
J’ai fixé mon meilleur ami sans comprendre et l’on s’est tourné vers Polie qui bégayait.
«
Je..je suis désolée…je..J’ai mes règles… »
Et effectivement, du sang maculait ses cuisses, traçant un sillon jusqu’à sa cheville.
«
C’est…C’est ma première fois….Je… »
Et c’est à cet instant que Red à changer de comportement vis-à-vis d’elle.
Bête adolescence.Ce qu’il faut savoir, c’est que Red est un garçon assez grand, assez sec, mais avec des muscles développés. Métisse, sa peau est légèrement mat, et ses yeux sont rouges, et il porte des cheveux court d’un noir jais. Red est plutôt beau gosse, il à un charme fou, et est d’une intelligence incroyable. Il arrive toujours à trouver des solutions à tout. Red est vraiment épatant comme gars.
Polie, elle, elle est plutôt petite, pas ronde pour un sous, parce qu’après tout on ne peut pas tellement manger à nos faim. Ses yeux son brun, et ses longs cheveux sont blonds et bouclés. Et elle sacrément jolie. Quand vous l’emmener en combat avec vous, vous pouvez être sûr qu’elle ne manquera jamais sa cible. Certains on des dons comme ça…Red la surnomme planche à pains, parce qu’elle n’a quasiment pas de poitrine.
Quand à moi, à cet âge, environ dix huit ans, j’étais déjà aussi carré qu’une armoire à glace, et je portais mes cheveux court brun. Je ressemblais beaucoup à mon père, et quand on nous croisait l’on aurait pu croiser des vikings que cela n’aurait pas été différent. Sauf que je ne porte pas de barbe mais bon…Je ne suis pas idiot, mais je ne suis certainement pas aussi intelligent que Red. Ca c’est sûr !!
Red n’a cessé de tourner autour de Polie pendant toute son adolescence, il l’a voulait pour lui, puis à vrai dire c’était la seule jeune fille de notre âge. Mais bon…Il s’est mis à la courtiser, à lui ramener de la bouffe qu’on trouvait très difficilement, il se glissait même hors des souterrains pour lui prouver son courage.
Et moi, je restais là, ne voulant pas quitter cet endroit, je n’avais jamais vu le ciel, ni même un nuage. Depuis que nous avions grandit, nous avions chacun des tâches différentes au sein du groupe, Polie faisait partie de l’équipe de chasse, ils traquaient les créatures, et tout ce qui était susceptible d’être mangé, Red convoyait vers la surface pour voler dans les magasins, il soutirait de l’argent, évitant les vampires du mieux qu’il pouvait, et ces périodes d’absences m’inquiétaient toujours. Mais il revenait, les bras chargés de conserve.
Quant à moi, je faisais un peu de tout, je réparais les armes, je rafistolais les tentes, je déblayais les chemins, soulevant des tonnes de déchets à bout de bras. Je suis très vite devenu baraqué, et alors que les femmes fuyaient l’intelligence de Red, elles se sentaient rassuré par mon imposante carure. Et même celles âgées qui m’avaient élevé comme leur fils commençaient à me tourner autour.
Alors que je soulevais un convoi de bidon d’eau potable dans un recoin du clan, Polie m’a rejoins, me tendant un paquet de gâteau miraculeusement immaculé.
«
Tiens Elli’, fais une pause… »
Riant, j’me suis assis à ses côtés, et j’ai mangé les gâteaux avec gourmandise.
«
On a chopé un nid de Dévoreur, on y a mit le feu, mais quelqu’un ont survécu, j’pense que cette nuit va être un peu agitée » dit-elle en balançant ses jambes alors qu’elle s’asseyait sur une poutre en fer. Mâchant un chewing-gum, elle tourna la tête vers moi.
«
Tu te souviens de comment est-ce qu’on s’est rencontré ? »
Je lui ai souris.
«
Pour sûr que jm’en souviens, tu nous à sauvé la vie. On a une dette envers toi. Une dette éternelle… »
Ses yeux chocolat se sont braqués sur moi, et elle à sauté avec souplesse à terre, pour se planter devant moi.
«
J’ai un moyen de te la faire rembourser ta dette »
«
Ah oui ? »
Elle s’est avancée avec une démarche que je ne lui connaissais pas et s’est penché vers moi pour m’embrasser. Ses lèvres étaient fraîches et douces. Je suis resté les yeux grands ouverts et elle à chuchoté :
«
Sois mon premier homme »
Mon visage s’est empourpré, et j’ai bégayé :
«
Mais et Red ? Il est fou de toi !! »
Se redressant, elle à eu l’air tout d’un coup visiblement irrité.
«
Red n’est qu’un égoïste. J’veux pas de lui pour ma première fois »
Je l’ai regardé sans vraiment comprendre, que pouvais-je lui apporter de plus que Red. Elle m’a de nouveau embrassé.
«
Je sais que toi, tu seras doux »
Puis elle s’est évaporée, et je me suis sentit bien idiot.
A vrai dire, je ne savais même pas quoi à propos de ça. J’aimais beaucoup Polie, elle était jolie, sympa, rigolote, absolument adorable, et une véritable guerrière, mais je me sentais mal vis-à-vis de Red. Je savais ce qu’il éprouvait pour elle, alors j’ai passé de longs jours, mais je voyais le regard insistant qu’elle me lançait. Alors, je lui ai dit de me retrouver dans ma tente, le soir même.
J’étais si anxieux, que j’ai été incapable de soulever quoi que se soit de la journée, et quand le moment est arrivé, j’étais assis sur ma couverture, torse nu, à me demander si ce que je faisais était une bonne idée.
Mais Polie est arrivée, elle s’est glissé dans ma tente et m’a rejoint sur la couverture, j’ai posé ma main sur son épaule, plus vraiment sûr de moi, et sa peau était brûlante.
Ses lèvres ont capturées les miennes et je lui ai rendu son étreinte, sentant déjà mon pantalon se resserrer d’un coup.
Polie sentait bon, ses cheveux étaient propre, et j’ai soudainement eu honte de sentir un peu la sueur, et d’avoir des tâches de crasse sur la peau. Mais elle à balayé toutes mes pensées, se collant contre moi, ses mains minaudant sur mon ventre.
Je lui ai dévoré les lèvres avec ardeur, soudant mon bassin au sien, puis j’ai fermé les yeux, laissant l’odeur de propre qu’elle diffusait m’embaumer. J’ai glissé mes mains dans son dos pour la serrer contre moi, et j’ai empoigné une de ses seins. Elle à pousser un petit gémissement qui m’a fait ouvrir les yeux, et là, dans l’embrasure de la porte j’ai vu Red qui nous regardait, de la fureur déformant ses traits.
J’ai relâché Polie à une vitesse impressionnante, et malgré la gêne entre mes jambes, je lui ai couru après.
Tout le camp était plongé dans la pénombre, seul brillait dans le lointain le feu qui servait aux gardiens de nuit.
«
Red, attends… » ai-je crié alors qu’il s’éloignait. Je l’ai rattrapé, et je l’ai retourné de force. J’ai vu, les larmes sur son visage et il m’a frappé.
«
Je croyais que tu étais mon ami ‘Liot, mais t’es rien d’autre qu’un beau salaud…. »
Je l’ai regardé sans rien dire, et je l’ai laissé m’échapper.
Polie m’a rejoins et à posé sa main sur mon épaule, je me suis dégagé d’un mouvement bourru, et je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.
Les jours qui ont suivit ont été long, j’ai été un acharné du travail, et j’ai fusillé Polie du regard à chaque fois qu’elle essayait de s’approcher.
Puis après de longues semaines, mon père est venu me demander de participer à la prochaine attaque de convoi.
Un train de marchandise en direction du Palais des Anciens devait passer demain dans la nuit. Bien entendu, attaquer de nuit était totalement suicidaire car les vampires seraient là, mais les rations du clan se raréfiaient, et il devenait dur de se nourrir.
J’ai acquiescé, fier de savoir que je serais de la prochaine sortie.
Red m’a rejoint dans ma tente cette nuit là. Il avait l’air encore plus furieux.
«
Alors, on propose à ceux qui trahisse leur amis de participer aux attaques des convois ? Ttsss… »
Il semblait visiblement très énervé, et je n’ai pas su quoi répondre que de baisser les yeux.
«
J’suis désolé », fut la seule chose que j’ai pu dire.
«
J’en ai rien à foutre de tes excuses, tu m’as trahis, alors que tu savais que j’étais fou d’elle, tu me trahis et on t’emmène tué du vampire. Et moi, on me laisse sur le carreau comme un con… »Cria t-il hors de lui. «
T’es même pas foutu de lacé tes chaussures correctement et c’est toi qu’on emmène..Putain.. »
Mon cœur s’est serré, et je suis resté prostré.
«
T’es qu’un lâche Elliot, un putain de gros lâche, t’as que du muscle, et rien dans la cervelle. »
J’ai redressé la tête pour le fusiller du regard.
«
Et alors, ça t’as jamais posé de problème avant… »
Inspirant, je me suis levé et je lui ai saisit le poignet.
«
C’est vrai que je réfléchi pas beaucoup, et que je préfère les choses manuelles, c’est vrai que j’suis qu’un idiot…Mais j’te jure que je ne voulais pas te blesser…Je… »
Puis, soudain, je me suis penché et je l’ai embrassé. J’ai posé mes lèvres sur celle de Red, et j’ai agrippé sa mâchoire pour l’empêcher de s’enfuir. Mais son poing s’est abattu dans mon ventre et j’ai grondé. Il m’a dévisagé et à quitté la tente.
Un homme tu deviendras. Le lendemain, j’ai rejoins mon père, l’œil visiblement fatigué, mais le corps impatient. J’avais enfilé un pantalon teint en noir, ainsi qu’un pull à manche longue, tout aussi sombre. A mes chaussures montantes, j’ai accroché un poignard, puis j’ai pris une arme, j’ai suivis le groupe.
Red était appuyé contre une des colonnes qui soutenait le souterain, et me fixait d’un air sombre. Polie, se tenait à quelques mètres de là, et se tordait les mains, ses yeux faisant des vas et viens entre Red et moi.
Je leur ai jeté un dernier regard, et j’ai emboîté le pas au groupe. Nous avons marché, de longues heures. Puis un frémissement à parcourut le groupe.
Nous étions arrivés.
Là, à la sortie d’une grotte, s’étendait une immense caverne, de lourdes colonnes de roches soutenait le socle qui permettait au bâtiment des Anciens de tenir. Une myriade de rail naviguait, et des trains, entrant et sortant par plein de grottes différentes pénétrait le palais pour y déservir leur précieuse cargaisons.
Mon père m’a montré une rail, un peu plus haut, et nous avons grimpé, nous nous sommes engouffrés là, et sur un geste, simple, chacun à vérifier ses explosifs, poignard, et le peu d’armes à feu que nous avions.
Dans le lointain, un train s’est fait entendre. Le vent s’est soulevé, et la rame est passée à quelques centimètres de nous. Chacun a lancé son grappin, et nous avons escaladé le train comme nous avons pu.
Les gars se sont engouffrés dans le wagon à une vitesse ahurissante, je l’ai ait rejoins comme j’ai pu, peu habitué à devoir crapahuter sur des choses en mouvement.
Le wagon regorgeait de conserves en tout genre, de fruits frais, de gourmandises, biscuits secs, barres chocolatées, thé, café, sucreries, pâtes d’amande, guimauves, et surtout quelques rares morceaux de viandes. Il y avait aussi des trousses de secours empaquetées dans des caisses en bois, des vêtements chauds, et des uniformes de la milice.
Mon père et moi nous nous sommes regardés, et nous avons commencé à remplir nos sacs le plus rapidement possible. Il était impossible de tout prendre, les caisses étaient bien trop grandes.
Et le train ralentissait dans un bruit d’enfer.
J’ai fourré des tonnes de barres énergisantes dans mon sac, des trousses de premiers soins, des médicaments, de la farine, quelques conserves et un peu plus loin, sur le sol, j’ai vu le petit paquet de chewing gum dont raffolait Red.
Mon père m’a hurlé de quitter le wagon, alors qu’il remontait déjà sur le toit pour quitter le navire en marche.
J’ai couru vers le paquet et je l’ai saisi très rapidement, je l’ai fourré dans ma poche et je suis remonté par l’échelle au bout.
Malheureusement, je me suis retrouvé pris entre deux feux, des miliciens vampires avaient surgit et s’avançaient vers notre groupe qui se retrouvaient acculé sur le dernier wagon.
J’ai tourné la tête pour fixer les vampires alors que mes cheveux blonds collaient à mon visage par la sueur.
Mon souffle a ralentit légèrement, et comme si tout se passait au ralentit, j’ai vu la locomotive exploser. Les vampires se sont retournés et le groupe a sauté à terre, se retrouvant sur les rails, suspendu à des centaines de mètres au-dessus du vide.
Mon père a hurlé pour que je saute, et j’ai regardé par-dessus mon épaule. Un vampire m’a sauté dessus et m’a projeté au sol, j’ai hurlé alors que mes bras tentaient de se rattraper. Le vampire a basculé avec moi, et je lui ai enfoncé mon pied dans le ventre. Du sang a jailli de sa bouche alors que ses crocs essayaient de me mordre. Sa force était sans commune mesure avec la mienne. J’ai vu mon père courir vers moi, j’ai vu le vampire se redresser avec l’air féroce, j’ai vu sa main se tendre et rougeoyer.
J’ai hurlé à plein poumon, et je me suis jeté sur le vampire. Nous avons basculé tout les deux dans le vide, et les rails ont explosé.
J’ai chuté, pendant un temps infini, pendant ce qui semblerait être une éternité. Je suis tombé, agrippé à ce corps qui se débattait.
Puis il y a eu du froid, les ténèbres m’ont engloutit et de l’eau a envahi ma bouche. J’ai avalé de grandes gorgées sans m’en rendre compte, et puis soudain j’ai compris, qu’un bassin se trouvait au pied des immenses colonnes.
J’ai pataugé comme j’ai pu, et quand mes poumons allaient s’emplir d’air, j’ai senti une main se refermer sur ma cheville.
Mon cœur battant à tout rompre, j’ai secoué mon pied, mais il n’a pas voulu me lâcher. J’ai retiré de ma ceinture mon couteau, et je lui ai tailladé la main. Il a hurlé, et le son a été englouti par le silence marin.
Ma tête a surgi hors de l’eau, et j’ai toussé, aspirant l’air comme la chose la plus précieuse dans la vie. J’ai rampé sur la berge, m’agrippant aux rochers pour me hisser.
J’étais si fatigué, comme si toute mes forces m’avaient abandonné, mais il ne fallait pas traîner, déjà l’eau virait au rouge explosif. Le vampire n’allait pas tarder à revenir à la charge. J’ai ramassé mes affaires trempées comme j’ai pu, et j’ai relevé la tête pour voir au dessus de moi, à des centaines et des centaines de mètres, les lumières clignotantes des trains.
Me faufilant par une large fissure dans la roche, j’ai rejoins les tunnels souterrains, avançant à l’aveuglette dans le noir le plus total.
Rien ne m’était reconnaissable, les parois étaient poisseuses et une odeur de renfermé planait dans les souterrains.
Il fallait remonter, et à chaque embranchement je passais plus de quelques minutes à devoir choisir, je faisais demi-tour quand le chemin descendait. Il était impossible de sortir d’ici. Chaque bruit me faisait sursauter, et il y avait de nombreux chemins que je ne pouvais emprunter à cause de ma carrure.
J’ai vagabondé, mangeant un peu les réserves que j’avais fais. Des conserves froides, et je me gardais bien de jeter sur le sol mes déchets, et j’ai somnolé quand je le pouvais, mais le moindre son me réveillait.
Alors que j’avais la terrible sensation de tourner en rond, il m’est tombé dessus, assoiffé de sang frais. Ses paumes m’ont brûlé le visage, alors qu’il se jetait sur moi pour me plaquer au sol, et son poing s’est écrasé sur ma cage thoracique. J’ai entendu les os se broyer dans un craquement net, et du sang a envahi ma bouche.
Un grognement sourd est sortit de ma gorge alors que je tendais mes doigts pour saisir une des armes à feu que j’avais à la ceinture.
L’air me manquait de nouveau, tout est devenu flou et ma conscience a perdu le rythme. Je me souviens juste de l’étrange sensation que j’ai ressenti quand le corps du vampire s’est affaissé sur moi.
Et dans le lointain, j’ai cru qu’un ours était venu me chercher….Mais je n’étais pas bien sûr, car je n’avais jamais vu d’ours…
Tu ne nous chercheras pointQuand j’ai ouvert les yeux, la lumière du soleil m’a ébloui, c’était un rayon de soleil clair et chaud, et je me sentais étrangement bien. Dû moins si l’on peut se considérer bien quand sa poitrine a implosé. J’ai grimacé avant de remarquer que j’étais installé dans un joli lit en bois sculpté, dans une maison faite de rondin, où les branches d’un arbre s’enroulaient sur les étagères pour soutenir des livres, et toutes sortes d’objets que je n’avais jamais vu.
Je me suis redressé d’un coup, et la douleur de ma blessure m’a ramené à la réalité. J’ai fixé la lumière du soleil qui traversait la fenêtre en face du lit, j’ai constaté que j’étais nu, et que mes armes avaient disparu.
Voulant sortir du lit, j’ai glissé et je me suis retrouvé sur le matelas. Un rire rauque m’a fait relever les yeux, et j’ai aperçu un solide gaillard qui me fixait par l’encadrement d’une porte en bois massif.
«
Vas y doucement mon gars, t’es encore dans un sale état. Ode a fait ce qu’il a pu, mais ce n’était pas joli joli à voir… »
J’ai dû le regarder avec de grands yeux incompréhensif car il a ri de nouveau et s’est avancé vers moi.
«
Marshall, c’est mon nom, mais ici on m’appelle Bear… »
J’ai regardé sa main tendu d’un air dubitatif, et je l’ai serré. Il m’a broyé les doigts avec une force colossale et j’ai couiné.
A côté de lui je paraissais presque gracile comme une pucelle, et pourtant, niveau carrure et musculature j’étais loin d’être le dernier.
Il s’est assis sur le lit, et j’ai alors remarqué, qu’une petite queue toute ronde, brune ornait ses reins, et que d’immenses tatouages d’un noir agressif saillaient chacun de ses muscles, comme s'ils glissaient et roulaient sur le rythme de son corps.
Ses yeux étaient jaunes, et ses cheveux bruns, une barbe bien fournie ornait son menton et de la fourrure jaillissait de son t-shirt.
Je l’ai fixé, un peu incrédule, et j’ai demandé :
« [color=#ffe192]Où sommes-nous ?(/color] »
Je me ne souvenais pas d’avoir vu un lieu aussi paisible et aussi ensoleillé de toute ma vie.
«
A Last Eden mon gars, le dernier bastion de l’humanité, enfin si on peut encore parler d’humanité.. » dit-il avec sa voix rauque qui semblait rire à chacun de ses mots.
«
Last Eden » ai-je répété sans trop y croire. Beaucoup avaient entendu cette rumeur, ces mots qui glissaient d’oreilles en oreilles pour murmurer qu’une terre promise existait belle et bien, et que les humains y seraient en sécurité.
Je me suis levé, avec difficulté, j’ai inspiré l’air qui se trouvait là, et Bear m’a aidé, il m’a soutenu et m’a aidé à marcher jusqu’à la fenêtre.
Et quand j’ai ouvert les paupières, j’ai vu le plus beau monde qu’il m’était donné de voir. C’était là, un arbre, immense, dont la ramure caressait les parois d’une grotte à la couleur claire. Des sphères de lumières voguaient dans un léger vent, et le bruit des feuilles semblait chanter.
La maison prenait place dans une alcôve de l’arbre, et un sentier de planche de bois, permettait de rejoindre un escalier qui naviguait avec un naturel déconcertant sur le tronc de l’arbre.
Quelques dizaines de maisons étaient là, flottant, suspendues, ou bien incrustées dans le tronc, des lampions de couleurs se balançaient doucement sous la brise. De l’herbe s’étendait à perte de vue, des champs de céréales, des animaux couraient en compagnie d’humain, et chacun semblait ici avoir une particularité qui le rendait unique.
«
Las Eden » ai-je répété encore une fois, trop abasourdi… «[color=#ffe192] Comment ? Comment suis-je arrivé ici ? (/color]»
Bear a sourit et m’a invité à retourner au lit.
«
T’as d’la chance, c’était mon tour de garde prés de l’entrée du Jardin, je t’ai entendu hurler, alors je suis allé voir pour achever le monstre qui traînait dans les parages. Mais ce n’était que toi en lutte avec un vampire…. » Une grimace de dégoût s’est peint sur son visage au mot vampire. «
Comme t’avais l’air plus humain que lui, je l’ai envoyé rejoindre les ombres, et je t’ai porté jusqu’ici, Ode, l’apothicaire m’a aidé à te soigner. Tu dors depuis bientôt deux semaines, ça n’a pas été une mince affaire de faire manger, mais une décoction du vieux tigre t’as aidé à revenir parmi nous… »
Posant sa lourde main sur la mienne, il a eu l’air compatissant.
Le reste est un peu flou, je me suis rendormi, sachant enfin que j’étais en sécurité. Le temps a semblé plus long ici, je suis resté, quelques mois, pour me remettre de ma blessure. J’ai bien essayé de m’enfuir pour retrouver les miens, mais Bear m’a attaché au lit pendant plus d’une semaine pour que m’enlèver cette idée de la tête.
«
Tant que tu ne seras pas guéris, tu es sous ma responsabilité, tu ne bougeras pas d’ici… »
Rester ici a été une véritable torture, le cadre avait beau être paisible, je ne pensais qu’à mes compagnons. A Red qui devait m’en vouloir, à Polie qui devait être si inquiète, à mon père, au clan…
Un matin, je me suis réveillé, je me sentais étrangement bien, j’ai remué mes doigts de pieds, mes doigts, et aucune douleur ne m’a traversé. Je me suis levé, j’ai pris une douche avec de l’eau récupérée de l’étang, j’ai regardé mon corps dans la glace. J’avais repris du poids, mais mes muscles avaient fondus. Puis quelque chose m’a intrigué, quelque chose qui m’a fait froncer les sourcils.
Je me suis rapproché de la glace, et là, au creux de mes reins un bourgeon avait poussé, incrusté dans ma peau, comme un dessin fait à l’encre. C’était un petit bouton, une corolle rouge, repliée sur elle-même, elle semblait minuscule, et quand je l’ai touché, il n’y a eu que le contact de ma peau sous mes doigts.
Enfilant un large pantalon brun, je suis allé voir Bear pour lui montrer.
Un large sourire s’est peint sur son visage et il m’a tapé dans le dos.
«
Bienvenue parmi nous Elliot, tu auras toujours ta place parmi nous…. »
Je l’ai regardé sans comprendre, et il m’a montré ses tatouages, et ses pieds qui n’étaient plus que d’énormes pattes d’ours…
«
Quand tu restes ici, ton corps se transforme, il se joint à la nature pour que tu lies à jamais avec elle. Chacun à sa propre transformation souvent animal, ou élémentaire, tout dépend…. »
«
Mais je dois partir…. »
«
Oh cela ne t’empêche pas de partir, mais dorénavant, tu voudras revenir ici, car ta maison est ici à présent, et tu seras toujours le bienvenu. Ton corps va changer, tu vas développer des capacités extraordinaires, mais plus tu es loin du Jardin, plus cela mettra de temps… »
«
Je dois partir…»ai-je répété.
Bear a acquiescé, il a sortit d’un placard le sac avec lequel j’étais arrivé. J’ai remis, mes chaussures, et mon débardeur noir. J’ai noué mes cheveux bruns qui avait poussé, et qui s’éclaircissaient étrangement.
«
Je vais t’emmener aussi loin que je le peux, mais il m’est impossible de trop m’éloigner du Jardin… »
Le fixant avec une gratitude infini, il m’a souri, et a fourré de la nourriture dans mon sac.
«
Si je veux revenir..Comment vais-je retrouver ma route…. ? »
Bear m’a fixé avec un sourire paternel.
«
Un prophète ne se perd jamais quand il veut rentrer chez lui… Tu sauras, ne t’inquiète pas et je sais, que tu reviendras… L’on revient toujours à Last Eden »
Je l’ai suivi, j’ai descendu l’Arbre mère, j’ai salué tous ceux qui j’avais rencontré, j’ai frotté la tête des enfants, et j’ai quitté Last Eden, marchant dans les pas de Bear, nous avons traversé la Forêt des Brumes éternelles, j’y ai découvert des animaux volants, et Bear a grimpé sur un des arbres pour saisir un des cristaux lumineux.
«
Il durera encore quelques heures après avoir quitté le Jardin… »
Je l’ai pris, et sa chaleur m’a fait du bien. Nous sommes descendus le long du chemin escarpé du Passage aux milles sources, nous avons rempli nos gourdes, et mon cœur s’est serré alors que je m’éloignais du Jardin.
Bear a eu du mal à quitter l’endroit, mais finalement nous avons rejoins les tunnels des bas-fonds de la Terre. Il a suffit d’à peine d’une heure pour que la puanteur de la ville nous torde les boyaux. Étrangement, nous n’avons été attaqué par aucun monstre, peut être que la présence de Bear y était pour quelque chose.
Nous sommes repassés par le bassin dans lequel j’étais tombé, et nous sommes remontés, grimpant à même la roche, pour finalement rejoindre une des rails suspendues. Nous l’avons longé un bon moment, sans croiser un seul train. Puis, il y eut un croisement, une voie s’étendait à droite, et une autre à gauche, et au milieu de ce croisement, un vieux lampadaire clignotait d’une lueur bleutée.
Bear s’est tourné vers moi, et m’a indiqué la voie de gauche.
«
Les tiens se trouvent à quelques kilomètres par là, prends toujours à gauche et tu les trouveras »
Il s’est avancé, et après une seconde d’hésitation m’a serré dans ses bras.
Je l’ai étreint, pour le remercier de ce qu’il avait fait pour moi, et il m’a chuchoté dans le silence angoissant des sous terrain.
«
Ne parle jamais de Last Eden, à qui que se soit…Si tu croises l’un des notre, tu le reconnaîtras, mais n’en parle jamais… »
Je lui ai promis, et j’ai bifurqué à gauche, j’ai jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule, et un grondement féroce a retenti.
M’enfonçant dans les artères, j’ai marché, prenant toujours à gauche, j’ai marché pendant de longs jours.
Puis comme une flamme d’espoir, un feu s’est mit à briller dans le lointain. J’ai couru, j’ai couru en levant les mains pour indiquer ma présence.
Les gardes de mon clan, m’ont à peine reconnu, et la surprise s’est peinte sur leur visage, puis le bonheur de m’avoir retrouvé.
Je suis tombé dans leurs bras, les serrant contre moi de tout mon saoul, et la nouvelle de mon retour a très vite enflé.
C’est une tête blonde bien connue qui s’est jeté dans mes bras en pleurant. J’ai bercé Polie, la tenant contre mon torse pour la rassurer. J’ai embrassé son crâne, lui susurrant des « Je suis là, je suis de retour…. »
J’ai relevé la tête, et j’ai vu Red, qui me fixait de loin, il a semblé hésiter entre se jeter contre moi ou se retenir, et il m’a simplement salué d’un geste d’un menton.
Je lui ai souris, et un sourire discret a traversé son visage.
J’ai cherché mon père des yeux, mais je ne l’ai trouvé nulle part. Ma mère nous a rejoins, et elle m’a enlacé, fière, puis elle m’a apprit que mon père était mort pendant l’explosion des rails.
Nous avons rejoins ma tente, et nous avons discuté, toute la nuit ma mère et moi, nous avons parlé des décisions qui s’imposaient, du nouveau leader qu’il allait falloir trouver..de tant de choses. Mais je n’ai pas pu, je n’ai pas pu parler de ce que j’avais vécu…Non. Je n’en avais pas le droit, et ma mère a acquiescé, comprenant.
J’ai rejoins ma tente, et je me suis allongé, j’ai fixé la toile, étrangement serein. J’étais parmi les miens, mais Eden me manquait, c’était comme si quelque chose était resté là-bas. Je sentais encore l’écorce de l’Arbre mère sous mes doigts, je sentais son cœur battre là, sous ma paume.
J’ai inspiré l’air vicié, et un bruit m’a fait entrouvrir les yeux.
Polie était là, accroupie devant ma couche. Elle a posé ses mains sur mes chaussures et m’a déchaussé. Elle a tiré une bassine d’eau et une petite serviette, et à nettoyer chaque parcelle de peau de mes pieds. Elle a glissé son torchon entre mes orteils, et je me suis détendu, j’ai soupiré de bonheur, et j’ai fermé les paupières.
Quand elle m’a fait ôté mon t-shirt, je me suis exécuté, l’eau fraîche a coulé sur mon torse, mes épaules, doux massage, sur la nuque, mon visage, j’ai senti ses lèvres sur les miennes et je n’ai rien fait pour la repousser. Polie m’attirait, comme un petit papillon dansant devant une flamme, je ne pouvais le nier, elle était si désirable. Savoir qu’une femme aussi forte pouvait se soumettre, et partager une telle intimité était terriblement attirant.
J’ai tremblé quand elle a nettoyé le petit bourgeon de mon dos. Elle n’a posé aucune question, se contentant de retirer la boucle de mon pantalon. Remontant le long du mollet, elle a caressé ma cuisse, et s’est glissé entre mes jambes. Elle a ôté le short qu’elle portait, ainsi que son débardeur pour ne rester qu’en sous vêtement.
J’ai retenu un peu mon souffle, et elle a prit ma main pour la poser sur ses hanches. Sa peau était douce, et je me suis redressé pour enfouir mon visage dans son cou, j’ai humé son parfum si familier, j’ai senti ses longs cheveux glisser sur mes joues.
Elle était si douce.
Nous nous sommes embrassés, longtemps, nos peaux se sont touchées, brûlantes et avides, nos corps se sont soudés, et je l’ai renversé.
J’ai tracé de longs baisers le long de ses seins, et j’ai retiré le tissu gênant. Ses ongles ont agrippé mes épaules alors que je glissais entre ses chairs. Sa tête s’est rejetée en arrière, et j’ai poussé un grognement de bête.
Dans le clan, il ne fallait pas être trop pudique. Nous vivions les un sur les autres, et il n’était pas rare d’entendre un couple se donner du plaisir pendant une bonne partie de la nuit.
J’ai posé mon front contre ses clavicules, et le souffle erratique, j’ai essayé de reprendre mon souffle. Du sang a légèrement coulé, et je n’ai éprouvé aucune fierté à avoir pris la virginité de Polie. La nourriture était trop rare, alors ne parlons pas de préservatifs, ici les maladies étaient la deuxième cause de mortalité des hommes.
Polie a haleté alors qu’elle remuait les hanches, ses jambes se refermant sur mon dos. J’ai pris appui sur mes avant bras et j’ai poussé, je me suis enfoncé en grondant de plaisir, puis Polie s’est crispée d’un coup. Ses bras m’ont enserré, et je l’ai regardé, alors qu’elle fixait quelque chose par-dessus mon épaule.
Je me suis retourné, et j’ai vu Red qui se tenait là.
Polie a semblé songeuse pendant un moment, et j’ai plongé mes yeux bleus dans ceux de mon amie. Puis je lui ai susurré quelques mots. Elle a eu l’air un peu choquée, mais finalement a acquiescé. Nos regards se sont tournés vers Red, et Polie lui a tendu la main, je me suis écarté de ses cuisses, m’accroupissant à côté, pour attirer Red parmi nous.
J’ai retiré son t-shirt, déposant des baisers sur ses épaules, ses mains ont couru sur sa ceinture, et il a retiré son pantalon. Je l’ai fixé dans sa nudité, et j’ai souris. Il m’a sourit légèrement, et est venu de lui-même m’embrasser. Ses lèvres étaient un peu sèches, mais un parfum de menthe rendait le baiser enivrant. Polie a glissé ses mains sur son torse et l’a attiré dans son giron alors que je me glissais sur son dos.
Nous sommes resté tous les trois, toutes la nuit, et comme chaque chose de la vie, nous avons apprit l’amour à trois, toujours ensemble. Nous avons apprit beaucoup de chose sur la chair, le plaisir, et n’aller par croire que Polie restait inactive. Sa bouche a un goût exquis, surtout quand elle vous enserre avec, et ce regard mutin, rieur et pétillant de vie. Les reins de Red sont la chose la plus sexy que je n’ai jamais vu, cambré sous mes doigts, arqué sous le plaisir, violent quand il prend profondément Polie.
Cela été difficile de faire tente à part après cette nuit, et les rumeurs de notre concubinages sont allées bon train. Mais cela n’a fait que renforcer nos liens, notre complicité et nous a uni un peu plus.