† MON HISTOIRE †
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Passé : Il est de ces histoires qu’on ne devrait jamais entendre. Qui en réalité, ne devrait jamais existée tellement elles sont effrayantes. Mon histoire est de celle-ci, que l’ont devrait taire tellement elles sont honteuses. Que l’on devrait oublier, tellement elles sont inhumaines, et pourtant, si je vous la raconte ce soir, c’est que justement, je ne suis pas humain. Alors amis Vampires, venez donc écouter la terrible histoire des White.
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Mon père Léonard White et ma mère, Isabella White, faisait partie des esclaves humains du Prince Arcadian Von Harbet.
Leur propres parents avaient été sur les bateaux qui leur avaient permit de fuir cette Troisième Guerre Mondiale, pensant que Albstraum serait la Terre de tout leurs plaisirs, qu’enfin ils seraient protéger de tout leur malheurs et que le bonheur leur sourirait enfin. Humain bien crédule de croire qu’une telle Terre est possible.
Car après tout, le bonheur n’est pas chose aisé à obtenir.
Léonard, vivait dans le Palais du Prince Arcadian depuis de longues années, vendu dés son plus jeune âge par des parents où la famille s’agrandissait trop vite, sa beauté n’avait d’égal que son propre reflet, et il n’avait pas été difficile de lui faire obtenir un « travail » au Palais. Arcadian n’était pas un vampire sanguinaire, comme il en existe tant, c’était juste un fou, fou de croire qu’il pourrait un jour voir les Humains vivres aux côtés des Vampires sans crainte. Et c’est cette folie qui le perdit.
Mon père n’était pas maltraité, il mangeait à sa faim, et pouvait se cultiver en lisant des livres. Il jouait avec d’autres, et passait leur temps à satisfaire les désirs de leur « maître ».
Mais un jour, le Prince Régent se lassa des hommes, et voulut une femme, alors il fit venir la plus belle de tout Albstraum, celle dont ont disait que la beauté rivalisait même avec les étoiles, celle dont il émanait tellement de lumière que l’on se brûlait les yeux en la regardant. Isabella, fut celle-ci.
Pauvre créature, qui ne dû son salut qu’à sa beauté légendaire. Pieuse et vertueuse, Isabella était de ces familles humaines qui réussissait par on ne savait quel miracle à ne pas sombrer dans l’esclavage et à continuer de travailler.
Après son départ, sa famille fut décimée pour ne pas qu’elle soit tentée de les rejoindre.
Brebis égarée, la jeune femme déboula dans cet univers entièrement masculin, où les rivalités devenaient monnaie-courante, et où la vie n’était pas si facile que ça.
La nuit même, elle tâcha de son sang pur les draps d’Arcadian, et ses pleurs résonnent encore dans cette chambre close.
Le lendemain, elle tenta vainement de résister aux assauts de ces hommes qui vivaient parqués entre eux, sans autre défouloir que leur propre chair, elle hurla, se débattit, mordant et frappant, mais sa beauté était bien trop attirante pour ne pas que les hommes cèdent à ses pulsions animales qui font d’eux des hommes.
Elle pleura la douce Isabella, elle pleura alors que les hommes s’enchaînaient entre ses cuisses ensanglantées, elle pleura de toute ses larmes, elle pleura pour la dernière fois.
Il n’y eu que quelques hommes qui eurent la décence de ne abîmer le nouveau joyau d’Arcadian. Car Isabella était, et est certainement la plus belle femme que Albstraum puisse porter. C’était une de ces femmes aux visages encore enfantin, aux joues rondes et veloutées, aux longs cheveux blonds qui cascadaient sur ses épaules. C’était une femme qui avait des formes de femmes, de la chair où il le fallait, plantureuse et divinement attirante. Chacun de ses gestes étaient comme dansé, sa plus simple démarche lui donnait l’air de s’envoler, et même quand elle pleurait, elle était belle.
Léonard, comme beaucoup d’autres en tomba éperdument amoureux, et pourtant, il ne pouvait faire qu’assister à ces douleurs que lui infligeait les autres.
Léonard était beau, il possédait ce charisme qu’on les dirigeant, ce petit quelque chose qui vous faisait vous dire que oui, cette personne était définitivement séduisante. Mais que vaux la beauté dans un lieu où tout brille de milles feu ?
Puis Léonard commençait irrémédiablement à vieillir. Il était même le plus vieux de tous, et son corps mature, ses cheveux qui commençaient à grisonner, le terrifiait. Qu’allait faire son maître si le voyait aussi pathétique ?
Pendant des mois il tenta de rester loin d’Arcadian, la cité enflait, les humains se révoltaient, et leur maître n’avait plus la tête à venir se divertir. Les hommes se lassèrent d’Isabella, et Léonard continua de la regarder de loin, immobile et sans parole.
Ce fut un soir que tout éclata, en 2150, il s’en souvient comme si c’était hier. Son maître était rentré dans une colère folle, et Léonard eut la chance de ne pas se trouver sur son passage, car ceux qui se précipitèrent à ses pieds furent tuer d’un seul regard.
Léonard vit le regard de son maître sur le corps d’Isabella, il vit ses lèvres se retrousser dans l’idée de faire des folies. Et s’en fut trop, il se précipita vers la jeune femme pour la protéger, plaquant son corps contre le sien, il lui cacha son visage contre son torse, et hurla de douleur alors que la main de son maître transperçait sa poitrine. Du sang envahit sa bouche, et salit le doux visage d’Isabella, elle le fixa sans comprendre son geste, et lui frôla la joue dans un geste tendre.
Arcadian qui était là, eut un rire de folie pure, il jeta le corps de Léonard à terre, et lui tira la cheville pour le traîner jusque dans la chambre.
«
Tu l’aimes cette petite humaine » Hurla t-il en soulevant Léonard par la gorge. «
Tu l’as veux pour toi tout seul, tu veux lui faire des enfants et vivre heureux. Stupide humain, le bonheur n’existe pas. Tu ne sera jamais heureux, tu ne pourras jamais lui faire des enfants, car je vais faire de toi un vampire, et tu n’auras de cesse de vouloir la vider de son sang, de planter tes crocs dans sa chair et de vouloir la tuer »
Il y eu un hurlement, atroce, Léonard se mit à convulser alors que la plaie sur son torse se refermait subitement. Toute sa chair se vida de vie, et il tomba au sol, se tordant dans tous les sens. Ses cris envahirent l’espace, et chacun se mit à fuir, les humains venaient d’envahir le Palais, et les pertes civiles étaient importantes, mais ils traquaient chaque vampire, il traquait Arcadian, pour le faire descendre de son piédestal.
Léonard perdit connaissance pendant de longues minutes, et ce fut la voix cristalline d’Isabella qui le réveilla, l’odeur du sang lui percuta l’esprit, et une soif subite le prit à la gorge. Il entendait, il entendait chaque battement de cœur, chaque pulsion de sang éjecté dans les veines. Il allait devenir fou.
Des hurlements se firent entendre, mais il avait faim, il voulait boire. Il se jeta sur Isabella sans pouvoir se retenir, et la mordit à la gorge, il but son sang, avide. Elle le frappa, le martela de coup, et réussit à lui faire reprendre conscience.
Lui montrant du doigt un des esclaves d’Arcadian, Léonard se jeta sur lui et lui déchira la tête pour boire le sang chaud qui coulait sur son corps. Isabella n’eut pas peur, elle resta de marbre, stoïque et imperturbable. Son visage de gamine était salit, ses cheveux collé à son visage par la sueur, mais qu’est ce qu’elle était belle.
Le jeune vampire se jeta sur ses lèvres, et lui vola son premier baiser, elle s’agrippa à lui avec toute la fureur possible, le chevauchant avec domination. Ils firent l’amour sur le sol, au milieu des cadavres, l’ivresse et l’adrénaline les poussant à s’embrasser, à toucher ces peaux moites et crasseuses. Mais ils en avaient besoin, tellement besoin.
Cette nuit là, alors que les portes de l’appartement d’Arcadian explosèrent, ils s’enfuirent, glissant dans les endroits sombres, ils entendirent le dernier cri de leur maître, et s’en furent pour ne jamais revenir dans cet endroit qui avait été leur tombeau.
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«
Isabella, tiens le coup, je t’en supplie, pousse allez…. Respire, allez respire… »
Un hurlement déchirant se fit entendre, et la jeune femme, adossée contre un tuyau de canalisation rouillé, inspira profondément. Ses joues étaient rouges, et de la sueur dégoulinait de son visage sale. Voilà des mois qu’ils fuyaient la surface, se cachant dans le métro, s’enfonçant dans les entrailles de la terre pour que la folie cesse.
Isabella était tombée enceinte, dont on ne savait pas trop qui, mais son ventre s’était arrondit, l’idée folle de mettre au monde l’enfant d’un bourreau lui était insupportable, mais trop profondément ancrée dans la Terre, rejoindre la surface à temps pour faire disparaître cet enfant serait trop tard.
Il était bien trop tard.
Vivotant tous les deux, Léonard avait acquit une nouvelle vie, celle d’un avide de sang, son corps était devenu glacée, ses yeux plus brillant, ses mouvements plus souple. Il avait cessé de vieillir.
Traqué, les vampires n’étaient plus les bienvenues à Albstraum, et pourtant déjà une rumeur parlait de sept vampires qui avaient reprit le pouvoir, redressant le monde dans lequel il vivait.
Mais la peur d’être retrouvé, d’être prit pour des traites, les faisaient se terrer comme des vermisseaux. Vivant tels des parias, ils n’en avaient plus pour très longtemps. Le manque de sang, le manque de nourriture, la soif, tout devenait insupportable. Et cet enfant qui arrivait, comment feraient-ils ?
Isabella hurla de plus belle, expulsant le bébé comme elle pouvait. Léonard le vit, il vit sa tête dépassé, et alors il tira, il saisit le petit être par le cou, et doucement, il le ramena vers lui. La jeune femme poussa un soupir de soulagement et ferma les yeux épuisés. Le bébé s’époumona, et le vampire, trancha le cordon avec ses dents, le glissant dans un linge qu’il avait gardé.
Dieu qu’il était laid, cette petite fille était si hideuse, difforme, un œil plus gros que l’autre, des doigts collés entre eux, une bosse lui déformant le dos. Et pourtant, elle avait les plus beaux yeux du monde. Deux saphirs brillant de vie.
Léonard ne sut que faire de cet enfant qui n’était pas le sien, mais dont il faudra s’occuper. Il fixa sa femme, celle qu’il aimait, et elle acquiesça le regard un peu triste. Son souffle se calma, et elle s’endormit, encore maculée de sang et d’eau.
Léonard, descendit encore plus bas dans les entrailles, il avança jusqu’à ne plus en pouvoir, jusqu’à ce qu’une force irrépressible lui face faire demi tour. Il déposa là le bébé, juste à l’entrée des Jardins, mais bien sûr il ne savait pas qu’il s’agissait là de Last-Eden. Il s’enfuit, le plus vite qu’il pouvait, sa chair brûlant, l’empêchant d’aller plus loin.
Il mit bien plusieurs jours pour rejoindre sa femme qui allait de mal en pis. Il voulut la ramener à la surface, mais elle refusa. Alors pendant qu’elle dormait, il la transporta jusqu’à un médecin. Il n’avait rien pour payer, il ne pouvait rien offrir en échange. Alors c’est sous la menace qu’il fit obéir l’humain, et il se rendit alors compte que les vampires étaient de nouveau aux pouvoirs à Albstraum. Il fixa sa femme endormie, et frôla sa joue encore chaude.
Léonard attendit, il attendit qu’Isabella aille mieux, il attendit qu’elle reprenne des forces, que le rose revint sur ses joues. Car il savait que si il la transformait dans l’état pitoyable qu’elle était, elle lui en voudrait toute sa vie.
Alors, un soir de lune, alors que sa femme resplendissait de beauté et de grâce, il la mordit, buvant son sang jusqu’à la dernière goutte, il la reposa morte sur le matelas de l’hôpital, et lui fit boire son propre sang.
Isabella devint encore plus belle, son teint s’unifia, ses tâches de rousseur disparurent, et ses longs cheveux blonds devinrent aussi sombre que les ailes d’un corbeau. Ses lèvres rosées devinrent carmine, et sa silhouette se tordit quelque peu pour lui donner un port altier.
Elle se redressa dans toute sa splendeur, et prit la main que son compagnon lui tendit, et tout deux quittèrent le monde des humains. Pour toujours.
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Il n’est pas dû dur pour un vampire d’amasser de la forture. Non, cela est même plutôt simple, il suffit d’avoir une brillante idée, et d’attendre que les années passent pour gagner le gros lot. C’est ce que la famille White fit, car dorénavant Isabella, était devenu Madame White, et tout deux vivaient en plein cœur du quartier vampirique d’ Albstraum, dans une grande maison suspendue entre deux immeubles. La vie passait lentement, Monsieur White faisait tourner les affaires.
Si vous voulez savoir ce dont la famille White peut se vanter, c’est d’avoir réussis à faire pétiller le sang. Imaginez cela, du champagne sanguin, quelle drôle d’idée, et qui pourtant à séduit toute la haute brochette de vampires riches à s’en damner.
Leur commerce à fait fortune, et Madame White n’es plus qu’à se soucier d’elle-même. Son caractère humain à d’ailleurs disparu avec sa chevelure blonde. Car elle n’a de cesse de se regarder, de s’admirer, de contempler sa splendeur, et de tout faire pour être la plus belle.
Mais Madame White est devenu bien cruelle, et Madame White avait une lubie. Une terrible lubie, qui ferait d’elle un monstre.
Isabella White voulait des enfants. Le terrible souvenir de sa fille perdue la hantait, et surtout de la monstruosité de sa propre chair.
Alors, Madame White eut la brillante idée, d’acheter deux favoris, un mâle et une femelle. Tout les deux beaux comme des dieux, en pleine santé, et dont la beauté avait été reconnu par tous. Car ses deux favoris, elles les traînaient partout, les montrait à tout le monde, se rengorgeant d’avoir là deux spécimens exceptionnels. Mais ce que voulait Isabella, c’était que ses deux personnes lui fasse un enfant, un si bel enfant qu’elle en serait fier toute sa vie.
Alors, elle les obligea à s’accoupler, devant son regard, devant tous les vampires à qui elle les présentait. Elle les força à faire cela parfois pendant des jours entiers pour être bien sûr que la femelle tomberait enceinte.
Il ne fallut attendre que quelques mois pour voir le ventre s’arrondir. Alors elle fit enfermer le mâle l’oubliant dans un des cageots et dorlota sa petite favorite, glissant ses doigts froid sur le ventre, lui susurrant combien elle était un bon petit chien.
Elle n’avait que faire de ses pleurs et jérémiades, elle n’avait que faire que son mâle lui manquait. Tout ce qu’elle voulait se trouvait dans son ventre. Son enfant l’attendait. Des complications eurent lieu, et la favorite dû rester cloîtré au lit. Isabella l’attacha même, lui chantant des berceuses en caressant ses cheveux. Jamais elle ne quitta la femme, et quand le moment arriva, elle arracha presque de force le bébé du ventre de sa mère.
Il était beau, si beau ce petit bébé, blond comme les blés, aux yeux légèrement vert, une bouille ronde et dégourdie.
Isabella la prénomma Reine, car elle serait la reine de cette maison, son joyaux, son bien le plus précieux.
Elle l’éleva elle-même, la nourrissant et trouvant cela fort divertissant, même Léonard eut un sourire en la regardant.
Elle la coiffa comme l’on brosse une poupée, petit bout d’humain vivant parmi les monstres, elle la pomponna pour faire d’elle la parfaite petite fille White.
C’est vers l’âge de huit que Madame White remarqua une tâche sur le mollet droit de sa fille, une tâche de naissance qui se développait au fil du temps.
Il faut savoir qu’Isabella interdisait à sa fille de sortir ou de faire quoi que se soit qui aurait pu laisser une marque sur son corps de petit ange.
Quand elle vit cette tâche, elle entra dans une colère folle, elle souleva sa fille par le pied, et la lava de force, jusqu’au sang, frottant cette tâche qui la rendait moins parfaite, tout y passa, papier de verre, javel, gros sel, rien, rien ne fit partir cette minuscule tâche. Et Reine pleurait, elle pleurait la gamine, plonger dans un monde sans queue ni tête.
Étrangement, Reine tomba d’une échelle de la bibliothèque, et se brisa la nuque. Il en fut finit de la petite Reine, et Monsieur White en fût bien peiner. Pourtant Madame White trouva là le prétexte pour avoir une nouvelle Reine, pour de nouveau obtenir l’enfant parfait.
La favorite qui pendant toutes années avait bien vieillie, fut servit au souper le soir. Délicieux petit nectar rafraichissant. Ils trinquèrent à la future Reine, et dés le lendemain, décidèrent d’aller acheter les plus beaux favoris qu’ils pouvaient trouver.
Des Reines version béta, il en exista dix au total. De petites princesses perdue dans un monde trop grand pour elle, et dont leur beauté ne trouva jamais grâce aux yeux de leur mère.
Reine VIII, faillit être la dernière des Reine, tellement sa beauté était à coupé le souffle, elle grandit jusqu’à l’âge de ses dix-huit, et quand elle fut changer en vampire, ses cheveux prirent un jolie brun des plus banals.
Madame White perdit le contrôle d’elle-même et obligea sa fille à attendre l’arrivée du soleil pour brûler sous ses rayons. « Au moins » lui dit-elle, « ici tu brilleras de milles feux. »
S’apprêtant à renoncer, Madame White apprit qu’une de ses domestiques attendaient des jumeaux. Une fille et un garçon. Alors, elle se rapprocha de cette jeune fille qu’elle avait ignorée pendant toutes ses années, elle lui offrit milles et un cadeau, la couvant de ses mains froides, embrassant son ventre de ses lèvres mortes.
Elle les voulait ces enfants, elle les voulait tellement, qu’elle était prêtre à tout pour les obtenir. Sa domestique voulut quitter sa demeure, partir loin, car sa maîtresse lui faisait peur. Ses cadeaux la terrorisaient, toutes ces poupées, ces chambres d’enfants vides dans la demeure, portant le même nom, accolé d’un numéro.
Isabella, le sourire aux lèvres enferma sa domestique dans la chambre de Reine XI, elle ferma toutes les lumières, et se contenta de lui ramener des plateaux repas pour la nourrir. Toutes les nuits, elle lui contait des histoires terrifiantes pour enfant, toutes les nuits, la domestique hurlait pour sortir d’ici. Mais Madame White était quelqu’un de très patient. Véritablement patient. Puis qu’est ce que neuf mois dans la vie d’un vampire.
Alors elle attendit, elle attendit comme elle avait attendu les autres. Elle sentait, que celle-ci serait la bonne.
Reine XI naquit le 12 décembre, jour de neige éternelle, ce fut une charmante petite fille, aux cheveux d’un noir jais, et aux grands yeux clairs. Mais Reine ne vint pas seul, elle fut accompagnée de son frère jumeau, Lucien. Lucien, le parfait contraste de sa sœur. Blond aux yeux chocolat.
Madame White fut tellement émue de cette naissance, qu’elle les arracha des cuisses de leur mère pour les mener dans sa propre chambre. Là, elle les inspecta, les retournant dans tous les sens pour scruter leur peau, tâter leurs os, et découvrir si des défauts il y en avait. Et des défauts il n’y en eu pas. Ces deux petits être étaient parfaits. Tellement parfaits qu’elle les éleva elle-même, leur inculquant des valeurs bien utiles comme l’amour de soi.
Reine devint de plus en plus belle, chaque jour, pleine de grâce et de candeur. Petite fille modelée entre les mains de sa mère. Petite garce capricieuse, qui savait comment obtenir ce qu’elle voulait. Pauvre enfant, comme tu as l’air perdu.
Et Lucien, qui vivait dans l’ombre de la passion dévorante de sa mère pour sa fille.
Leur vraie mère, ce qu’elle est devenue ? Peut être que si vous ouvrez la porte de sa chambre, le cadavre sera encore là.
Quand vint l’âge de leur dix huit, Madame White transforma sa fille en vampire, et Monsieur White son fils. Ils étaient si resplendissants, qu’elle ne put attendre des années de plus pour les montrer à la société. Car sortir de la maison avant d’être changé était un crime passible de mort.
Reine XI fut sensation. On la courtisa, elle était de toutes les soirées, belle comme un bouton de rose noire, joueuse et taquine. Elle réussit à obtenir tout ce qu’elle voulait, même l’amour de son propre frère qui pourtant était quelqu’un de beaucoup plus droit qu’elle. Car Lucien I avait été pour les affaires, et son père Léonard malgré les agissements de sa femme avait aimé chaque enfant qui était passé dans sa maison. Il aimait Lucien I, et il lui apprit tout ce qu’il y avait à savoir sur les vampires, sur comment fonctionnait Albstraum, sur la société White.
Mais Lucien avait beau être cultivé, intelligent, et sûr de lui, il était incapable de dire non à sa sœur, tout comme son propre père ne pouvait rien refuser à son épouse.
Alors quand elle se glissa dans sa chambre pour se coller à son corps, il ne dit rien et se contenta de l’aimer comme il le pouvait.
Madame dont les lubies d’enfants l’obsédaient toujours, commençait à devenir jalouse de la popularité de sa fille, de sa jeunesse et de sa fraîcheur. Après tout, elle n’avait été transformée qu’à l’âge d’une trentaine d’années, et son corps n’était pas aussi souple que celui de sa propre fille. Il y eu des disputes, des tentatives de meurtres dans cette maison, et Reine XI, qui avait maintenant un caractère bien trempé ne se laissait plus faire.
Elle renia sa famille, et quitta la demeure pour vivre sa propre vie. Lucien de son côté ne supportant plus toutes ces crises, prit une épouse de sa caste, et continua de travailler avec son père.
Madame White se retrouva donc seule dans cette immense maison, et l’envie d’avoir des enfants lui reprit. Mais cette fois-ci, ils seraient encore plus parfaits, aussi bien de beauté que de caractère. Elle acheta deux femelles, et un mâle. Un mâle beau et fort, au corps sculptural, viril à souhait. Elle l’obligea à enfanter chacune de ses favorites, sous leurs propres yeux.
Sillas IV naquit à quelques années d’intervalle de son demi-frère, Liam IX. Pourtant tout deux étaient vairons, l’un avait un œil vert, et l’autre bleu, et l’autre un œil bleu et un œil vert. Leur mère les adopta de suite, après qu’ils aient chacun passé l’examen imposé. Tout deux étaient beaux, possédant un charisme impressionnant malgré le fait que leur beauté ne rivalisait pas avec celle de Lucien, ni même de Reine. Ils furent élevés loin de l’idée de leur sœur, d’ailleurs Isabella, interdit à sa fille de remettre les pieds dans cette famille. Liam IX et Sillas IV, furent de bon petits soldats, ils furent entraîner aux combats, et rejoignirent les rangs des Miliciens une fois devenus Vampires.
Mais comme vous en doutez, sinon, vous auriez quitté ces lignes des yeux, Madame White ne fut toujours pas satisfaite. Tous ses enfants avaient quitté le nid, et même si elle tolérait que Reine revienne de temps à autre à la maison, elle voulait de nouveau un enfant. Un seul. Un rien que pour lui, qu’elle pourrait dorloter, choyer, et qui pourrait lui murmurer des «
Vous êtes si belle mère ». C’est ainsi que naquit Alexander VI, sixième version de sa propre existence.
Dés sa naissance il fut un petit être chétif, presque trop maigre, pourtant Madame White tomba éperdument amoureuse de ces deux pupilles bleus, et elle le berça dans ses bras froids et morts, elle lui chantonna des poèmes, le laissant s’éveiller à la vie avec une douceur qu’on ne lui connaissait pas. Elle le protégea de tout, de tout ce qui aurait pu le blesser, elle l’enferma dans un cocon de sécurité, et contrairement aux autres, elle eut la patience d’attendre le jour où son fils serait le plus beau. Et c’est quelques jours après son anniversaire que sa mère décida de le transformer.
Cette nuit là, il était allongé dans son lit, son sœur battant dans ses tempes, blottit sous les couvertures de satin.
Il n’entendit rien, il sentit juste une main froide sur sa bouche l’empêcher de respirer, il hoqueta, sentant l’air venir à lui manquer. Il fut soulevé, et traîné hors de sa chambre. C’était un vampire, grand et blond qui le tenait, un vampire beaucoup plus vieux, mais qui avait son âge en apparence, peut-être même plus jeune.
Voulant crier, il se débattit, mais le vampire le terrifiait, il ferma les yeux et pria pour que tout s’arrête, il pria, pour qu’on le relâche, et quand il sentit la poigne le délaisser et qu’il entrouvrit ses paupières, il fut face à quatre vampires. Il croisa le regard de celle qui serait sa sœur et en tomba éperdument amoureux.
Son rire était délicieux, il la suivit du regard, et elle s’assit à ses côtés, glissant ses lèvres dans son cou. Vierge de toute sorte de caresse, il en fut tout émoustillé, et se laissa aller, alors que les crocs de sa sœur qu’il ne connaissait pas s’enfonçaient dans sa gorge. Gémissant de plaisir, il se tortilla, et il fut ainsi donné aux autres, chacun but son sang, jusqu’à l’en vider complètement, et chacun lui donna son poignet, pour qu’il se transforme en l’un d’eux.
Alexander ne sait pas vraiment quelle première goutte de sang a coulé dans sa gorge, il aime à croire que c’est celui de sa sœur.
Petit oisillon brisé, il rejoignit la confrérie des White, et fût obliger de rester vivre dans les appartements de sa sœur. Il lui servit de poupée, comme si ce que lui faisait sa mère n’était pas la même chose. Il était un peu son joli chien. Alexander était beau, terriblement beau, bien plus que ses frères, et sa sœur en éprouva rapidement de la jalousie.
Pâle copie d’une mère ratée, Reine se mit à le frapper, et Alexander prit cela pour une preuve d’amour, il se laissa faire, se contentant de la regarder, de subir en gémissant. Traîné dans les soirées de gala par sa sœur, il devint vite habile avec les mots, se pavanant aux côtés de son excentrique Reine.
Alexander devint orgueilleux, et d’une couardise qui frôlait le ridicule. Puis le jour, alors qu’il s’endormait, il se mit à avoir peur du noir. Il hurlait dans son lit, se débattant, tapant sur son torse pour entendre son cœur battre.
Il étouffait, il étouffait tellement.
Et par une nuit sans lune, alors qu’il n’arrivait pas à dormir, il descendit se chercher une pochette de sang frais, et passa devant la porte de la chambre de sa sœur. Il y eu des gémissements, à peine inaudible, des gémissements de plaisir, des mots chuchotés. Alexander rentra dans une rage folle. Qui touchait à sa sœur, qui osait poser ses mains sur le corps de celle qu’il aimait. Prenant pour une fois son courage à deux mains, il poussa la porte et éclaira la pièce.
Sur le lit, il trouva son propre frère Lucien, touchant le corps alanguis de sa sœur. Hurlant de colère, il sentit ce qui lui faisait peur depuis des années enfler en lui. Il sentit sa fureur emplir le vide de son cœur, et tout bascula autour de lui.
Quand il rouvrit les yeux, tout le mobilier de la pièce avait disparu, son frère était assommé dans un coin, et sa sœur le fixait avec des yeux ronds. Elle s’approcha de lui, lui parlant d’une voix douce, prenant son visage dans ses mains. Baisant ses lèvres, elle lui chuchota :
« Finalement, tu nous seras utile mon petit Alexander, car nous allons tuer notre mère…. »
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Famille :Léonard M. White, son père, qui à 527 ans.
Isabella S. White, qui à aussi 527 ans.
Sa sœur aînée, Reine XI White, qui à 336 ans.
Lucien I le jumeaux de Reine.
Sillas XII 298 ans
Liam IX White, 213 ans.