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 Umbre Von Krüger

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Umbre Von Krüger

Réminescences... Lambeaux d'âme
Réminescences... Lambeaux d'âme
Umbre Von Krüger

Messages : 60
Race : Vampire
Caste : Milicien


Umbre Von Krüger  Vide
MessageSujet: Umbre Von Krüger    Umbre Von Krüger  EmptyDim 17 Avr - 19:27

† MON IDENTITE †

 
° Nom : Von Krüger
° Prénom : Umbre
° Surnom : Aucun

° Date de naissance : Si vous pouvez fouiller les registres de la seconde guerre mondiale, et si vous parvenez à découvrir la véritable identité d'Umbre, vous constaterez qu'il serait mort le 6 juin 1944. Lui-même ne connait pas sa date de naissance précise.
° Age Apparent : 30-35 ans environ

° Métier : Milicien – traqueur de rebelles humains.
° Caste : Milicien

° Sexualité : Ce n'est pas pour Umbre un sujet important, ses relations étant assez distantes avec les autres, compte tenu de sa « malédiction ». Il est très attiré par les hommes mais les résidus d'une éducation stricte et intolérante dans son enfance « mortelle » le rendent un peu réticent à franchir le pas. On ne lui connaît pour l'instant que des conquêtes féminines. Ce sont ses seules aventures amoureuses, bien qu' « amoureuses » soit un bien grand mot.

† MA PHOTOGÉNIE †


° Corpulence : Umbre est assez corpulent. C'est un bel homme d'1m93 pour quelques 90kg. Tout en muscle et en finesse!

° Allure : Umbre, c'est quelqu'un de corpulent, de grand, mais qu'on ne voit pas. Il est le silence et la discrétion incarnée, bien qu'il possède un charisme hors du commun. Ce qui est paradoxal, c'est qu'il peut également faire preuve d'une grande présence lorsqu'il le désire. Il a l'allure d'un meneur par sa prestance et sa droiture d'esprit.
Plutôt grand, notre homme soigne son physique. Il n'a presque pas changé depuis les jours où il était encore humain. Seule sa pâleur dénonce son statut de mort-vivant. Et encore, bien qu'elle soit assez prononcée dû à son âge, elle n'est pas non plus choquante. Elle donne juste à sa peau un aspect étrange, un peu irréel. Cette dernière reste très douce, mais elle est glacée.
Ses cheveux d'or sont coupés soigneusement, mais ils reste tout de même un peu trop longs, quelques mèches venant insolemment effleurer sa nuque. Ses yeux sont d'un bleu très pur, céleste. Un regard qui reste toutefois de glace: Umbre n'est pas vraiment très expressif, et il sait faire preuve d'un grand contrôle de lui-même.
Le développement harmonieux de son corps témoigne d'un homme ayant toujours eu une activité physique, même de son vivant. Il est musclé, svelte, et même encore humain il possédait déjà une certaine puissance. En somme, notre homme est beau, et, n'eut égard à son incroyable froideur apparente, il est séduisant.

° Goûts vestimentaires : On ne peut pas vraiment parler de goûts pour Umbre. Il porte toujours son éternel uniforme de la milice et, lorsqu'il ne porte pas fierement les couleurs du conseil, il rêvet des tenues tout aussi sombres et presque similaires. Il ne se décontracte jamais, et ses vêtements sont toujours tirés à quatre épingles.

° Signe distinctif : Ce n'est pas vraiment physique, mais Umbre a un don pour la peinture.

† RAPPORT DE PSYCHOLOGIE †


° Généralité :

"Les monstres existent vraiment, les fantômes aussi... Ils vivent en nous et parfois ils gagnent..."
Stephen King

Umbre possède en défauts les excès de ses qualités. C'est en effet une personne très perfectionniste, soucieuse des procédures et rigoureuse. Cette rigueur, Umbre l'applique autant à lui-même qu'aux autres: il ne tolère ni l'échec, ni le laxisme. De plus, sa esprit très rigoureux est extremement fidèle aux anciens, et cette fidélité a un prix: il lui est impossible de remettre en question les décisions et la politique de ses supérieurs. Il ne servira donc à rien de tenter de l'apitoyer: Umbre est un peu comme Javert des Misérables: impitoyable, incorruptible, fidèle à son sens de la justice. Et plus il perd sa mémoire, plus son esprit s'échine à rester fidèle à ses convictions.
Mais Umbre, c'est aussi un être solitaire, secret, et renfermé. Bien que d'apparence sociable, il lui est difficile d'accorder sa confiance à qui que ce soit. Il a besoin d'énormément de temps pour être apprivoisé. Il semble calculateur, parfois dénué de sentiments, car il a appris à très bien les cacher du temps où il était humain, et son statut de milicien ne lui vaut guère plus de spontanéité. Le bras de la justice ne saurait trembler lorsqu'il s'abat.
Umbre, c'est aussi une âme pleine de paradoxes et de doutes. On le saurait aussi, si, peu à peu, un don maléfique s'acharnait à voler les souvenirs et les émotions qui leur sont liés. Après tout, sans nos souvenirs, sans les réminiscences de ces moments difficiles, de ces instants de joie, de tout ce qui compose notre passé que serions nous? Notre existence même n'est-elle pas forgée par ce que la vie nous a enseigné? Pour Umbre, le cas est complexe: il change sans cesse, il se « mécanise » de plus en plus, et, de plus en plus, il se rapproche de ce qu'il a toujours fuit en tant qu'humain: le conformisme et l'aliénation. Umbre s'est battu pour la liberté des autres. Aujourd'hui, il enferme ceux qui conteste le pouvoir en place, même si Albstraum n'est sans doute pas la pire cité vampire que l'on eut pu voir.
Ses rapports avec les humains sont également très particuliers. Le vampire a en effet tout oublié du temps où il était encore humain. Il ne se souvient d'aucun visage, d'aucun élément de ce passé si particulier. De ce fait, c'est un peu comme s'il avait toujours été un prédateur. Il se détache totalement de cette espèce, et s'apparente à ce que peut être un vampire dans ce qu'il a de plus extrême. Sans son attachement aux lois de la cité, il serait sans doute une créature sanguinaire. Les humains le répugnent. Il les méprise et les hait pour avoir détruit ce paradis perdu qu'est la terre, dont il ne garde en souvenir que l'odeur d'un champs de lavande et la sensation douce du soleil sur sa peau.
Umbre, c'est aussi une grande rigueur morale, parfois assez difficile à supporter, des excès dans les différents domaines de son caractère, et un bourreau de travail incroyable. Mais, Umbre, c'est également un paradoxe: une âme froide qui peint des tableaux d'une beauté subjugante, un coeur qui semble glacé et qui, pourtant, se trouble encore parfois, et tremble d'effroi en sentant les limbes de la mémoire venir voiler son existence. C'est une créature plusieurs fois centenaire qui ne témoigne d'aucun passé, car il ne lui reste rien pour s'en souvenir. C'est une ombres parmis les ombres d'une ville sans soleil. C'est un vampire amoureux de l'aube, un humain qui oublie tout ce qu'il y a de beau dans la condition humain.

C'est une âme qui crie combien elle voudrait ne pas cesser d'exister, et qui ne reçoit en seule réponse que l'écho de sa voix.

° Aime / Déteste : Il vénère les anciens et aime voir leurs règles respectées scrupuleusement par la cité. Il déteste ses trous de mémoire et les rebelles. Les humains font également partie des choses qu'il méprise le plus au monde, mais il ne leur fait pas plus de mal que ce que les lois le permettent.

° Sociabilité : Dans l'ensemble, Umbre est assez social, bien qu'il évite de faire entrer trop de monde dans sa vie. Il aime également ériger des barrières entre le milieu professionnel et le milieu personnel. Aussi étrange que cela puisse paraître tellement son appartement peu sembler impersonnel, y faire pénétrer quelqu'un est, par exemple, une étape qu'il ne franchira pas facilement.

† MON HISTOIRE †


° Passé :

"La lumière pense voyager plus vite que quoi que se soit d'autre, mais c'est faux.
Peu importe à quel vitesse voyage la lumière,
l'obscurité arrive toujours la première,
et elle l'attend.
Terry Pratchett."

Mai ou juin 1944, je ne sais plus.

A la dame noire,

J'ai cessé de compter les jours losque la faim et les pertes de conscience successives m'ont fait perdre toute notion du temps. Entre ces quatre murs suitant des odeurs d'urines et d'enfermement, nous n'avons rien à faire d'autre qu'attendre notre mort ou l'appel de notre nom pour d'autres tortures. Mon nom... Je le maudis jusqu'à la fin des temps. Puisse la femme qui m'attend encore à Munich ne jamais l'oublier. Puisse t-elle juste ne plus s'en souvenir.

Je m'appelle Ulrich Von Krüger. Un nom aristocratique. Un nom ridicule depuis que l'allemagne est réunifiée et depuis sa ruine. Une particule. Et rien derrière. Juste le vide d'un passé lourd à porter qu'on ne peut abandonner. Comme je regrette. Et comme je suis fier.

Ecrire... J'ai échangé contre la réalisation du portrait d'un officier nazi du camps ridicule d'aveuglement quelques feuilles de papier et de l'encre. Mon talent d'artiste au service du reich. Un tableau d'un réalisme et d'une objectivité surprenante, quand je rêve d'œuvres engagées, de Picasso, de révolutionner le monde avec un tableau. Une toile, pour quelques feuilles vierges...

Il m'a ri au nez lorsqu'il me les a tendu, me précisant que chaque mot couché sur ces feuilles jaunies serait brûlé par ses soins. Croyait-il que j'espérais les voir apportés à quelque homme? À quoi cela aurait-il servi? Notre espèce est devenue folle. Elle s'entretue et ne réfléchit plus. Nous nous anéantiront nous-même. A quoi bon croire encore en la bonté humaine. Il n'y a rien de bon chez l'homme. L'Homme n'est qu'un animal qui s'est domestiqué lui-même. Et aujourd'hui, il redevient sauvage. Autant de barbarie ne peut trouver sa cause que dans une trop grande retenue de toutes les pulsions les plus cruelles de la nature. Comme je nous méprise. Comme j'ai pitié de nous. Il n'y aura aucun salut pour l'humanité. J'ai vu l'ombre de l'aigle s'étendre sur le monde. J'ai grandi dans son nid, j'ai appris à voler en son sein, je suis un de ses petits. Triste Allemagne. Humiliée, défaite, puis rendue à ce qu'elle a de plus sombre.

Non, je n'écris pas pour l'humanité. Je ne crois plus en elle, en des temps où les loups se sont changés en homme et dévorent le peu d'innocence qui reste encore. A la fin de cette guerre, il ne restera que des fauves qui se dévoreront entre eux pour quelque ombre de pouvoir.

J'écris pour écrire. J'écris pour exister. Pour que quand, belle dame noire, tu viendras me faucher avec ta lame maudite, tu n'éprouves aucune pitié. L'être humain ne mérite aucun salut.

En disant cela, je serre doucement la main d'une fillette endormie près de moi. Elle sourit doucement, bercée par les légendes que je lui conte, le soir. Elle croit encore à toutes les sottises et les mensonges que je lui narre. Je lui dis que bientôt, nous sortirons. Que nous sommes en transit, que dans quelques jours, on nous emmènera dans le champs de lavande, juste en bas, cet immense champs qui s'étend à perte de vue, et que nous serons relâchés. Juste le temps de vérifier notre identité. Elle n'a rien à craindre, elle est avec moi, un officier du reich. Il suffisait pour elle d'ouvrir les yeux et de voir le nombre de personnes emmenés par les soldats, qui ne sont jamais revenues. Il ne fallait pas croire les grandes personnes qui disaient qu'elles étaient mortes. On ne peut pas tuer tant de gens sans que la communauté internationale ne réagisse, voyons! Non, qu'elle se rassure: elles étaient libres, toutes ces vies humaines, et elles avaient pu regagner la douceur de leur foyer, là-bas, de l'autre côté des champs de lavande...

Les champs de lavande...

Oui, ces champs, à perte de vue, si grands qu'on pourrait s'y noyer...

Je mens très bien. J'ai toujours su mentir. Je suis un enfant de l'Allemagne brisée. Une des ombres qu'elle a engendrée. Un jeune allemand né en Bavière quelques années avant la première guerre mondiale. Un enfant qui a grandit au sein d'une ancienne famille aristocratique allemande ruinée, au cœur d'un manoir en ruine si froid qu'il devait aller à l'école les mains couvertes d'engelures qu'il cachait sous une paire de gants en cuir, prétextant ne pas vouloir les ôter pour ne pas avoir à toucher la populace. J'étais si jeune, et déjà embrigadé dans le mensonge et la ségrégation.

Pourtant, j'étais un jeune homme intelligent, du moins, c'était ce que tous mes professeurs disaient. Sérieux, appliqué, poli, et discipliné. Oui, discipliné. Très obéissant. Un parfait soldat, avant même de servir mon pays, ou plutôt, avant même de l'entrainer sur le chemin de la barbarie et de la décandence de toutes les valeurs humaines. Cadet de la famille, js devins vite fils unique: la guerre de 14-18 m'ôta deux frères et mon père en revint amer et mutilé. C'était donc ma mère qui devait faire bouillir la marmite. Triste époque. En cachette, la jeune femme se rendait en ville à des kilomètres de notre petit village montagnard pour s'offrir à quelques hommes en échange d'un peu d'argent. La dignité de la famille devait être préservée, et, plus la distance était grande, plus cela était sécurisant. Hors de question de travailler comme employée ou dans les champs à la vue de tous! Mieux valait un travail avilissant la nuit au déshonneur d'un emploi au grand jour. Fierté et honneur. Quels mots vains dans un pays en ruines! La berceuse de mon enfance. Mon illusion, mon conte à moi, celui que l'âge adulte brisa définitivement. Le nom des Von Krüger ne signifiait déjà plus rien. Il n'était qu'une dangereuse chimère après laquelle mon père courrait en dilapidant l'argent de la famille en boisson et en jeux, espérant qu'à nouveau la fortune sourirait au lion d'argent des Von Krüger. Mais la vieille famille avait tout perdu de la noblesse du fauve. Le lion était malade et depuis longtemps enterré.

Un hiver emporta ma mère. Il ne resta dans cette grande et froide demeure que mon père et moi. Et, entre nous, tous ces fantômes du passé, ces ancêtres aristocrates qui se riaient de nous dans leur costumes resplendissants, le souvenir de ces frères que je n'avais pour ainsi dire pas connu, et l'âme errante de ma mère, douce martyre de l'orgueil.

Mon père ne parlait que pour m'enseigner l'honneur et fustigier les prolétaires qui, au final, s'en sortaient mieux que nous. Et moi, je l'écoutais sans l'entendre. J'étais trop occupé à rêver du silence.
Bientôt, j'entrerai au collège, dans des vêtements de plus en plus usés que je m'efforçais de reprendre du mieux possible pour qu'ils aient l'air neufs. J'étais doué, mais pas assez. Plus le temps passait, plus il était évident que les Von Krüger étaient ruinés. On se riait de nous, et mon père, peu à peu, se renfrognait. Moi, je donnais des leçons de piano aux enfants des prolétaires pour gagner quelques sous. Cela ne rapportait pas beaucoup, et je prétextais vouloir ainsi entretenir mon talent en le transmettant aux autres. En réalité, nous avions trop froid et faim pour renoncer à ce maigre salaire.

C'est ainsi que j'ai rencontré Gunther. Un jeune allemand, comme moi, juif par sa mère, et allemand par son père. Un garçon aux cheveux noisettes, à la peau pâle et aux yeux d'un vert malicieux. Gunther avait une spontanéité et une loyauté qui étaient étonnantes. Il me fixait toujours d'un drôle d'air, et passait son temps à me détailler. Au départ, cela me mettait mal à l'aise, et puis, j'appris à le connaître. Gunther, un enfant sacrifié sur l'autel du temps.

Nous étions à la même école, et j'ose dire qu'il était mon ami. Un de mes seuls amis, car il supportait mes lubies et mon snobisme, ce que les autres gamins ne faisaient pas. Alors qu'eux se riaient de mes manières et de mon mépris à leur égard, Gunther n'y pretait aucune attention. Si je le rejettais par fierté, il revenait toujours au final partager son déjeuner avec moi. Et j'avais trop faim pour refuser. Mon père en aurait hurlé de colère en me voyant partager son pain. Gunther était sans doute plus malin que les autres enfants. Il percevait déjà à travers l'exagération de mes manières ma detresse. Il voyait mes pantalons élimées, et on aurait pu croire que, sous mes gants de cuir, il percevait les engelures qui rongeaient mes mains fines de pianiste et les rendaient aussi rugueuses que celles d'un ouvrier.

La crise de 1929.

Je n'étais qu'un adolescent. Le père de Gunther n'était pas spécialement accepté. C'était un médecin réputé. Pour nous, elle fut terrible, et rendit mon père presque fou. Je ne pouvais plus vivre de mes leçons. Le soir, après l'école, j'allais travailler dans les champs. Les autres s'en moquaient, notre ruine était depuis longtemps prononcée, et il ne restait d'elle qu'un petit sourire moqueur à notre vue dont je ne me préoccupais plus. Mes mains rongées par le froid apparaissaient à tous, désormais. Mes gants de cuirs étaient devenues d'affreuses mitaines usées. Je n'allais plus à l'école qu'occasionnellement. Seul Gunther restait à mes côtés comme si rien n'avait changé. Il prenait mes mains entre les siens, et, durant ces quelques secondes, il les réchauffait. Ce simple contact provoquait en moi une tel chaleur que, les joues en feu et sans le comprendre, je pouvais encore travailler aux champs des heures durant sans plus sentir le froid. Gunther était un peu magicien. Il était l'innoncence et la pureté dans un monde qui, doucement, sombrait.

Les filles? C'était étrange, mais je ne m'y intéressais pas alors. Mon monde était partagé en deux: D'un côté mon père, et de l'autre, Gunther. Nous nous étions faits alors une promesse: celle de ne jamais oublier. Pour la sceller, j'avais alors offert à Gunther le lion d'argent qui symbolisait notre famille. Lui avait scellé notre lien en me faisant don d'un bracelet qu'il avait tissé.

L'antisémitisme se faisait de plus en plus fort. Cela me dégoutait. Je ne pouvait le comprendre. Comme rejeter une partie de la population entière? Quelle sottise que ce complot juif! Et pourtant, pourtant, tout mon entourage me rabâchait sans cesse les mêmes histoires. Pardonne-moi Gunther, j'ai fini par y croire.

Petit à petit, en nous voyant sombrer, en étant bercé par ces propos, en parcourant les affiches des murs, j'ai senti le poids de ma détresse se changer en rage. Je n'allais plus à l'école alors. Pour moi, plus d'avenir. Mais toi, Gunther, tu irais bientôt dans les plus grandes universités. J'étais aussi intelligent que toi. Pourquoi n'avais-je pas cette chance.

Stupide ardeur de la dignité! Orgueil, mon péché...

J'ai commencé à penser comme eux. C'était si facile de trouver un coupable! Et, même si j'excluais Gunther de mon discours, en lui expliquant qu'il était différent des autres, je le blessais à chaque fois. Nos discussions n'en étaient plus: nous nous disputions à chaque fois que nous nous voyions. Les propos et les suspicions de mon père n'arrangeaient rien: il voyait en Gunther un danger, et sans doute percevait-il peut-être inconsciemment le désir qui grandissait en moi.

L'aristocratie allemande revint à la mode avec l'accession au pouvoir d'un des pires dictateurs du vingtième siècle. Mon profil, celui d'un homme blond aux yeux clairs, grand, bien bâti, devient l'incarnation même de l'image de la perfection sous ce régime. Notre situation s'améliora. On cherchait ma compagnie. Je retrouvais ma fierté, alors que le père de Gunther avait depuis longtemps perdu ses droits d'exercer. Mon ami avait faim, mais, occupé avec mes nouveaux compagnons, je n'en avais cure.

Mais Gunther, lui, croyait toujours en moi. Il était bien amaigri, épuisé par la peur et la tristesse, mais il conservait son sourire et sa patience quand il tentait de me persuader que je faisais fausse route. Il eut le malheur de me révéler l'endroit où il se cachait. Gunther, pauvre innocent qui se livrait alors au jeune loup avide que j'étais devenu.

On me demanda l'adresse de Gunther. Je la donnai sans ciller.

Ils entrèrent dans sa cachette et massacrèrent tout ceux qui s'y trouvaient. Sur le moment, cela me fit mal, mais cela ne dura qu'une fraction de seconde. J'avais juste éliminer un ennemi... Si cela faisait si mal, c'était sans doute parce que j'éprouvais de la honte à la pensée qu'il avait pu être mon ami. Cela ne pouvait être que cela, n'est-ce pas? Pourtant, au fond de moi, au fond de cet homme tout juste sorti de l'adolescence, il y avait une petite voix qui me hurlait de me réveiller, qui me rappelait le parfum de Gunther, cette odeur de lavande, le souvenir du soleil qui jouait dans ses cheveux, de son sourire, et de ces mains, si chaudes...

La guerre est toujours une chose horrible, car elle n'apporte pas de victoire. Il n'y a jamais que des victimes.

Je me suis engagé dans l'armée allemande. J'aurai aimé dire que je fus toujours du bon côté, mais cela aurait été mentir. Je vais bientôt m'éteindre. Je n'ai plus de raison de le faire.

J'ai été affecté en France, et j'ai bientôt dépassé les espérances de l'armée allemande, assez pour gravir quelques échelons. Assez d'échelons pour n'avoir eu à tuer jusqu'alors que d'autres soldats. Je signais les ordres d'exécutions, mais je n'y assistais jamais. Pas par remords, mais par ennui. Ce n'étais que des noms qu'il me fallait rayer pour endiguer la progression du communisme et d'autres types de corruption qui empêchaient mon pays de retrouver sa grandeur. J'avais oublié que j'aurai pu en faire partie, fut un temps. J'avais oublié Gunther. J'avais oublié que je n'avais jamais souhaitait d'autre présence que la sienne.

Mais un jour, elle m'est revenue en pleine face.

J'ai en effet fait partie des troupes qui parcouraient la zone libre. Et c'est là, dans le sud de la France, que l'ombre du passé a ressurgi.

Déjà, la belle image que je me faisais de la grandeur allemande se fissurait alors que je songeais à la barbarie à laquelle nous devions nous adonner pour instaurer notre utopie. Pouvait-il vraiment naître quelque chose de bon de tant de sang versé et de tant de sauvagerie? Je doutais, et j'apaisais mes doutes en me rappelant les discours de mon père et ceux des instructeurs qui m'embrigadèrent. Je rêvais à croire que cela fonctionnait, mais, bien au contraire, à l'âge de raison, je les percevais davantage comme les barreaux d'une cage dont je ne pouvais plus sortir. J'étais du côté du plus fort, selon moi. Mais j'étais peut-être en train d'y laisser mon âme.

J'avais toujours été attiré par la France. Et, là, dans ces villages du sud est, je ne pouvais m'empêcher d'avoir une affection toute particulière pour les champs mauves qui recouvraient des collines entières et me rappelait inconsciemment l'odeur des vêtements frottés de lavande que portaient Gunther. Même si je refusais encore à penser à lui, même si mon esprit l'avais oublié, quelque chose, en moi, résonnait encore. La petite voix n'était pas morte, juste enrouée par les larmes qu'elle devait verser depuis que j'avais dénoncé mon seul vrai ami.

Je ne pensais plus à Gunther depuis longtemps, même si je cherchais encore son parfum dans les vagues mauves des champs de provence, même si un étrange pincement étreignait encore mon coeur lorsque je croisais les yeux verts d'un quelconque jeune homme. Gunther ne faisait plus partie de mon monde conscient, mais il persistait à marquer de son empreinte mon âme, ne la laissant jamais en paix.

Alors, pour l'apaiser avant de m'endormir, souvent, imprudemment, défiant sans doute mille fois la mort en ces temps troublés, je partais seul, le soir, errer sur les petits sentiers entourant le repaire des loups allemands.

On m'avait demandé de retrouver un meneur d'un petit groupe de résistance locale qui faisait quelques dégâts dans le coin. A l'époque, la résistance n'était pas encore organisée, mais la multitude de groupuscules rendait notre tâche complexe. Je me mis donc à chercher avec mes hommes une trace quelconque d'un jeune homme aux cheveux châtains, aux yeux verts, d'une petit mètre 75. La traque dura longtemps, mais je finis par le trouver.

Gunther.

Le temps de cette rencontre, je me figeai, me demandant comme un tel miracle était possible. Gunther se tenait devant moi, incarnation même de ma déchéance et de cette vieille conscience oubliée. Le même parfum de lavande émanait délicatement de son corps, la même aura tentatrice. Mais surtout, surtout, Gunther avait gardé sur ses traits le même visage innocent, la même jeunesse, la même beauté insolente. Il n'avait pas changé. C'était impossible. Pendant un instant, je crus devenir fou.

Déjà, lorsque nous étions enfants, je me rappelais que Gunther avait toujours eu une apparence surprenante. Je ne lui avait connu qu'un visage et, alors que mes traits se renforçaient en grandissant et que mon corps changeait, celui de Gunther restait étonnement enfantin. Et là, devant mes yeux se tenait le même jeune homme que celui qui hantait ma mémoire. Ce garçon aux mains froides, qui, pourtant, réchauffait les miennes d'un feu intense, brulant.

Il ne bougea pas, me fixant intensément, sans un mot, sans un sourire. Glacial comme la mort.

J'ignorais alors qu'il protégeait quelque chose, et qu'il gagnait du temps. Il ne m'aurait jamais permis ce temps de latence sans cela. Je ne méritais plus à ses yeux de seulement le contempler. C'était ce que son air inexpressif et son attitude figée me laissaient entendre.

Un signal, au loin, et l'infâme magie du moment se brise...

Je revoie le corps de Gunther se tendre, comme celui d'un félin prêt à bondir.

Je serai mon revolver, mais, le temps d'une fraction de seconde, ma main hésita, mon geste se suspendit, et mon attention fut détournée.

Mon instant d'hésitation lui permit de s'enfuir. Je m'en étonne encore, car, une fois perdu de vue, même les chiens ne parvinrent à retrouver sa trace. Je me persuadais alors de n'avoir eu qu'une hallucination, et je m'enfermai dans le silence, refusant de parler avec mes hommes de cette étonnante rencontre.

Le mal était cependant fait, et, ce qui semblait alors n'être qu'une illusion envahit mon esprit, et le regret, déjà présent, se changea en remords. Un froid nouveau étreignit mon corps, je ne semblai plus capable de me retrouver une sensation de chaleur qu'au contact de Gunther.

Gunther...

C'était tout bonnement impossible. Il aurait dû être agé, comme moi, de plus de trente ans. Il n'en semblait pas plus de 19, peut-être vingt.

Je n'aime pas parler de cette période où, partager entre la traque et ma conscience, je me perdais dans des chemins proches de la folie, redoutant de voir les fauves que je menai se retourner contre moi.

Cette période où, sans relâche, je semblai traquer la résistance aux yeux des allemands, alors que je cherchais en réalité une trace de ce fantôme... Une ombre qui me permettrait de sentir le poids de la culpabilité se retirer de mes épaules. Gunther, en vie?

Mes recherchèrent m'amenèrent auprès de la résistance, et, c'est un soir, sur un coup de tête, que je permis à plusieurs membres de s'enfuir avant l'arrivée de mes hommes. C'est ainsi que je commençais mes activités d'agent double, sans jamais vraiment entrer dans leur groupe, mais, déjà, en ne faisant plus partie de la meute nazie.

J'avais choisi un camps, mais, marqué du sceau de l'infamie et de mes péchés, je ne pouvais le rejoindre.

La croix nazie me poursuivait, aussi bien sur mon uniforme que dans mon esprit. Même alors, je pense que les hommes de Gunther avaient raison de se méfier de moi. J'étais un chien galeux isolé du groupe, frappé de la maladie du remords... Mais il est si aisé d'en guérir en fermant les yeux. Sans cette rencontre avec Gunther, je n'aurais jamais remis en cause ma fonction. Je me serai contenté d'en souffrir, lâchement. J'aurais continué à me mentir, à me convaincre que les discours du dictateur était juste, et que j'agissais pour le bien commun. Mais le Bien, je ne le voyais que dans le regard scandaleusement démoniaque de Gunther...

J'abrégerai là mon récit, car je ne dispose que de peu de papier et de temps pour narrer tout cela. C'est long, la transformation d'un loup. C'est douloureux, tortueux, difficile. C'est indescriptible. Je ne pourrai faire là qu'une liste de faits qui m'attièrent peu à peu une confiance toute relative de la part des hommes de Gunther. Mais au fond, me battai-je vraiment pour un idéal, pour la liberté? J'en doute. Tout ce qui m'importait, c'était de gagner assez leur confiance pour retrouver Gunther. Mais il devait sentir que ma sincérité était douteuse. L'ange ne daigna réapparaitre de son plein gré devant moi.

On s'agite dans le couloir. Je veux finir ma lettre avant de ne plus pouvoir témoigner que par mes os et ma chair. Quelques mots, encore. J'oublierai ces mois terribles, de peur, d'angoisse, de soulagement. Je ne mentionnerai pas mes sabotages, le nombre de fois où, la peur au ventre,je traversais la colline pour prévenir les résistants de l'arrivée imminente de mes compatriotes. Je ne raconterai que ce terrible soir où, aussi soudainement qu'un arbre est abattu par la foule, mon destin fut scellé.

Ce soir là, j'eus vent d'une descente dans une vieille cave, mais je ne l'appris que bien trop tard. Je ne connaissais pas ce lieu, mais, d'après ce que j'appris alors, c'était là le QG de la résistance. La cachette même de Gunther. Mon coeur se serra. Je savais que je n'arriverai sur les lieux que trop tard, mais je devais tenter ma chance. Les autres m'avaient mis de coté car il me suspectaient déjà. Rester sur place aurait été plus sage, mais, en temps de guerre, ce ne sont pas les hommes sages qui agissent bien. Ce sont ceux qui ont assez de coeur et de déraison pour ne penser qu'avec leur émotion.

Je partis pour la direction indiquée, et je ne pus arrivée qu'une minute avant que les forces ennemies débarquent. Gunther était là. Toujours aussi splendide, incarnation d'un passé rongé par un mal sans nom. Je tentai de faire abstraction de cette rencontre, mais ma voix, bien malgré moi, trahit mon émotion en tremblant légèrement. J'étais pourtant doué pour cacher mes pensées, mais, avec ce regard vert braqué sur moi, c'était impossible.

Le bruit des bottes, juste au dessus, et cette incroyable capacité de Gunther de se figer, telle une statue, alors que la panique gagnait les rangs. Un homme m'attrapa par la manche.

« Ulrich, les enfants, la trappe... »

«  NE LUI DIT RIEN! »

Le cri de Gunther me fit l'effet d'une balle en plein coeur. Il venait de me fusiller, et idiot comme j'étais, ce ne fut qu'à ce moment là que je compris enfin combien je l'aimais. Gunther semblait fou de rage. Il ne croyait plus en moi, au point de préférer livrer ces enfants à leur propre sort plutôt que de m'avouer leur existence.

Pas le temps de réagir, les allemands débarquèrent. J'eus à peine le temps et le reflexe de sortir mon arme et de tirer sur l'homme qui m'avait adressé la parole. Les hommes entrèrent, stupéfaits de me trouver là, mais troublé par le cadavre gisant à mes pieds et les insultes des autres résistants à mon égard, qui me croyaient traitre. Gunther ne dit rien, il se laissa emmener sans un regard pour moi. J'eus juste le temps de pousser discrètement du bout du pied un vieille caisse vide sur la trappe, avant d'être emmené par les miens.

Il me fallut un temps certain et un interrogatoire musclé pour convaincre à nouveau mon supérieur que j'avais joué un rôle d'agent double pour le compte des allemands. Quelques rapports sans grandes conséquences que j'avais rédigés par précaution au fur et à mesure de mes contacts avec la résistance suffirent à donner une preuve de ma possible innocence. Je restai malgré tout sous haute surveillance.

Mais j'étais malin, et je connaissais désormais mieux les chemins alentours que mes comparses. Je savais quel sentier couvriraient une courte fuite, assez courte pour me rendre auprès d'un contact afin qu'il libère les enfants rester dans la trappe. Puis, je regagnais ma tente d'officier supérieur, ou plutôt, de prisonnier de luxe. Je savais qu'en réalité, être suspecté était déjà trop, et, qu'il me faudrait adopter un comportement irréprochable et bénéficier d'une grande chance pour m'en sortir.

Les jours suivants furent une longue agonie, et je dus me résoudre à attendre, toujours attendre. Ma relaxe fut prononcée. Elle me fut accordée par un de mes supérieurs qui appréciait ma conversation et mon habilité au Bridge. Ironique.

Dès que je fus hors de toute suspicion, je me rendis au village tous les soirs pour retrouver les enfants. C'était une obsession, il me fallait les aider. Gunther m'avait jugé indigne de connaître leur existence. Je voulais lui prouver qu'il avait tord. Même s'il n'aurait sans doute jamais eu connaissance de mes actes. Même si, en réalité, je voulais surtout me prouver à moi-même qu'il avait tort. Que je n'étais pas réellement comme cela. Que je n'étais plus assez bête.

Ces pensées me hantaient la nuit, sur le chemin du village. Et, à chaque fois que je pensais à Gunther, je songeais aux tortures qu'il subissait, et je priais pour qu'il soit mort. Je connaissais nos méthodes. Je les avais si souvent appliquées... Je savais qu'il lui valait mieux s'éteindre que de subir pareilles humiliations et tortures. Les jours passants, je commençais à ne ressentir plus qu'une profonde tristesse. Personne ne tenait si longtemps dans ce genre d'interrogatoires.

Les enfants en question, je mis un peu de temps à les retrouver. Il me fallut une semaine. Certains étaient morts, d'autres jouaient les rats d'égouts, n'ayant d'autres choix pour se nourrir. Peu m'approchèrent, petites proies appeurées sentant le danger. J'avais prix l'habitude de déposer non loin de la cave un peu de nourriture pour eux, des couvertures, de l'eau, voir des jouets que je scultais, le soir. Je tentais également d'entrer en contact avec des réseaux de résistance pour les placer, mais en vain. Mon uniforme et ma nouvelle réputation me précédait. Je ne pouvais donc rien faire de plus pour eux.

Pourtant, un soir, une petite souris me suivit. Je ne sus jamais vraiment comment elle s'appelait. Elle refusait de me dire son nom. Elle avait un regard un peu semblable à celui de Gunther, mais sans être non plus identique. Je la cachai dans ma tente en la houspillant sévèrement en allemand. Et, c'est étrange, mais cela la fit rire discrètement.

Un rire d'enfant, dans un camps allemand.

Une douce chaleur en moi... Un fantôme de cette émotion que Gunther me procurait. C'était déraisonnable, mais je ne puis me résoudre à la chasser, sur le moment. J'appris d'elle qu'elle était une sorte de « fillette » adoptive de Gunther, sa préférée. Il devait la faire passer avec les autres enfants en angleterre. Mais la suite, je la connaissais.

« Tu sais, tu ressembles au monsieur que Gunther dessinait, autrefois... C'est pour ça que je t'ai suivis.»

Étrange révélation.

Et, autour de son cou, l'emblème familial que j'avais autrefois offert à Gunther, décidé à me retrouver, revenant me hanter, signe implacable du destin.

Je l'écoutais longtemps, presque toute la nuit, la faisant taire quand les bottes venaient marteler le sol trop prêt de ma tente. Puis, peu avant l'aube, je pris mon courage à deux mains, et je la chassais.

Ce fut en vain.

Le lendemain soir elle revient.

Et encore les suivants.

Jusqu'à ce que ce fut moi qui ne soit plus au rendez-vous.

Car, un terrible soir, un mois après les évènements qui avaient faillit apporter ma chute, je fus appelé dans le batiment qui servait aux interrogatoires. J'étais, parait-il, assez doué pour faire parler les prisonniers, et, maintenant que ma réhabilitation avait été faite et que ma tranquilité des dernières semaines avait presque lavé tous les soupçons qui pesaient sur moi, je pouvais de nouveau assister à un interrogatoire. La boule au ventre, acculé comme une bête, je ne pus qu'accepter en feignant d'en être ravi.

Mon sourire se changea en stupeur quand je vis le visage qui me faisais face.

Gunther... Dans un état lamentable, mais bien moins pire qu'il aurait du.

Son visage était boursouflé par les coups et les plaies, sa lèvre était ouverte, mais elle ne saignait pas. Ses coupures profondes semblaient exangues, mais il était en vie, et son corps couvert de bleus laissaient entrevoir les sévices endurés. Sa peau, si sensible au soleil qu'il ne sortait que les jours pluvieux et emitoufflé comme une momie, les jours heureux, était couverte sur tout un côté de son visage et de son bras par ces cloques si caractéristiques que son allergie au soleil lui prodiguait lorsqu'il avait le malheur de s'exposer quelques minutes de trop.

Ses vêtements étaient déchirés, semblable à des haillons. Sa chemise dévoilée son torse pâle, et mon coeur se serra de rage et de colère lorsque je vis son pantalon laminé ets des cuisses couvertes de bleus adoptant la forme d'une préhension violente. Il avait été souillé, d'autres que moi avaient frolé sa peau et put sentir cette chaleur étrange...

Il ne me regarda même pas. Et ce qui me surpris, c'était son attitude. Il avait subi pendant des semaines des tortures auxquelles aucun être humain normal n'aurait pu survivre. Et,pourtant, face à moi, j'avais un être qui n'avait pas parlé et ne parlerait pas.

Je savais ce qu'on attendait de moi.

Je sortis mon revolver, et, sans même laisser le temps à qui que ce soit d'intervenir, sans même hésité cette fois-ci, je criblais le corps de Gunther de balles, vidant sur lui mon chargeur, sans une larme. Je ne pouvais pas pleurer.

Je vis son corps basculer comme celui d'un pantin, et s'écrouler sur le sol avec sa chaise.Plus un souffle ne soulevait ses poumons. Ce qui m'étonna, ce fut l'absence presque totale de sang s'écoulant de ses plaies. Mais je n'eus pas le temps de m'interroger davantage. En tirant sur lui, je l'avais offert au silence, et je venais de crier sur tout les toits la réalité de ma situation: j'étais un résistant. Je ne voulais plus obéir. Quitte à en mourir. J'avais libérer Gunther.

Je ne me battai pas pour la liberté de ce pays qui m'attirait, mais qui n'était pas le mien.

Je ne luttai pas contre la barbarie pour préserver l'humanité.

Je combattai pour un sourire, pour un souvenir. Pour Gunther.

Et finalement, c'était un idéal comme les autres. C'était peut-être même la plus belle raison de mourir.

La suite? Elle est triste, évidemment. Une telle histoire ne peut bien finir, à part dans les contes qu'un prisonnier peut raconter à une enfant blottie contre lui. Ils m'ont arrêté, et je fus trainé dans la boue. Et, alors qu'il me ruaient de coups en me sortant du batiment, j'aperçus au loin la silhouette de la petite fille aux yeux verts. Comme j'aurais voulu la sauver, au moins elle!

Mais non.

Elle n'écouta pas mes hurlements.

Elle évita de justesse la balle d'un de mes « camarades ».

Elle courrait en criant.

Les soldats ricanèrent, et j'eus beau me débattre en pleurant, oui, en pleurant, je ne pus rien faire.

Elle fonça sur eux, et, de ses petits poings rongés par le froid, elle frappa contre les corps solides des soldats.

Un instant, j'eus la vision d'un petit garçon blond frappant au coeur de mon esprit pour se délivrer de cette alinéation qui avait été la mienne.

Ils n'eurent aucun mal à maîtriser ce fêtu de paille.

J'avais tué le petit garçon en moi.

Ils allaient tuer cette fillette qui portait dans ses yeux verts mon âme.

Oui, ils allaient me la prendre... Maintenant.

Une tâche d'encre sur ces mots, alors que le bruit des bottes et les voix dures des soldats se font entendre. Ces pas lourds, réguliers, qui font crier le sol sous leurs semelles évoquent en moi le triste galop des cavaliers de l'apocalypse chevauchant leurs sinistres montures. Je rapproche mon visage de la petite lucarne qui laisse passer un peu d'air frais. L'espace d'un court instant, je peux sentir le parfum de la lavande m'appeler. La cellule d'à côté est vide. Nous sommes les suivants.

Inconsciemment, je passe une main dans les cheveux de l'ange endormi contre l'épaule du monstre que je suis. Je contemple cette enfant. Ma conscience à sous ses paupières closes les mêmes yeux verts que Gunther. Un regard qui ne juge jamais, mais semble pouvoir lire au plus profond de notre âme. Je n'ai jamais sauvé la vie de cette petite. C'est elle qui m'a sauvé.

Lentement, elle se réveille, et se penche sur mes feuilles, grimaçant un peu devant l'absence de dessins. Elle regarde ces mots qu'elle ne comprend pas, cette langue si étrangère qui, bientôt, appellera son nom à la suite du mien, pour nous emmener dans les champs de lavande.

Ces champs magnifiques, enivrants...

Cette colline colorée qui cache au cœur de ces milliers de fleurs un charnier où pourrissent les corps de ceux qui ont osé dire non, ou être différents. Pas de nom. Plus de visage. Juste des corps que la soude ronge lentement. Je ferme un instant les yeux. Cela me rassure presque. L'oubli. Laisser mon corps refléter la pourriture qu'est mon âme, nourrir cette terre si particulière et devenir à mon tour une de ces fleurs que Gunther affectionnait tellement.

Mourir. Juste mourir.

Et prier pour que, derrière, il n'y est rien.

J'entends sa voix qui m'appelle, inquiète, alors que la longue liste de noms commence à être énumérer par les allemands. J'observe ces hommes et ces femmes qui se lèvent et s'avancent, prêts à être fusillés. La plupart ne réagissent même plus. Ce sont déjà des fantômes. Jamais règne n'a été autant hanté. Le reich n'est pas une utopie, ce n'est pas le paradis qu'on nous avait prédit, le grand empire qui durera mille ans. Le reich, c'est le royaume des démons, et, de son trône, le Mal nous regarde en riant.

La petite se serre contre moi, attendant que je la rassure par un de mes mensonges. Je lui fais un signe: je dois encore coucher ces quelques lignes, mais, ensuite, promis, je lui parlerai encore de la liberté qui nous attends. Je souris, étrangement apaisé, et cela semble la rassurer.

Que vouliez-vous que je lui dise?

Il est aisé de juger les actes d'un homme, mais le comprendre, c'est autre chose. Qu'auriez vous fait, alors qu'une petite vie s'accroche désespérément à votre uniforme?

Non, je ne lui dirais pas la vérité.

Je ne lui expliquerai pas que nous serons bientôt emmenés en groupe dans ces champs de lavande. Je ne lui raconterai pas comment nous serons alignés, face aux soldats, qui chargeront leurs fusils. Je ne lui décrirai pas le vacarme silencieux de son corps si frêle qui tombe sur le sol, au milieu de la lavande...

Je ne lui dirai jamais que, en silence, je la pleurerai.

Il est temps pour moi de cesser d'écrire. Le langage est mort en ce temps de violence. On ne sait plus écouter que le canons des fusils. Les mots n'ont plus de sens. Les canonades humaines sont les seuls paroles que le monde daigne encore entendre. Que ne donnerai-je pas pour écouter encore une fois le silence, auprès de Gunther? Que ne donnerai-je pas pour revenir aux temps bénis ou, assis sur un muret, je partageais avec lui un morceau de pain.

Bientôt, je me lèverai, et je suivrai l'appel. J'irai dans ces champs sentir le froid de la mort s'emparer de mon corps alors que, pour la première fois depuis des semaines, je pourrai sentir la caresse du soleil.

Libre.

Peut-être.


*
* *


Le visage d'une enfant escortée par des hommes et des soldats….

Cette silhouette si frêle qui, éperdue de joie devant les fleurs, court spontanément.

Un cri...

Un corps qui tombe sans faire de bruit...

Un autre qui suit....

Ma main, qui se tend dans un dernier effort et dégage une mèche brune des cheveux enfantins.

Et le sourire sur ce visage angélique, si doux, si pur, comme si la mort l'avait fauchée sans oser la blesser, de façon fulgurante, sans lui laisser le temps de comprendre.

La mort elle-même ne pourrait donc pas faire preuve d'autant de cruauté que l'homme.

Elle ne laisse derrière elle qu'une image.

Celle d'une enfant endormie dans les champs de lavande...

Image de la liberté et de l'insouciance.

Juste un trou, au milieu du front, pour dire qu'elle n'est pas simplement assoupie...

Le parfums de la lavande, de plus en plus fort, enivrant, obsédant, apaisant.

Sensualité des mains d'un adolescent sur les miennes, encore jeunes...

Chaleur?

Chaleur d'un soleil mourant...

Chaleur d'une présence et d'un nom qui résonne démuni de tout sens...

Chaleur de la mort, enfin!

Et cette petite main qui, au contact de la mienne, semble déjà se refroidir.

Frisson....

Des yeux se ferment, les miens?

Le silence, l'apaisement.

Une lettre qui brûle dans un charnier...

Et toujours, omniprésent, ce parfum obsédant d'enfance et de tendresse.

Un parfum de lavande.

*
* *

"Nous traversons nos ponts et
quand nous arrivons à eux,
nous les brûlons derrière nous.
Il ne nous reste rien pour trouver le chemin parcouru
à part le souvenir d'une odeur de fumée
et l'idée que peut être cette fois là,
nos yeux ont pleurés.
Tom Stoppard."

Umbre se réveille brusquement et se passe une main sur le visage. Encore ce rêve, qui revient sans cesse, et qui ne le laisse en paix que pour venir le frapper à nouveau par la force de sa réalité. Les sensations, les sons, et même le parfum de la lavande... tout cela semble si réel. Un souvenir, peut-être? Les derniers morceaux de sa mémoire humaine qui ne se sont pas encore envolés? Ou simplement une création inconsciente de son esprit pour tenter de trouver un sens à tout ceci... Plus le temps passait, plus ce rêve était omniprésent. Il était brusquement apparu après son entrée dans la milice. Depuis, comme un fantôme du passé, il revenait sans cesse le hanter.

La malédiction d'Umbre...

Son rêve. Son trésor.

Imaginez...

Un nouveau jour commence. Une bien triste lueur artificielle perce à travers les fenêtres d'un appartement de standing à l'ambiance glaciale. Dans ce lieu d'une blancheur éclatante où chaque chose semble tellement à sa place qu'on peinerait à la déplacer, vous ne remarquez rien, ni photographie, ni tableaux. Aucun objet personnel. C'est dérangeant. C'est déroutant. On aurait presque l'impression d'être dans la maison du néant.

Maintenant, fermez les yeux, et imaginez... Songez un instant que votre passé s'arrête, que le temps s'enfuit et vous fuit entre les doigts, comme l'eau fraîche d'une rivière. Les souvenirs les plus sombres quittent votre esprit. Les meilleurs aussi. Ne reste que le vide, et ce silence, pesant, la mémoire du néant, d'une solitude infinie...

Cette sensation, cet isolement destructeur et terrifiant, c'est ce qu'Umbre vit et redoute en permanence. Lorsqu'il se plonge dans les méandres de ses souvenirs, il n'entrevoit que des brides fantômes qui le terrorisent et le laissent tremblant d'effroi tel un enfant face aux ombres malicieuses des jouets de sa chambre. Il redoute à tout instant de rencontrer dans ce labyrinthe sans issus le monstre mythique qui viendra couper le dernier lien d'humanité qu'il lui reste.

Il songe encore...

Observez le.

Umbre se lève.

L'homme s'installe dans son fauteuil, une tasse de thé à la main, sans bouger, perdu dans ces cheminements internes qui ne lui laissent pas de repos. Prisonnier de lui-même, terrible et impitoyable geôlier, il essaie, en vain, de se souvenir. Toujours le même rituel. Toujours le même silence. Un robot ne saurait être plus précis.

Le temps d'un battement de cils, il croit reconnaître une odeur qui n'est qu'illusion, un paysage se dessine, mais ce n'est qu'un rêve, un visage apparaît, mais ce n'est qu'un fantasme. Et, lorsqu'il reprends pied, il ne reste rien.

Rêver ne sert à rien, vivre n'a guère plus de sens, mais exister est nécessaire. Pour la société dans laquelle il vit. Pour les anciens qu'il vénère et protège. Parce que c'est son rôle dans l'histoire.

Lentement, Umbre passe son uniforme impeccable. Pas un pli de trop, pas une tâche. Un costume immaculé, comme celui d'une poupée encore dans son emballage. Toujours aussi impersonnel. Le déguisement d'une main implacable au service de la cité. Inutile de croire que l'on pourrait trouver dans la beauté de ces yeux bleus clairs un peu de compassion. Si ce regard reflète la pureté des cieux d'autrefois, d'avant la catastrophe, c'est tout ce qu'il a de bon. Des gestes mécaniques, presque hachés. Un rituel glacial. Une exécution impeccable, jusqu'à la façon d'agencer son brassard.

Triste souvenir que celui de ce morceau de tissu glissé le long de son bras. Il n'a pas toujours arborée le même symbole qu'aujourd'hui. Seul le dessin à changer, nullement la fonction. Mais Umbre ne le sait plus. Sinon, il ne l'accepterait pas. Il a oublié. Il devient ce qu'il a fuit jusqu'à la mort.

Umbre est un milicien.

L'homme se regarde un instant dans la glace, comme à son habitude, pour vérifier une fois encore la perfection de sa tenue et pour passer ses gants de cuir. Durant cette opération, parfois, rarement, presque jamais même, son regard se trouble, et les questions reviennent.

Ai-je déjà été humain?Oui, par la force des choses. Pourtant, je ne ressens rien, et je n'en garde aucun souvenir. Ai-je toujours été aussi froid, aussi taciturne? Ai-je participer à la chute de notre monde? Pourquoi ai-je été transformé? Par qui?

Autant de questions, Umbre, dont les réponses se sont perdues voilà bien longtemps. Autant d'interrogations qui reviennent de moins en moins souvent, qui s'éteignent avec ce qu'il te reste d'humanité. Les réponses, elles sont prisonnières dans une cellule de ton âme, et, peu à peu, elles servent de repas à ce don maudit qui te permet de créer les souvenirs des autres sans jamais pouvoir retrouver les tiens. Ironie du destin! J'en rirais presque, s'il n'y avait pas dans ces gestes machinaux une ironie plus grande encore...

S'il n'y avait pas dans ta façon d'enfiler tes gants cet étrange maladresse innocente de l'enfant transi de froid qui glisse le cuir miteux d'une vieille paire sur des doigts rongés par l'hiver.

Comme l'humain que tu étais rougirait de honte à te voir réagir ainsi! Car, autrefois, le grand et fier vampire que nous observons n'était qu'un simple mortel qui n'avait de noble que la particule de son nom, souvenir impérissable d'une ancienne lignée dont le pouvoir s 'était amoindri tandis que sa décadence grandissait. Aristocratie privée de pouvoir et avide de vengeance. Tristes sires aux mains vides et aux esprits revanchards. Pauvre allemagne.

Préciser l'époque dans laquelle Umbre vivait n'a servi à rien, au fond. Son histoire pourrait se transposer à tous les temps, dans tous les lieux, elle n'en serait pas inchangée. Elle est banale et unique. Comme celle de chaque humain.

Inutile de chercher dans le passé d'Umbre une destinée hors du commun! Qu'il est étrange de croire que certains d'entre nous naissent avec des prédispositions pour accomplir de grandes choses! En tous cas, ce n'était pas le cas d'Umbre: il n'est que ce qu'il a fait de son destin. Il n'a point été élu pour devenir un vampire. Il n'a pas été marqué du sceau des grandes destinées. Il n'était qu'un enfant pauvre des grandes villes. Une âme broyée par la machine infernale de l'Histoire. Une petite poussière de vie dans l'immensité du temps.

« In umbris nascisti, Umbram eris »

«  Au coeur des ombres tu naquis, et ombres tu seras »

Cette phrase, c'est le seul souvenir de sa transformation qu'Umbre gardera. Des mots susurrés en latin. Le souvenir de la chaleur qui quitte son corps, alors qu'une peau glacée caresse la sienne. Une vive douleur. Qui dure, et dure encore. Et puis, plus rien. Sa vie n'est ensuite constituée que de flash jusqu'aux années les plus récentes. Plus le temps avance, moins les pertes de mémoires sont nombreuses.

Umbre a perdu son identité en même temps que sa vie. Dès son réveil, il avait oublié son nom. Il ne lui restait comme indication que les quelques lettres gravées au dos d'une chaîne portant les emblèmes de sa famille: U. Von Krüger.

Son don se révéla ainsi, en lui volant tout souvenir de son humanité. Bénédiction ou malédiction? Difficile à dire.

Son passé de vampire est à peine plus existant que ses années humaines. Ses premiers émois d'immortel se firent en solitaire, et Umbre était alors plus proche d'une bête affamée que d'une créature humaine. Il était devenu le véritable fauve qu'il redoutait: un loup inssatiable pouvant décimé des villages entiers. Un fléau. Un jeune vampire sans maître pour le guider, et sans mémoire pour lui conférer une quelconque conscience.

Créer un vampire devait être un acte important, mais pourtant, quelque chose à éloigner le père vampirique du jeune infant dès sa naissance. Désintérêt? Menace? Folie? Nul ne sait, à par lui. Il était déjà partie lorsque le milicien reprit connaissance. Longtemps, Umbre a cherché à comprendre... Mais il n'a jamais rien su.

Umbre dut donc apprendre à survivre, seul. Créature affamée, sauvage, à mille lieues de connaître la vie vampirique, c'est petit à petit qu'il découvrit les codes et les règles qui régissaient le monde de la nuit. Pendant des années, son existence se limita à celle d'une bête. Chasse et solitude. Mais cela encore échappe en grande partie à la mémoire d'Umbre. Flou.

Umbre est arrivé sur l'île peu de temps avant le cataclysme. Il a entendu parler de cette île où vivaient ses congénères et, attiré comme un aimant par les autres, soucieux de quitter cette solitude qui le rongeait et menaçait de voir s'envoler ses derniers souvenirs, il partit et quitta la terre ferme.

Une fois là-bas, il accueillit la fin du monde avec amertume, et ne cessa de vouer une haine féroce aux humains qui avaient précipité la chute de ce qu'il chérissait: sa liberté. Peu à peu, Umbre s'est intégré à la société du dôme. Il connut la grande émeute, et il survécut à cette dernière. Cependant, elle ne fit qu'amplifier sa haine des hommes qu'il se doit aujourd'hui de tempérer pour respecter les règles des anciens.

Un jour, ses remarquables pouvoirs attirèrent l'attention de la milice qui l'enrôla. Umbre accepta totalement son nouveau statut et servit de son mieux les anciens. Il est totalement endoctriné, et suivrait aveuglement les ordres du conseil. Comme autrefois. Inconsciemment, il s'est jeté vers cet univers dont il n'a aucun souvenir, mais qui a quelque chose de rassurant, de familier. Horrible ironie du sort! Héros tragique par excellent! Umbre est semblable a Sisyphe poussant son rocher, les dieux sembles lui vouer une haine féroce, le condamnant à recommencer sans cesse les mêmes souffrances.

Mais l'heure avance.

Lentement, Umbre réajuste pour la énième fois sa tenue. Puis, il saisit son manteau et ses clefs. L'ombre sort aussi furtivement qu'un courant d'air de l'appartement si vide.

La justice d'Albstraum est en marche.

Elle ne laisse derrière elle qu'une imperceptible fragrance de lavande.

° Famille : Umbre n'a plus de famille, ou plutôt, il n'en a plus souvenance.

° Précisions de la joueuse par rapport à l'histoire: Ce n'est pas facile de conter l'histoire d'un vampire amnésique! Vu que la plupart du récit se fait à la première personne, et qu'Umbre ne sait pas tout, je précise ici ce qui manque à son histoire.
- Gunther est, bien sur, un vampire. Il n'est donc pas mort pendant la rafle de sa maison, et, de même, il n'est peut-être pas mort après son interrogatoire. Son corps a été balancé quelque part. Mais tout le monde sait que les vampires peuvent se remettre de la plupart des plaies mortelles. Il a probablement était changé par son père adoptif, le médecin. Son âge n'est pas défini, seul Gunther le sait...
- Gunther est sans doute le vampire responsable de la métamorphose obable qu'il soit bien plus d'Umbre. Il n'est pas resté auprès de lui après la morsure, et cela se comprend! Gunther éprouve encore bien de l'amertume envers Umbre / Ulrich, mais aussi, beaucoup d'affection pour ce mortel perdu... Umbre ignore que Gunther est un vampire. Umbre ne se souvient d'ailleurs plus du tout de Gunther.
- Gunther est physiquement et un peu moralement aussi inspiré de Kurt Hummel dans glee (oui, on s'en moque...), l'histoire d'Ulrich est inspiré de l'ami retrouvé de Fred Ulhmann et de la vie est belle ( heu... ou pas, dans ce cas là! Et je sais, on s'en fout aussi...)
- La petite fille se nomme Angie. Elle est de la même famille que Gunther, ce qui fait de Gunther qui est un vampire relativement jeune. C'est une de ses petites nièces, une descendante éloignée. En effet, avant d'être vampirisé, Gunther avait une soeur. Elle est humaine. L'enfant ignorait son lien de parenté avec Gunther.

† POUVOIRS †


° Votre Pouvoir : Umbre à la faculté de manipuler totalement la mémoire. Cela va du flsh imprécis jusqu'à la manipulation voire la corruption de la mémoire. Mais ce pouvoir a un coût très cher: à chaque fois que Umbre l'utilise de façon à lire ou manipuler un souvenir, son propre passé se corrompt. Inexorablement, des bribes de son histoire s'enfuient, le conduisant vers la folie et la déshumanisation la plus totale. Il oublie sa propre vie humaine, et utiliser son don accélère sa déchéance.

- - -Utilisation force Moyenne : Lit dans les souvenirs et le passé de ses victimes et des objets. Il lui faut cependant pour cela un contact physique. Plus le contact est long, plus les souvenirs vus sont précis. Ce don reste assez aléatoire et s'annonce sous forme de flash parfois difficiles à interpréter.

- - -Utilisation force Minimale: Hypermémorisation. C'est assez paradoxale, mais, depuis sa transformation en vampire, et plus précisément depuis qu'il a repris contact avec la société, Umbre retient les détails, même ceux sans importance, avec une mémoire impressionnante. Ces détails ne doivent pas être liés directement à ses souvenirs et à sa vie cependant. Il se rappellera le visage d'un suspect arrêté il y a 20 ans, mais pas celui de son grand amour. Il peut se remémorer chaque ligne d'un livre lu, chaque statistique d'une feuille, mais il a tout oublié de son passé d'humain.

- - -Utilisation force Maximale : Manipule un souvenir de façon temporaire ou définitive. Il peut l'effacer ou implanter un faux souvenir dans la mémoire de sa victime. Selon les circonstances et les proportions dans lesquelles il use de son pouvoir, cela peut faire plus ou moins de dégâts... Une attaque légère n'aura presque pas de conséquences, mais s'il s'efforce à manier les souvenirs en grande proportion chez un seul et même être, il peut le conduire à la folie ou à l'aliénation totale... De plus, la manipulation de souvenirs plonge le sujet dans une sorte de transe statique: il reste perdu dans le vague tant que dure l'opération, le temps étant comme « suspendu pour lui ». C'est là une caractéristique de son don bien pratique en cas d'affrontement pour stopper un adversaire et user de ses capacités afin de le mettre hors d'état de nuire. Mais c'est là un don qu'il utilise peu, car bien trop couteux... Il répugne à en faire usage à moins qu'il ne s agisse que d'une question de vie ou de mort ou encore d'une requête des anciens. Chaque seconde qu'il vole à un autre se répercute sur sa propre vie. Il perd ainsi non seulement des souvenirs de sa vie, mais aussi, sa capacité à ressentir des émotions.

† DERRIÈRE L'ÉCRAN †


* Votre présence sur le forum sera : Je passerai normalement deux à trois fois par semaine.
* Votre avis sur le forum : J'ai longtemps hésité à m'inscrire croyant trouver ici un énième forum sur le thème des vampires, mais une plongée plus approfondie dans votre histoire m'a fait radicalement changer d'avis. Le contexte est très prometteur, et je ne parle même pas du design! Même dans mes rêves les plus fous je ne saurai jamais l'égaler!
* Autre forum fréquenté : Je fréquente le forum privé « Dear Doll», mais je ne sais pas si d'autres membres sont présents ici. J'ai tendance à apprécier les nouveaux forums, cela dit, ceux que je fréquente sont très calmes en ce moment, trop pour tout dire.
* Niveau de jeu : C'est assez difficile de s'auto-évaluer! Je pense être une joueuse moyenne, voire assez bonne, mais ça dépend beaucoup de mon partenaire.


Dernière édition par Umbre Von Krüger le Lun 25 Avr - 19:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Umbre Von Krüger    Umbre Von Krüger  EmptyLun 25 Avr - 0:46

Waaaaaaalllllaaaaaaaaaaaaaawiiiiiiii!!!!


Fiche terminée! Il ne me reste plus qu'à corriger l'orthographe qui doit être horrible, n'ayant pas le temps de me relire. Promis, demain, je m'y mets, mais là, je vais au dodo. Demain boulot!
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Leiro Cantarelli

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MessageSujet: Re: Umbre Von Krüger    Umbre Von Krüger  EmptyLun 25 Avr - 17:48

Je n'aurais qu'un mot : Magnifique. Une très belle fiche comme je les aime, au ton juste. Un gros compliment aussi pour la magnifique utilisation du contexte historique de l'Allemagne nazie qui sait avoir la justesse sans tomber dans le cliché seriné.

Bref, bravo pour cette excellente fiche, validée avec mention archi-bien. (oui, je viens de l'inventer celle-là XD)


Ton total de points de Sang au démarrage : 100 pts.

Citation :
Coûts en Points de sang du pouvoir :

Utilisation force Minimale : 10 pts de Sang.
Utilisation force Moyenne : 25 pts de Sang.
Utilisation force Optimale : 60 pts de Sang.

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Umbre Von Krüger

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MessageSujet: Re: Umbre Von Krüger    Umbre Von Krüger  EmptyLun 25 Avr - 19:16

Merci pour la validation et les compliments! Je suis contente que la fiche te plaise, et désolée pour le temps que cela a mis pour la terminer.

Correction orthographique terminée, je suis prête à jouer.
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Leiro Cantarelli

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MessageSujet: Re: Umbre Von Krüger    Umbre Von Krüger  EmptyLun 25 Avr - 19:18

Pas de soucis pour le temps, puisqu'il faut quand même avoir le temps pour taper un historique aussi long =)

Bon jeu parmi nous !
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MessageSujet: Re: Umbre Von Krüger    Umbre Von Krüger  Empty

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