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 Leila

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Lu-Pan Xue

Parfum subtil ou empoisonné }
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Lu-Pan Xue

Messages : 103
Race : Vampire
Caste : Sans-caste
Métier : Prostitué


Leila Vide
MessageSujet: Leila   Leila EmptyJeu 28 Avr - 18:52

† MON IDENTITE †


° Nom : Xué
° Prénom : Lu-Pan
° Surnom : Leila, c'est un pseudonyme qu'il a adopté depuis sa transformation et sa fuite. En plus de 100 ans de vie vampirique, Lu-Pan n'a plus jamais confié son véritable prénom à qui que ce soit.
Xiao Yue est le nom de code que doivent lui donner les Rebelles, pour qu'il leur livre ses informations.

° Date de naissance : 02/04/2410
° Age Apparent : 22 ans

° Métier : Prostitué
° Caste : Sans-Caste

° Sexualité : Ouverte à toute proposition, évidemment. Cependant son unique amour reste toujours tourné vers une seule personne, même si aujourd'hui, cet attachement s'est remplit de haine.

† MA PHOTOGÉNIE †


° Corpulence : Lu-Pan ou Leila, tout dépend qui vous avez connu, mesure 1m79 pour un petit 50 kilos. Humain, il avait beau manger autant qu'il pouvait, il parvenait pas à prendre un peu de rondeur. À présent que sa silhouette est figée dans le temps, il regrette encore plus son absence de graisse et de muscles. Pourtant, ses clients sont tout à fait satisfait de ses formes, eux.

° Allure : Lu-Pan a de tout temps été un prostitué et déjà humain, il avait appris que c'est son apparence et elle seule, qui lui permettrait de manger tous les jours. Alors oui, il est beau et il a longtemps tout fait pour le rester, cet être d'éternelle jeunesse.
Un visage pâle, avec de grands yeux, un petit nez retroussé, des lèvres pleines et d'un rose tendre. Des longs cils noirs qui viennent amplifier son regard, alors que de fins sourcils viennent le souligner. Il est efféminé, mais pas au point qu'on le confonde à une femme, une fois qu'on l'a en face de soi.
Le vampire a l'air fragile, comme une délicate poupée de porcelaine, cependant il reste et demeure une créature immortelle, bien plus forte que les humains et pas complètement démunie face à ses confrères.

Après cela, vous pouvez connaître deux Leila différent, tout dépend de de votre nature propre. Vampire ou un Humain.
Face à un congénère, celui-ci ne s'embarrasse pas de manières et reste tel qu'il est. Un démon tentateur aux yeux rubis, d'une couleur aussi désirable que le sang chaud qui coulait autrefois dans leurs veines. Sa chevelure de neige vient lui rajouter une innocence fragile, qu'il ne possède plus depuis bien longtemps.
De l'autre côté, vous avez le Leila des humains, un ange délicieux au regard et à la chevelure chocolat. Tellement attirant qu'on pourrait en croquer un morceau sans hésiter. C'est en réalité, dans une sorte de pudeur inexpliquée et systématique, que Lu-Pan refuse de prendre un client humain tant qu'il ne s'est pas teint les cheveux et qu'il n'a pas mis ses lentilles de contacts. Encore un aspect de lui-même, qui montre que le prostitué n'accepte pas bien sa situation.

° Goûts vestimentaires : S'il y a bien une chose que Leila a gardée de la vie de Lu-Pan, c'est les vêtements qu'il portait. Des kimonos de geisha, décolleté dans le dos. Il en possède au moins autant qu'il possède de tour du cou et les varie en fonction de ses clients. Celui-ci est un homme patient, on enfile toutes les couches pour lui donner tout le plaisir de l'effeuillage. L'autre est un rapide, très bien, on se contentera de la dernière barrière, blanche et légèrement transparente, il n'y a plus qu'a tiré la ceinture. Le obi du vêtement est noué devant afin d'être retiré plus vite et remit tout aussi rapidement.
Il possède un kimono qu'il ne met qu'en dehors de la maison close, pour sortir, rouge avec des motifs de poissons noirs, c'est le seul qu'il a pu récupérer de l'armoire de sa mère. Mise à part cela, lorsqu'il peut enfin rentrer, Lu-Pan s'habille avec des vêtements tout à fait normaux, quoique tirant plus souvent vers le noir.

° Signe distinctif : Lu-Pan porte continuellement un tour du cou, afin de masquer au mieux la morsure qui l'a fait devenir ce qu'il est. Bien qu'il en possède tout un tas, tous très différents, le voir porter ça avec un kimono paraît un peu étrange.
S'il aime le goût du sang prélevé à même la gorge, il n'en boit jamais, par principe.

† RAPPORT DE PSYCHOLOGIE †


° Généralité : Il est bien difficile de comprendre Leila.
Leila, c'est la passion, le désir, il vous attrape dans ses griffes et ne vous relâche qu'une fois qu'il est pleinement satisfait. Mais n'ayez crainte, vous en ressortirez tout aussi comblé. Pour parler franchement, Leila aime le sexe et il vous le montre. D'un autre côté, il est également intelligent, cultivé et quand le vampire se met à parler, il fascine littéralement par sa voix douce et chantante, ses mouvements gracieux et l'envoûtant parfum qui émane continuellement de sa personne.
Le prostitué semble toujours croquer la "vie" à pleine dent et ne cesse de répéter que si ce n'est pas pour aujourd'hui, ce sera pour demain. Il est gentil et attentionné avec les nouveaux de la maison close, plus ils sont jeunes plus il a la mauvaise manie de les prendre en pitié.
Voilà, ça c'est Leila. Protecteur, passionné, mais parfois délicat comme une fleur qui vient d'être cueillit.

Lu-Pan, lui, il pleure. Tous les soirs, il sanglote en repensant à sa vie humaine. Lui, il est plein de haine, de regret. Pas méchant, mais pas non plus gentil, la vie puis la mort l'ont rendu sarcastique, ironique. Mais cela importe peu, parce que personne ne connaît vraiment Lu-Pan. Il est le seul à encore prononcer ce prénom quand il se parle à lui-même.
Maintenant, si en lisant cela, vous avez cru voir deux personnalités, deux êtres, très différents. C'est que le vampire à gagné, qu'il est parvenu à tromper son monde.
Non, il n'est pas bipolaire, non Leila n'est pas sa deuxième personnalité. Leila, c'est simplement un mensonge parfait créé par Lu-Pan, pour que tout le monde oublie qu'il a existé.

Leila, c'est Lu-Pan. Et derrière ses illusions, ses sourires qu'il vous montrait, il vous maudit, il vous déteste et il utilise votre corps pour se soulager. Mais cela, il vaut mieux que vous continuez à l'ignorer.

° Aime / Déteste : Leila ne le cachera pas, il aime coucher avec des hommes. Les femmes l'intéressent un peu moins, mais il ne crachera pas dans la soupe, non plus. Il aime la sensation de pouvoir tout oublier dans des caresses éphémères, peu importe ce qu'on lui propose, Leila prend tout, il accepte tout. Bien sûr, certains vieux dégoûtants lui font horreur. Mais quoi qu'il arrive le prostitué sourit. Sinon, il aime le vin rouge et manger en général. Évidemment les aliments n'ont plus aucun goût pour lui, cependant le vampire apprécit faire travailler son imagination pour se rappeler le goût disparut et s'entraîne afin de donner la change à quelque humain qui voudrait l'inviter à dîner.
Une fois à l'abri, Lu-Pan aime dormir, dormir, dormir encore et encore. Il adore la sensation moelleuse des couvertures sur lui, ainsi que celle de l'eau qui coule sur son corps et s'il pouvait se le permettre, il passerait des heures à se laver.

Le vampire aime et déteste à la fois, le parfum. Et bien caché, dans un de ses tiroirs, emballés dans une étoffe sombre, il a un petit flacon d'une forme fine et délicate. Le parfum a séché depuis bien longtemps à l'intérieur mais quand Lu-Pan l'ouvre, il reste cette odeur d'amour trahi, cette odeur de Camellia.
Depuis 103 ans, Lu-Pan n'a pas perdu la haine qu'il ressent pour le vampire qui l'a transformé et pour les vampires en général. S'il supporte ses clients vampiriques, c'est uniquement car ils lui apportent du plaisir et de l'argent, mais après tout, c'est bien pour cela que Leila existe, pour vivre cette vie là.
Même Lui n'est pas épargné par cette haine viscérale.
C'est une rancoeur tout aussi malsaine qu'elle le fait parfois se détester lui-même.
Si Lu-Pan s'aimait, Leila se déteste.

° Sociabilité : Leila est délicieux, avenant, provocant, que ce soit la foule ou la solitude, il affectionne tout. Lu-Pan est plus réservé, plus asocial,mais personne ne connaît Lu-Pan. Alors oui, Leila est très social et avec tout le monde.

† POUVOIRS †


° Votre Pouvoir : La Parfum.
Le parfum permet à Lu-Pan de troubler les sens en manipulant les odeurs, allant du parfum subtil de la rose, au macabre relent d'une fosse commune, il pourrait même faire sentir la Mort. Mais ceux qui l'ont expérimentée ne sont plus là pour le dire.
Son effet sert principalement à la fuite et non au combat.

- - -Utilisation force Minimale : Lu-Pan est capable d'altérer légèrement les sens d'une unique personne. Cela va du vertige, au décuplement du plaisir sexuel. Évidemment, l'effet est temporaire, ne pouvant pas durer plus d'une minute.
- - -Utilisation force Moyenne : Celle-ci lui permet de faire sentir à une unique personne, pendant l'espace de 30 secondes, une odeur tellement terrible, tellement nauséabonde qu'elle ne pourra qu'entraîner malaise, vomissement, nausée et crise de panique.
- - -Utilisation force Maximale : L'illusion, voilà ce qu'est capable de crée Lu-Pan. Il dégage une senteur unique, qui en atteignant le cerveau de la victime, lui fait entrevoir sa plus grande peur, sa phobie. L'effet dépend toujours de celui sur qui l'illusion est appliqué, mais parfois elle peut pousser à se blesser soi-même.
Celle-ci peut englober quatre personnes maximales et dures de 1 à 2 minutes, le temps variant en fonction du nombre de cibles.

† DERRIÈRE L'ÉCRAN †


* Votre présence sur le forum sera : Régulière.
* Votre avis sur le forum : Magnifique, une fois de plus.
* Autre forum fréquenté : Belmonte, Happy Wedding.
* Niveau de jeu : A vous de juger. (Abel et Nathaniel)


Dernière édition par Lu-Pan Xue le Jeu 21 Juil - 11:19, édité 8 fois
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Lu-Pan Xue

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Lu-Pan Xue

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Leila Vide
MessageSujet: Re: Leila   Leila EmptySam 30 Avr - 20:14

† MON HISTOIRE †


° Passé :


Chapitre I : L'enfant du sentier des Saules.



Le 3 Avril 2410, un cri plus qu'improbable agita le Smart.
Ce n'était pas un cri de jouissance, de libération, de douleur ou d'extase. C'était le cri d'un bébé. Le premier cri que poussa Lu-Pan Xue.

Cet enfant fut conçu bêtement, entre un prostitué et un client quelconque. Le préservatif qui craque au mauvais moment, les deux concernés qui pris dans le feu de l'action ne réalise pas tout de suite et PAF, un gosse. Pour une erreur stupide, s'en était une belle. Néanmoins la mère, Xiao Yue, refusa de se débarrasser de son bébé, décidant comme sa mère avant elle, de l'élever dans la maison close même. Elle n'avait aucune honte de sa décision d'en faire une ou un prostitué. La vie était dure pour tout le monde à Albstraum et chacun devait savoir se contenter de ce que le destin acceptait de lui donner.
Ce fut certainement sa ligne de conduite, jusqu'à sa mort.

Cette décision fut accepté par les supérieurs, dans la mesure où Xiao Yue avait des dettes remontant déjà à l'époque de sa grand-mère. S'ils voulaient espérer récupérer tout l'argent prêté, il leur fallait encore posséder une génération de cette famille. Le contrat de travail de Lu-Pan fut décidé et signé bien avant sa naissance.

Finalement, cette dernière arriva avant même qu'ils n'aient eu le temps de réaliser et c'est un petit bébé en pleine santé aux traits asiatiques de la mère, mais aux yeux européens du père qui vient au monde. Un bel enfant au regard et aux cheveux aussi noirs que les ailes d'un corbeau. Sa maman en était très fière et put même obtenir des pauses conséquentes dans son travail pour pouvoir allaiter son trésor, sa perle de Chine, son petit Lu-Pan.
Bien qu'elle aima son enfant plus que tout, la jeune prostituée commença son éducation très tôt, son petit garçon était certes promis au plus vieux métier du monde, mais cela ne signifiait pas que tout était acquit d'avance. Il fallait qu'il devienne le meilleur, car être le meilleur, c'est pouvoir se permettre de choisir ses clients et surtout de gagner plus. Le meilleur moyen de quitter ce monde de luxure était finalement de s'y plonger corps et âme. Quelle ironie...

Les faveurs et les cours de son fils, la jeune femme les paya de son corps et de sa personne. Elle donna du temps supplémentaire à un professeur, offrit des petites gâteries au libraire, joua à des jeux plus que douteux avec le cuisiner. Lu-Pan était encore un enfant, mais cela lui permit de recevoir des cours à son niveau tous les jours, de manger à sa faim à chaque repas et de pouvoir obtenir tous les manuels voulut pour étudier encore plus. Xiao Yue pouvait voir lentement, mais sûrement tous ses efforts transformer son fils, comme un bouton de rose s'ouvre paisiblement à l'arriver des beaux jours.
Évidemment, il ne passait pas non plus toutes ses journées à étudier ou à courir après des petits papillons, jour après jour et dès ses 5 ans, Lu-Pan participa aux tâches ménagères de l'établissement.
Vaisselle, linge, récurage du sol, nettoyage de la literie plus qu'employé, il devait se rendre utile afin d'aider sa mère à éponger sa dette. Si l'enfant ne pouvait encore comprendre tous les enjeux se déroulant autour de lui, il se plia de bonne volonté aux exigences des adultes. Tout caprices étant de toute façon sévèrement réprimé, il se retrouvait isolé, à la cave pour ne pas risquer de déranger les clients. Lu-Pan avait une peur bleue de cet endroit froid et sombre, aussi devint-il un enfant sage et appliqué, plus par peur que par raison.

Le temps passa et peu à peu Lu-Pan commença à s'embellir. Il avait toujours été un peu garçon mignon, mais petit à petit c'est la beauté qui prit place sur ses traits. Sa mère, elle, restait une des femmes les plus sollicitées de la maison close et dans une seconde valse, elle employa ses multiples talents pour soutenir la réussite de son enfant. Cette fois, ce fut le professeur de musique, de danse, le couturier, le coiffeur et même l'esthéticienne, tous demandèrent de petites faveurs, plus ou moins obscènes, en échange de leurs bons et loyaux services. Évidemment, la jeune femme devait prendre ses clients particuliers sur son temps libre, déjà très rares et parfois le fatigue se faisait terriblement sentir.
Rien n'est gratuit en ce monde et Xiao Yue le savait bien.

Avec toutes ses occupations et ses cours supplémentaires, le petit garçon arrêta de réellement travailler pour la maison close. Cependant, on laissa faire, c'était clairement un prostitué rapportant beaucoup d'argent, qui arrivait à maturité. Mais il fallait le laisser mûrir, juste encore un petit peu. Juste quelques années de plus...



1 Avril 2428

« Non...il y a quelque chose qui ne va pas. »
« Je suis bien d'accord, mais je n'arrive pas savoir quoi exactement. »

Lu-Pan n'était pas vraiment à l'aise, entre sa mère et tous ces regards posés sur lui. Aujourd'hui était la veille de ses 18 ans, le lendemain le petit protégé de la maison close serait enfin mis sur le marché. Il s'agissait à présent de le rendre désirable pour qu'on puisse en demander le meilleur prix. Finalement, il n'y avait pas grand-chose à faire, les années de travail de Xiao Yue avaient porté leurs fruits. Son fils avait une peau sans la moindre imperfection, des cheveux fins et doux, il avait appris l'art de la musique, de la danse. Ses années d'études et ses nombreuses lectures lui avait donné une éducation que beaucoup d'humains rêveraient de posséder. Et quand il n'étudiait pas tout seul, sa mère le prenait à part pour lui montrer comment mener une conversation, comme faire entendre au client ce qu'il voulait. Le futur prostitué devait être capable de satisfaire n'importe qui, et pour n'importe quoi, il arrivait toujours qu'un client veuille discuter un peu avant ou après l'acte. Ces réguliers choisissaient souvent un ou deux prostitués plus cultivés et ne s'intéressaient plus aux autres. Avoir ce type de client, c'était s'assurer une entrée d'argent régulière.

Le seul problème qui perdurait, c'était la tenue. Les habits que le jeune possédait étaient sans doute très beaux, mais terriblement normaux et cela gâchait un peu l'effet général. Avec une fille, on aurait réglé le problème avec une jolie robe, mais sur un garçon, tout devenait tout de suite plus compliqué. L'habillé en costume serait ridicule et le rapprocherait bien trop du client. Sa mère était assez perplexe, elle ne s'était jamais vraiment penché sur le problème et sur les autres prostituées de l'établissement, c'était pourtant parfait. Heureusement, la jeune femme ne semblait pas être la seule à avoir eu cette pensée, car même ses supérieurs n'approuvaient pas la tenue du garçon. Il fallait quelque chose de plus exotique, qui mettrait vraiment en valeur le profil asiatique du jeune homme.

Shanon, une des plus anciennes et des plus cultivés de l'établissement, s'avança, jaugeant Lu-Pan d'un regard plus qu'expert. Elle avait de l'expérience derrière elle et était en général d'un conseil avisé. Les autres personnes présentes attendirent patiemment son jugement, comme on attend le Messie.

« Pourquoi pas un kimono dans ce cas ? Pour les plus connaiseurs de nos clients, se sera appréciables et pour les autres, se sera une touche d'originalité à son compte. Cela ne pourra qu'être positif pour lui. »
« Mais, je ne suis pas censé avoir des origines chinoises ? Parce que le kimono, c'est un habit japonais. »
« ... »
« Peu importe, Lu-Pan. De toute façon, ces pays n'existent même plus, il n'y a pas d'intérêt à se pencher sur une idée aussi futile »
« Pardonnez-moi, mère. »
« Bien, la question reste où trouver un tel vêtement ? »
« Et bien, nous vous laissons régler la question avec monsieur Assalord, Xiao Yue. Il vient justement d'arriver pour prendre un peu de votre temps. »

Lu-Pan tourna la tête vers la porte, un vampire se trouvait dans l'encadrement de celle-ci, c'était un régulier de sa mère et surtout celui qui, de son enfance à aujourd'hui encore s'occupait de sa garde-robe. Il souriait toujours avec un air malicieux et décontracté et le jeune humain ne le détestait pas. Rien n'avait jamais forcé ce riche couturier et créateur à être gentil avec lui, par définition, il n'était pas un client. Bien sûr, il ne le connaissait pas non plus et ne pouvait se faire une idée que sur le peu qu'on lui laissait voir.
Sa mère se releva et se dirigea vers son amant d'une heure avec une démarche féline et pleine de sensualité, comme elle seule savait le faire. Le saluant d'une voix douce, elle exposa leur problème.

« Hm, je vois, je dois bien posséder encore un ou deux vêtements de ce type. Il reste à voir s'il seront à la taille de Lu-Pan. Je pourrais bien entendu, lui en confectionner des bien plus adaptés à sa personne. Néanmoins et pour les temps prochain, il devra se contenter de mes réserves. »
« Je ne saurais comment vous remerciez, Calais. »
« Allons, tu le sais très bien Xiao. »

Et c'est ainsi, que quelques heures plus tard, l'adolescent reçut son premier vêtement. Il n'y avait plus qu'à attendre le lendemain en espérant que tout se passe comme chacun l'espérait. Sa première fois fut mise en vente pour la somme de 170 lires et comme Lu Pan l'appréhendait, ce fut un vampire qui l'obtint. Pour un tel somme, il y avait malheureusement bien peu de chance qu'un humain le réclame. Que ce soit un homme ou une femme, lui importait peu pour le reste.

Il s'appelait Howl Deen et il ne voulait pas qu'on prononce son nom devant lui, pourquoi ? Lu-Pan ne le sut jamais vraiment. C'etait un vampire possédant une grande entreprise, sans compagne, il passait beaucoup de son temps dans les lieux de plaisirs et dépensait énormément d'argent dans les maisons closes. Il eut un véritable coup de foudre pour le bel asiatique et s'était jeté sur sa virginité. Physiquement, l'humain n'avait pas à se plaindre, son premier client était plutôt beau et d'apparence pas si vieux que cela. 30 ans, un visage carré, des cheveux courts et oscillant entre le brun et le noir, des yeux bleus glacés, avec une carrure et une taille impressionnante.

Le vampire ne fut ni doux, ni brutal. Impatient, il y avait tout de même mis un semblant de forme pour que le garçon puisse se lever le lendemain matin. Est-ce que Lu-Pan prit du plaisir ? Un peu, mais cela avait été très largement diminué par la douleur et le manque d'habitude. Son innocence n'avait pas été arraché comme on déracine une mauvaise herbe, mais tranché nette, à l'image d'une rose de serre bien entretenue.
Cependant, son client s'en était allé satisfait et dans une maison close, c'était bien la seule chose qui comptait réellement.


Dernière édition par Lu-Pan Xue le Lun 11 Juil - 20:54, édité 1 fois
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Lu-Pan Xue

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Leila Vide
MessageSujet: Re: Leila   Leila EmptyDim 1 Mai - 22:39



Chapitre II : Celui qui dansait dans les Camellias.



Mais l'homme est un animal capable de s'adapter à bien des choses.
Bientôt, Lu-Pan ne trembla plus dans tous ces bras inconnus, qui l'étreignait avec plus ou moins de douceur. Il finit par découvrir le véritable plaisir de coucher avec ces hommes et ces femmes, qui une fois passer la porte de la maison close, n'étaient plus rien pour lui.

Cette situation rapprocha énormément la mère et le fils, qui passait leur soirée à se raconter des anecdotes coquines et un peu stupide, il fallait bien l'admettre. Xiao Yue confia à son enfant sa volonté de finir le remboursement de sa dette, pour enfin changer de vie. Elle travaillerait encore à la maison close, mais il était clair pour la jeune fille, que son Lu-Pan lui devrait cesser. Parce qu'il avait des tas de possibilités, parce qu'il était encore jeune. Elle lui raconta ses rêves d'appartement plus grand où ils pourraient tous les deux se retrouver. Et quand elle serait vieille et fatiguée, il resterait avec elle pour veiller sur ses derniers jours. La prostituée imaginait tant de belle chose, que son fils ne put que la suivre dans ses idées de vie meilleurs. Ils se firent la promesse de réaliser se rêve et pour ça, Lu-Pan était largement prêt à sacrifier encore un peu de sa personne. Après tout, du plaisir contre de l'argent, il ne perdait pas vraiment au change.

L'adolescent interrogea également sa mère sur son géniteur et c'est honteuse que celle-ci lui avoua ne pas savoir de quel client il s'agissait. Il n'était jamais revenu et la jeune femme de l'époque l'avait vite oublié. Elle en était d'autant plus désolé qu'elle-même avait connu son père et vécut avec lui toute son enfance, c'était un client régulier de sa mère et tous deux avaient fini par entretenir des rapports amoureux. Xiao Yue avait malgré tout, eut une vie de famille et cela elle ne pouvait l'apporter à son fils.
Si Lu-Pan en fut déçu, il ne le montra pas et continua de travailler de son mieux pour aider la concrétisation du rêve de celle qui lui avait donné la vie.

Howl, continua à venir voir le garçon, il avait été fort satisfait de la première expérience du prostitué et le réclamait de trois à quatre fois par semaine. Lu-Pan ne chercha pas vraiment plus loin, le vampire était doué au lit, c'était déjà cela, il pouvait même avoir un peu de conversation, mais s'en donnait juste rarement la peine. Peu à peu, au fil des années, l'asiatique au doux visage gagna en popularité. Doué dans un peu tout, il convenait à tout type de client, même M. Assalord vint solliciter sa présence de temps à autre, tout en restant un fervent client de Xiao Yue. La mère et le fils formaient une des paires les plus prisées du Smart et lentement le remboursement des dettes avança.

Pour ses 20 ans, il reçut un kimono et en quémanda un autre pour sa mère.
La jeune femme pleura beaucoup.
C'est à peu près à cette époque qu'il le rencontra.
C'était un vampire assez jeune d'apparence, entre 27 et 32 ans, quelqu'un d'important qu'on lui avait expliqué. Même s'il avait eu un peu de mal à le croire en voyant son air de chat sauvage. Pourtant son costume de qualité ne laissait aucun doute sur lui. Il était très grand et bien battit, voire même plus qu'Howl et à leur première rencontre, Lu-Pan se sentit minuscule à ses côtés. Cependant, c'était un client dont il devait prendre le plus grand soin, aussi le prostitué masqua au mieux son trouble.

De sa vie humaine, il ne connut ni son nom, ni son prénom. Et jamais son client ne le toucha. Aujourd'hui encore, il ne sait rien de cet être qu'il côtoya pourtant pendant deux années.
La plupart du temps, il restait une heure, voire même deux et ils discutaient. Leurs conversations étaient vraiment passionnantes, son vis-à-vis possédait une culture et un sens du détail impressionnant. Pour le jeune homme, il ne faisait nul doute que le vampire devait avoir quelque siècle d'existence derrière lui. Mais malgré toutes leurs conversations, jamais il ne se confia intimement à lui, jamais il ne lui révéla quoi que soit sur sa vie. Pourtant, plus le temps avançait, plus les visite du vampire se faisait régulières, au bout de six mois, il vint le voir tout autant qu'Howl. Seulement la relation qu'il entretenait avec lui était bien différente de celle existant avec les autres clients. C'était bizarre...
L'identité de ce client restant un secret absolu, Lu-Pan se décida à lui donner un nom qui lui permettrait d'en parler autour de lui, notamment à sa mère.

Il le nomma Nothing, celui qui n'était rien, celui qui n'était personne, celui qui semblait s'évaporer dès que les porte se refermaient derrière son passage.

Prétendre que le garçon ne tenta pas de le faire craquer aurait été un mensonge, le vampire était plus que désirable et leur conversation l'avait totalement séduit. Il voulait vraiment savoir ce que cela faisait de se laisser emporter dans les bras de celui qu'il appelait Nothing. Il essaya beaucoup de choses, se rapprocher discrètement, laisser une main baladeuse effleurer la cuisse, prendre une voix douce et sensuelle et même écarter légèrement les pans du kimono. Rien n'y fit et le vampire ne céda jamais. Le prostitué en fut terriblement vexé, pour la première fois de sa vie, quelqu'un refusait ses avances, pire, les ignorait complètement.

Prit dans la peur terrible de ne plus être désirable, Lu-Pan multiplia ses relations charnelles avec ses autres partenaires. Délaissant de temps à autre, le temps qu'il accordait habituellement à Nothing. L'asiatique n'était pourtant en rien nymphomane, mais la frustration était si importante, qu'il préférait encore aller se noyer dans la jouissance d'autres. Certains commercèrent à mal interpréter ses agissements et à l'aube de ses 21 ans, Howl lui demanda de devenir son favori.

Lu-Pan fut un instant tenté d'accepter, pas pour le confort, pas pour le changement de vie, mais pour l'argent. S'il demandait un prix assez conséquent pour sa personne, il serait capable d'effacer totalement la dette de Xiao Yue. Sa mère serait enfin libéré du poids de l'argent et pourrait commencer à mettre de côté pour réaliser son rêve.
C'est la concernée même, qui régla le problème, pour que son rêve son complet, elle devait avoir son fils, il était donc à exclure qu'il devienne un favori, car cela les séparerait certainement pour le reste de leur si courte existence. Le prostitué refusa donc, s'excusant mille fois et remerciant tout autant le vampire pour l'attention que celui-ci lui portait. Peu satisfait de la réponse apporté et à laquelle il ne s'attendait nullement, Howl réitéra sa demande, presque chaque mois, il revenait à la charge.
Et Nothing ne l'avait toujours pas touché.



2 Avril 2431

« Qu'est-ce que c'est ? »
« Ouvre donc, tu verras bien. »

Lu-Pan fixa nerveusement le visage impassible de Nothing, lentement son attention se reporta sur la petite boite poser sagement sur ses genoux. Un ruban blanc l'entourait et la maintenait bien fermée. Marquant un nouveau temps d'hésitation, le prostitué finit par tirer sur la bande de tissu. Il avait pris l'habitude de recevoir un kimono de la part d'Assalord pour fêter l'évènement. Mais c'était la première fois qu'un autre client lui offrait un cadeau et l'année précédente, il n'avait rien reçu du vampire.
Ouvrant doucement la boîte, ses yeux s'agrandirent devant la découverte et la main tremblante, il en sortit un petit flacon. En quartz laiteux, il avait la forme d'une fleur, celle-ci se trouvait à mi-chemin entre la rose et le nénuphar. Le récipient avait été fabriqué d'une main de maître, chaque détail était rendu à la perfection. À l'intérieur, Lu-Pan pouvait apercevoir un liquide très légèrement rosé. Un bouchon enfoncé à l'intérieur même de la fleur fermait le tout. C'est d'une voix légèrement troublée que le jeune homme murmura :

« Du parfum... »

D'une qualité certaine, le flacon même devait coûter une fortune. Il n'arrivait pas à croire qu'on puisse lui offrir quelque chose d'aussi chers, il était même sur le point de refuser, quand son vis-à-vis de lui retira des mains. L'ouvrant doucement.

« Oui, je l'ai choisis juste pour toi, je trouvais qu'elle te correspondait parfaitement... »

Récupérant un peu du liquide délicat sur son index, il le fit gliser sur la gorge de Lu-Pan, celui-ci se figea aussitôt. C'était la première fois que Nothing avait un geste pour lui, il n'osait plus faire le moindre mouvement, de peur de tout gâcher, s'il le faisait. Cela même, quand le vampire se pencha à son oreille pour murmurer la fin de sa phrase.

« ...cette odeur de Camellia. »

Et il l'embrassa.
C'était un baiser très léger, presque fugace, mais qui pour la première fois de sa vie anima réellement le cœur du prostitué. La première fois qu'on l'avait embrasser, son coeur était emballé par l'appréhension, les fois suivante c'était par l'effort fourni dans l'offrande de son corps.
Cette fois, c'était différent, rien à voir avec le geste mécanique de dévorer les lèvres de l'autre et d'y enfoncer sa langue. Lu-Pan se sentit partir, il sentit son corps s'enflammer, quelque seconde de plus et il aurait cherché à intensifier l'échange. Puis, il aurait fait glisser ses doigts sur ce costume sombre, qui était décidément de trop. Cependant, Nothing fut plus rapide et il s'écarta. Une caresse dans les cheveux fins et la porte de la chambre se refermait devant un jeune homme plus que secoué.


***


En fin d'après-midi, alors que sa mère faisait le point sur sa dette avec une supérieure, Lu-Pan restait planté à la fenêtre. L'expression dans le vague, il fixait le parfum d'un air rêveur. Xiao Yue gloussa devant le visage de son fils.

« Réveille toi un peu, il ne t'a pas non plus demandé en mariage. »
« Mais tu te rends seulement compte que c'est la première fois en plus d'un an qu'il me touche. Et c'était si bon...je n'avais jamais ressentit ça. »

L'autre femme intervint alors, d'un ton sec.

« Au lieu de penser à des choses aussi absurdes, tu ferais mieux de te concentrer un peu plus sur tes autres clients. Tu n'as pas intérêt à te montrer moins performant pour une amourette de gamine.»
« Lina, laissez-le donc, c'est normal d'éprouver parfois des sentiment pour un client. Il n'y aucun mal à... »
« Des sentiments ? Avoir des sentiments pour un vampire est aussi stupide que de tenter de retenir de l'eau dans ses mains, surtout de la part d'un prostitué. »
« Comment ça ?!! Je sais que ma relation avec Nothing est particulière, si ce n'était pas le cas il m'aurait déjà prit ! »
« Je te croyais moins idiot que cela, mon garçon. »

L'humain se crispa devant le ton moqueur de la femme, le Camellia serré entre ses deux mains, il attendit la suite. Elle ne tarda par à lui sauter à la gorge.

« Tu n'es pas plus qu'un meuble pour lui, quelqu'un à qui il peut se confier sans risquer quoi que ce soit. Un vampire n'a pas besoin d'un humain dans sa mort, ton existence à côté de la sienne est bien trop misérable. »
« Il m'a embrassé ! Il doit forcément... »
« Alors qu'attend-il pour te réclamer comme favori ?! Monsieur Howl le fait, mais lui il n'a pas l'air d'y tenir !! Vivre dans un rêve aussi utopique ne t'aidera pas dans ton métier. Rappelle-toi un peu ta place, tu vends ton corps pour de l'argent !! Des centaines de personnes te sont déjà passé dessus ! Personne ne voudra jamais de toi comme compagnon, il n'y aura jamais que des pervers pour le souhaiter ! Réveille-toi, Lu-Pan !! »

Mais le garçon avait déjà quitté la pièce, le claquement de la porte close résonna violemment. Xiao Yue était trop choqué pour parler. Lina soupira, aussi neutre qu'une machine bien réglée.

« Il faudra trouver un remplaçant pour ses clients de ce soir. »

***

Lu-Pan rentra en trombe dans l'appartement miteux, il déposa dans un geste nerveux le parfum à côté de son lit de fortune. Se rendant à la salle de bain, il se fixa dans la glace, retirant lentement ses vêtements. Jamais, il ne lui était venu l'idée de se fixer nu dans le miroir et il fixa son corps qu'il ne reconnaissait plus. Couvert de marques diverses, de suçons, de griffures, personne ne pouvait ignorer en le voyant ce qu'il faisait de sa vie. Saisissant un petit miroir, il observa son visage, son cou et même là il n'était pas épargné. Son poing se crispa.

« Un meuble...non... »

Une boule se forma dans sa gorge, ses yeux se remplirent de larmes.

« Juste un corps à baiser...une pute...un trou...UNE SALOPE !!!!! MERDE !!!!! »

Le bruit du miroir brisé contre un mur, résonna.

***

C'est plus ou moins comme cela que les espoirs de Lu-Pan aurait dû s'arrêter, mais Nothing ne lui rendait pas la chose facile. Il semblait avoir décidé l'instauration d'un rituel, embrassant le prostitué en arrivant, puis encore une fois en repartant. L'humain n'osait plus tenter d'approche, laissant leurs relations stagner dans une case d'ambiguïté et de non-dit. À côté de cela, Howl n'avait pas cessé ses tentatives d'approche, tentant par tous les moyens de convaincre le jeune homme de partir avec lui. Mais, l'asiatique continuait de camper sur ses positions, pour sa mère, qui commençait lentement, mais sûrement à se fatiguer. Elle avait déjà plus de 40 ans, elle n'était pas la jeune femme d'autrefois.
C'est dans ce tumulte, que Lu-Pan entama sa 22ème année de vie, la dernière.

Tout s'emballa ce soir-là, Nothing annonça à son petit préféré qu'il ne reviendrait pas avant un bon mois, déplacement pour le travail. Bien sûr, il ne devait pas aller trop loin, mais il ne lui était pas possible de se déplacer aussi librement qu'à présent. De son côté, le prostitué se contenta d'un hochement de tête, il n'en avait pas très envie, mais n'avait aucunement son mot à dire face au vampire. Et alors que celui-ci l'embrassait pour lui dire au revoir, la main froide prit une direction jamais explorée, s'engouffrant dans l'ouverture du kimono pour caresser la peau du torse. Promesse à demi-mot d'un tournant à son retour, voilà ce qu'il lui laissait pour le faire encore espérer un peu. Lu-Pan mit plusieurs minutes à se reprendre suffisamment pour passer au client suivant.
Tout avait pourtant promis une suite heureuse.

Vraiment, il le pensait en rentrant chez lui, chantonnant sans regarder où il mettait les pieds.
C'est là qu'il trébucha, sur quelque chose...non sur quelqu'un.
Un cri d'horreur résonna dans la petite rue sale, pourtant semblable à tant d'autres, quelques heures plus tôt.



13 Juillet 2432

« Lu-Pan, j'entre. »

Howl pénétra dans la pièce, le jeune Asiatique se trouvait comme toujours à sa place, au bord du lit. Seuls ses yeux gonflés et son teint trop pâle laissaient apparaître l'état d'esprit dans lequel il se trouvait. Ainsi que son kimono intégralement noir. Pourtant, le prostitué était là, prêt à assumer son rôle de corps. Le vampire soupira, il n'y avait que deux jours depuis que Xiao Yue avait été retrouvé par son fils, égorgé comme un vulgaire porc, juste devant sa maison. La pauvre s'était visiblement défendu et c'est le corps brisé, à l'image d'une vulgaire marionnette défigurée qu'elle reposait alors contre le mur rougi de sang.

Lu-Pan ne pouvait pas s'empêcher de revoir les yeux morts de sa mère posé sur lui, cette vision le suivait partout, l'empêchant de manger et de dormir. La seule personne qui l'ait jamais aimé lui avait été arraché de la manière la plus horrible qu'il soit. L'enquête avait vite été classé, car il n'y avait pas de coupables potentiels, trop d'alibi et aucune trace, ni témoins. Le meurtre de sa mère resterait certainement à tout jamais irrésolu et il se retrouvait sans aucun coupable pour reporter sa colère et sa rancune.
Une main dans ses cheveux le fit tressaillir, son client le regardait avec un regard doux, et tellement hypocrite qu'il faillit en vomir. Tous ces mensonges, ces illusions, il n'en voulait plus. Il voulait son inconnu, son tendre insensible et il se retrouvait avec ce pervers. Celui par quoi tout avait commencé.

« Mon pauvre humain, viens avec moi, tu n'as plus rien à faire ici. »

C'était prévisible, si prévisible et il eut envie de rire, de rire. Mais il ne fit que se redresser brusquement, rejetant la main posée sur lui.

« Laissez-moi. Ne pouvez-vous pas me laisser en paix quelques jours ?! Je refuse de devenir votre jouet sexuel, je ne suis pas un meuble ou un objet. Et ma décision n'a pas changé, je ne deviendrais pas votre favori !! En fait, je ne veux plus de vous, partez et ne revenez pas. Bientôt, j'aurais remboursé ma dette et je partirais, je vous oublierais et se sera bon débarras !!!!! »

Une poigne violente empoigna la chevelure du garçon, qui fut balancé sur le lit. Il s'y attendait... Le vampire souleva à peine ses vêtements et le pénétra, il ne criait pas...son corps fut empoigné, souillé, violenté jusqu'au plus profond, il ne réagisait pas... Le sang coulait et salissait les draps.

Poupée de chiffon, poupée de chair.

Mais le vampire voulait plus, finalement favori ce n'était pas assez. Il fallait que ce corps lui appartienne réellement.
Pour toujours...

Alors les crocs déchirèrent la peau et s'enfoncèrent dans la gorge. Lu-Pan poussa un cri, ce n'était pas comme ça que ça aurait dû se passer. Cependant, il était déjà devenu inutile de se débattre, sa vision se brouillait. Alors, l'être humain, celui qui avait un coeur, celui qui vivait, celui qui respirait, celui qui aimait, tendit la main dans le vide. Sa bouche s'ouvrit pour appeler la dernière personne qui lui restait. Il voulait prononcer son nom avant de perdre son humanité.

« No... »

Le froid le gagna, sa main retomba dans le plus grand désespoir qui puisse exister.
Il ne connaissait même pas son nom.
Il n'y avait que le vide.
Et à l'aube de la mort, Lu-pan réalisa...
Il n'y avait personne à appeler.


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Lu-Pan Xue

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Leila Vide
MessageSujet: Re: Leila   Leila EmptyMar 24 Mai - 15:11



Chapitre III: Quand la peau se teinte de Gardénias.



Un corps...
Lorsque Lu-Pan ouvrit les yeux, il eut l'impression de n'être plus qu’un corps. Il avait mal partout et se sentait froid, c'était un froid terrible et mortel. Il n'était plus dans la pièce chaude et habituelle du Smart, mais dans une grande chambre du quartier vampirique. Le prostitué n'eut pas besoin de se regarder dans la glace pour comprendre ce qui lui arrivait. Il suffisait qu'il fixe ses mains si blanche, inutile de voiler la face.
Il était devenu un vampire.

Lentement, de grosses larmes se mirent à couler sur ses joues. De toute sa vie humaine, Lu-Pan n'avait jamais pleuré, sa mère lui avait toujours répété qu'un homme qui laissant aller ses larmes était un faible et que celui qui est fort était capable de se contenir et de souffrir en silence. Et c'était aussi pour cela qu'il n'avait même pas pleuré à la mort de celle-ci, il avait cessé de dormir et de s'alimenter correctement, mais pas une larme n'avait coulé.
Mais à présent, Lu-Pan avait beau tenter de se calmer, de se raisonner, il ne pouvait pas. Howl finit par venir le voir, mais leur conversation ne mena à rien. Le tout jeune infant ne voulait rien savoir et son père vampirique las de la conversation finit par l'allonger pour lui écarter les cuisses. Les habitudes reprenaient bien vite leurs places pour certains.

À partir de ce moment, quelque chose se cassa définitivement chez le prostitué. Howl lui retira toute liberté, l'enfermant dans son appartement luxueux. Le vampire rentrait très tôt le matin et passait le peu de temps où ils se voyaient à lui passer dessus. L’unique faveur qu’il consentit à lui accorder fut la récupération de tous ses vêtements et autres effets personnels, ainsi que les cendres de sa mère. Il eut même la surprise de s’apercevoir que les gens de la maison closes avaient glissé un kimono de Xiao Yue. Ce fut son unique source de bonheur pour les années à venir.
Le jeune vampire détestait apercevoir son reflet, il détestait sa peau de cadavre, ses cheveux blancs et surtout ses grands yeux couleurs de sang. Pour lui, le temps n’avait plus de valeur, quand il ne se retrouvait pas assailli par le corps d'Howl, Lu-Pan restait à la fenêtre. Il observait les passants, le regard dans le vide. L’adolescent ne pensait plus à rien, il faillit même oublier un vampire sans nom au regard de chat sauvage.
Mais quelle importance puisqu' il n’était qu’un corps…

Après tout ce temps passé à fixer le vide et à se faire violer, le déclic fut à la fois terriblement douloureux et doux. Mais, il est certainement toujours difficile de se réveiller après plus de dix ans de non-existence.
Tout se passa au mois d’avril, sur un coup de tête, une petite folie passagère, Lu-Pan, se décida enfin à ranger ses affaires restées à l'abandon dans un coin, depuis trop longtemps. C’est en plongeant sa main dans un des sacs de vêtements qu’il l’effleura. L’ancien prostitué n’eut même pas à « le » voir pour savoir, pour comprendre qu’est-ce que sa peau froide effleurait. Son regard vide sembla se réveiller, enfin. Le parfum, le Camellia, il le tenait aux creux de sa paume et il se sentait revivre. Cela faisait mal, la prise de conscience était bien trop lourde. Le jeune vampire se sentait comme transformer une seconde fois.
Dans son flacon, l'eau précieuse avait séché…

Suivant cette découverte, l’infant ne lâcha plus le cadeau retrouvé et si Howl n’en connaissait pas l’origine, il ne l’accepta pas pour autant.



20 novembre 2445

« Ce n’est plus qu’une bouteille vide, si tu veux du parfum, je peux t’en offrir des biens plus précieux. Jette-le !! »

« Cela fait partie de mes affaires, tu n’as pas ton mot à dire, il n’est pas question que je m’en débarrasse ! »

« Ne recommence pas à me parler de cette façon, Lu-Pan ! Si c’est pour dire de telles conneries, tu peux aussi bien rester silencieux ! Je pensais pourtant qu’en plus de dix passé à mes côtés, tu finirais par comprendre qui tu es ! Donne-moi ce truc ! »

« Non !! Arrête de me prendre pour ton jouet, ta poupée sexuelle ! Tout ce que tu veux de toute façon, c’est me baiser, alors qu’est-ce que ça peut te faire ce que j’aime ?! »

« Ta gueule !! »

Lu-Pan sentit son dos heurter violemment le parquet ciré. Bien sûr, il n’eut pas mal, mais il avait faillit lâcher le flacon, heureusement celui-ci reposait encore dans sa main. Son regard restait fixé sur lui, sentant à peine les doigts glacés lui arrachez ses vêtements. Jamais, ses yeux ne quittèrent la fleur de quartz, il sentait Howl secouer ses hanches, entendait ses râles de plaisir sans pour autant réagir. Parfois, sous une intrusion plus profonde, son corps était prit d’un léger spasme.

« A qui t’accroches-tu, pauvre fou ? Je suis le seul qu’il te reste Tu n’as plus personne et d’ailleurs à tu seulement jamais eu quelqu’un ? »

Les coups de hanches s’intensifièrent.

« Il m’aimait. »

Oui, certainement et le vampire faisait de son mieux pour s’en convaincre.
Un liquide poisseux l’envahit en même temps qu’un grognement de jouissance résonna la pièce. Lu-Pan ferma les yeux et arrêta encore une fois de pensée, pendant très, très longtemps.

***

Brisé, ça y est, il était brisé.
Après plus de dix ans de résistance muette et creuse, l’infant finit par devenir ce qu’il avait toujours rejeté : un jouet sexuel. Il buvait le sang que son père » lui apportait, s’habillait, dormait, ça lavait et se laissait prendre autant de fois qu'Howl le souhaitait. Lu-Pan avait cessé de parler et de vivre lorsqu’il avait senti la semence de son bourreau l’envahir alors qu’il tenait encore le parfum. Ce parfum offert et tant aimé.

Depuis, dans son silence amorphe toujours les mêmes interrogations qui le déchiraient et l’empoisonnait de l’intérieur. L'ancien prostitué pensait vraiment que son client si particulier l’avait aimé, un peu. Seulement, Lu-Pan ne comprenait pas pourquoi il n’était pas venu le récupérer après sa transformation. Il en avait les moyens et le garçon perdu qu’il avait été à ce moment aurait eu besoin de cela, d’être sauvé, de se sentir apprécié pour de vrai, sans le mensonge du plaisir de la chair.
Lu-Pan ne savait plus et une seule conclusion s’était alors avérée réaliste.
Il avait été abandonné et si le temps ne pouvait le détruire, rien que cette idée lui broyait l’âme, si du moins un vampire tel que lui pouvait encore en posséder une.

Le temps passa, les années coulaient sur l’ancien prostitué sans le toucher, il restait aussi figé qu’une petite figurine de porcelaine. Peu à peu, même Howl s’en lassa, il pouvait certes faire de ce corps ce qu’il voulait, lui infligeant dans ses sautes d’humeurs toutes les perversités. Jamais l’infant ne mouftait réellement, il gémissait, faisait ce qu’on lui demandait, mais ce n’était plus le Lu-Pan passionné, intelligent et cultive que le vampire avait voulu pour lui seul. 50 ans avait été nécessaire pour qu’il le comprenne.
Le vampire commençait même à envisager de prendre un vrai favori, cela lui fournirait un nouvel amusement. Et puis, dans tous les cas, sa poupée serait toujours là pour satisfaire ses caprices et ses pulsions. Finalement et après tout juste quelques jours de réflexions, Howl prit sa décision et lors d’une chaude soirée d’août 2500, le vampire partit pour aller trouver un favori capable d’animer à nouveau son quotidien.

Alors Lu-Pan s’éveilla, il l’avait attendu très longtemps ce moment. Enfin, il était parvenu à se faire oublier, à présent il n’était plus nécessaire à son père vampirique. Ses chances de fuites étaient bien réelles, plus questions d’hésiter.
Se redressant du fauteuil où il se trouvait installer depuis trois jours, le vampire se rendit d’un pas vif et nerveux vers sa chambre., commençant à rassembler le strict nécessaire. Ses vêtements jetés dans un grand sac de sport, l’infant prit le parfum, hésita, le reposa, mais ne fut pas capable de quitter la pièce avant de l’avoir glissé parmi les différents kimonos.
Pénétrant dans la chambre de son « père », Lu-Pan vida le coffre sans hésitation. Il était bien conscient que de toute façon la majorité de la fortune de son geôlier se trouvait sur sa carte. Il ne restait que le plus important à présent, l’urne de sa mère.
La porte de l’appartement luxueux claqua et le vampire s’engouffra dans une rue adjacente, un bruit de moteur bien connu le faisant accélérer. Humain, il aurait peiné à avancer aussi vite et aussi chargé. À présent, il courait sans difficulté, il fuyait comme si son existence en dépendait. Mais pour lui, c’était vraiment le cas, le vampire ne voulait pas continuer à vivre comme un animal de compagnie, comme une marionnette de plaisir.
Maintenant, enfin, il était libre.



29 août 2500

Lu-Pan était déjà bien loin, cependant le cri de rage qui résonna ne lui échappa pas et l’angoissa. Howl avait réalisé sa fuite bien plus tôt que prévu, il devait quitter le quartier vampirique le plus vite possible. Dans son empressement, le fugitif ne vit pas le chat passer devant lui et au dernier moment, il trébucha pour l’éviter. S’étalant de tout son long sur le sol froid, ses affaires le suivirent et se répandirent autour de lui. Un bruit sec résonna, le figeant complètement. Le vampire avait peur de ce qu’il allait voir en se retournant.

« Non… »murmura-t-il en écarquillant ses grands yeux rubis.

Les cendres de sa mère, elles étaient répandu sur le sol, la cinéraire en plastique les contenant s’était ouvert, laissant une partie de son contenu se répandre sur le sol humide de la ruelle.

« Non, non, non.»

Se précipitant le plus vite possible, il tenta tant bien que mal de réparer les dégâts, mais déjà des cendres se mêlaient au sol sale ou s’envolaient au gré du vent. Récupérant entre ses mains des poignées pleines, Lu-Pan s’échina à limiter la perte. Des larmes coulaient sur son visage, c’était sa mère qui était là, répandu par terre. Un nouveau cri le fit se tendre, « il » approchait, l’infant ne pouvait pas rester ici, il fallait qu’il parte. Essuyant ses larmes et déposant de sales trainées mortuaires sur ses joues trop blanches, le vampire se redressa. Les mains tremblantes, il referma l’urne, se résignant à devoir abandonner un peu de sa mère dans ce lieu sordide. Il n’aurait pas de seconde chance.

« Maman…pardonne-moi. »

C’est vrai. Il était libre.
Mais à quel prix ?


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Lu-Pan Xue

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Leila Vide
MessageSujet: Re: Leila   Leila EmptyMer 20 Juil - 21:11



Chapitre IV : Un Coquelicot à la fin d'un monde.


Après sa fuite, Lu-Pan se retrouva seul et particulièrement démunie, la perte d'une partie des cendres de sa mère ne faisait qu'aggraver la haine qu'il éprouvait envers cette race qui avait détruit son humanité. Par mesure de sécurité, il lui était impossible d'utiliser immédiatement l'argent volé et donc de se payer un appartement quelque part dans les vieux quartiers. Au Smart, plus personne ne devait le connaître, les prostituées qu'il avait connues n'étaient plus de ce monde depuis longtemps.
Alors il se rendit chez la seule personne dont il était encore sûr de l'existence et de l'adresse : Assalord.

Lorsqu'il l'aperçut sur le pas de sa porte, le vampire eut bien du mal à reconnaître le tout jeune adulte disparut depuis tant d'années. Au début, il faillit même lui claquer la porte au nez, pensant à une mauvaise plaisanterie, mais quand Lu-Pan lui montra tous les kimonos qu'il avait lui-même confectionnés, le vampire n'eut d'autre choix que de le croire. Et parce qu'il avait longtemps été amoureux de Xiao Yue, le couturier accepta d'héberger l'infant, juste pour quelques semaines, le temps qu'il puisse s'acheter un appartement. Rien d'autre. Ils savaient tous deux qu' après tant d'années plus rien de les relier vraiment, Assalord avait oublié le visage de Xiao Yue depuis bien trop longtemps et l'ancien prostitué nourrissait des sentiments trop amers envers ses congénères pour en supporter la présence constante. Même leur besoin primaire était différent, le plus vieux sortait régulièrement pour aller boire à même les gorges, alors que Lu-Pan se contentait des pochettes fournies par la banque de sang. À force d'être nourri ainsi, il avait fini par en préférer le goût et la texture et surtout, il répugnait de devoir voler la vie des autres, comme on avait prit la sienne. Le souvenir était encore trop vif.

Au départ, l'infant pensait retourner travailler au Smart, mais bien vite, il dû se rendre à l'évidence. C'était un endroit trop dangereux où Howl avait toutes les chances de le retrouver. Bien sûr que cela paraissait évident qu'il se réfugie dans le lieu qui l'avait vu naître, grandir, mourir....
Cependant et malgré les années qui avaient passé, jamais le vampire n'avait l'occasion d'apprendre un nouveau métier, de faire de nouvelle expérience, de changer. Il était coincé éternellement dans un corps jeune et il ne savait faire qu'une chose : Utiliser ce corps. Pas question de faire les trottoirs, trop dangereux, trop peu rémunéré, trop exposé, trop sale. Il fallait qu'il redevienne ce qu'il était avant de changer, il lui fallait une nouvelle maison close. Ce fut sa dernière requête envers Assalord, le lendemain, il repartait. Ses bagages sur les épaules et une adresse griffonné à la hâte au creux de sa main.


9 Septembre 2500


« Ainsi, vous souhaiteriez commencer à travailler ici ? »

Lu-Pan laissa le gérant l'observer sous toutes les coutures, conservant son plus magnifique sourire. Il avait tout à fait conscience qu'on était en train d'évaluer sa valeur marchande, mais il n'avait pas peur du résultat, le vampire était tout à fait conscient de ses capacités et de sa qualité.

« Oui. »

Son vis-à-vis fronça les sourcils, légèrement irrité par tant d'assurance, d'habitude on venait plutôt le prier d'être « embauché ». Hors ce petit impertinent semblait absolument certain du succès de sa démarche.

« Possédez-vous seulement ce qui me pousserais à vous prendre sous mon aile ? Avez-vous au moins conscience de ce qu'on attend de vous ici ? »

Un sourire amusé lui répondit.

« Comme si vous n'aviez pas déjà vos réponses. »

Le gérant serra les dents, c'était difficile de l'avouer, mais cet arrogant avait raison. Tous en lui prouvaient qu'il avait de l'expérience, sa démarche, son regard, ses gestes, son sourire, le vampire respirait la sensualité. Lui-même avait bien envie d'y goûter.
Finissant par s’écarter de la porte, il déclara :

« Bienvenue à l'Irisa...? »

« Leila. »

Le prostitué le suivit, sans chercher à jeter un dernier regard derrière lui.

« Oui...je m'appelle Leila. »

***

C'est ainsi que Lu-Pan devint Leila et s'effaça peu à peu des dernières mémoires, retrouvant son quotidien de prostituée.Les semaines, les mois, puis les années passèrent sans qu'il ne croise à nouveau son père vampirique. Celui-ci avait perdu la trace de son infant et s'était tant mieux. Cependant, malgré le semblant de calme que son existence semblait avoir récupéré, le vampire n'était pas en paix. Bien sûr, il couchait avec humains et vampires et y prenait du plaisir, mais sa haine envers les immortels ne semblait, elle, pas vouloir décroître.
Il lui fallut encore quelques années pour qu'enfin l'instrument de la vengeance lui apparaisse. Entre temps il avait pris et avait été prit par un nombre incalculable de créatures. Il avait vu des clients humains ne plus revenir, des employés disparaître. Oh, oui, il avait bien menti et trompé Leila avant de le rencontrer lui, son si charmant petit chat.

Comment cela était arrivé exactement ? Un peu de hasard et de chance certainement. Un matin, d'un jour quelconque dans son monde de débauche. Alors que le vampire attendait tranquillement un nouveau client, assit à l'extérieur, dans le petit terrain situé juste derrière sa chambre à l'Irisa. Quelqu'un avait soudain sauté péniblement au-dessus de la barrière qui protégeait l'intimité de l'établissement. Et au vu de l'odeur et de la démarche de cet intrus, il était non seulement humain mais aussi blessé, tellement obnubilé par sa fuite et sa survie qu'il ne l'avait même pas remarqué.


10 Avril 2530


Se redressant lentement, sans qu'aucun froissement d'étoffe ne se face entendre, Leila s'avançât vers la pauvre petite bête. Il fallait y aller doucement, car rien n'est plus imprévisible qu'un animal qui souffre.
Prenant doucement position derrière lui, il glissa sa main froide le long de la nuque encore si chaude, l'humain se tendit immédiatement et sa peau se couvrit de chair de poule. C'était ça qu'il aimait, c'était cette humanité, toutes ses réactions que son corps n'avait plus, le vampire les retrouvait dans tous les amants humains qu'il avait pris. Mais cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas été face à la peur, la peur de souffrir, la peur de mourir. Il lui fallait apaiser cette peur s'il voulait approcher un peu plus cet adorable oisillon perdu.

« Pauvre petit, il semble que quelqu'un tienne absolument à t'attraper entre ses crocs. Tu n'as aucune chance, tu le sais n'est-ce pas ? Qui sait ce qui pourrait t'arriver... »

Il ne fallait pas être bien futé pour comprendre que ce garçon était un résistant poursuivi par un ou plusieurs miliciens. Et au vu de l’essoufflement de son vis-à-vis et de la blessure qu'il avait à l'épaule, on semblait déterminé à l'attraper. Et ils en étaient tous deux bien conscients. Pourtant, prenant sûrement tout le courage qui lui restait pour faire face à ce qu'il croyait être sa mort, l'humain se tourna face au prostitué. Presque aussitôt ses yeux s'arrondirent et son visage se troubla, Leila faisait souvent cette impression la première fois qu'on le voyait. Avec ses habits exotiques et sa beauté surnaturelle. De plus, aujourd'hui il n'avait pas encore très bien réajusté sa tenue et son air s'était fait plus doux. Après tout, il était connu à L'irisa que le vampire malgré son succès, possédait un faible pour les petits humains.

« Je... » tenta maladroitement le jeune homme.

« Économise ta salive pour d'autres paroles, vu ce que j'entends arriver, tu n'as nullement le temps de m'admirer ou même de m'échapper. »

Le tirant d'une poigne ferme à l''intérieur, il le força à s'asseoir.

« Ne fait pas un bruit, ne bouge pas d'un centimètre, oublie même de respirer. »

Refermant derrière lui, d'un pas léger et dansant, Leila retourna en arrière. Il ne fallut pas longtemps pour qu'un milicien se tienne à l'endroit où lui et le garçon se trouvaient quelques minutes plus tôt. Le vampire expliqua calmement la situation au prostitué, ils poursuivaient un jeune résistant et l'odeur de son sang les avait guidés par ici. Secouant la tête en souriant l'infant déclara :

« Il n'y a rien de tel chez moi... »

Le milicien voulut insister, mais aussitôt, tel un prédateur Leila vint se coller à lui. Libérant un peu de son pouvoir et troublant les sens de sa pauvre victime. Au creux de l'oreille, d'une voix chaude et ronronnante, il murmura ses paroles empoisonnées.

« Vous sentez bien qu'il n'y a rien ici. Je suis désolé, mais j'ai quelqu'un qui m'attend et je ne voudrais pas...qu'il perde patience. Vous comprenez ? »

Lui glissant un papier dans la main, le prostitué attira son congénère plus contre lui et l'entraîna dans un baiser humide et violent. Puis s'écartant aussi vite qu'il s'était jeté sur lui, il sourit et lui adressa un dernier petit geste de la main avant de s'engouffrer à l'intérieur. Tranquille, le vampire se pencha vers l'humain, qui n'osait toujours pas faire un mouvement. Une lueur d'envie s'alluma dans son regard, alors qu'il écartait les pans de son kimono.

« Je vais te soigner, te nourrir et te protéger le temps qu'il faudra, mais tu comprends bien que ce ne sera pas gratuit. Il va falloir que tu donnes...un peu de ta personne. »

***

Et Leila tint parole, il s'occupa du pauvre mortel, au nez et la barbe du gérant, des prostitués et des autres clients. Le soignant et lui apportant le strict minimum pour survivre, il appréciait d'observer cette humanité, même s'il ne fallait pas se voiler la face. C'était un résistant et lui un vampire, il était évident que leurs vies étaient parfaitement incompatibles. Cela n'empêcha pas le jeune homme de se perdre entre les bras du prostitué, mais il l'avait bien prévenu que toute cette aide apportée ne serait pas gratuite.
Lu-Pan avait prévu de laisser repartir le garçon dès que sa blessure serait suffisamment guérit pour ne plus être handicapante, à moins que ses camarades viennent le récupérer. Si cette perspective pouvait se révéler pleine de danger, elle intriguait aussi énormément le vampire qui était bien curieux d'apercevoir un peu de cette résistance dont on parlait tant. Oh, il avait bien tenté d'arracher une ou deux informations à son protégé, mais celui-ci déjà pas très bavard en général, se fermait comme une huître quand Leila cherchait à évoquer ses camarades.

Les jours passèrent et la blessure de l'humain s'infecta, faisant prendre au vampire quelque jour de repos. Si la mort fut évité de peu, le jeune homme devait se reposer au maximum, retirant ses petits plaisirs à l'infant, il n'espérait même plus voir quelqu'un arriver pour le jeune résistant. Trop de temps avaient passé.
Cependant, à peine quelques jours plus tard, il fut détrompé.
Et il rencontra son charmant petit chat.

***


17 Avril 2530


La fièvre de son protégé avait enfin disparu, Leila soupira en se redressant. Le gamin ne lui menait pas la vie facile depuis quelques jours déjà. Heureusement, le calvaire semblait se terminer et tous deux pouvaient profiter d'un peu de vrai repos. Enfin, c'est ce qu'il pensait, parce qu'à peine installé. Un parfum particulier, doux et épicé à la fois vint au nez du vampire, c'était la première fois qu'il le sentait. La journée, cela ne l'aurait pas vraiment intrigué avec tous les clients qui circulaient, mais il faisait déjà bien sombre dehors et aujourd'hui seuls les vampires ayant leur petit favori se présentaient. Il connaissait leurs odeurs et celle-ci ne leur appartenait nullement. Un intrus ? Peut-être même un milicien venu récupérer ce qu'il leur avait échappé quelques jours plus tôt.
Se postant dans un coin sombre de la pièce, le prostitué se mit à attendre, aussi silencieux et invisible qu'il était possible de l'être. Et pourtant l'ombre qui s'engouffra dans la pièce sembla le repérer presque immédiatement. Levant un sourcil surprit, Leila fini par sourire amusé, s'avançant un peu plus dans la pièce. L'autre vampire, parce que s'en était bien un, le fixait avec méfiance, semblant presque le sonder.

« Tiens, tiens, voilà un bien charmant congénère. Je suis désolé mon mignon, mais ce gamin n'est pas là pour servir de garde mangé. »

Loin de le faire fuir, l'inconnu sembla tout d'un coup plus rassuré et moins tendu, même s'il continuait à jeter des coups d’œils réguliers au jeune homme endormi au centre de la pièce. Il eut même le culot ou le courage de lui répondre en souriant :

« Je m'en doute ... de toute manière, je suis certain que le sang de Drew n'est pas très succulent... »

Leila aurait pu s'énerver ou bien s’inquiéter pour le sort de la gorge de « Drew », seulement, il avait l'étrange impression que son congénère parlait plus pour rire que par une connaissance réel de la saveur de l'humain. Les vampires ne buvant jamais à la gorge étaient pourtant terriblement rares dans cette ville maudite.

« Je ne me suis pas risqué à y goûter, par contre je peux te garantir qu'il y a bien d'autres choses...succulentes chez ce petit. Alors petit chat, es-tu venu le récupérer ? »

Son interlocuteur sembla se détendre un peu en apprenant que le garçon n'avait pas été mordu, son sourire demeura sur son visage d'adolescent et cela malgré la question. Dans l'état actuel des choses, il avait bien du mal à juger l'intrus, il était...comment dire...intrigant ?

« C'est gentil de l'avoir gardé mais effectivement j'aimerais ramener Drew auprès des nôtres ... »

Le prostitué s'avançât lentement vers son congénère, son sourire amusé ne semblait plus vouloir le quitter. En temps normal et face à un autre vampire, il aurait immédiatement refusé de céder le jeune résistant, mais là encore, il y avait quelque chose d'humain chez son vis-à-vis qui l'arrêtait. Il se contenta de déclarer :

« Gentil, moi ? Et qui a dit que je le laisserais partir ? Il m'apporte tellement de plaisir, je ne sais pas si j'ai envie de le rendre...à un autre vampire. »

La situation aurait pu être bien plus tendu, après tout, aucun d'eux ne savait exactement qui était l'autre. Pourtant rien ne se produisait, ils étaient tous les deux très calmes. Leila parce qu'il avait suffisamment confiance en son charme et son pouvoir pour se le permettre, mais pour le vampire en face de lui, c'était différent...comme s'il était parfaitement capable de savoir que lu-Pan n'avait pas l'intention de l'attaquer. Comme si ses deux grands yeux verts pouvaient tout voir, tout comprendre.

« Je pense que ce choix ne te revient pas, ni à toi ... ni à moi. Je suis là pour ramener Drew auprès des siens, certains s'inquiètent chez nous de le savoir absent. »

Le prostitué ferma les yeux un instant, avant de soupirer. Il y avait certainement une bonne part de vérité dans ce qui venait d'être dit. Cependant, Leila n'était pas non plus connu pour sa grande soumission et s'il avait appris à plaire à ses clients avec ce caractère...pas sûr que cela fasse plaisir à son invitée surprise.
S'approchant doucement de son jeune blessé, il le secoua légèrement, histoire qu'il comme un peu à immergé et qu'il puisse par la même occasion vérifié qu'il avait bien un véritable résistant en face de lui.

« Tu n'es pas drôle...mais comme je l'ai dit, je ne vous le rendrais pas comme ça. Après tout, j'ai moi aussi risqué ma liberté en mentant à la milice et j'ai perdu de l'argent en refusant des clients pour soigner votre ami... »

A peine, Leila prononça ses mots, que l'autre vampire s'était accroupi face à lui, c'était étrange, comme s'il ne voulait pas lâcher son regard.Évidemment, il ne se laissa pas troubler par si peu, on lui avait déjà fait tant de demande étrange dans sa vie et dans sa mort, que plus rien ne pouvait réellement le choquer ou l'étonné. Il se contenta simplement d'attendre les prochains mots de l'inconnu, qui n'allait certainement pas tarder à venir.

« C'est juste ... que souhaites-tu pour le laisser partir? Tu ne pourras pas le garder indéfiniment avec toi de toute manière, il continuera à te faire perdre de l'argent »

« Palais culminant, dans 3 jours, à 5 heures du matin précisément, c'est un convoi qui n'a été annoncé qu'à peu de personnes, la sécurité sera très légère et le chargement important. »

Leila avait répondu du tac au tac, amusé et se gorgeant intérieurement de la confusion de son semblable.

« Tu souhaites tout le convoi? Comment as-tu eu ces informations ? ... j'ai besoin de m'assurer qu'il ne s'agit pas d'un piège... »
Là, le prostitué éclatera franchement de rire :

« Mais non, tu n'y es pas, petit chat. Je ne veux rien de tout ça, ne crois-tu pas que je suis suffisamment gâté ici ? Je viens simplement de te fournir une information pour toi seul. Si tu veux récupérer ton cher blessé, il faudra bien le nourrir, non ? » se penchant doucement à son oreille, il chuchota : « Sais-tu que certains vampires sont particulièrement bavards sur l'oreiller ? »

La méfiance du vampire ne semblait pas pourtant s'éteindre, c'était assez comique d'ailleurs de voir l'intrus se méfier de celui chez qui il s'était introduit. Leila, lui se fichait un peu de qui il avait face à lui. Tant qu'il n'était pas milicien et qu'il lui permettait de réaliser l'idée qui lui germer peu à peu dans la tête.
Le petit trouble qu'il pouvait percevoir chez son vis-à-vis, lui indiquait d'ailleurs combien son parfum pouvait être efficace, pour réussir à attirer un chat aussi sauvage.

« Nous avons de quoi nous nourrir chez nous » déclara l'inconnu en finissant tout de même par sourire aux paroles du prostitué « Et apparemment certains vampires n'ont pas besoin d'un oreiller pour être bavard...Je ne comprends toujours pas. Que veux-tu?»

L'espace d'un instant le regard de Leila s'assombrit.

« Vampire, te souviens-tu du jour où tu es devenu un monstre ? »

Ledit vampire continua de l'observer, clignant des yeux, réflexe étrangement humain mais qui finalement concordait avec son physique et l'impression qu'il ne cessait de lui laisser.

« Tu te considères comme un monstre? » Un silence, sans qu'il ne semble pour autant perturbé par la question. « Je m'en souviens. »

« Moi je me souviens de chaque seconde, de chaque gouttes de sang retirée à mon corps, je me souviens m'être senti mourir, je me souviens être mort seul avec mon bourreau, je me souviens avoir pleuré, je me souviens avoir été séquestré, je me souviens de bien trop de choses. Et maintenant, je les rends fous de moi et de mon corps toutes ces abominations, toutes ces créatures puant le sang et le meurtre, elles ont toutes le même parfum. Mais ce n'est pas suffisant, je ne suis pas satisfait...alors je vais vous aider. » murmura doucement le prostitué, fixant le résistant sans ciller.

« Je suis moi aussi un vampire ... qui te dit que tu peux me faire confiance ? »

Leila sourit, il avait bien senti que son changement de ton avait un peu perturbé l'autre vampire, il s'avançât encore un peu, se retrouvant presque nez à nez avec son « invité ».

« Je viens de te le dire non ? Ils ont tous la même odeur, mais toi, c'est différent... Je ne saurais pas dire ce que c'est, à la fois fort et doux. Et puis, le résistant réveillé derrière moi n'a pas mal réagi en te voyant, je peux donc en déduire que tu fais vraiment partie de la résistance. »

Son congénère ne semblait toujours pas franchement convaincu.

« Admettons ... si je comprends bien, pour que tu me laisses emmener Drew avec moi, je dois accepter ton ... aide. »

L'ennemi était coriace, cependant lui non plus n'était pas près à lâcher le morceau. Leila avait enfin pris sa décision, il ne voyait plus que cela pour pouvoir un peu l'apaiser. Ce petit chat était une véritable bénédiction qu'on lui apportait sur un plateau.

« Oui et non, je te propose simplement mon aide, j'ai des vampires haut placés en régulier et j'accepte de partager leurs babillages ennuyeux avec vous. Pour cela, il suffira que tu m'envoies un de tes hommes en entrant ils doivent m'appeler Xiao Yue et je saurais qu'il s'agit d'un résistant, puisque ce n'est pas mon vrai nom. Évidemment, tu comprends que je ne peux pas me mettre en danger moi-même, alors l'information sera murmuré au creux de l'oreille dans les draps. » Il s'avança lentement vers l'oreille du vampire, histoire d'illustrer le tout par un petit exemple. « Comme ceci... »

Dès l'instant où il eut fini sa déclaration, le prostitué su qu'il avait réussi à taper juste et à attirer l'attention du résistant. Celui semble réfléchir, puis fini par déclarer simplement :

« Je vois. »

Leila sentit avec une certaine surprise, son interlocuteur lui remettre une mèche de cheveux en place, l'observant de ses deux grands yeux. Pendant quelques secondes, il crut que son cœur s'était remis à battre, il se revoyait avec lui, il ressentait à nouveau la froideur si douce de ses doigts sur sa peau. Ses doigts qui ne l'avaient jamais effleuré plus d'une fois Mais rapidement, l'illusion disparut et il regarda sans un mot le vampire se redresser puis aider son camarade à en faire de même. Lui annonçant qu'il parlerait de sa proposition aux autres résistants, l'inconnu ajouta :

« Je pense que je reviendrais. »

Se relevant à son tour, le prostitué fit un signe de la main pour retenir encore quelque instant son congénère et probable prochain partenaire. Il n'en doutait pas vraiment.

« Attends, je ne t'ai pas donné ma dernière condition. »

Il le vit s'immobiliser, puis à nouveau porter son attention sur lui, attentif à ses prochains mots.

« Que souhaites-tu ? »

Comme un prédateur danse autour de sa proie avant de l'achever, Leila s’avançât vers son petit chat. Dans un bruissement caressant d'étoffes, il passa ses bras blanc autour de son cou et l'attira plus près.

« Toi, petit chat. Tu es le premier vampire que j'arrive à supporter depuis ma transformation. Je suis sûr que cela pourrait être...des plus agréables. »

Alors qu'on lui répondait, le prostitué put voir son pauvre blessé se faire lâcher, encore bien dans les vapes.

« Moi ? ... Tu fais peut-être une mauvaise affaire en me choisissant. »

C'était amusant, si amusant, malgré les mots dit, il n'y avait aucun recul. Oh, oui, Leila s'amusait tellement à ce moment précis, il se sentait presque...vivant.

« Ah bon ? Et pourquoi cela petit chat ? »

« Tu sembles exigeant ... qui te dit que je serais capable de te satisfaire. »

Encore une fois, ce geste, c'était trop tendre, ça lui rappelait trop le passé, ça lui faisait mal, ça le mettait en colère. Cependant Leila ignora toutes ces émotions, les empêchant même de l'atteindre lui. À la place, il laissa une grimace comique s'afficher sur son visage.

« Tu ne sais pas qu'est-ce qui doit coucher avec moi parfois, je pense que tu n'aurais même pas envie de te l'imaginer. »

C'est que c'était vrai en plus.

« Si tu es sûr de toi ... » murmura l'autre vampire en souriant, ses lèvres vinrent frôler les siennes dans un baiser chaste, quelques derniers mots lui furent susurré « Je reviendrais te voir. »

Souriant à son tour, Leila se lécher les lèvres, suivant la silhouette du résistant de ses yeux rouges sang.

« Parfait alors. Je pense que je vais continuer à t'appeler petit chat, mais moi tu peux m'appeler Leila. »

Quand le résistant aida son camarade à se lever, le portant à moitié vers la sortit, le vampire ne fit pas un mouvement. Après tout, ils avaient passé un accord et il avait obtenu ce qu'il voulait. Son petit chat n'était que le bonus, la cerise sur le gâteau.

« Dans ce cas, je te dis à bientôt ... Leila. »

Et il disparu, laissant le prostitué dans un grand silence, avant que celui ne se brise brusquement.
Leila éclata de rire.

***

Le petit chat ne revient qu'une semaine après le passage du convoi que Leila lui avait annoncé, semblant vouloir vérifier qu'il n'était pas un menteur. Mais, le vampire était patient et c'est avec un magnifique sourire qu'il accueillit son congénère quand il daigna enfin revenir à L'Irisa.
Là, ils couchèrent ensemble et il fallait bien qu'il l'avoue, depuis sa transformation l'infant n'avait jamais pris autant de plaisir avec un vampire. Il y avait des choses si humaines, si vivantes dans les gestes, les réactions du résistant. Si sa peau n'avait pas été aussi froide, certainement que Leila aurait oublié dans les bras de qui il se trouvait.

Cependant, plus d'un an s'écoula avant qu'il n'aperçoive de nouvelles têtes et la première fois que quelqu'un utilisa le prénom de sa mère pour lui parler, il faillit ne pas comprendre de quoi il en retournait. Il avait donc tenu ses promesses, murmurant toujours entre deux râles les informations qu'il était parvenu à collecter. Résistant et résistante passait ainsi parfois entre ses bras et à chaque nouvelle trahison contre sa race, Leila se sentait jubiler. Cependant et même après plus de 4 ans de visite régulière, il savait que son petit chat ne lui faisait pas complètement confiance, tout comme lui ne fasse pas entièrement confiance à son petit chat. Ils marchaient tous les deux en équilibre sur un fil extrêmement mince et ils le savaient.

Parfois, mais très rarement, il le revoyait « lui » dans le résistant. Mais cela ne durait qu'un bref instant, un douloureux instant.
Il n'était plus Lu-Pan, il était Leila.
Leila n'était qu'un mensonge.
Un mensonge ne peut être amoureux...

***


5 juillet 2535


Leila s'enfonça dans un dernier râle entre les cuisses froides, écartés pour lui. La jouissance l'emporta l'espace d'un instant avant qu'il ne se retire, glissant sur le côté. Une main aux ongles parfaits vint lui saisir le menton pour l'attirer dans un baiser sauvage. Un vampire, une de ses plus régulière cliente, lui sourit, lâchant un sourire visiblement repue. Pourtant, elle ne tarda pas à se redresser, se rhabillant.
Mais rien qu'à la manière dont elle lui avait sauté dessus, le prostitué avait déjà compris que sa cliente était pressé.

« Toujours aussi bon et adorable, Leila. »

« Je ne voudrais pas décevoir une telle beauté, Cécilia. » minauda t-il avec une moue adorable.

« Je reviendrais bientôt alors. » déclara la jeune vampire en rougissant délicatement.

La vampire quitta la pièce dans un dernier baiser et jusqu'à ce que la porte finisse par se fermer, Leila conserva son beau sourire.Le claquement du battant résonna, enfin, le prostitué put afficher la mine dégoûtée qu'il retenait face aux paroles mielleuses de sa cliente. Essuyant d'un mouvement sec le rouge à lèvres qui s'était collé à sa bouche, il rit, amer.

« Pov' conne. »

Que croyait-elle donc ? Que s'était en admirant sa beauté qui s'était libéré ? La seule chose qui le faisait jouir à coucher avec des vampires, c'était de voir tout le pouvoir qu'il était capable d'obtenir sur eux. Les dominés, les rendre dépendant de sa personne, pour mieux les faire ramper et lécher ses chaussures. Oh oui, ça l'excitait rien que d'y penser.
Il n'y avait que les corps humains, avec leurs chaleurs et leurs cris éphémères, qui pouvaient le satisfaire pleinement. Comme il était bon de sentir cette douceur vous remplir, plongé dans cette brûlure palpitante...
Les humains étaient son Eden.
Les vampires étaient son Enfer. Oui, tous sans exception possible.
Sauf peut-être son petit chat, lui il était spécial.

D'un coup, un bruit de chute se fit entendre. Tournant la tête, Leila s'aperçut avec horreur que son petit sac était tombé de là où il l'avait
posé. Un juron lui échappa, alors qu'il se levait aussi vite que le kimono lui permettait. Ouvrant brusquement son bagage, il en sortit un objet emballer de tissus. Un flacon de cristal, formant une délicate Camellia, il pouvait en sentir le parfum sans avoir à l'ouvrir. Ses mains se mirent à trembler et Leila se dépêcha de ranger son bien, le mettant hors de vue.
Cependant les tremblements ne cessèrent pas alors que le vampire portait ses mains à sa poitrine, là où le cœur ne battait plus, mais lui faisait terriblement mal.
Il murmura tendrement :

« Ne pleure pas Lu-Pan...ne pleure pas... »

Fin ?




° Famille : Sa mère, Xiao Yue, était comme sa mère et sa grand-mère avant elle, une prostituée. Douce et aimante dans ses beaux jours, elle pouvait être très sévère et dure quand il s'agissait de l'éducation de son fils. Elle est morte peu de temps avant la transformation de Lu-Pan.
Son père biologique était un client, il n'en sait pas plus et pour ce qui est de son père vampirique, il le fuit comme la peste.


Dernière édition par Lu-Pan Xue le Mer 20 Juil - 23:50, édité 4 fois
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Lu-Pan Xue

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Leila Vide
MessageSujet: Re: Leila   Leila EmptyMer 20 Juil - 21:16

Fiche (enfin) terminé Smile
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Leiro Cantarelli

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Leila Vide
MessageSujet: Re: Leila   Leila EmptyJeu 21 Juil - 9:19

J'attendais la fin avec impatience et je suis loin d'être déçue.
Une excellente fiche en effet, presqu'une petite nouvelle. Magnifique.

Ton total de points de Sang au démarrage : 100 pts.

Citation :
Coûts en Points de sang du pouvoir :

Utilisation force Minimale : 10 pts de Sang.
Utilisation force Moyenne : 25 pts de Sang.
Utilisation force Optimale : 55 pts de Sang.
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Leila Vide
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Leila

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