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 Gunther Feld

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Gunther Feld

~ Fragance d'un champ de lavande ~

~ Fragance d'un champ de lavande ~
Gunther Feld

Messages : 80
Race : Vampire
Caste : Paria


Gunther Feld Vide
MessageSujet: Gunther Feld   Gunther Feld EmptyMar 26 Avr - 20:30

† MON IDENTITE †


° Nom : Feld
° Prénom : Gunther
° Surnom : Gunt mais au final son prénom est assez court pour qu’on ait pas de difficultés à le prononcer entièrement

° Date de naissance : On ne lui a jamais dit sa date de naissance exacte, mais il est né en 1904.
° Age Apparent : Gunther conservera à vie une apparence jeune puisqu’il a été transformé lorsqu’il avait dix-neuf ans, son père adoptif aurait aimé attendre encore un peu mais il n’en eut pas le loisir. Voilà donc six cents douze ans qu’il a été transformé.

° Métier : Vivant au niveau de la ligne de ceinture, il est difficile pour lui de trouver un métier. Il ne travaille donc pas usant plutôt son temps à aider les rebelles et à instruire les jeunes enfants des quartiers pauvres.
° Caste : Paria, Gunther n’a jamais su accepté la tyranie, il s’est donc opposé dès le départ à la société instaurée par les anciens. S’il est parvenu à éviter de justesse un séjour à Aanor, il est aujourd’hui déchu de ses droits vampiriques.

° Sexualité : Homosexuel. Umbre a été et restera son premier amour, aussi même s’il ressent une haine farouche envers lui aujourd’hui, ses désirs restent identiques. Il est bien incapable de prendre du plaisir avec une femme, elles ont la peau et les mains trop douces. Alors il trouve des substituts … généralement de beaux jeunes hommes blonds aux yeux bleus.


† MA PHOTOGÉNIE †


° Corpulence : Très malade lorsqu’il fut jeune humain, la maladie laissa des traces même lorsqu’il fut guéri ralentissant sa croissance et son développement en général. Il est ce qu’on peut appeler un petit gabarit et pour cause il mesure un mètre soixante treize. Il possède un corps fin, assez musclé pour qu’il n’ait pas que la peau sur les os, mais avant d’être transformé il ne possédait pas beaucoup de forces.

° Allure : Bloqué dans le corps d’un jeune homme à peine sorti de l’adolescence, affaibli par une violente maladie au cours de son jeune âge, on aurait pu croire que Gunther deviendrait ce que l’on appelle une crevette, un petit gamin déglingué qui peinerait à gagner le dos droit.
Hors ce ne fut pas le cas. Certes, Gunther se trouva afflué d’un corps fin, un peu trop fin pour un garçon. Jeune homme androgyne. Mais il n’a jamais vraiment été du genre à passer inaperçu. Son corps fin est musclé proportionnellement à sa taille l’empêchant d’avoir l’air d’un gringalet. Mais avant tout, Gunther est doté d’une beauté subjugante.
Beauté discrète qui éclate au grand jour lorsqu’un sourire vient étirer les lèvres pâles du jeune homme.
Beauté résidant en partie dans ses grands yeux verts qui attirent l’attention sur lui.
Beauté complétée par une pluie de cheveux bruns qui glissent le long de son visage, encadrant avec délicatesse ses traits fins, caressant sa peau déjà pâle avant sa transformation.
Beauté naturelle, jamais entachée par le moindre artifice.
Mais même s’il attire les regards sur lui, s’il est capable de séduire par un regard, Gunther n’a jamais usé de son physique pour obtenir ce qu’il souhaitait. Il est trop droit pour ça, ce n’est pas ce qu’il est.


° Goûts vestimentaires : Après des centaines d’années passées sur Terre, on ne peut pas dire que Gunther a des goûts vestimentaires particuliers. S’il pouvait éventuellement faire attention à ce qu’il portait avant son arrivée à Albstraum, ce n’est plus le cas actuellement. Il vit au niveau de la ligne de ceinture, il porte donc des vêtements confortables, rien ayant de la valeur puisque la vie dans les sous-sols les abime rapidement. Ces vêtements sont généralement sales, imbibé de l’odeur croupie des souterrains, mais il fait tout de même l’effort de se laver et de se changer lorsqu’il remonte à la surface pour passer un peu de temps avec les jeunes enfants des quartiers pauvres. Et puis, il n’aime pas être sale.

° Signe distinctif : Physiquement, la peau pâle de Gunther a gardé les marques de certains des sévices qu’il a subi. Les cicatrices sont ancrées trop profondément dans son corps pour que sa nature vampirique les ait fait disparaître. Sa peau pâle se trouve donc marquée par des stigmates rosâtres sur de nombreuses parties de son corps : son dos, son ventre, son torse, ses cuisses … il lui arrive d’ailleurs de marquer parfois des temps d’arrêt lorsqu’il se déshabille devant quelqu’un. Comme s’il était soudainement pris par une étrange pudeur. Comme s’il était presque honteux de ces marques qui entachent son corps trop fin.
Autre petite caractéristique concernant Gunther, petit talent qu’il ne met pas vraiment en avant, il a un bon coup de crayon. Doué en dessin, sa source d’inspiration a longtemps été Umbre. Aujourd’hui encore il lui arrive de griffonner inconsciemment le visage du jeune homme, des croquis toujours très bien réussis qui font naitre une lueur contrariée dans son regard lorsqu’il se rend compte de ce qu’il a fait.


† RAPPORT DE PSYCHOLOGIE †


° Généralité : Gunther possède bien plus de qualités que de défauts, même il est bien trop humble pour ne serait-ce que s’en rendre compte. Élevé rapidement par un vampire, il n’a jamais été aveuglé par les préoccupations généralement insignifiantes des humains, voyant plutôt le monde à travers les yeux de son père adoptif. Comme s’il avait la sagesse que ce dernier avait acquise au cours de ces deux cents années d’existence.
Très jeune, il a appris à prendre du recul, à ne pas juger trop rapidement et à ne pas se laisser aveugler par de bêtes préjugés. D’une nature assez calme, presque réservé, il n’a jamais véritablement eu l’occasion d’être aveuglé par ses émotions ou par ses sentiments … ce ne fut qu’à partir du moment où Umbre entra dans sa vie qu’il commença à perdre un peu le contrôle.

Richement instruit, cultivé par ce père dont les souvenirs s’étalaient sur plusieurs générations, il était ainsi capable de prendre du recul et de ne pas être touché par les propos blessants qu’il recevait à cause de son statut de juif. Ayant vécu la première guerre mondiale, folie humaine, il aurait perdre confiance en la nature humaine, penser que les vampires étaient la solution pour la planète. Pourtant, jamais de telles pensées ne parvinrent à s’immiscer dans son esprit. Tout d’abord grâce à son père adoptif, mais aussi parce qu’il était un incurable optimiste. Doux rêveur qui préférait voir la vie en blanc plutôt qu’en gris.

A côté de ça, il s’est toujours montré perspicace dans l'analyse qu'il fait des autres, ne jugeant pas au premier abord et laissant généralement leur chance à tout ceux qu’il croisait. Il s’est attiré des ennuis en accordant sa confiance à certains qui ne le méritaient pas, mais s’il est devenu un petit plus méfiant, il continue à croire au potentiel des hommes.
S’il peut être d’une gravité surprenante, il est néanmoins capable de faire preuve de beaucoup d’humanités. Surtout envers les plus faibles. Il a pourtant été trahi plusieurs fois, aujourd’hui encore son corps porte les stigmates de la folie humaine, mais il a foi en l’homme. Il a beaucoup trop de respect pour la vie pour perdre espoir.

Plutôt sympathique, souriant, il ne peine pas vraiment pour se faire des amis. Plutôt rêveur et généralement distrait, il lui arrive néanmoins qu’on se désintéresse de lui lorsqu’il devient un peu trop lointain. Mais lorsqu’il tisse véritablement des liens avec quelqu’un, c’est généralement pour la vie.
Il est patient, un peu naïf, et d'une loyauté sans égal envers ceux qu'il choisit. C'est un garçon intelligent et très courageux, qui n'a pas peur de se sacrifier pour une cause qu'il croit juste. Lorsqu’il a quelque chose en tête, il peut se montrer assez têtu et il ne baissera jamais les bras avant d’avoir atteint son but. Ainsi, même s’il a été transformé depuis plus de six cents ans, Gunther reste très humain.

Pour finir, Gunther est donc un garçon agréable à vivre même s’il lui arrive régulièrement d’être relativement inaccessible. Il ne s’énervera que très rarement, généralement lorsque ses émotions sont beaucoup trop fortes puisqu’il puisse les contrôler. Et avant tout, il croit en la bonté humaine.
incurable idéologue qui regarde le monde tel qu’il est.


° Aime : Les hommes et plus particulièrement les jeunes enfants dont l’esprit est encore pur. La vie dans tous ses états, la destruction de la Terre par l’énergie nucléaire a d’ailleurs été une profonde déchirure pour lui. Et aujourd’hui encore, il peine à tuer le moindre être vivant, il cherche même à épargner les créatures des sous-sols qui s’attaquent à lui. Et puis il y a Lui. Lui qu’il aime et qu’il déteste pourtant si fort. Lui qui est capable de le rendre fou en un battement de cils.

° Déteste : La folie humaine, lorsque l’homme perd la notion de la vie et se prend pour le maître du monde. Dans la même continuité, il voue une haine farouche aux Anciens qu’il voit comme les nouveaux Führers, il est un pur anarchiste et il ne voit qu’à travers la démocratie. Et puis Lui. Lui qui a lui a fait si mal et dont il ne peut pourtant pas s’empêcher de griffonner le portrait dès qu’il a un moment d’absence.

° Sociabilité : Vous l’aurez compris, Gunther est relativement sociable. Même s’il lui arrive d’être lointain, dans son monde, il fera toujours attention à ceux qui l’entourent. Il donnera sa chance à celui qui le demande voulant croire qu’aucun humain ne possède un mauvais fond. Mais certains souvenirs restent assez douloureux, il a vécu trop de choses pour accorder aveuglement sa confiance envers le premier inconnu qui pointe le bout de son nez. Mais une fois qu'il a accordé sa confiance à quelqu'un, il lui restera fidèle. Il ne trahira jamais la confiance de ceux qui comptent sur lui, c'est pour cela qu'il ne supporte pas la trahison.


Dernière édition par Gunther Feld le Jeu 28 Avr - 19:53, édité 1 fois
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Gunther Feld

~ Fragance d'un champ de lavande ~

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Gunther Feld

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MessageSujet: Re: Gunther Feld   Gunther Feld EmptyMer 27 Avr - 20:18

† MON HISTOIRE †


° Passé :

Par quelques coups de crayon habiles, un visage se dessine dans un coin du journal, rare exemplaire en format papier qu’il venait de ramasser. Forme floue au départ qui se précise alors que les lignes s’accumulent. Les traits du visage apparaissent, quelques mèches folles, un nez droit, des lèvres pleines et finalement un regard. Un regard troublant qui fait s’arrêter le dessinateur.
Encore Lui.
C’est toujours Lui qui s’immisce dans son esprit dès qu’il baisse sa garde.

Un bref soupir et le journal fut repoussé d’un geste ennuyé de la main.
Tant de visages s’étaient inscrits dans son esprit depuis qu’il était né.
Et pourtant, c’était toujours le sien qui s’imprimait derrière ses paupières dès qu’il osait fermer les yeux.



Un visage d’adulte, aux traits marqués, de folles mèches de cheveux noires l’entouraient alors qu’il se penchait au-dessus de lui. Et puis un doux sourire. Un sourire qui lui était adressé et qui se voulait apaisant. Dessin fait par un enfant qui récupérait dans un lit d’hôpital, l’esquisse était encore malhabile mais le résultat était déjà prometteur


Hadrièl.
Il était son médecin, celui qui l’avait soigné alors que d’autres avaient échoué, alors que la maladie était prête à avoir le dessus sur son corps trop faible … alors qu’elle avait déjà emporté sa mère.

1910.
L’économie de l’Allemagne n’était pas au beau fixe depuis de nombreuses années, le gouvernement avait des problèmes à tout gérer. Nombreuses étaient les personnes qui perdaient leur emploi, son père avait fait parti de ceux-là trois années auparavant. Goutte d’eau qui avait fait déborder le vase et il avait mis fin à ses jours laissant derrière lui sa jeune femme avec leurs deux enfants.
Gunther avait trois ans, sa sœur onze et elle fut envoyée chez de la famille à la campagne, le temps que leur mère leur reconstruise une vie ici.

Mais les soucis s’accumulèrent et ce fut finalement quatre ans avant la première guerre mondiale n’éclate que la maladie apporta sa mère laissant derrière elle un petit garçon de six ans affaibli mais sauvé de justesse par un magicien.
On ne parvint pas à prendre contact avec la famille éloignée qui vivait trop loin d’ici, alors Gunther fut placé en orphelinat.
Nécessitant de nombreux soins pour vaincre définitivement cette maladie qui continuait à l’affaiblir, Gunther ne se mêla que peu à ses camarades se trouvant bien incapable de les suivre dans leurs jeux, mis un peu à l’écart parce que les juifs n’étaient déjà pas très bien vus. Mais Hadrièl passait régulièrement le voir pour lui apporter les soins dont il avait besoin, l’apprivoisant rapidement et se faisant substitut de cette famille que le garçon avait trop rapidement perdu.

Étrange homme aux mains toujours froides, mais à la voix douce.
Habile conteur qui enchantait toujours l’enfant en lui racontant mille et unes histoires du temps où les voitures à moteur n’existaient pas, où les rois partaient régulièrement dans des croisades incroyables.
Magicien qui le faisait aller de mieux en mieux au fil des mois.
Drôle d’ensorceleur qui parvenait à tirer des éclats de rire à cet garçon pourtant si renfermé face à ses camarades.

Figure paternel venue remplacer celle que Gunther avait à peine connue.


Un visage jeune, des traits doux, féminins, un regard vert. Aussi vert que le sien. Une longue cascade de cheveux roux qui volaient et cachaient à demi ce visage marqué par la peur. Une jeune femme qui courait tendant la main en arrière pour qu’on l’attrape. Un dessin fait à l’aquarelle, laissé aux bons soins d’un inconnu contre trois francs six sous


Libéti. Sa sœur.
Il avait onze ans lorsqu’elle le retrouva.
Et ce dessin fut la dernière vision qu’il eut d’elle avant qu’une foule paniquée ne les sépare.

1915.
Un petit peu moins d’une année depuis que l’Allemagne était rentrée en guerre contre le reste du monde. Les enfants avaient été mis en sureté et Hadrièl lui avait dit de l’attendre avec les autres. Il serait en sécurité s’il écoutait bien ceux qui étaient chargés de s’occuper d’eux, parce que lui devait partir sur le front pour soigner les blessés.

Il avait donc été laissé en arrière, enfant qui craignait que la guerre ne lui enlève la seule famille qu’il avait. Mais il fit ce qu’Hadrièl lui avait demandé restant avec les orphelins, maigrissant au fil des semaines alors que la nourriture se faisait de plus en plus rare en ville.
Et ce fut dans ce climat de peur que Libéti le retrouva. Elle avait quitté leur famille pour venir le chercher, ils n’avaient appris que très récemment que leur mère était décédée et l’annonce de la guerre avait ralenti sa venue. Mais elle était là à présent, jeune femme de dix neuf ans dont le regard vert envoutant ne laissait aucun doute sur leur lien de parenté.

Elle lui demanda de venir avec elle là d’où elle venait, ils seraient plus en sécurité à la campagne. Idée tentante, pourtant ce fut vigoureusement que le garçon refusa sa proposition.
Hadrièl ne pourrait pas le retrouver s’il quittait l’orphelinat.
La jeune femme hésita, l’écouta, chercha à le persuader et disparut finalement face à l’obstination de son cadet. Mais elle revint le lendemain pour lui apprendre qu’elle avait trouvé un travail à l’usine et qu’elle était d’accord pour attendre trois mois, le temps que l’hiver rigoureux passe. Après alors elle l’emmènerait, les chemins seraient plus praticables et ils pourraient retrouver ceux qui les attendaient à la campagne.

Petite éclaircie à travers les nuages qui s’étaient amoncelés au-dessus de leurs têtes depuis que la guerre avait éclatée.
Le frère et la sœur se retrouvèrent, partageant quelques souvenirs, se serrant les coudes alors que les temps se faisaient difficiles. Et progressivement, elle parvint à lui faire accepter l’idée qu’au printemps il leur faudrait partir.
Après tout, elle était sa seule famille.

Mais les retrouvailles s’interrompirent brusquement lorsque Berlin fut la cible de violents bombardements. Il se revoit encore en train de courir parmi les personnes qui fuyaient vers les abris souterrains, ses doigts serrés fermement autour de ceux de sa sœur … jusqu’à ce qu’il la lâche. Contact rompu à cause d’un brusque mouvement de foule. Une nouvelle bombe venait de faire éclater une bâtisse toute proche.
Des cris se firent entendre, parmi lesquels se mêlaient ceux de Gunther et de sa sœur. Le garçon lutta pour ne pas tomber, frêle brindille qui peinait contre la foule qui devenait folle autour de lui l’empêchant de retrouver Libéti. Il aurait certain pu terminer écraser si un bras puissant était pas soudainement venu l’entourer par la taille et si en l’espace d’un instant, il ne s’était pas retourné sur une épaule. Il se mit à crier, frappant l’homme dans le dos même lorsqu’il eut reconnu celui qui l’avait soigné durant de longues années.
Il avait perdu Libéti de vue.

Mais l’homme aux mains si froides ne fit pas attention à ses protestations, s’éloignant en vitesse alors que de nouvelles bombes éclataient non loin et parce que le soleil brillait trop fortement au-dessus d’eux.
Hadrièl était revenu lorsqu’il avait eu vent des imminentes attaques aériennes de Berlin.
Il était arrivé à temps pour le sauver, mais lorsqu’ils revinrent sur les lieux quelques heures plus tard, à la nuit tombée, ils ne parvinrent pas à trouver la trace de Libéti … et les recherches restèrent infructueuses, même après plusieurs semaines de fouilles.

Il fallait croire que les membres de la famille Feld n’étaient pas destinés à vivre ensemble.


Pas un, mais plusieurs portraits cette fois. Visages rendus plus effrayants qu’ils ne l’étaient réellement par la façon dont l’auteur les avait dessinés. Trois jeunes hommes qui riaient aux éclats, en regardant l’observateur, on avait pratiquement l’impression de l’entendre … ce rire qui hantait Gunther aujourd’hui encore


Trois petites frappes.
Trois fils d’aristocrates, noblesse déchue dont l’égo était toujours intact.
Trois imbéciles qui ne trouvèrent rien de mieux à faire que de s’en prendre à un autre … parce qu’il était né juif.

1923.
La première guerre mondiale était terminée et l’Allemagne se reconstruisait difficilement.
Elle avait détruit beaucoup de familles, celle à peine reconstituée de Gunther par exemple … mais un autre était venu combler le vide. Hadrièl n’était pas retourné sur le front après le bombardement de Berlin durant lequel, poussé par un mauvais pressentiment, il était revenu protéger cet enfant auquel il s’était attaché.

Il avait fait le choix de se poser et d’installer son cabinet dans une petite ville non loin de Berlin, adoptant officiellement Gunther et lui dévoilant sa véritable nature. Déjà attaché à l’adulte, le garçon fut certes surpris mais ne prit pas vraiment peur. Il posa beaucoup de questions et il s’adapta rapidement à la situation. Gamin intelligent, peut-être trop naïf.
Il avait finalement trouvé sa place auprès d’un autre, il put grandir plus sereinement, il se mêla plus facilement aux autres mais resta toujours un peu déconnecté … il ne voyait pas le monde à travers les mêmes yeux que ceux de son âge.

Il apprit beaucoup d’Hadrièl, absorbant comme une éponge les récits d’un monde révolu, parlant beaucoup avec lui et écoutant attentivement les conseils qu’il lui donnait dès qu’il était confronté à un problème. Et progressivement, il apprit à prendre de la distance et à observer le monde avec les yeux de son père adoptif. Vision marquée par plusieurs générations d’existence.
Il n’avait pas à s’inquiéter du temps qui passait, des maladies ou autres évènements qui pouvaient interrompre sa vie prématurément. Hadrièl lui avait déjà promis de le transformer lorsqu’il aurait assez profité de sa vie humaine.

Mais c’était sans compter sur la folie humaine. Prémisse de la seconde guerre mondiale qui n’éclaterait que douze années plus tard. La ruine des classes moyennes et des paysans à cause de l’hyperinflation de 1922 entrainait une montée de l’antisémitisme. Il était tellement plus facile de rejeter la faute sur les autres que sur soi-même. Les juifs furent alors pointés du doigt.
Temps un peu difficiles, mais Gunther et Hadrièl s’en sortaient … tous les allemands n’étaient pas antisémites.

Mais certains se croyaient plus malins que les autres et certains orateurs allèrent jusqu’à prôner la mort des juifs. Paroles qui scandalisèrent certains … mais qui firent sourire d’autres.
Gunther ne fut qu’un exemple parmi d’autres, il ne commit aucune erreur, il eut juste le malheur de croiser le regard de trois autres garçons en rentrant de l’université et cela suffit à enflammer leur animosité. Ils auraient pu se contenter de l’insulter, de le bousculer un peu, mais entraînés les uns par les autres les poings remplacèrent rapidement les paroles haineuses … et ce fut un jeune homme considéré comme mort qu’ils laissèrent derrière eux à la nuit tombante.

Et si Hadrièl n’était pas arrivé à temps pour lui insuffler une seconde vie, l’histoire de Gunther Feld serait arrêtée là.


Un portait, le premier d’une longue série. Esquisse qui figeait sur le papier une expression volée. Un jeune garçon au regard si fier mais aux vêtements limés par le temps, un visage qui s’était crispé un bref instant alors que sa main avait esquissé un bref mouvement en direction sur son estomac .Témoignage de la faim qui devait lui tordre le ventre. Bref instant de faiblesse qui avait touché le dessinateur. Instant volé conservé dans un cahier qu’il brûla quelques années plus tard


Umbre.
Le jeune adolescent se tenait toujours à distance des autres lors des récréations, ne se départissant pratiquement jamais de cette fierté que lui inspirait son nom de famille. Témoignage d’une noblesse discréditée depuis longtemps.
Jeune homme qui avait été forcé de grandir trop rapidement et dont les rares instants de faiblesse avaient su toucher Gunther.

Il avait rencontré Umbre chez eux, dans cette petite maison chaleureuse annexe au cabinet d’Hadrièl. Ils avaient quitté leur petite ville près de Berlin à la suite de l’incident qui avait entraîné la transformation de Gunther. Au lieu de s’installer directement un peu plus loin, ils avaient passés quelques années à voyager un peu partout, officiellement parce que le vampire voulait faire voir le monde à son protégé, officieusement parce qu’il voulait qu’ils soient constamment en mouvement pour éviter que Gunther se laisse déborder par sa nouvelle nature.

Bien sûr, ce n’était pas simple de maîtriser un vampire nouveau né mais Hadrièl était parvenu à inculquer la notion de vie et de mort à celui qu’il considérait comme son enfant avant qu’il n’ait à transformer ce dernier.
Alors si au départ, Gunther parvint à lui échapper pour se nourrir vidant totalement de leur sang quelques malheureux, Hadrièl le força à se confronter aux conséquences de ses actes. Il lui fit voir de loin la réaction des familles suite à la perte d’un des leurs. Une méthode comme une autre, mais une méthode efficace lorsqu’il s’agissait d’un jeune homme sensibilisé comme Gunther.

Le tout jeune vampire apprit donc à réprimer ses pulsions adoptant une nouvelle fois le mode de vie de celui qui lui servait de figure paternelle. Ils ne se nourrissaient que des criminels ou de ceux qui étaient au bord de la mort.
Et finalement ce fut après quelques années passées à l’étranger qu’ils revinrent en Allemagne.
Et Gunther rencontra Umbre.

Ayant toujours soif de connaissances, le jeune vampire eut soudainement envie d’apprendre à jouer du piano lorsque d’autres élèves de l’école qu’il fréquentait lui apprirent qu’ils prenaient des cours.
Il fit alors appel à un contact qu’un de ses amis lui avait donné et Umbre se présenta chez eux.
Si Gunther se contenta ce jour-là de profiter simplement de la séance, absorbant une nouvelle fois toutes les informations qui lui parvenaient, progressivement il s’intéressa au garçon.

Il aurait pu rapidement se détourner de lui alors que l’adolescent faisait preuve d’une fierté mal placée. Il aurait simplement fait comme le reste de ses camarades, mais habitué par son père qui lui conseillait toujours de ne pas juger trop rapidement les autres, il se mit à l’observer.
Et c’est alors qu’il nota quelques détails : ses vêtements repris avec soin mais pas assez pour lui échapper, les engelures devinées avant d’être brièvement aperçues … mais plus que tout ce fut la douleur et la solitude que l’adolescent cherchait à dissimuler derrière un brin de méchanceté qui touchèrent le plus Gunther.

Alors se fichant des ragots, de ce que les autres pouvaient dire, il se rapprocha progressivement d’Umbre. Il l’apprivoisa sans lui demander son avis, d’abord en se contentant de venir lui tenir compagnie puis en se faisant progressivement une petite place à ses côtés. Il partagea avec lui ses maigres repas, qu’il ne les préparait au final qu’à son attention vu que ce n’était plus le pain qui consistuait la base de son nouveau régime alimentaire. Et distraitement, faisant passer ça par l’une des lubies qu’il pouvait avoir, il lui réchauffait les mains, comme s’il pouvait par ce simple contact faire disparaître les engelures masquées par les gants de cuir.

Et secrètement, il cherchait par la même occasion à insinuer un peu de chaleur dans ce cœur qu’il devinait comme sensible.


Un nouveau portrait. Un visage aux traits déformés par la colère alors que le dessin montrait un milicien qui donnait rageusement un coup de pied dans une chaise vide. Autour de lui une pièce parsemée de cadavres mais parmi lesquels un homme manquait, au niveau de la porte d’entrée ses hommes qui regardaient autour d’eux. Ils étaient arrivés trop tard … le juif qui était initialement le but de leur mission n’était plus ici. Un tableau peint, scène imaginée par Gunther et vendu bien des années après la fin de la guerre


La milice.
L’antisémitisme avait atteint des sommets avant la Seconde guerre mondiale et les juifs commencèrent à être arrêtés voir massacrés un peu partout en Allemagne.
Hadrièl avait été obligé de fermer son cabinet et ils avaient du quitter leur maison pour aller se terrer dans une cache avec plusieurs autres familles juives. Une cache qui aurait du restée secrète … et pourtant ce fut lors d’une dernière tentative pour récupérer Umbre que Gunther eut le malheur de la donner à celui qu’il considérait alors comme son ami.
Grossière erreur.

1929.
Progressivement, Gunther était parvenu à apprivoiser le drôle d’animal qu’était Umbre.
Tout doucement, il s’était fait une place à ses côtés souriant à chaque fois qu’il voyait apparaître une brève lueur joyeuse dans les yeux du jeune homme alors qu’il venait le rejoindre.
Petite victoire personnelle, parce que si au départ il s’était approché du jeune homme pour se prouver que tous les hommes avaient un bon fond, à présent il ne pouvait plus s’éloigner de lui.

Il resta donc à ses côtés lorsque la crise frappa durement ce qui lui restait de famille.
Il lui apporta son soutien du mieux qu’il le pouvait, mais toujours discrètement, toujours pour ne pas blesser cette fierté mal-placée qui pouvait ressurgir à tout moment.
Il profita de sa présence les rares fois où il venait à l’école et il prit l’habitude de venir le voir lorsqu’il travaillait aux champs. Les gants de cuir n’étaient plus ce qu’ils avaient été et il vit apparaître à la vue de tous les engelures qui crispaient les doigts de son ami. Alors il continuait à les prendre doucement entre ses mains. Juste l’espace de quelques instants.
Pas trop longtemps.
Bref instant complice durant lequel il profitait du contact de celui qu’il aimait.

Mais progressivement, sans qu’il ne puisse rien à dire, Umbre lui avait filé entre les doigts. Pluie de grains de sable qu’il avait été incapable de contenir à mains nues.

Pourtant, il l’avait senti venir, il avait vu les signes précurseurs du désastre.
Mais il ne voulait pas y croire, il se laissa aveugler par ce que lui souhaitait au lieu de regarder les évènements tels qu’ils étaient. Il voulait croire en cette promesse symbolisée par le lion d’argent que son ami lui avait offert.

Umbre changea sous ses yeux alors que l’antisémitisme montait progressivement dans la population allemande et que lui perdait tout. Il sentit la colère monter en son ami, tout d’abord causé par un sentiment d’injustice face à ses difficiles conditions de vie, et progressivement son esprit se trouva empoisonné. Gunther sentait le danger et il se fit encore plus présent aux côtés d’Umbre espérant par quelques paroles à le tenir à l’écart de cette folie humaine.

Les difficultés s’accumulèrent.
Parce que son père avait perdu le droit d’exercer et parce que l’inquiétude lui rongeait tellement le ventre qu’il ne parvenait plus à se nourrir maigrissant pratiquement à vue d’œil.
Inquiétude causée par des difficultés financières mais surtout par les discussions avec Umbre qui tournaient de plus en plus aux disputes. Son ami se mettait à critiquer les juifs et même s’il faisait attention en lui disant que « toi tu es différent » chacune de ses paroles le blessait toujours un peu plus.

Il était de plus en plus difficile pour lui de sortir de cette cache où il s’était réfugié avec son père, la milice rodait de plus en plus les cherchant eux ainsi que les autres familles avec lesquelles ils se cachaient.
Alors toujours pour ne pas perdre celui qu’il aimait, il perdit sa prudence et donna son adresse à son ami. Pour que ce dernier puisse venir le voir.

Mais lorsque des coups se firent entendre contre la porte de leur cache, ce n’était pas Umbre qui venait leur rendre visite … mais la Milice.
Gunther n’était pas présents lorsqu’elle vint les cueillir, Hadrièl l’avait convaincu de partir une nuit pour qu’il aille se nourrir, Gunther ne tiendrait pas longtemps avec un corps si frêle. Et lorsqu’il revint quelques heures plus tard, la cache n’était plus d’une bâtisse en ruine ravagée par les flammes.
La Milice était passée, avait décimé ceux qui s’y trouvaient et avaient brûlé les preuves derrière eux.

Douloureuse trahison qui lui avait perdre à la fois son ami et son père adoptif.


Un nouveau portrait, fait au crayon, éclairé par une pointe de peinture, juste pour dévoiler le vert du regard de la petite fille qui riait en regardant l’observateur. Dessin esquissé sur une feuille de papier qui partit en fumée en même temps que leur cachette


Angie.
Petite fée au regard vert envoûtant qu’il avait retrouvé dans le sud de la France.
Un regard proche du sien, de celui de Libéti.
La lignée de Feld n’était finalement pas éteinte.

1940.
Gunther se trouvait à présent en France, dans le sud, là où les allemands patrouillaient mais n’occupaient pas encore la zone.
Le jeune vampire avait manqué de devenir fou lorsqu’il avait eu la preuve de la trahison de son ami … de celui qu’il aimait. La découverte de la cache en feu avait été un véritable supplice, parce qu’il aimait chacune des personnes qui s’étaient abrités avec eux … et parce qu’Hadrièl avait fait parti des victimes. Ses blessures avaient du être telles qu’il n’avait pas pu s’enfuir lorsque les miliciens avaient mis le feu à la demeure.

Gunther manqua de céder à cette folie qui brûlait en lui. Cette envie de revanche sournoise qui le poussa à abattre ceux qui étaient venus éteindre sa seule famille. Il ne l’aurait certainement pas fait en temps normal, mais la trahison d’Umbre avait été tellement douloureuse, amplifiée par les pouvoirs de Gunther, empathe, qu’elle lui fit perdre le contrôle. Lorsqu’il reprit ses esprits, lorsque sa fureur se dissipa, il était couvert de sang, les corps des miliciens éparpillés autour de lui.
Aujourd’hui encore, il est honteux d’avoir cédé à un sentiment aussi sournois que la vengeance. Survivre dans cette ville, dans ce pays, était tout bonnement impossible pour lui, il y avait beaucoup trop de souvenirs. Alors il était parti.
Parce qu’il ne voulait plus jamais revoir celui qui avait été si important à ses yeux.

Il avait gagné la France afin de lutter à sa façon. Il était resté spectateur trop longtemps, aussi monta-t-il un petit groupe de résistance dans le sud afin de ralentir la progression allemande, pour maintenir une petite lueur d’espoir dans cette guerre qui s’enlisait. Il fallait protéger les français, les juifs pris pour cible par le Führer et donner une chance aux familles de fuir en Angleterre.
Par de petites actions, ils sabotaient les installations des allemands et ils aidaient la population. Ancien orphelin, Gunther prit sous son aile tous ceux qu’il croisa afin que les enfants n’aient pas à vivre par eux-mêmes en ces temps de folie.

Et ce fut une petite souris qui vient les rejoindre au bout de quelques mois. Enfant aux yeux verts que Gunther adopta immédiatement sentant avant de le vérifier que la fillette n’était rien d’autre que la fille de cette sœur qu’il avait si peu connue.
Angie était un petit rayon de soleil dans leur quotidien si difficile et son rire parvenait à faire disparaître cette fatigue qui alourdissait leurs corps. Nouveau point de repère dans lequel Gunther puisa sa force pour continuer à motiver ses troupes. La résistance ne devait pas baisser les bras, même si les temps étaient difficiles.

Pour satisfaire la fillette, il reprit le dessin, faisant le portrait de chacun réalisant quelques caricatures qui faisaient rire l’enfant. Mais ses doigts semblaient être pris d’une volonté propre puisqu’il ne pouvait s’empêcher d’esquisser encore et encore ce visage qu’il ne parvenait pas à oublier.
Il avait beau tout faire pour ne plus penser à Lui, garder intacte cette haine qui lui permettait d’oublier le fol amour qui le rendait faible, il n’arrivait pas à oublier. Il ne devait pas penser à lui, ni s’interroger sur sa santé, ni sur le lieu où il pouvait se trouver. Plus d’une fois, il lutta contre lui-même pour ne pas quitter la résistance afin de partir à sa recherche. Non jamais. Jamais il ne lui pardonnerait de qu’il avait fait.
Et Angie était là pour le forcer à rester sur place.

Mais les portraits continuèrent à s’accumuler, fantôme naissant des souvenirs passés et Gunther continuait à jeter quelques coups d’œil au pendentif qu’il avait offert à Angie. Le lion d’argent dont Umbre lui avait fait cadeau.
Il n’était jamais parvenu à s’en débarrasser.


Un visage. Encore Lui. Toujours lui. Mais cette fois le dessin était différent, les traits du visage étaient plus durs, les traces de l’enfance avaient disparu. L’adolescent était devenu un homme. Mais plus que ces détails, c’était le regard du portrait qui attirait l’attention de l’observateur. Parce que c’était une profonde surprise que l’on pouvait lire dans les yeux et sur le visage de celui qu’il portait le brassard allemand. Un croquis parmi d’autres dans un petit cahier qui termina en cendres


Umbre.
Il avait quitté l’Allemagne.
Il n’était pas au front comme il l’avait supposé.
Il savait qu’il n’était pas mort, il le sentait même s’il s’interdisait de penser à lui.
Mais il n’aurait pas pensé que leurs chemins viendraient à se croiser de nouveau. Il n’avait pas osé rêver de ce moment.

Les souvenirs revinrent avec force lorsqu’il le revit.
Même s’il avait toujours espéré pouvoir le voir de nouveau, ne se l’avouant jamais à voix haute, il ne s’était pas attendu à le croiser lors d’une mission. Il accompagnait alors deux familles qui allaient prendre un bateau direction l’Angleterre, terre promise.
Ils étaient pratiquement arrivés lorsque des pas se firent soudainement entendre non loin. Bref moment de flottement et le jeune vampire fit signe silencieusement à ses hommes de continuer à avancer.

Parce que son empathie ne le trompait jamais.
C’était Umbre qui venait à sa rencontre. Sans savoir après qui il était.
Brusque retour en arrière et le soldat qu’il était devenu s’immobilisa alors qu’il le reconnaissait. Fantôme au physique inchangé malgré les années passées.
Gunther lut sans mal l’étonnement sur le visage de celui qui avait été son compagnon durant quelques années, il n’avait même pas besoin d’user de son empathie. Il l’avait longuement côtoyé, observé et aujourd’hui encore il était capable de lire les moindres changements sur les traits de son visage.

Mais contrairement à lui, Umbre avait changé.
Il avait vieilli et pire que dans le passé, il semblait s’être totalement refermé sur lui-même.
Une sourde colère gronda dans le regard vert du vampire alors qu’il restait les pieds fermement ancré au sol, les poings serrés pour retenir son envie de lui sauter à la gorge. Umbre était celui qui lui avait tout fait perdre en Allemagne.
Mais à cette fureur s’opposait cet amour inébranlable qui se réveillait en présence de l’être chéri. Ce sentiment longtemps refoulé qui lui serrait douloureusement la poitrine alors qu’il ne pouvait s’empêcher de détailler l’homme qui lui faisait face.

Puis les bruits de pas, loin derrière lui, s’estompèrent. Ses hommes avaient du atteindre le port, ils serraient en sécurité à présent.
Et son regard tomba sur le brassard qui ornait le bras d’Umbre. Tissu rouge marqué de la croix gammée. Immondice. Douloureuse piqûre de rappel. Un bref éclair de souffrance brilla dans son regard et il s’élança soudainement.
Il ne l’attaqua pas. Mais il s’évanouit dans la forêt avant qu’il n’est le temps de terminer ce mouvement qu’il l’avait vu amorcer en direction de son arme.

Retrouvailles inattendues qui lui laissèrent un goût amer en bouche.

A partir de ce jour, Gunther redoubla de prudence.
Il fit déménager sa petite troupe dans un abri moins chaleureux mais plus sûr. Parce qu’il avait lu le trouble dans le regard d’Umbre. Il l’avait senti. Il savait que l’homme allait se mettre à sa recherche.
Certainement pour terminer un travail qu’il avait confié à la Milice bien des années auparavant.
Hors si les allemands le trouvaient, ils mettraient la main en même temps sur ses hommes et sur les enfants. Donc sur Angie. Hors jamais il ne laisserait la fillette aux mains des allemands … il ne laisserait jamais Umbre l’approcher.

Commença alors une longue traque durant laquelle Gunther continua ses actes de nuisance envers les allemands, la résistance ne devait jamais arrêter de lutter. Ils auraient pu bouger, changer de régions afin de fuir la menace qu’Umbre représentait à cause de lui. Mais un déplacement serait trop dangereux avec les enfants. Ils restèrent donc sur place.

Et progressivement, sans être capable de faire quoi que ce soit, il vit Umbre se rapprocher d’eux. Il savait son ancien ami diablement intelligent et il lui fallait user de mille et unes ruses pour ralentir ses recherches.
Mais finalement, au cours d’une opération, une partie de ses membres se fit capturé et étonnement Umbre les laissa filer. Vive surprise. Évènement qui enthousiasma sa troupe, réjouie d’avoir un membre de la milice de leur côté, mais la bonne nouvelle ne tira pas le moindre sourire à Gunther.
Le vampire était méfiant, surtout en ce qui concernait Umbre et il prévint ses hommes : il ne fallait en aucun cas lui faire confiance.
Il n’oubliait pas que le jeune homme l’avait déjà livré, lui et son père, sans le moindre remord à la Milice.

Et le temps passa.
Ils continuaient à faire face, petit groupe de résistant qui mettait des bâtons dans les roues de la puissance allemande. Comme bien d’autres petits groupes ailleurs dans le sud de la France. Ils étaient aidés de temps en temps par un loup allemand. Umbre qui gagnait progressivement la confiance des membres de sa troupe, malgré les mises en garde répétées de Gunther.
Il ne croyait pas en sa rédemption, en son rôle d’agent double.
Il ne Le croyait pas. Il ne voulait pas le croire.
Alors il le surveillait toujours du coin de l’œil sans jamais réapparaître devant lui. Les émotions étaient sournoises et il n’était pas certain d’être capable de se contrôler s’il venait à lui faire face à nouveau.
Umbre était devenu un pantin désarticulé. Il avait coupé certains des fils qui le retenaient au Führer et déséquilibré, il ne savait plus très bien comment agir.

Il aurait voulu lui venir en aide. L’arracher des griffes des loups allemands. Le garder pour lui.
Mais Umbre avait déjà brûlé sa chance par le passé, Gunther ne pouvait pas se permettre de mettre de nouveau en danger ses hommes, l’unique membre de sa famille et les gamins qu’ils considéraient comme étant les siens. Il l’avait déjà fait une fois.
Et il avait entraîné la mort d’Hadrièl.


Et puis ils étaient venus. Ils avaient fini par les trouver.
Il se doutait que ce moment finirait par arriver. Ils étaient si faibles face à la capacité des forces allemandes. Il aurait juste voulu avoir le temps pour faire passer les enfants en Angleterre. Pour les mettre en sécurité.
Et Umbre fut l’annonciateur des horreurs à venir.

Il fit irruption dans leur QG le souffle court surprenant toujours ceux qui étaient présents, une question résonnant dans la tête de chacun : comment les avait-il trouvés ?
Et puis le bruit caractéristique des bottes allemandes se firent entendre au-dessus d’eux. Gunther se figea, statue de glace alors qu’il essayait d’estimer leur nombre, leurs positions … réfléchissant aux chances qu’ils avaient de s’en sortir.
Mais ils se trouvaient dans une cave, l’entrée était également la sortie. Il était trop tard pour eux, mais au moins ils ne trouveraient pas les enfants. Bref soulagement qui s’évanouit lorsqu’un de ses hommes se rapprocha soudainement d’Umbre, cédant à l’affolement pour lui révéler l’existence de leurs protégés.

Mais Gunther se mit à crier. Pour la première fois depuis son arrivée en France.
Il fit se taire instantanément son compagnon. Quelques paroles qui firent souffrir l’allemand présent, émotion qu’il fut incapable de louper à cause de son pouvoir. Preuve qui lui permettait de comprendre qu’Umbre n’était pas celui qui avait dit aux allemands où ils se cachaient.
Et pourtant, il ne s’apaisa pas pour autant.

Il ne pouvait pas lui faire confiance.


Un nouveau visage. Des traits durs caractéristiques de ceux qu’on disait être « de pure race allemande », des traits marqués par la folie, le désir, la jouissance. Visage d’un bourreau qui hante aujourd’hui encore les pensées de Gunther. Portrait réalisé au fusain sur une feuille de canson. Feuille déchirée en de nombreux morceaux sous l’effet de la colère et abandonnés dans le fond d’une poubelle


Un colonel.
Une grosse ponte de l’armée allemande qui s’était penché sur son cas, ou plutôt sur son corps.
Bourreau qui avait cherché à le briser de toutes les façons possibles et inimaginables.


1944.
Les allemands les avaient finalement trouvés.
Et Umbre avait sauvé sa peau de justesse en abattant le fou qui avait pensé pouvoir lui faire confiance. Acte qui accrut encore la haine que Gunther éprouvait envers l’homme, douleur vicieuse qui lui broyait la poitrine et pourtant son cœur mort sembla faire un bond lorsque du coin de l’œil, il le vit pousser une boîte sur la trappe qui menait à l’abri de ses enfants.
Il pensa à Andie et il se mit soudainement à prier pour qu’Umbre n’ait pas joué un rôle en se rapprochant d’eux ces derniers mois.

Il fut gardé avec ses hommes dans l’un des repères des allemands.
Et les tortures débutèrent. Avant même qu’ils n’essaient de les interroger.
Mais ils se désintéressèrent rapidement des sous-fifres lorsqu’ils comprirent que Gunther était celui qui détenait les informations qu’ils souhaitaient : le moyen par lequel il faisait disparaître des familles entières, les QG des autres groupes de rebelles … et bien d’autres choses encore.
On tortura et abattit une partie de ses hommes devant lui pour le faire parler, mais il n’y eut que des cris parfois de rares supplices qui passèrent ses lèvres. Jamais aucune information. Et les membres restant de son équipe furent envoyés vers le camp de rétention le plus proche.

Et alors on se concentra entièrement sur lui.
Ils employèrent certains moyens de torture auxquels un garçon tel que Gunther n’aurait jamais pensé. Mais encore une fois, mis à part des cris lorsque la douleur se faisait trop forte, ils n’obtinrent rien de lui.
Ce fut alors qu’un colonel fit son apparition, force de la nature dont le manque d’humanité égalait sa cruauté. Les interrogatoires reprirent, toujours les mêmes questions qui revenaient inlassablement. Alors lorsque les réponses continuèrent à ne pas venir, le colonel changea de méthode. Même si le corps Gunther était amaigri, même si les blessures guérissaient un peu plus que la normale, s’il était devenu moins beau sous les coups, le colonel se fit un plaisir de le souiller de la seule façon dont ils ne s’étaient pas encore attaqués à lui.

Une partie des marques de tous ces sévices marquent encore la peau pâle de son corps. Mais pire que tout, ce fut mentalement que la Milice parvint à l’atteindre en poussant leur cruauté à ce point.
De nombreuses fois, il eut envie de s’enfuir en usant de ses pouvoirs. Mais il était devenu trop faible et il ne pouvait pas se permettre de prendre le risque de leur dévoiler l’existence des vampires en réalisant ce tour de forces. Sa faculté à guérir plus rapidement que la normale et les cloques douloureuses qui recouvraient sa peau lorsqu’il sortait en plein soleil leur donnaient déjà quelques précieux indices. Mais bien heureusement, ces hommes-là semblaient incapables d’imaginer l’existence de créatures plus puissantes qu’eux et sa sensibilité au soleil passa pour une banale allergie. Et au final plus que tout, même si sa haine envers Umbre était restée intacte, il ne voulait pas prendre le risque de lui attirer de sérieux ennuis en s’enfuyant et en le faisant passer pour son complice.

Alors il continua à endurer.
Perdant la notion du temps.
Ne ressentant même plus la soif après un si long jeun.

Il en vient à ne plus souhaiter d’une seule chose : qu’on en finisse avec lui.


Une feuille, un trait droit puis tremblant. Rien de plus. Ce dessin n’en était pas vraiment un. Il n’avait jamais été capable de coucher sur le papier la scène qui s’était déroulé sous ses yeux : la mise à mort des deux êtres qu’il aimait à la folie


Angie.
Umbre.
Les deux dernières personnes qui constituaient sa famille.
Deux corps qui tombèrent sous le poids des balles, pantins qui s’affaissèrent dans un champ de lavande.

Mai 1944.
Si Gunther n’avait jamais parlé, bien incapable de condamner à mort des dizaines de juifs et de résistants en livrant aux allemands les informations qu’ils souhaitaient, bien incapable de leur donner une raison pour définitivement soupçonner Umbre de trahison envers les siens … l’allemand se trahit tout seul.

Ayant totalement perdu la notion du temps, sentant la colère montée à l’intérieur de ses bourreaux face à son mutisme, il fut de nouveau traîné dans une salle.
Peut-être qu’ils allaient l’envoyer dans un camp … peut-être allaient-ils enfin en finir avec lui.
Et pourtant contre toute attente, ce fut Umbre qui pénétra dans la pièce accompagné de quelques-uns de ses bourreaux. Il le sentit, comme toujours, il n’eut pas besoin de le regarder.
De toute manière, il ne voulait pas découvrir sur son visage les maigres indices indiquant sa réaction à la vue de l’état dans lequel il était. Il ne voulait pas voir s’il était attristé par ce spectacle, ou bien dégouté, ou bien simplement indifférent.

Il voulait juste qu’il en finisse.
Et ce fut ce qu’Umbre fit, puisque prenant de court ses collègues, il le cribla de balles. Il ne ressentit d’abord aucune douleur, comme si son corps avait eu son quota et qu’il ne pouvait pas avoir plus mal. Son esprit s’éteint et il n’espéra qu’une chose : qu’il soit assez affaibli pour que sa nature vampirique ne lui permette pas de survivre.

Mais son souhait ne fut pas exhaussé puisqu’il se réveilla dans une fosse entouré de corps dans un état plus ou moins avancé de putréfaction quelques jours plus tard. Un haut le cœur le prit devant une telle scène, face à un tel amoncellement de corps … pauvres victimes de la folie humaine.
Et à cet instant, même s’il avait ardemment désiré mourir, il ne chercha pas à mettre fin à ses jours. Car à la vision de tous ses corps, il pensa à Umbre … qui était destiné au même sort que lui pour l’avoir réduit au silence.

Alors il se mit à le chercher.
Et il chercha aussi Angie.

Il mit longtemps à les retrouver, trop longtemps.
Les enfants qui avaient survécu lui apprirent qu’Angie allait voir l’allemand, le traitre, tous les jours. Mais qu’un jour, elle n’était pas revenue.

Alors après les avoir confié à un autre groupe de rebelles, perdant encore quelques jours, il partit sur les traces d’Umbre oubliant l’espace de quelques temps la haine qu’il éprouvait à son égard. C’était son amour pour lui qui prédominait. Fol amour qui le poussait à ne jamais abandonner ses recherches.

Et finalement, il le retrouva. Avec Angie.
Les deux êtres qui lui étaient cher, enfermés, traités comme s’ils étaient pires que des cafards.
La découverte des camps de concentration fut une véritable déchirure pour Gunther. Doux rêveur blessé une fois de plus par la folie humaine.

Il avait beau avoir un peu récupéré de ses blessures, il était encore grandement affaibli. Il avait poussé son corps au lieu de s’accorder du repos en les recherchant inlassablement.
Seul, avec ses pouvoirs considérablement réduits, il ne pouvait pas faire face. Il ne pouvait pas vider un camp de concentration à lui seul.
Alors il se mit à réfléchir, à penser à mille à l’heure, mettant à contribution son intelligence pour mettre au point un plan qui lui permettrait de sauver ceux qu’il aimait si fort.

Mais le temps lui manquait et bientôt il fut trop tard.
Ce fut au tour du groupe, comprenant Umbre et Angie en leur sein, d’être emmené dans le champ de lavande. Ils furent alignés par les soldats, la petite tremblant d’effroi, se collant à l’allemand, au « traître ». Elle venait de comprendre ce qui allait leur arriver et ses grands yeux, semblables à celui du vampire, remplis de larmes se levèrent sur celui qui l’accompagnait. Pantin impuissant au visage presque détendu qui lui sourit doucement, dégageant une fine mèche de cheveux de devant son visage alors que les personnes autour d’eux commençaient à tomber … il était prêt à mourir.

Et les coups de feu retentirent faisant tomber les derniers corps parmi la lavande.
Déchirure insupportable pour Gunther qui chutait à genoux dans les fourrés, masqué du soleil dans le bosquet le plus proche. Douleur si forte que sa voix mourut dans sa gorge bloquée … le soleil tapait beaucoup trop fort aujourd’hui, il n’aurait pas eu la force de courir jusqu’à eux et de les sauver.

Ce jour-là, la lavande avait l’odeur de la mort.


Un portrait. Un nouveau. Si différent des autres. Et pourtant ce n’étaient pas les traits d’un visage qui étaient couchés sur le papier cette fois. C’était Albstraum qui se trouvait immortalisée sur une vulgaire feuille de papier. Esquisse abandonnée dans un coin, maltraitée par le vent et finalement déchirée sous les pas des passants


Albstraum.
Île moderne, coupée du monde.
Société qui se voulait innovatrice et qui usait pourtant d’une hiérarchie datant de plus d’un siècle.
Ils étaient retombés au Moyen-âge.

1944.
Aujourd’hui encore, il revoit leurs corps tombés dans le champ de lavande. Cercueil éphémère avant que les soldats ne trainent leurs dépouilles jusqu’au four. Gunther avait mis de longues heures pour retrouver le contrôle de son corps, pour parvenir à surmonter ces images qui tournaient en boucle dans son esprit et cette douleur intense qui le déchirait de part en part.
Son empathie ne l’aidait vraiment pas à se calmer.

Le soleil avait progressivement disparu à l’horizon et finalement le jeune vampire était parvenu à se redresser. Il avait attendu que la nuit tombe totalement et il s’était glissé jusqu’au four, endroit moins protégé que les bâtisses. La vue des corps entassés les uns sur les autres lui avait encore serré douloureusement de la poitrine et pourtant il n’avait pas fait demi-tour, il avait fouillé parmi les corps jusqu’à tomber sur Angie.
Aujourd’hui encore, il ne trouve pas les mots pour décrire les émotions qui l’assaillirent à cet instant. Mais il se reprit en sentant graviter les corps des soldats allemands non loin, il déposa le corps de côté pour s’occuper de celui d’Umbre.
Ce fut alors qu’il le sentit.

Ce très faible pouls qui n’allait pas tarder à s’éteindre.
Umbre n’avait pas été abattu sur le coup et les soldats l’avaient laissé pourrir avec les cadavres sachant que la mort n’allait pas tarder à le saisir. Gunther s’affola, ses pensées s’agitèrent et il se mit à réfléchir à mille à l’heure.
La haine et l’amour luttaient toujours en lui.

Et pourtant, il n’hésita qu’un dixième de secondes avant de saisir le corps d’Umbre et de sortir en vitesse du camp. Il n’alla pas loin se contentant de l’allonger dans les fourrés pour faire ce que son cœur lui disait de faire.
Il le transforma.
Parce qu’égoïstement, il refusait de le perdre.

Mais il ne resta pas à ses côtés.
Il s’assura juste qu’il avait fait correctement la transformation, puis il le laissa là. Bel homme qui parvenait à l’affoler en un battement de cils.
Âme sœur dont il ne pouvait se départir.

Il retourna dans le camp pour récupérer le corps d’Angie afin de l’enterrer en bordure du champ de lavande. Il ne pouvait pas laisser les allemands brûler son corps.
Et il récupéra le lion d’argent.

Ce n’était pas très malin de sa part de laisser derrière lui un vampire nouveau-né sans contrôle. C’était même carrément dangereux. Voir inconscient.
Mais il ne pouvait rester à ses côtés. L’éducation prenait trop de temps et sa haine était encore si forte qu’il s’interdit de replonger une nouvelle fois.
Umbre était comme une drogue pour lui. S’il reprenait une dose, il oublierait le passé et finirait une nouvelle fois par en souffrir.


Alors il partit.
Mais il resta en France, bel idéologue qui ne pouvait pas faire autrement que de continuer à lutter pour la liberté. Il resta aux côtés des résistants jusqu’à ce que la guerre prenne fin.
Puis il s’en alla usant toujours de son empathie pour rester à distance d’Umbre.

Il voyagea beaucoup, s’adaptant au monde qui changeait, continuant de lutter auprès des populations qui en avaient besoin. Mais de manière discrète pour qu’on ne le reconnaisse pas, pour ne pas attirer l’attention sur lui et sur sa véritable nature.
Doux rêveur qui continuait à croire que les hommes ne pouvaient pas faire pire que les deux guerres mondiales.

2005.
Encore une fois, il s’était trompé.
Puisqu’éclata la troisième guerre mondiale, plus destructrice et plus meurtrière que jamais.
Gunther était déjà à Albstraum lorsque les premières explosions commencèrent à raser la surface de la Terre. Il avait suivi les murmures, apprenant que ses pairs se réunissaient sur cette île, il était venu trouver de l’aide, des personnes ayant les mêmes buts que lui afin d’aller endiguer la folie humaine qu’il avait senti monté avant la déclaration de la guerre.
Il sentait ce qui se préparait.

Mais une fois de plus, il s’était retrouvé impuissant et à travers son regard douloureux, il ne put que regarder les humains détruire ce qu’ils avaient de plus cher. Triste spectacle. La Terre se rebella se déchainant autour d’eux pour éradiquer le moindre souffle de vie à la surface. Bien spectacle.
Coup supplémentaire pour les croyances de Gunther.
Il était de plus en plus difficile de croire en l’homme. Et pourtant, il entendait encore les paroles de son père adoptif. Hadrièl qui lui disait que jamais rien n’était perdu et chaque humain avait sa part d’humanité.
Peu importe ce qu’il arrivait, il ne fallait jamais cesser de croire en eux.


2030.
Et ce fut ce que Gunther fit.

Il continua à se battre pour la liberté des hommes.
Ces derniers furent maltraités durant tous les temps de transition du système. Les rébellions étaient matées dans le sang. Encore du sang. Liquide carmin qui finissait par rendre malade, lui qui était pourtant censé s’en nourrir.
Mais il continua. Il n’abandonna pas. Il se cacha pour échapper aux répressions sachant qu’il ne servirait plus à rien s’il mourrait entre les mains d’un autre vampire. Il sauvait autant d’humains qu’il le pouvait à chaque fois, commençant déjà à investir la ligne de ceinture et les caves.
Il se serait cru de retour en 1941.

Et progressivement, le Chaos s’instaura à Albstraum.
Le prince fut détrôné, réduit en cendre et tous devinrent fous.

2152.
Période bien noire à laquelle Gunther assista. Impuissant.
Période de doute alors qu’il vivait des instants de troubles qu’il ne pouvait comparer à aucun des autres désastres auxquels il avait déjà assisté.
Il s’enfonça un peu plus dans la ligne de ceinture. Parce que la haine était tellement forte à l’extérieur que l’empathe qu’il était ne pouvait s’empêcher de souffrir sous un tel flot de sentiments négatifs.
Il manqua de tourner fou et il se cacha dans un recoin des sous-sols. Il s’enferma dans sa bulle, doux rêveur égoïste, trop blessé par la folie ambiante pour pouvoir continuer à lutter.

Il ferma son esprit.
Et il s’endormit.

2535.
Voici maintenant une cinquantaine d’années que Gunther s’est réveillé.
Il aurait pu rester dans ce sommeil artificiel encore quelques dizaines d’années, peut-être même des centaines. Mais un élément extérieur était parvenu à le sortir de sa torpeur.
Umbre.

Le vampire était vivant et certainement au cours d’une mission pour la milice, il s’enfonça dans la ligne de ceinture. Jusqu’à passer non loin de lui.
Et Gunther le sentit. Son âme appelant la sienne.
Haine et Amour.
Émotions fortes, incontrôlables qui le firent sortir de sa bulle.

Il reprit donc vie.
Il remonta à la surface et découvrit la nouvelle société qui s’était mise en place. Il découvrit les Anciens qui se prenaient pour des dieux. Les Hommes réduits en esclavage, marionnettes entre les mains des vampires. Mais comme toujours il parvint à retrouver sa petite lueur d’espoir : la rébellion.

Alors le plus naturellement du monde, il se mêla à eux et il se mit à lutter à leurs côtés.
Une fois de plus, il se plaça dans le camp opposé à celui d’Umbre et il veilla à ne pas réapparaître devant lui. L’histoire ne devait pas se répéter.

Doux rêveur qui restait fidèle à ses croyances.
L’homme était fait pour vivre libre.
Et lui était là pour les soutenir dans les preuves qu’il leur fallait affronter.

° Famille :
*Hadrièl : Vampire de son état, il est celui qui a su soigner Gunther lorsqu’il était enfant. Il l’a adopté quelques années plus tard et il est celui qui l’a transformé. Il est mort dans l’incendie de leur cache, révélée par Umbre à la Milice.
*Libéti : Bien qu’elle soit la sœur aînée de Gunther, ils ne sont côtoyés qu’à peine deux mois. Le bombardement de Berlin les a séparé et la jeune femme a continué sa vie de son côté. Trouvant un époux en France et mettant au monde quelques années plus tard, Angie. Elle a été tuée avec son époux alors que la fillette n’avait que six ans parce qu’ils étaient juifs.
*Angie : Nièce de Gunther, il n’a découvert son existence que par un pur hasard. Il l’a considéré comme sa propre fille dès qu’il l’eut retrouvé. Elle est morte en camp de concentration alors que Gunther s’était fait arrêté par la Milice un mois plus tôt.
*Umbre : Vampire de son état, c’est Gunther qui l’a transformé pour l’empêcher de mourir. Leur relation est particulièrement ambigüe. Umbre et Gunther sont des âmes sœurs, mais Gunther est bien incapable de lui pardonner les évènements du passé pour essayer de se rapprocher de lui.


† POUVOIRS †


° Votre Pouvoir : Empathie. Il peut lire, contrôler, influencer les émotions et sentiments des autres. Il peut également faire partager ses propres émotions et les modeler. Naturellement, il peut sentir la présence d’une ou de plusieurs personnes sans qu’il ne les ait vu.

- - -Utilisation force Minimale :
* Capacité à sentir les émotions et les sentiments de ceux qui l’entoure. Qu’ils soient humains ou vampires. Il peut influencer à faible dose ceux des humains et des vampires durant un court laps de temps (dix minutes, moins selon l’âge du vampire).
* Capacité également à partager ses propres émotions.

- - -Utilisation force Moyenne :
* Capacité à influencer et contrôler sur une longue durée les émotions et sentiments d’un humain (peut aller de la journée à la semaine selon la personne et l’émotion considérée). Idem pour les vampires mais à plus courte durée (une demi-journée voir moins selon l’âge du vampire). Il peut ainsi contrôler les émotions d’un groupe plus ou moins nombreux, le temps d’efficacité diminue avec l’augmentation de la taille du groupe et l’âge des vampires.
* Capacité à rendre ses propres émotions matérielles. Par exemple, s’il est colère il pourra repousser plus ou moins brutalement un ennemi sous modelant sa colère sous forme d’une vague invisible. Un rejet mental pourra se traduire par un rejet physique.

- - -Utilisation force Maximale :
* Capacité à créer une émotion, un sentiment que l’individu ne ressentait peu ou pas du tout auparavant (durée variable selon la race et l’âge)
* Capacité à influencer son environnement en cas d’une forte émotion ou d’un fort sentiment par la modélisation matérielle d’un ou de plusieurs de ses émotions (effet plus ou moins long selon l’état physique de Gunther, mais généralement assez court)


† DERRIÈRE L'ÉCRAN †


(Joueuse de Vadim, Aidan et Léandre)


Dernière édition par Gunther Feld le Ven 29 Avr - 7:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Gunther Feld   Gunther Feld EmptyJeu 28 Avr - 19:52

Fiche terminée ^^

Bonne lecture
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MessageSujet: Re: Gunther Feld   Gunther Feld EmptyVen 29 Avr - 9:25

Une fiche que j'attendais aussi avec impatience !
Et je suis très loin d'être déçue. C'est une superbe fiche, sans doute l'une de tes meilleures o/

Validée donc avec mention supra-bien.

Pour le pouvoir, il est très bien aussi.



Ton total de points de Sang au démarrage : 100 pts.

Citation :
Coûts en Points de sang du pouvoir :

Utilisation force Minimale : 10 pts de Sang.
Utilisation force Moyenne : 25 pts de Sang.
Utilisation force Optimale : 60 pts de Sang.
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MessageSujet: Re: Gunther Feld   Gunther Feld EmptyVen 29 Avr - 9:28

Merci beaucoup :12:
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MessageSujet: Re: Gunther Feld   Gunther Feld Empty

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